Pétrolier caboteur Shell Welder - 1955 [impression 3D 1/100°] de Iceman29

maqars a écrit:

Cela prend rapidement forme ton gaillard d’avant. Curieux de voir le guindeau modifié.
L’ancre me paraît un peu fluette pour un tel bateau...

Question interessante!

Ben, c'est la taille prévue, vu la taille du renfoncement d'écubier. Sur la maquette au 1/130 de Frog, ils ont fait l'impasse sur les ancres, d'ailleurs le renfoncement est bien trop petit.

Si je regarde sur le tableau de ce modèle d'ancre " PMI-10 Type B Hall Anchor ", j'ai mesuré un peu plus d'un mètre de large hors tout (L) , soit autour de 660 kg pour ce navire de GT 500 tonnes et 52 mètres de long. Ce qui est déjà pas mal pour un navire de cette taille et tonnage. Après le poids de la chaine et la longueur jouent beaucoup sur la tenue au mouillage, la teneur des fonds de la mer aussi bien sûr.

https://www.pacificmarine.net/marine-deck/ship-anchors/type-b-hall-ship-anchor.htm







Si on compare à celle-ci que je connais bien, et qui semble ridicule dans son écubier, mais qui doit faire 1,5 m de large donc autour de 1,6 tonne pour un navire de 111 mètres et de GT 4156 tonnes. Je sers de mètre-étalon    ( 1,75 m ).



La même, mais celle en panoplie, de rechange.



Après y'a toujours plus gros, pour 224 mètres et GT de 46613 tonnes:




Voici ce que ça donne avec le nouveau type de guindeau. Je préfère.

De la futilité des grandes choses !

Oui, la documentation, c'est un élément important de la réussite du projet.

On voit ici que sur le plan du Shell Welder l'ancre de secours est ce qui ressemble à une ancre à jas, chose assez courante à l'époque, comme sur le Blythe Star (Tandik) de la même époque.

Mais quand on examine les photos, on s'aperçoit que ce type n'a pas été retenue, un exemplaire des ancres en place a été choisi.





M/V Blythe Star:

https://www.laroyale-modelisme.net/t31652p35-caboteur-australien-blythe-star-1973-realisation-3d-1-100-de-iceman29

Petit conte zen très ancien à l’usage des maquettistes (et de tous les passionnés, et de tous ceux qui doutent de leur passion ou d’eux-mêmes) :
Un homme se promène dans la forêt mais est pris en chasse par un tigre. Il trouve un ravin avec une liane, à laquelle il s'accroche. Le tigre reste à l'affût en haut du ravin et un autre tigre apparaît en bas du ravin. Il trouve de belles fraises sauvages à portée de main. Il les déguste et se dit : “Qu'elles sont bonnes ces fraises sauvages !” » Quand vous êtes concentré sur quelque chose qui vous fait du bien, vous oubliez le tigre qui est en vous ou qui rôde à l'extérieur.

A méditer.. Tigres hindous, bien sûr.

J'ai quasi terminé le gaillard d'avant, il reste quelques bricoles à réaliser comme la cloison du fronton, portes étanches, etc..

Il fourmille de détaille ce gaillard avant, ça promet du très beau pour la suite.
Sergio.

Pour moi le 3D est un grand mystère,mais le montage de ce caboteur est très bien

Joli gaillard.

Papounet 34 a écrit:

Joli gaillard.

Certes, mais s’agit-il de l’œuvre ou de son auteur ?

Pas de grosses avancées visibles, mais rectification de plein de petits détails et erreurs dans le dessin, il faut le faire de temps en temps sinon ça s'accumule et c'est difficile de revenir en arrière avec Fusion à un certains point du projet qui est très lourd en terme de ressources de calcul.

Un autre point qui n'est pas vraiment résolu, c'est l'accès à la chambre des pompes avant, car il y a en une, certes petite, il n'y a qu'une pompe, électrique probablement. Elle permettrait de pomper les 2 cuves de la tranche1 avant.

L'accès se fait par une porte d'après le plan original coté bâbord de cette unique entrée. Bizarrement sur le plan la hauteur de cette entrée ne peut pas contenir une porte étanche classique permettant de rentrer à l'interieur de l'échappée, puis descendre une échelle verticale probablement. Une claire voie à 3 hublot surmonte cette descente.

Si on regarde les photos du navire, on voit qu'au début le navire à cette descente conforme au plan au niveau hauteur, puis d'autres photos montreraient que le toit de la descente a été modifié lors d'un arrêt technique et surélevée peut être pour y loger une porte étanche de hauteur standard. Car descendre par là ne devait pas être facile avec une porte de faible hauteur.

On voit sur le plan vue du dessus la descente avec sa claire voie. On voit également la porte d'accès marquée GTD ( Gross Tonnage Door ) à bâbord, haut du plan.




La descente non modifiée:


Rehaussement de la descente:


Une autre interprétation que la mienne, notamment sur la maquette de chez Frog, montre un coffre de rangement installé sur cette claire-voie, et bien sûr répliquer sur d'autres maquettes navigantes à grand échelle faute de plan originaux et de photos claires.
Personnellement , je pense pas que ça soit un coffre de rangement, mais bien un rehaussement du plafond de la claire-voie à cause d'une porte bien trop basse.  D'autre part le coffre condamnerait la claire-voie, qui sert à éclairer l'interieur de la descente, mais aussi à sortir éventuellement, la pompe, le moteur, les vannes, tuyaux depuis le fond de la chambre des pompes avant pour d'éventuelles réparations. Ce n'est que des hypothèses de ma part, sur une des photos, il semble que ça ne soit pas un coffre, mais la continuation de la descente. On voit également nettement le coffret incendie sur l'arrière de la descente.

On voit ici sur cette très belle maquette au 1/16,  la configuration descente/caisse de rangement posée sur le gaillard. (Interessant le guindeau, du fabriquant anglais vu plus haut).
A noter que les charnières du coffre positionnées sur l'avant ne permettent pas une ouverture facile du couvercle du coffre en métal, couvercle qui serait très lourd en acier.

Plus de photos ici : https://www.bammrc.com

Dommage, pas de tonture creuse sur cette maquette, probablement extrapolée de la maquette Frog. au 1/130 avec ses défauts.











Les différentes configurations hypothétiques avant et après modifications:





Un autre détails que je viens de découvrir, c'est le rivetage de la coque, probablement un mix rivets et soudure. Ces photos montrent le rivetage du pavois, mais pas que, si on regarde les couples percés de trous lors de la construction du navire. la couleur noire rend difficile la vision des rivets sur la coques, mais ils peuvent être du type "affleurants" pour éviter la trainée.

Par contre sur le pavois du gaillard ce sont des rivets classiques. Ca permet de voir que le haut du pavois avant du gaillard n'est pas renforcé par des membrures, car je n'ai aucune photo de ce coté, le plan n'en mentionne pas non plus.







Du rivetage en perspective..  

Je suis toujours très impressionné par ce travail minutieux de rendu 3D à partir de photos de mauvaise qualité...
Super impressionnant, bravo Pascal

Bonjour Pascal,
Impressionnant la maquette naviguante et la technique pour la sortir de l’eau...
Par curiosité, à quoi sert la pompe à main à côté de la porte bâbord.
Sinon, tes recherches, c’est du travail de détective !

IsKor a écrit:

Je suis toujours très impressionné par ce travail minutieux de rendu 3D à partir de photos de mauvaise qualité...
Super impressionnant, bravo Pascal

Merci, après il y a un travail d'interprétation aidé par le faite que j'ai baigné dans ce milieux depuis tout petit, et que beaucoup de designs restent gravés dans ma tête après 35 ans de navigation à la machine dans la marchande, ça aide.

J'aime savoir également comment fonctionne ce que je dessine.

D'ailleurs je ferais un topo surement ennuyeux sur le rôles de chaque tuyaux encombrant ce pont, par hance il nn'y en a pas trop. Ce n'est pas un navire sophistiqué.

maqars a écrit:

Par curiosité, à quoi sert la pompe à main à côté de la porte bâbord.

Je ne sais exactement pour ce cas, on en avait à bord dans le temps ( 1970, 80 et avant) sur les petis bateaux comme celui-ci, elle servait à assécher les locaux avant en cas d'envahissement d'eau de mer, il y a un surbau assez haut en général sur les portes du gaillard, quand il y a des portes.

Ici ca peut être les locaux directement sous le gaillard, les puits aux chaines, ou la chambre des pompes qui se trouvent au fond du navire.

Les locaux sous le gaillard peuvent être envahi d'eau par mauvais temps, en général le point faible, c'est les gaines de ventilation / manches à air, c'est fragile et jamais étanche. Du vécu.
Plusieurs tonnes d'eau peuvent alors s'engouffrer sans qu'on le sache lors d'un coup de vent fort ( personne ne va trainer à l'avant par mauvais temps ).

C'est seulement en 1991 que la législation a imposé une alarme de niveau ( Envahissement ) obligatoire à l'interieur du gaillard et dans la chambres des pompes avant suite à des accidents dramatiques, notamment celui de l' OBO ( Mineralier, pétrolier ) MV Derbyshire, 44 morts. Roland Grard (Rg004) serait le mieux placé pour en parler, il connait bien le dossier.

https://safety4sea-com.translate.goog/cm-mv-derbyshire-remembering-largest-british-ship-ever-lost-at-sea/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp

"...Après deux expéditions, l'enquête initiale a conclu en 1998 que le navire avait coulé parce que le panneau d'une trappe de stockage sur le pont avant n'avait pas été fermé, ce qui attribuait l'accident à la négligence de l'équipage.

Après plusieurs années et des théories contradictoires sur les causes du naufrage, la cause officielle a été annoncée en 2000 et a été attribuée à des défauts de conception, notant que la mer agitée avait endommagé les équipements de pont et les panneaux d'écoutille du navire, ce qui a ensuite entraîné l'inondation du puits à chaîne, du gaillard d'avant puis des cales à marchandises, ce qui a fait couler le navire en moins de deux minutes. ... "

La pompe est une pompe manuel de type Japy, autant dire qu'elle est là pour vraiment dire qu'il y a une pompe de cale, comme ça ne sert pas souvent, ça s'abime ansi que la tuyauterie, une galère à amorcer. Ca a été remplacé plus tard par des éjecteurs branchés sur le circuit incendie, c'est bien plus efficace, gros débit, et auto amorçant.

Pompe Japy:
https://www.guillemarre.fr/equipement-de-chantier/pompes-et-surpresseurs/pompes-manuelles/pompe-manuelle-semi-rotative-japy-ep2-a-bride-pour-hydrocarbure?



Ejecteur d'assèchement, simplissime, sûr, peut fonctionner avec de l'air sous pression, mais aussi un liquide:
https://youtu.be/xqGyPdxLlRg

Beaucoup de compartiments à bord en sont maintenant équipés, pas de maintenance.

Bonsoir Pascal.

Je suis content de voir la reprise du chantier du nord finistère, les affaires reprennent et c'est excellent avec toujours des explications pertinentes.
A+, PLEF.

Ca me laisse réveur,aussi bien le vrai que le RC que celui que tu montes en 3D

Merci!
Dessin des panneaux de citernes ou dômes, j'ai poussé les détails pour le plaisir. Hexagonaux, c'est plutôt rare mais typique de ce navire. Quelques explications demain.









L'esquisse:

Pose de quelques tuyaux conformément au plan.

Ici le collecteur des vapeurs d'hydrocarbure, il est relié au dômes de chaque cuves.

Les gaz sous pression lors du chargement sont envoyés à un mat spécial équipé d'un flamme arrestor ou pare-flamme, un simple grillage fin.

Ce système n'est plus utilisé à ma connaissance, remplacé par une vent valve à obus  ou P/V Valve ( Pressure/Vacuum ) fixée sur un petit mât indépendant, pour raison de sécurité, il y en a 2 pour chaque citerne au cas ou ca coince.

Ca évite les pollutions entre les différents produits blancs chargés par rapport au système du Shell Welder.

C'est bien sûr afin d'éviter un gonflement de la citerne par surpression en chargement et à l'inverse, une mis sous vide qui serait catastrophique au déchargement avec une possible implosion ou déformation de la coque et du pont du navire dans les deux cas avec des risques importants d'explosion.





Double Vent valves à obus.

Photos personnelles.






Le terme d'obus vient de la forme du haut de la vanne, forme qui accélère les gaz pour les éjecter très haut afin que ça ne retombe pas sur le pont du navire. Le petit boitier cylindrique, c'est la soupape de sureté en cas de vide. Elle s'ouvre à très faible pression de vide pour laisser pénétrer l'air dans la citerne lors du déchargement du produit.

https://scanjet-net.translate.goog/marine/tank-venting/scanvent-high-velocity-p-v-valves/?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp





Ici un incident de mise sous vide d'une citerne de chimiquier, un problème est survenu lors de l'injection d'azote dans la citerne. Le pont est déformé comme une bouteille de Coca.

https://www.iims.org.uk/wp-content/uploads/2020/04/NTSB-Overpressurization-and-Rupture-of-Cargo-Tank-on-Cargo-Vessel-Fairchem-Filly.pdf

J'apprends plein de choses ,c'est hyperinteressant car la circulation des hydrocarbures c'est une question importante dans tous les domaines de la vie courante ( moins courante après soixante dix berges   )

Dessin du circuit de réchauffage à la vapeur (d'eau) fourni par la petite chaudière de marque Swirlyflo. Une marque qui fabriquait aussi à l'époque principalement des chaudières de locomotives.

Un plaque de chaudière de locomotive, année 1960:




J'ai dessiné pour l'instant que le circuit de retour des condensats vers le condenseur, il se trouve à bâbord, j'ai commencé le circuit d'alimentation en vapeur vive à 8 kg/cm2 de vapeur des serpentins des citernes qui se trouvent à tribord.






Il y a deux serpentins de réchauffage par citerne. On peut ainsi plus au moins chauffer le fuel lourd qui y serait transporté. Le Fuel lourd ( de propulsion, pour navires, ou central thermiques à terre) nécessite une t° idéale de 40°C pour être pompé facilement avec un bon débit. à 10°, c'est de la mélasse.. Pour sa combustion, on doit le réchauffer à 130°c en moyenne afin l'injecter dans un moteur diesel ou une chaudière.

Une chaudière dite "de mouillage" actuelle, bien plus grosse que sur le Shell Welder, photo personnelle.
Celle-ci fonctionne principalement au fuel lourd, le premier démarrage s'effectue au gasoil, bateau "froid", ou pour l'entretien.


Ici un serpentin de réchauffage sur un caboteur moderne à double coque, pas de membrures dans la citerne, c'est un gros avantage pour le nettoyage et le pompage, avec sa propre pompe immergée hydraulique inoxydable de type Framo probablement, un must.




Les lignes de retour des condensats à babord sont équipées d'un purgeur automatique qu'on voit sur plan et les photos, si il y a de la vapeur qui arrive, il se ferme automatique  et se rouvre lorsque c'est de l'eau, ca permet d'utiliser toute la chaleur de la vapeur dans le serpentin, de faire des économies et de ne pas trop envoyer de vapeur au condenseur à la machine et donc chauffer l'eau de mer de refroidissement inutilement. Quand ils sont en fonction on entend un petit claquement répétitif caractéristique sur le pont, ca veux dire qu'ils fonctionnent correctement.

Quel boulot.
Bravo.

Ça avance bien, bravo !

Merci Pierre, Paul !  

C'est d'autant plus difficile que le dessin 3D n'est pas simple avec le pont des citernes qui a de la tonture. Si c'était plat ça serait déjà terminé.

J'ai presque terminé ces 2 circuits.

Si c'était plat cela serait trop facile.

Ben oui!

Les avancées minimes du jour, j'ai finit les deux circuits de tuyauterie en cours, j'ai commencé à dessiner le manifold de chargement/déchargement et un peu le mat avant.

Mon dessin de la tuyauterie avance, il faut être patient. Dessin de quelques accessoires également.

Tout ça prend forme et devient crédible, enfin pour moi..