On continu, on en reprend une dose
L’HORIZON OPTIQUE
On va parler des limites d’un télémètre.
Sa portée maximum va être limitée par l’horizon optique, c'est-à-dire la distance maximum que son regard peut voir
Explications
Vous êtes au niveau de la mer vos yeux sont à 1,70m du sol pris au niveau de la mer
A quelle distance se trouve cette belle ligne courbe que vous voyez dans le lointain depuis la plage de vos vacances et que l’on appel l’horizon ?
Réponse 4,65 km
Je vous donne la formule simplifiée bien suffisante pour nous, mais retenez qu’il en existe une autre plus complexe et beaucoup plus précise
d = 3.57 * racine carré de h
. d = distance en km
. h = hauteur des yeux en m ou axe optique
On comprend tout de suite l’importance d’une hune d’observation le plus haut possible et pourquoi on a des télémètres dans les hauts mais on voit aussi les limites du tir à grande distance en mer, sur terre une cible est un point sur une carte même à 120 km, sur mer c’est totalement différent
Si votre axe optique le plus haut est à 30 m vous ne voyez qu’a 19.550 km, à 40 m 22,570 km .Dans un combat naval, cela est important de voir l’ennemi le premier , il serai digne d’intérêt de connaitre l’horizon optique de BISMARK , du HOOD, des grosses unités de l’époque pour essayer de comprendre pourquoi les premiers obus sont parties à cet instant plutôt qu’un autre et cela explique aussi la portée « relativement modeste » des pièces de gros calibre sur les bâtiments comparée au même calibre en terrestre, on ne peut pas tirer sur ce que l’on n’a pas encore détecter.
A titre de comparaison, l’artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) tirait depuis le Camp de Mailly sur la Camp de Mourmellon soit environ 50 kms
D’autres donnés
ALVF allemande
Modèle poids du projectile porté
17 cm K(E) 62.8 kg 26.8 km
28 cm K (E) 240 kg 29.5 km
38 cm SIEGFRIED K (E) 495 kg 56 km
MUR DE L’ATLANTIQUE / PIECE DE MARINE DE LA BATTERIE LINDERMANN
(Hommage au commandant du BISMARK)
Calibre 40.6 cm caractéristiques de l’obus Adolf, poids 610 kg, portée 56 km, charge de propulsion 710 kg, V0 1050 m/s
Le JEAN BART et LE RICHELIEU dont l’artillerie principale était du 380, porte à 35 000 m , l’axe optique, pour voir à cette distance doit être à 96 m au dessus du niveau de la mer
Voila je conclus cet intermède mathématique qui j’espère vous fera mieux appréhender certains problèmes liés au tir sur mer.
On va passer sur du plus concret
LES PROJECTILES
On va voir l’évolution des projectiles et leur fonctionnement
Au début était la pierre, on a commencé par lancer des cailloux plus on moins gros à la main puis avec des mécanismes de plus en plus sophistiqués, aussi quand est apparu la poudre et le canon, on a continué avec la pierre, avec des boulets en pierre plus ou moins ronds cette artillerie et surtout une arme de siège. On se rend compte rapidement que certain boulet se désagrège en frappant la muraille et ne cause aucun dégât, c’est pas assez solide et si c’est bon pour jouer aux quilles avec l’infanterie adverse, c’est pas terrible les forts aussi bien vite fabriquer rapidement des boulets en fer plus robuste, qui permettent toujours de jouer aux quilles avec la piétaille mais qui est aussi efficace contre les murailles A ce propos s’il vous arrive de lire des récits de bataille de cette époque reculée, c’est souvent cité « Monsieur le Marechal a été emporté par un boulet ». La mitraille ne sera utilisée qu’à portée courte mais fait de terribles ravages.
Toujours dans un souci d’efficacité, le boulet deviendra creux et sera rempli de poudre, une mèche de longueur variable le ferra exploser en vol ou après être tombé au sol, on appel ce tir le « tir à double feu » car on allume la mèche du boulet avant de l’introduire (premier feu) puis on allume le bassinet du canon (deuxième feu)
Pourtant on s’aperçoit bien vite que si dans le feu de l’action, la mèche du boulet n’est pas allumée, le projectile explose quand même, le double feu est abandonné, et l’artilleur va pouvoir ainsi prévoir avec exactitude l’endroit ou va exploser le boulet.. Le boulet plein trouve une autre utilisation, chauffé au rouge il mettra le feu ou il tombe et roule.
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La marine utilisera aussi un type de boulet bien particulier : le boulet ramé chargé de détruire les matures adverses
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On restera la jusqu’à l’apparition de la rayure.
Avec la rayure, le projectile va s’allonger, l’allumage de la charge explosive sera une simple mèche lente dans un premier temps dans le culot, mais avec l’apparition des poudres modernes sans fumée, ce dispositif ne fonctionne plus, aussi il est remplacé par une fusée de tête ou de culot
LA FUSEE
Son but est de faire exploser l’obus au bon moment, il ne doit pas exploser s’il rencontre un obstacle à la sortie de canon (distance d’armement) mais le faire exploser à l’impacte ou en altitude. A l’impacte, on peut avoir deux types d’effet :
- explosion à l’impacte je tire dans une maison l’obus explose en touchant le mur, ça fait un troue dans le mur plus ou moins grand
- explosion avec retard je tir dans une maison à l’impacte du mur un léger retard fera explosé l’obus après avoir traversé celui-ci et la vous soufflé le bâtiment
Le montage en tête de la fusée est la majorité dans les moyens et gros calibres, mais sur les très gros calibres, elle est montée en culot. En effet la tête est souvent renforcée et on ne veut pas perdre l’effet d obus d’une tonne arrivant à 500 m/s, c’est ce premier impact qui va percer les blindages et ensuite l’explosion pour augmenter la destruction, la fusée en culot est ainsi protégée de l’impact initiale (voir explosion du HOOD face au BISMARK)
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Il existe des dizaines de modèles de fusée qui sont adaptés à chaque emploi ou à une arme particulière, se sont des pièces d’horlogerie, parfois fabriquées par de grandes marques d’horlogerie
L’OBUS MODERNE
Le projectile qui était rond jusqu’à maintenant, va changer de forme, l’apparition des rayures ne permet plus le tir de projectiles ronds celui –ci s’allonge avec un partie pointue
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On utilisera, à cette époque 3 types d’obus
- le « boulet », qui est un obus plein sans explosif, pour détruire les murailles, les forts sont la politique de défense de l’époque, une ligne de forts est chargée d’appuyer les troupes qui protège une ville (Strasbourg, Lyon, Metz, Verdun……..) Il disparaitra presque totalement avec l’augmentation des calibres, le poids et l’explosion de gros obus auront les mêmes résultats, ils reviendront entre les deux guerres comme obus anti-char
- l’obus explosif, c’est un peut la bête à tous faire, sa gerbe d’éclats est très efficace contre l’infanterie, et son effet explosif efficace contre les ouvrages légers
- les obus à mitraille, chargé de billes en plomb, dans un premier temps, puis de fer. Les billes sont noyées dans l’explosif, le but est de les faire exploser à quelques mètres au dessus du sol pour cribler d’éclats une zone importante. On est loin du temps ou la mitraille était composée de tout et rien. Ils disparaitront, remplacés par les obus explosifs parfois pré fragmentés
La première guerre mondiale verra l’utilisation massive d’autres types d’obus dont les redoutables obus à charges chimiques (ypérite, fumigène, chlore …..)
La leçon de la première guerre, et l’évolution de la technique et de créer d’autre projectiles qui répondent à de nouveaux besoins, ainsi le début du char d’assaut pendant la première guerre mondiale oblige à fabriquer des obus anti-char, l’avion oblige à fabriquer des obus anti-aériens et sa forme change après des essais fait dans la différente école de tir dont celle de Chalons sur marne
De nos jours, son évolution continu et devient de plus en plus complexe.
Un exemple l’obus anti-char, d’abord un simple projectile en acier qui fait un trou grâce à sa masse et sa vitesse, mais son efficacité est limitée comme le démontre certain char tigre de retour du combat avec des obus qui sont restés dans le blindage et dont la tête émerge légèrement à l’intérieur du char, c’est aussi pour cela que certains blindés étaient recouvert de patins de chenilles
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On voit bien ici 3 impacts qui n’ont pas causé grand dommages sur ce char tigre
Ensuite on verra les obus à charge creuse qui percent sans soucis 20 à 30 cm d’acier et bien sur une parade a été mise au point (le principe de la charge creuse est connu de puis longtemps)
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Fonctionnement
Lorsque la charge creuse percute sa cible, la fusée déclenche l’allumeur, l’énergie de l’explosion (vitesse de détonation de 10 000 m/s), le cône en cuivre qui passe à l’état gazeux (sublimation) et forme une dar gazeuse d’une température de 3000°, la pression atteint 100 000 bars et ceci sur un cercle de 3 à 5 cm de rayon, le blindage fond et le dar traverse.
La parade consiste à renvoyer la dar en arrière, c’est le blindage réactif,
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Chaque boite posée sur le char (ici un T72 ) contient une petite quantité d’explosif qui détone lorsque la charge creuse le touche et renvoie ainsi le dar vers l’extérieur
Aujourd’hui, même si l’on a trouvé la parade au blindage réactif pour les charges creuses ,c’est l’obus flèche qui prédomine, sa perce tout sur une bonne épaisseur, même les blindages réactifs qu’il fait voler en morceaux. Le principe est enfantin, on lance un projectile en forme de flèche fabriquée en métal très dur et même parfois irradiés d’un diamètre de 3 à 4 cm avec un canon de calibre 120 mm à une vitesse d’environ 1800 m/s. A l’impact, le poinçonnage et la friction métal contre métal font fondre le blindage, il y a transfert de l’énergie vitesse en énergie chaleur par friction en pénétrant le blindage
Pour expliquer simple, lorsque vous êtes en voiture et que vous freinez, les freins chauffent, c’est la friction des plaquettes sur les disques, c’est le même principe pour l’obus flèche
J’arrête la pour les obus terrestres, l’évolution ce fait de plus en plus vite, avec l’électronique en l’informatique, ainsi on fabrique des « obus intelligents » qui attaque leur cible par le dessus (si sa intéresse quelques un j’expliquerai le fonctionnement)
La prochaine fois je vous parle de l’évolution de l’obus de marine qui est un peut différente et malheureusement de trigo pour voir comment calculer la vitesse d’un navire
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LE BON DIAMETTRE POUR LE PASSAGE DE LA GODILLE ( ENGOUJURE )
DANS LE TABLEAU ARRIERE C'EST LE DIAMETTRE D'UNE BOUTEILLE DE VIN
( 75 mm )