:pirat:
LA FIN DU BISMARCK SUITE ET FINJe vous fais un doublé à la corsaire!
Hitler à bord du Bismarck. Il s'était personnellement investi dans l'histoire et la vie du cuirassé, sa perte fera qu'il se détachera du destin de la marine allemande.
(collection personnelle Surcouf)
7h37 :
Le Norfolk et le Dorsetshire arrivent du sud à toute vitesse.
7h53 :
—Lancez l’attaque. Ordonne Tovey.
Le Norfolk aperçoit le Bismarck, mais le confond avec le Rodney . Utilisant ses projecteurs, il s’évertue à lui envoyer des signaux !.
—Pourquoi il ne répond pas ?.Demande l’amiral Wake-Walker.
—C’est le Bismarck !. Crie un officier.
Le Norfolk à juste le temps de se mettre à l’abri avant la réaction du géant. Il signale la position du cuirassé allemand au King Georges V et Rodney qui s’approchent.
Tovey met son casque de combat resté dehors et se retrouve douché par l’eau accumulée. Les témoins le voient sourire de sa mésaventure.
8h43 :
La silhouette du Bismarck apparaît à l’horizon. Pour tous c’est le monstre tant redouté, il représente la terreur d’un obus bien placé décidant du sort de leur navire.
8h47 :
Le Rodney ouvre le feu. A bord, on a l’impression que le blindage va se désintégrer. Le navire tremble de toutes ses membrures. Puis le King Georges V tire à son tour.
Le Bismarck demeure silencieux malgré les colonnes d’eau se rapprochant de sa coque.
—Pourquoi ne riposte t-il pas ? se demande Tovey.
A cet instant on distingue des lueurs sur les tourelles avant du Bismarck. Il ouvre le feu sur le Rodney, les salves tombent assez loin du cuirassé anglais.
—« Dieu merci, ils tirent sur le Rodney !» lançe égoïstement Guernsey.
L’Allemand envoie un déluge d’obus, mais comme le Bismarck manœuvre mal ses tirs sont désorientés. Le Norfolk vient se joindre à la curée et tire avec ses canons de 150 mm. C’est loin de ralentir le feu du géant.
Le Rodney est légèrement touché sur ses dispositifs de visées anti-aériennes, mais il n’y a pas de blessés.
— « 20 mètres plus en arrière et le Rodney n’avait plus de passerelle et de commandant ». Constate le capitaine de corvette Wellings.
9h :
Le Dorsetshire arrive et entre en action.
Sur le Rodney, le capitaine Dalrymple-Hamilton décide :
—Cap au nord, nous allons reprendre l’attaque dans une meilleure position.
Pendant ce temps le Bismarck tire sur le King Georges V qui le lui rend bien. Le cuirassé allemand a le pont parsemé d’éclairs et se retrouve cerné par des geysers hauts comme des maisons.
Le Rodney revenu par derrière et le KGV s’approchent du Bismarck pour utiliser leur artillerie secondaire et anti-aérienne.
—Feu à volonté avec toutes les pièces. Il faut le couler !. Ordonne Tovey.
Le décor est surréaliste. Contrastant avec la grisaille des navires et de l’océan, les éclairs des tirs illuminent la scène de fresques multicolores, comme un gigantesque feu d’artifice.
Guernsey note dans son carnet :
—« Les obus trouent la coque blindée du Bismarck comme un morceau de gruyère ».
Tovey lui constate :
—« Sur le Bismarck des incendies se déclarent en plusieurs endroits et le navire semble ingouvernable ».
Cependant l’Allemand tire toujours. Le Rodney et le KGV sont si près que leurs canons sont au maximum du pointage négatif.
C’est l’enfer pour le Bismarck. On voit des pans entiers de superstructures éclater et voler dans des tourbillons de feu. Ses canons pendent comme des arbres abattus.
Tovey observe le résultat aux jumelles :
—« Ca tourne à l’exercice de tir ».
9h31 ;
Le Bismarck cesse de tirer, mais Tovey continue de le bombarder malgré le fait qu’il ne soit plus qu’une épave en flammes. Des silhouettes se mettent à courir sur le pont du cuirassé et se jettent à la mer.
10h15 :
Craignant les sous-marins, Tovey ordonne :
—Cessez le tir, je me retire à l’écart. Que le Rodney me suive. Tout navire ayant encore des torpilles doit entrer en action.
Un officier précise :
—Tous les destroyers sont rentrés pour ravitailler sir, il ne reste que le Maori sans torpilles.
—Alors que le Dorsetshire finisse le travail.
Le capitaine Martin ne se fait pas prier. Il s’approche avec son navire à 1,5 milles par le travers tribord, lance 2 torpilles qui explosent contre le cuirassé sans le faire bouger d’un pouce.
— Ce satané allemand résistera jusqu’au bout ! Lance Martin.
Cette fois le Dorsetshire lance une troisième torpille sur le flanc bâbord du Bismarck.
Coïncidence avec le sabordage du cuirassé ? (selon les témoignages allemands), toujours est-il que le Bismarck s’enfonce par l’arrière et coule. Son étrave pointe vers le ciel avant de s’enfoncer majestueusement.
Reste des centaines de silhouettes se débattant dans l’océan.
A bord du Dorsetshire, le quartier maitre Joe Brooks observe la fin du Bismarck :
—« Je ressens toute l’horreur de la guerre en voyant ces hommes sauter et nager ».
Sur le King Georges V qui s’éloigne l’amiral Tovey observe aussi la scène aux jumelles. Il prend à témoin ses officiers :
—« Messieurs le Bismarck s’est battu avec courage contre un sort implacable et s’est montré digne des heures de gloire de la marine impériale allemande ».
Au dessus de cette scène dramatique tournent 12 Sworfishs. Ils n’ont pas pu intervenir au risque d’être massacrés par la pluie d’obus échangés de part et d’autre.
Dans l’un d’entre eux, l’observateur Edmond Carver commente à la radio :
— Vous avez vu ça les gars, le Bismarck, on aurait dit un chaudron de feu !.
Mais maintenant, reste les centaines de survivants se débattant dans l’eau glacée et le mazout. On entend les cris de ces hommes désespérés.
A bord du King Georges V et du Rodney on constate les dégâts des tirs longue durée. De nombreux canons sont tombés en panne, il ya des fuites d’eau partout. Sur le Rodney les plaques de blindages ont travaillé et perdu des rivets. Les meubles sont brisés.
Tovey décide de rentrer pour ravitailler :
—Que le Dorsetshire et le Maori restent sur place recueillir les survivants.
—Bien Sir.
Les 2 navires s’approchent lentement.
Dans l’eau à 13° un millier d’hommes surnagent.
—La mer est trop forte pour les embarcations, lancez des filins. Ordonne Martin.
Le Dorsetshire et le Maori se rapprochent lentement de la masse humaine surnageant dans cet océan recouvert de mazout. Instinctivement tous nagent le long du flanc abrité du vent et s’agrippent aux filins. Mais ces derniers sont rendus glissants par le mazout.
Certains naufragés ont l’idée de faire une boucle autour d’un bras et peuvent être hissés à bord. Les marins anglais les aident au mieux.
Un naufragé dont les bras ont étés sectionnés lutte désespérément accroché à un filin avec ses dents.
—Il faut le sauver !. Crie Joe Brooks.
Il se laisse glisser par dessus bord pour passer une boucle autour de son corps.
A cet instant le capitaine Martin reçoit une alerte aux sous marins et décide de partir.
Brooks voit avec horreur le Dorsetshire avancer au milieu des cris et supplications des naufragés. Il s’agrippe au filin destiné à l’Allemand qu’il n’a pas eu le temps de sécuriser. Malheureusement, ce dernier coule à pic.
Brooks progressivement hissé à bord, voit des centaines de naufragés lâcher prise au milieu des cris et supplications, certains même cherchant encore à s’agripper avec leurs ongles à cette coque sombre, dernier espoir avant leur tombeau liquide.
Aussitôt Brooks à bord, Martin le consigne immédiatement dans sa cabine (il échappera tout de même à la mesure disciplinaire).
Il y a en tout 110 survivants. Tous enduits de mazout et noir comme du charbon.
85 sur le Dorsetshire et 25 sur le Maori. On les soigne et on leur donne du Rhum. La plupart vomissent immédiatement se purgeant du mazout ingurgité.
Aux Chequers, Apprenant la nouvelle Churchill aborde un large sourire, il décide de ne pas allumer son cigare, mais plutôt de préparer son discours au parlement. Sa plus grande victoire sera d’annoncer indirectement à Hitler la perte de son cuirassé, personne n’ayant osé le faire.
Le Führer ne pardonnera jamais à Raeder cette humiliation.
Et voilà les amis!