:pirat: BISMARCK
ref:http://www.kbismarck.com/photo029.html
Aujourd'hui abordage d'un gros sujet qui devrait plaire à tous. L'histoire de l'opération Rhin, dernière sortie du Bismarck vue du coté Allemand uniquement. Gros travail de recherche, mais facilité par le livre de C.S Forester
"coulez le Bismarck" (j"ai lu), mais surtout celui de Robert D.Balard "la découverte du Bismarck" (Glénat)remarquablement précis.Travail au long cours, donc Je livrerai l'histoire en plusieurs fois, sans doute sur plusieurs mois. Début aujourd'hui. Bonne lecture.
Surcouf.
Gotenhafen ,Pologne occupée 19 mai 1941 :
2 h du matin
A bord du Bismarck tout l’équipage est à l’écoute d’un événement important. Le capitaine Lindermann sous les ordres de l’amiral Lutjens annonce dans les hauts parleurs :
« Marins du Bismarck, nous avons pour mission d’atteindre l’Atlantique et couler le maximum de navires Anglais, le Reich compte sur votre dévouement et courage pour mener à bien cette mission ».
Chaque marin rejoint son poste d’appareillage. Les chaines remontent dans les écubiers. C’est le début de l’opération Rheinübung(opération Rhin).
L’impressionnant cuirassé encore recouvert de son camouflage d’entrainement profite de l’obscurité pour quitter son mouillage. Cap à l’ouest.
L’amiral Lutjens sur la passerelle regarde avec satisfaction l’horizon sombre dégagé de tout navire. Lui même et ses supérieurs du groupe Nord à Wilhelmshaven ont décidés de bloquer tout trafic maritime le 19 et 20mai dans le grand Belt, passage traversant du Nord au Sud les iles du Danemark, ainsi que dans le Kattegat qui sépare le Danemark de la Suède. Ceci afin d’éviter d’être repérés par des espions sur des navires.
Le Bismarck avance impressionnant vers son rendez vous avec le Prinz Eugen au cap Arcona sur l’ile de Rügen dans l’ouest de la Baltique.
Le Prinz Eugen est commandé par le capitaine de vaisseau Helmuth Brinkmann. Il a quitté Gotenhafen la veille au soir.
A Arcona les deux navires se retrouvent comme prévu. Ils sont rejoints par 2 destroyers et une flottille de dragueurs de mines. Tous profitent de la nuit pour traverser le grand Belt.
20 mai :
Le convoi pénètre dans le Kattegat large baie formée par le nord du Danemark et le sud de la Suède.
La flotte se dirige ensuite vers le nord en vue de la côte Suédoise vers le Skaggerak le détroit séparant le Jutland du sud de la Norvège.
21 mai :
Dans l’après midi au large de Marstrand le porte avion Suèdois Gotland repère le convoi et envoie un message radio.
Dans la salle radio du Bismarck on décrypte ce message. Le Gotland informe le gouvernement Suédois de la présence du cuirassé dans leurs eaux.
— informez le groupe nord que notre position est comprise. Ordonne Lutjens.
Quelques heures plus tard, Henri Denham l’attaché naval Anglais, transmet la nouvelle à Londres.
Pourtant à bord du Bismarck il règne presque une atmosphère de vacances. Les hommes qui ne sont pas de service trainent sur le pont admirant le paysage des fjords. Impossible devant un tel spectacle de se croire en guerre.
A la nuit les navires doublent Kristiansand à la pointe méridionale de la Norvège. Mais sans le savoir, ils sont repérés par des membres du service secret Norvégien qui transmettent l’information à Londres.
Ainsi avant même d’atteindre l’Atlantique le Bismarck est parfaitement localisé.
Les Anglais peuvent déjà prendre des dispositions pour l’intercepter. Sans toutefois connaître ses intentions véritables, ce qui laisse de multiples possibilités et va couter cher en navires.
Le cuirassé pouvait-il choisir une route plus simple, plus discrète ?.
A cette question l’Amiral Raeder à répondu que la seule autre route était encore plus risquée. Le canal de Kiel et l’Elbe régulièrement bombardée par les Anglais.
21 mai
Le Bismarcket le Prinz Eugen se rendent dans le Fjord de Grimstad près de Bergen pour refaire le plein. Cet arrêt n’était pas prévu. En réalité ils avaient rendez vous avec le pétrolier Weissemburg les attendant dans la mer de Norvège.
Quand Lindermann fait la remarque à l’amiral Lutjens ce dernier réplique sèchement :
— Je veux permettre au Prinz Eugen qui a des réservoirs plus petits que les nôtres de faire le plein. Ainsi il pourra attaquer avec nous immédiatement.
Lindermann trouve ce ravitaillement risqué. Bergen est à proximité des terrains d’aviation Britanniques. Il craint les avions d’observation.
Il a raison.A 13h15 un Spitfire les survole à haute altitude.
Les postes de DCA ont à peine le temps de réagir que l’avion a disparu.
Pendant que le Prinz Eugen remplit ses réservoirs, de nombreux hommes prennent le pinceau pour effacer le camouflage du Bismarck et lui donner une teinte gris Atlantique.
Sur le pont le lieutenant de vaisseau Müllenheim-Rechberg se demande pourquoi le Bismarck ne refait pas lui aussi le plein.
Malgré les suggestions en ce sens Lutjens maintien sa décision. Le Bismarck ne complétera pas son plein à Bergen. Pourquoi ?
Il est probable que Lutjens anticipe l’arrivée des bombardiers Britanniques suite à la visite du Spitfire(1). Il ordonne l’appareillage :
—Cap sur la mer du Danemark.
19h30 :
Le Bismarck quitte son mouillage avec 1100 tonnes de fuel en moins.
Pendant ce temps les services secrets Nazis interceptent un message radio ordonnant à la RAF d’intercepter les navires Allemands.
Le Bismarck et le Prinz Eugen gagnent la haute mer. Les marins s’affairent à leurs tâches.Les quarts se succèdent.
4 H de veille et 4h de repos. La moitié des canons sont maintenus armés en permanence.On tourne les tourelles sur le côté afin d’éviter l’eau de mer dans les tubes.A son poste de DCA , Aloïs Haberditz a froid. L’air est glacial. Il pense à la chance de ceux qui sont protégés dans les tourelles.
(1) Lutjens avait vu juste, la nuit même le fjord était bombardé par lesBritanniques. Les lueurs de l’attaque furent visibles du cuirassé.
La suite plus tard..
A+ Surcouf.
Dernière édition par surcouf le Mar 12 Oct 2010, 20:02, édité 2 fois
ref:http://www.kbismarck.com/photo029.html
Aujourd'hui abordage d'un gros sujet qui devrait plaire à tous. L'histoire de l'opération Rhin, dernière sortie du Bismarck vue du coté Allemand uniquement. Gros travail de recherche, mais facilité par le livre de C.S Forester
"coulez le Bismarck" (j"ai lu), mais surtout celui de Robert D.Balard "la découverte du Bismarck" (Glénat)remarquablement précis.Travail au long cours, donc Je livrerai l'histoire en plusieurs fois, sans doute sur plusieurs mois. Début aujourd'hui. Bonne lecture.
Surcouf.
Gotenhafen ,Pologne occupée 19 mai 1941 :
2 h du matin
A bord du Bismarck tout l’équipage est à l’écoute d’un événement important. Le capitaine Lindermann sous les ordres de l’amiral Lutjens annonce dans les hauts parleurs :
« Marins du Bismarck, nous avons pour mission d’atteindre l’Atlantique et couler le maximum de navires Anglais, le Reich compte sur votre dévouement et courage pour mener à bien cette mission ».
Chaque marin rejoint son poste d’appareillage. Les chaines remontent dans les écubiers. C’est le début de l’opération Rheinübung(opération Rhin).
L’impressionnant cuirassé encore recouvert de son camouflage d’entrainement profite de l’obscurité pour quitter son mouillage. Cap à l’ouest.
L’amiral Lutjens sur la passerelle regarde avec satisfaction l’horizon sombre dégagé de tout navire. Lui même et ses supérieurs du groupe Nord à Wilhelmshaven ont décidés de bloquer tout trafic maritime le 19 et 20mai dans le grand Belt, passage traversant du Nord au Sud les iles du Danemark, ainsi que dans le Kattegat qui sépare le Danemark de la Suède. Ceci afin d’éviter d’être repérés par des espions sur des navires.
Le Bismarck avance impressionnant vers son rendez vous avec le Prinz Eugen au cap Arcona sur l’ile de Rügen dans l’ouest de la Baltique.
Le Prinz Eugen est commandé par le capitaine de vaisseau Helmuth Brinkmann. Il a quitté Gotenhafen la veille au soir.
A Arcona les deux navires se retrouvent comme prévu. Ils sont rejoints par 2 destroyers et une flottille de dragueurs de mines. Tous profitent de la nuit pour traverser le grand Belt.
20 mai :
Le convoi pénètre dans le Kattegat large baie formée par le nord du Danemark et le sud de la Suède.
La flotte se dirige ensuite vers le nord en vue de la côte Suédoise vers le Skaggerak le détroit séparant le Jutland du sud de la Norvège.
21 mai :
Dans l’après midi au large de Marstrand le porte avion Suèdois Gotland repère le convoi et envoie un message radio.
Dans la salle radio du Bismarck on décrypte ce message. Le Gotland informe le gouvernement Suédois de la présence du cuirassé dans leurs eaux.
— informez le groupe nord que notre position est comprise. Ordonne Lutjens.
Quelques heures plus tard, Henri Denham l’attaché naval Anglais, transmet la nouvelle à Londres.
Pourtant à bord du Bismarck il règne presque une atmosphère de vacances. Les hommes qui ne sont pas de service trainent sur le pont admirant le paysage des fjords. Impossible devant un tel spectacle de se croire en guerre.
A la nuit les navires doublent Kristiansand à la pointe méridionale de la Norvège. Mais sans le savoir, ils sont repérés par des membres du service secret Norvégien qui transmettent l’information à Londres.
Ainsi avant même d’atteindre l’Atlantique le Bismarck est parfaitement localisé.
Les Anglais peuvent déjà prendre des dispositions pour l’intercepter. Sans toutefois connaître ses intentions véritables, ce qui laisse de multiples possibilités et va couter cher en navires.
Le cuirassé pouvait-il choisir une route plus simple, plus discrète ?.
A cette question l’Amiral Raeder à répondu que la seule autre route était encore plus risquée. Le canal de Kiel et l’Elbe régulièrement bombardée par les Anglais.
21 mai
Le Bismarcket le Prinz Eugen se rendent dans le Fjord de Grimstad près de Bergen pour refaire le plein. Cet arrêt n’était pas prévu. En réalité ils avaient rendez vous avec le pétrolier Weissemburg les attendant dans la mer de Norvège.
Quand Lindermann fait la remarque à l’amiral Lutjens ce dernier réplique sèchement :
— Je veux permettre au Prinz Eugen qui a des réservoirs plus petits que les nôtres de faire le plein. Ainsi il pourra attaquer avec nous immédiatement.
Lindermann trouve ce ravitaillement risqué. Bergen est à proximité des terrains d’aviation Britanniques. Il craint les avions d’observation.
Il a raison.A 13h15 un Spitfire les survole à haute altitude.
Les postes de DCA ont à peine le temps de réagir que l’avion a disparu.
Pendant que le Prinz Eugen remplit ses réservoirs, de nombreux hommes prennent le pinceau pour effacer le camouflage du Bismarck et lui donner une teinte gris Atlantique.
Sur le pont le lieutenant de vaisseau Müllenheim-Rechberg se demande pourquoi le Bismarck ne refait pas lui aussi le plein.
Malgré les suggestions en ce sens Lutjens maintien sa décision. Le Bismarck ne complétera pas son plein à Bergen. Pourquoi ?
Il est probable que Lutjens anticipe l’arrivée des bombardiers Britanniques suite à la visite du Spitfire(1). Il ordonne l’appareillage :
—Cap sur la mer du Danemark.
19h30 :
Le Bismarck quitte son mouillage avec 1100 tonnes de fuel en moins.
Pendant ce temps les services secrets Nazis interceptent un message radio ordonnant à la RAF d’intercepter les navires Allemands.
Le Bismarck et le Prinz Eugen gagnent la haute mer. Les marins s’affairent à leurs tâches.Les quarts se succèdent.
4 H de veille et 4h de repos. La moitié des canons sont maintenus armés en permanence.On tourne les tourelles sur le côté afin d’éviter l’eau de mer dans les tubes.A son poste de DCA , Aloïs Haberditz a froid. L’air est glacial. Il pense à la chance de ceux qui sont protégés dans les tourelles.
(1) Lutjens avait vu juste, la nuit même le fjord était bombardé par lesBritanniques. Les lueurs de l’attaque furent visibles du cuirassé.
La suite plus tard..
A+ Surcouf.
Dernière édition par surcouf le Mar 12 Oct 2010, 20:02, édité 2 fois