L’APPARITION DES RAYURES
La poudre noire génère beaucoup de résidus lors du tir, et si cela n’est pas très gênant sur des pièces d’artillerie, cela fini par poser des problèmes en petit calibre (j’utilise le terme petit calibre pour désigner l’armement individuel, ou collectif, portatif) et il faut passer un coup d’écouvillon dans le canon entre chaque tir, ce qui ralenti la cadence de tir déjà pas bien rapide ; c’est ainsi que l’idée de rayer l’intérieur du canon est née, le but étant de stocker les déchets dans les rayures au environs de 1590 .
Les rayures sont droites ou hélicoïdales, dans un premier temps ça règle de manière efficace le problème des crasses de tir, mais on s’aperçoit aussi que les armes rayées hélicoïdales portent plus loin, sont
plus précises, et plus régulières. A l’époque on ne sait pas pourquoi, mais ça améliore grandement le tir, on commencera donc par deux rayures.
REGULARITE une arme est régulière quand l’ensemble des coups tirés avec des munitions de même lot et dans des conditions atmosphériques identiques, ont une trajectoire proche de l’identique et des impacts sans écarts significatifs
C’est une notion primordiale dans le tir surtout à longues distances, de nombreux paramètres sont à considérés mais à cette époque le fait de faire un tir relativement groupé avec une arme était suffisant, et on donne la préférence au tir de salve plutôt qu’à la précision.
Des essais seront effectués à Versailles jusqu’en 1857, avec d’abord des balles sphériques puis oblongues de tous calibres et pour l’instant l’artillerie reste lisse.
En 1833 un officier piémontais, Cavalli, travaille et présente un canon a chargement par la culasse qu’il mettra 10 ans à mettre au point mais surtout, ce canon permet de tirer des projectiles équipés de deux ailettes diamétralement opposées. Et en 1845 un obusier est construit en calibre 150 avec une culasse à coin horizontal et un obturateur en cuivre. Des essais effectués avec une autre pièce identique mais lisse démontre immédiatement la supériorité des canon rayés, on peut dire que l’artillerie moderne est née
[img]
[/img]
Le capitaine d’artillerie Tamisier, alors à l’Ecole de Tir de Vincennes, prend connaissance des travaux de Cavalli, et après de nombreuses difficultés, obtient de faire des essais avec une pièce en bronze d’un calibre qui n’est plus en service, Les résultats sont des tirs plus réguliers et surtout des portées beaucoup plus grandes.
[img]
[/img]
Napoléon III charge le capitaine De La Hitte d’utiliser les donnés ainsi recueillis pour la création d’un nouveau matériel de campagne. Il en sortira l’obusier de 4 (4 pour 4 kg et non 4 livres) rayé modèle 1858. Le chargement est toujours par la bouche (la confiance à la culasse n’est pas d’actualité) Les rayures sont au nombre de 6, larges et profondes et l’arme est équipé d’une hausse sa portée atteint 3000 m avec précision
Je reviens sur la hausse, jusqu’à maintenant les pièces étaient équipée de système de visée sommaire ou même inexistant, le plus souvent l’artilleur utilisait la génératrice supérieur du canon pour donné une direction et le tube étant lisse, le projectile n’est soumis qu’à l’attraction terrestre mais avec les rayures va apparaitre un autre phénomène : la dérive
Les projectiles sont de forme allongée et d’une longueur de deux calibres, ils pèsent 4 kg (canon de 4), équipés de deux couronnes comprenant chacune 6 tenons en zinc qui pénètrent les rayures. Le boulet plein est abandonné au profit de l’obus ou de la boite à mitraille, celui-ci se verra équipé de fusées à impacte ou à retard (fusantes)
Tactiquement, l’effet de masse se fait dorénavant par concentration des feux sans concentration des matériels, elle agit à distance et ne risque plus d’être submergée par l’infanterie adverse et les actions d’infanterie seront précédées par des tirs d’artillerie.
BALLISTIQUE EXTERNE
Un peut de technique
Le canon et le projectile sont intimement liés, aujourd’hui on conçoit d’abord l’obus et ensuite le canon, ou on fabrique un nouveau canon autour d’un projectile déjà existant. Pourquoi ?
L’obus, c’est lui qui va être efficace, le canon n’est qu’un moyen d’amener cette efficacité à bon port. Ainsi on détermine ce que l’on veut comme effets à l’arrivée, on conçoit le projectile qui nous donnera les effets escomptés, et ensuite on fabrique le moyen de le lancer pour exploité au mieux ses caractéristiques.
Un exemple
Obus explosif de 155 mm poids 42.5 kg fonte fusée à percussion chargement explosif en tolite armée
C’est un obus classique d’artillerie pour la destruction, son principe est un effet de souffle couplé à une gerbe d’éclats importante
On l’utilisera pour des tirs d’appuis ou d’interdiction et il sera tiré avec un obusier, la portée est plus courte, le même avec un canon aura une portée plus longue est permettra de tirer sur les arrières de l’ennemi pour détruire ses voies de ravitaillement
Quand le tube est lisse, le projectile à la sortie du tube va être soumis à deux phénomènes
- l’attraction terrestre qui le ramène sur la planète
- la résistance de l’air qui le ralenti et qui fait que son retour sur la planète est plus rapide
[img]
[/img]
Quand le tube est rayé, un troisième phénomène apparait : c’est la dérive. Elle est due à l’effet gyroscopique du projectile et à son appui sur l’air (je fais court et simple)
[img]
[/img]
[img]
[/img]
Cette dérive peut être à gauche ou à droite en fonction du sens du pas des rayures
Elle peut varier avec la température et la pression atmosphérique (760 mm de mercure ou encore 1013 millibar) en définitif, tout ce qui fait varier la densité de l’air peut faire varier la dérive. Les variations de dérivation sont souvent minimes et ne sont pas prises en compte. Des abaques donnent les dérivations en fonction des distances, du modèle de la pièce et du projectile employé En effet, un obus explosif tiré par un canon de 90 F1 à V0 630 m/s aura une dérive différente qu’un obus à charge creuse tiré par un canon 90 F1 à V0 900 m/s
V0 est la vitesse du projectile à la sortie du canon, V50 vitesse à 50 m du canon etc.…..
Je pense que maintenant vous comprenez pourquoi le tir d’artillerie devient à cet instant une histoire de mat et pourquoi une hausse latérale est montée
Je ne parle ici que de la dérivation due au fait que le projectile tourne à grande vitesse sur lui-même et que l’on peut maitriser, car il existe une autre forme de dérive du projectile : le vent
La suite au prochain numéro
Un indice sur le refroidissement du canon
La masse du canon
[img]
[/img]
_________________
/>
LE BON DIAMETTRE POUR LE PASSAGE DE LA GODILLE ( ENGOUJURE )
DANS LE TABLEAU ARRIERE C'EST LE DIAMETTRE D'UNE BOUTEILLE DE VIN
( 75 mm )