L'équipe de Paul Allen continue de frapper fort.
Cette fois il s'agit de l'épave du croiseur Helena (CL-50, classe Brooklyn modifiée), coulé par 865m de fond dans la mer des Salomons, Pacifique Sud lors de la bataille nocturne de Kula Gulf, le 6 juillet 1943.
https://www.youtube.com/watch?v=HAB4EBlxiaE
Cette nuit-là, le croiseur subit un châtiment assez terrible : il tirait bordée sur bordée sur le "Tokyo Express" (le convoi de destroyers japonais chargé de ravitailler de nuit les îles occupées)en utilisant la nouvelle poudre qui ne produisait pas de flash à la détonation et était moins visible la nuit. Cependant les réserves de poudre "sans flash" étaient basses, en raison des bombardements de la veille et il fut contraint de passer à la poudre classique : chaque bordée des cinq tourelles de 152 produisit alors de magnifiques éclairs lumineux, transformant le croiseur en une cible parfaite.
L'une des dernières salves de l'Helena à Kula Gulf... avec la poudre qui flashe :
A 1h57 il prit une torpille japonaise "Long Lance" lancée par un destroyer et qui arracha sa proue à la hauteur de la première tourelle.
Au même moment il encaissa deux torpilles au milieu, dans la machinerie.
La perte de la proue à pleine vitesse causa un énorme choc dû au freinage qui, combiné avec l'impact dans la machinerie, cassa le navire en deux. L'Helena se replia sur lui-même par le milieu comme un Opinel et coula en 22 minutes. La proue flotta jusqu'au lendemain et finit par couler aussi.
https://www.paulallen.com/uss-helena/
Voici un extrait du "Damage Report" rédigé à partir des témoignages de l'équipage :
Le sauvetage de l'équipage fut une épopée à lui tout seul.
Immédiatement, 270 furent repêchés par les destroyers Nicholas et Radford (classe Fletcher) mais les navires durent se retirer devant la menace ennemie.
Les autres survivants se regroupèrent sur les radeaux et les quatre baleinières laissées par les destroyers (avec un équipage de volontaires).
Un premier groupe réussi à se faufiler et gagner une île déserte où les 264 hommes furent sauvés le lendemain par les destroyers Gwin et Woodworth.
Le deuxième groupe d'environ 200 s'était réfugié sur la proue du croiseur qui flottait encore à la verticale. Repérés par un hydravion, ils reçurent trois radeaux gonflables et quand la proue finit par couler ils se retrouvèrent dans les eaux japonaises, lentement poussés par le courant vers Kolombangara, alors occupée.
Avec la dérive les reconnaissances aériennes avaient perdu leur trace.
L'angoisse montait lorsqu'ils aperçurent l'île de Vella Lavella et réussirent à y aborder. Les 165 survivants furent pris en charge par les indigènes, un missionnaire et les guetteurs australiens et s’enfoncèrent dans la jungle pour échapper aux patrouilles japonaises.
Le 16 juillet, soit 11 jours après le naufrage, cette petite troupe fut recueillie de nuit par le Radford, le Nicholas, le Jenkins et l'O'Bannon (classe Fletcher).
Sur 900 hommes au moment du naufrage, 168 étaient portés disparus.
Il existe une magnifique maquette au 700e de l'Helena, dans son dernier état, chez Niko Models. Très recommandée !
_Bruno
Dernière édition par bgire le Ven 13 Avr 2018, 16:00, édité 1 fois
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Hi Bob!
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases
Si Vis Pacem Parafilmum
La sous-couche, c'est un apprêt que l'on met avant
Si on bricolait plus souvent on aurait moins la tête aux bêtises
Omnes stulti, et deliberationes non utentes, omnia tentant
Une journée au cours de laquelle on n'a pas ri est une journée perdue
Espérons que le fond de la mer est étanche
Oh, ça c'est le Quacta qui se moque du Stifling
Telle est la Voie !