:pirat: La suite, les amis...passage capital et finalement riche de témoignages malgré les terribles événements.
Il faut savoir que la perte du Hood traumatisa les Anglais beaucoup plus que le Blitz, ce fut comme si Buckigham Palace avait été rasé. Ce navire avait toujours représenté l'Angleterre à travers le monde.
Le Hood fonçant vers son destin. Cette photo prise du POW est la dernière du navire.(collection personnelle)
Cette photo rare, représente l'explosion du Hood (collection personnelle)
La suite:
2h47 :
Le Suffolk reprend contact avec les Allemands. Aussitôt le Hood et le Prince of Wales changent de cap et prennent de la vitesse. Mais au vu de la position de l’ennemi, le plan de Holland se trouve bouleversé; en effet Anglais et Allemands avancent en parallèle vers le sud-ouest à 35 milles de distance. Les Anglais se trouvant au sud du Bismarck doivent s’approcher de l’ennemi par le travers. Holland décide donc de virer au dernier moment pour attaquer de face.
Sur le pont du croiseur de bataille, l’amiral est inquiet :
— songez que le Hood est un vieux navire n’ayant jamais combattu un adversaire. Confie t-il à un officier.
Pendant ce temps, a bord du Suffolk et Norfolk les nerfs sont mis à rude épreuve :
—Attention,virez de bord !
Une masse noire et sombre s’avance crachant du feu par tous ses canons. Le Bismarck essaie de se débarrasser des 2 croiseurs qui le suivent. Mais le radar l’a dénoncé avant et le capitaine Ellis a le temps de se mettre à l’abri.
Le cuirassé allemand essaie ensuite de filer, mais là encore le radar le traque impitoyablement. Il suffit au 2 croiseurs de le suivre, ainsi que le Prinz Eugen à bonne distance hors de portée de tir.
Sous la nuit arctique a bord du Hood et du Prince of Wales les nerfs sont mis à rude épreuve, les hommes sont épuisés à leur poste. Dans la salle des compas du Prince of Wales le capitaine Leach se confie à son second :
—Comment va se comporter l’équipage sans entrainement ? J’espère que nous pourrons tirer efficacement, un des canons de 356 est déjà en panne!.
Le lieutenant Esmond Knight réserviste dans la Navy est assis à son poste de DCA,il s’est muni d’un casque et de multiples tricots sous son gilet de sauvetage tant il fait froid. Il observe l’horizon avec ses jumelles allemandes, souvenir d’Autriche.
4h00 :
Tout le monde s’affaire sur le pont du Hood. Le timonier Ted Briggs porteur d’ordres de l’aide de camp de l’amiral trouve le comportement des officiers désinvolte,comme s’il s’agissait d’un exercice. Il observe l’amiral Holland l’air détaché,enfoncé dans un fauteuil en face de la boussole. C’est de là qu’il compte diriger l’action plutôt que sur la passerelle.
Briggs se demande si l’amiral est bien conscient du risque de s’exposer ainsi. Derrière Holland se tient le capitaine Philipps prêt à transmettre des ordres.
Briggs finit par déceler le professionnalisme sous l’apparente décontraction de ces hommes prêts au combat.
5H00 :
Holland ordonne :
—« donnezl’ordre d’action immédiate ».
Aussitôt un signal lumineux transmet l’ordre au POW.
—Alerte !
A la jumelle Holland distingue le Bismarck. Le timonier Briggs l’aperçoit aussi Il s’exclame :
—« quelle machine noire et sinistre ! ».
5h45 :
La distance diminue rapidement (14 milles). Holland ordonne :
—Virez plein ouest.
L’ordre est transmis aussi au POW. Il s’agit d’attaquer de face et éviter les tirs plongeants sur les ponts faiblement cuirassés du Hood.
5h52 :
Les Allemands ne tirent pas, ils sont pourtant à portée. Holland transmet :
—Ouvrez le feu.
Le Hood tire sa première salve. Elle tombe près du Prinz Eugen.
A bord du POW, le capitaine Leach ordonne :
—Ouvrez le feu sur le Bismarck.
Au bout de la 7
ème salve des geysers encadrent le cuirassé allemand.
Holland réalise soudain que ses deux navires groupés représentent une cible idéale pour les Allemands, même de face.
Leach lui,sur le POW constate que ses canonniers sont trop lents :
—Plus vite pour recharger !.
Soudain un officier crie :
—Attention,les Allemands ouvrent le feu !.
Un obus du Prinz Eugen touche l’eau à l’avant du Hood. Un second tombe trop long et aveugle les télémètres avant du Prince of Wales.
Au second tir du Prinz Eugen un obus explose à la base du mât principal du Hood.
En fait sur le pont supérieur du croiseur de bataille se trouvent des armes de DCA nouvelles encore en caisses que l’on a tout simplement entreposées là. Mais ces armes sont bourrées de cordite. L’obus du PE y met le feu.
Ce feu se propage sur toute la partie centrale du navire.
A bord du Prince of Wales, le capitaine Leach est horrifié par le spectacle.
En réalité c’est plus spectaculaire que dangereux, seulement les Allemands alignent leur tir sur cet incendie.
A cet instant Holland ordonne :
—« 20degrés sur bâbord ».
Il veut utiliser tous ses canons contre les Allemands.
Au même instant un obus du Bismarck tombe à l’avant des tourelles de poupe. Il traverse la fine cuirasse du pont, les divers compartiments et explose dans la soute à munitions de 100mn, déclenchant celle des 380mn située à côté.
Le timonier Ted Briggs n’entend rien de spécial (de nombreux témoins expliquèrent que le Hood explosa sans bruit) mais voit un mur de flammes devant lui et se retrouve projeté en l’air.
L’affolement est général, les marins se bousculent pour regagner leur poste. Le Hood prend une forte gite sur tribord, puis se redresse un instant avant de basculer à tribord.
L’officier de quart le visage éclairé par une colonne en fusion, hurle :
—Le gouvernail ne répond plus !.
—Passez sur les gouvernes annexes. Dit calmement l’amiral Holland.
Briggs le voit figé à son poste, comme fasciné par l’enfer s’ouvrant au centre de son navire .Le timonier cherche une issue vers l’arrière, lorsqu’il est brutalement avalé par l’eau. Il nage frénétiquement pour s’éloigner mais le Hood l’entraine vers le fond. Epuisé et se voyant couler, il cesse de résister.
Brusquement il se retrouve projeté à la surface. Un spectacle terrible l’attend. L’étrave du Hood se dresse verticalement devant lui. Il se retourne et nage frénétiquement.
Le seconde classe R.E.Tilburn se tient à son poste de DCA quand la salve touche le Hood.Il sent le pont vibrer sous l’impact. Soudain son univers est transformé en enfer de feu et d’acier. Il se retrouve englouti dans une fumée noire puis entouré par les flammes.
Tilburn décide de sauter à l’eau, il arrache son masque à gaz et son casque.Brusquement la soute à munition explose et fonce vers lui. Il a juste le temps de se jeter à la mer. Tandis qu’il nage, un câble radio s’enroule autour de sa botte. Il est entrainé vers le fond, mais réussit à se dégager avec son couteau.
L’aspirant W.J.Dundas s’en sort d’une manière incroyable. De son poste de vigie, il est projeté à travers un hublot directement dans la mer !.
Du Prince of Wales, les marins horrifiés voient d’abord une immense colonne de flammes fusant vers le ciel, suivie d’un nuage en forme de champignon. Des débris incandescents sont projetés en hauteur, puis le navire se casse en deux proue et poupe verticales formant un terrible V de victoire.
Mais le Hood menace le POW.
Le capitaine Leach ordonne :
—Tribord toute !
Le navire évite de justesse l’épave vomissant comme un volcan. La vengeance du Prince of Wales est rapide :
—Feu sur le Bismarck !.Ordonne Leach.
Les 356 crachent leurs obus en direction du cuirassé allemand, des explosions témoignent qu’ils ont touché leur cible.
—Bismarck touché. Constate Leach.
A cet instant,il est aveuglé par une effroyable déflagration. Un obus du Bismarck touche la passerelle. Tout le monde est tué à part lui, son officier de navigation et son timonier.
A+