31 juillet 1793 :
La frégate française l'Embuscade affronte et domine la frégate anglaise HMS Boston au large de New-York, où des milliers de curieux américains assistent au combat.
Au début de l'année 1793, la République française nouvellement formée déclara la guerre à la Grande-Bretagne. La marine française envoya plusieurs frégates en Atlantique afin d'attaquer le commerce britannique.
Parmi ces frégates se trouvait l'Embuscade. Lancée à Rochefort en 1789, flambant neuve et réputée bonne marcheuse, elle avait été envoyée à Boston en 1792 afin d'y transporter le citoyen Genet, nouvel ambassadeur de France aux États-Unis.
Opérant à partir des Antilles, l'Embuscade et d'autres navires français rencontrèrent quelques succès sur le littoral américain, ce qui obligea la Royal Navy a envoyer à son tour plusieurs frégates dans ce secteur pour lutter contre cette menace.
A la fin du mois de juillet 1793, tandis que l'Embuscade était ancrée à New-York, une étrange frégate battant pavillon français se présenta devant le port...
Le navire étant jugé suspect, le commandant de l'Embuscade, le capitaine de vaisseau Jean-Baptiste-François Bompard, envoya une douzaine d'hommes, accompagnés d'un pilote américain, à bord d'une petite embarcation afin de le reconnaitre.
Convaincus que l'étrange frégate était finalement bien française, les douze hommes montèrent à son bord, où ils furent immédiatement faits prisonniers... Le navire était en vérité anglais. Il s’agissait de la frégate HMS Boston.
Le commandant du Boston, le capitaine George Courtenay, relâcha rapidement le pilote américain. Il lui chargea de faire savoir aux Français qu'il souhaitait les combattre dans les trois jours.
Une telle provocation ne pouvant restée sans réponse, Bompard décida d’accepter le combat et ordonna de préparer l’Embuscade en conséquence.
Le 31 juillet 1793, vers 5h du matin, le combat entre les deux frégates débuta. L’Embuscade prit rapidement le dessus sur son adversaire, dont le gréement fut lourdement endommagé.
Après environ deux heures de combat, durant lequel le commandant du Boston, George Courtenay, fut tué, la frégate anglaise s’éloigna.
L’Embuscade tenta pendant un temps de poursuivre son adversaire mais abandonna cette idée du fait du mauvais état de son propre gréement, également très endommagé.
La frégate française finit par rentrer à New-York, où elle fut acclamée par la population, plutôt francophile en mémoire de la Guerre d'Indépendance américaine.
Les habitants de New-York offrirent à Bompard une médaille en or dont l’effigie représentait la Liberté assise sur l’Embuscade. Elle tenait une pique d’une main, et de l’autre elle foudroyait la frégate anglaise qui fuyait devant elle.
Sur le revers de cette médaille, on pouvait lire : "Par les habitants de New-York au citoyen Bompard pour sa brave conduite."
De retour à Rochefort en juin 1794, Bompard fut étonnamment arrêté pour avoir accepté le défi du commandant du Boston, et ce malgré les instructions reçus. Il ne fut libéré qu'en novembre 1795 après avoir été jugé et acquitté à l'unanimité.
Les récits anglais du combat entre l'Embuscade et le Boston précisent souvent que la frégate française était sensiblement plus puissante que l'anglaise...
Cette affirmation me semble fausse. L’Embuscade et le Boston étaient deux frégates de 12, c’est-à-dire armées de canons de 12 dans leur batterie principale. Elles portaient toutes les deux une trentaine de canons.
Source : Nicolas M.
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