Aviso torpilleur 1905 en Scratch intégral au 1/100ème

Nouvel inscrit sur ce forum, je souhaitais développer la construction des aviso-torpilleurs construits en 1905 par A. Normand pour le compte de la marine Impériale Russe.
Si ce sujet peut vous intéresser, j'en serais très honoré.
Pour ceux qui ne connaitraient pas ce type d'unité, je vous joins une photo :  

Bonjour H MALLET je sais que sur le forum il y a des amateurs de cette marine et de cette époque
Perso j'aime bien mais difficile de trouver des modèles et aussi les marques qui les distribuent
Amicalement
Lionel

Magnifique projet.

Bonjour,
S'agit-il d'un torpilleur de la classe Lieutenant Bukarov ?
Si oui, Combrig en a sorti une maquette au 1/700e en version tardive (modifiée, fin de Grande Guerre) :
http://combrig-models.com/index.php/1700/48-russian-navy-1860-1917/105-likhoi1906
Tu peux te le procurer ici :
http://battleship-models.com/en/russian-navy-1860-1917/7-destroyer-likhoi.html

Il y a aussi la classe Forel construite au Havre en 1900-1901 :
http://www.navypedia.org/ships/russia/ru_dd_forel.htm

Ils ont un petit air de famille avec la classe Spahi de contre-torpilleurs français (1908), bien que ces derniers soient plus gros.

Je vais suivre avec beaucoup d'intérêt
_Bruno

Il s'agit bien de la classe "Lieutenant Boukarov" c'est à dire un des 11 torpilleurs construits par les Chantiers et Forges de Méditerranée en 1904 sur les plans d'Augustin Normand.
Ce qui m'a posé un immense problème en matière de documentation (plus de 2 années de recherche !) ; en effet, s'agissant d'une commande privée entre ce chantier et la Marine Impériale Russe, la Marine Française ne possède donc aucun document à ce sujet.
Le seul secours ne pouvait provenir que de la Russie et du musée de St Petersbourg.
Heureusement, grâce à Internet, j'ai pu faire la connaissance d'un historien et modéliste russe de Saratov  (qui se reconnaitra ici) et qui a pu me trouver plus de 30 plans et également me conseiller grâce à son immense connaissance de ces sujets.
Plans particulièrement émouvants qui comprennent la copie des originaux d'A. Normand (donc en français) et des plans de modification de la marine russe en cyrillique.
Qu'il en soit encore remercié.  

Le modèle sera donc construit sur la base des ces documents à l'échelle du 1/100éme.

La première coque.

Elle a été construite à une époque où ma documentation était relativement restreinte et surtout assez imprécise (je n'avais pas encore reçu les plans de ST Petersbourg.
En dépit de cela, j'ai commencé à modéliser la coque sous Rhino afin de pouvoir dessiner les principaux couples.







Il m'était alors possible (enfin, c'est ce que je croyais !) de commencer la construction de cette coque









Mais nous verrons plus tard que cette démarche était un peu précipitée et qu'il sera nécessaire de changer de méthode.

Dommage, cette coque était superbe et d'une finition de haut niveau !

Rhââââââ, ça commence bien, très bien même

Je travaille moi-même sur le Spahi... avec Rhino : je vais donc suivre avec un trrrrrrès grand intérêt.
Je comprends parfaitement l'émotion en découvrant ces plans très rares. J'ai ressenti la même en 2004 quand, en farfouillant au hasard dans un carton du Fonds Potsdam sur les conseils de l'archiviste de Châtellerault je suis tombé sur les plans du De Grasse, dans son état d'origine de 1935-38. Des plans quasiment neufs qu'on pensait perdus. Le travail de recherche d'archives peut apporter de grands moments et de grandes satisfactions.

_Bruno

Comme nous l'avons vu plus haut, cette première coque (un peu déformée par un ponçage "nerveux" était acceptable mais posait un gros problème pour la suite.
En effet, les superstructures sont bien évidemment fixées sur le pont (celui de la coque) mais doivent également parfaitement coïncider avec la structure du pont volant (cornières métalliques recevant des caillebotis bois) situé 65 cm au dessus.
En conséquence, soit on pose ces superstructures avant le pont volant et il n'est pas certain qu'elles vont parfaitement correspondre avec ce dernier, soit on pose le pont volant avant et il sera impossible de les raccorder au pont (bouge et tonture).

Retours donc à l'ordinateur ! La solution est donc la suivante :
En s'aidant du dessin de la structure du pont volant, on met en place des décaissés sur le pont qui recevront ces futures superstructure.

Je sais, vous n'avez rien compris à ma pauvre prose mais ces images seront plus claires.  




A partir du plan du plan de pont, les décaissés sont mis en place ; étant parfaitement horizontaux, ils ne poseront plus de problème d'ajustage au bouge et à la tonture ; de plus, on est certain qu'ils correspondent parfaitement à la structure métallique du pont volant.



J'entends déjà certains murmurer "et maintenant, tu es bien avancé !  
Que nenni ! La société IDO à Paris possédant un magnifique robot fraiseur 5 axes, il suffit d'envoyer les fichiers par mail et en retour on reçoit cela :

Là encore, j'entends des esprits chagrins me faire observer que les hublots étaient rectangulaires et non pas ronds (et surtout de la taille d'un bidon de fuel !).
Bon, d'accord, mais les hublots rectangulaires, je ne sais pas faire, surtout que leur taille est de 2.5 x 1.5 mm et qu'il y en à 15 sur chaque bord
Il suffit donc de les transformer en hublots rond
Pour cela, on fait un prototype métallique, mais un seul.




Ensuite direction l'atelier de moulage et l'on tire une grosse trentaine de ces pièces, qu'il suffira de mettre en place dans les trous correspondant.
Après quelques retouches d'enduit et un voile d'apprêt, nos hublots sont terminés et surtout conformes et parfaitement identiques.




A suivre donc un prochain jour (si cela vous intéresse).

Bonjour,

Je ne comprends pas trop pourquoi ton post est dans la catégorie "batiment terminé", mais peu importe.
Nus sommes dans le modelisme du XXIème siècle, voire du troisième millénaire . Je suis très intéressé par tes méthodes de construction (moi, je suis toujours à la scie à chantourner et au cutter...), et comme le 1/100ème est mon échelle aussi, je vais suivre ce montage avec délectation.

Steph

Ahurissant! Je suis, et je pense rester à des années lumières de ce type d'ouvrage, j'en reste néanmoins admiratif, tant par l'originalité du sujet que par sa méthode de réalisation.

C'est du grand Art!

Superbe boulot. IDO t'as réalisé uniquement l'usinage ou bien le bloc de rsine qui forme la coque?

Alors là... sur le cul je suis !

Avant d'être modéliste, dans ton cas, il faut avoir un haut niveau en CAO/DAO, ce genre d'épure prête à l'usinage n'est pas à la portée du premier venu !

Le résultat est à la hauteur de ton travail de préparation, excellent.

Un petit CV chez Heller ? Pour que nous ayons, pauvres modélistes, des navires français à la hauteur.

Voilà un début comme je les aime
Au 1/100e la possibilité de détailler va être très grande. Tu vas même pouvoir reproduire les lignes de rivets qui ornaient les bailles de cette époque, en particulier sur les petits éléments.

Voici un produit formidable que j'utilise au 72e mais qui pourra aisément trouver sa place au 100e. Ce sont les rivets en relief fabriqués par Archer Fine Transfert.
Il s'agit de rivets imprimés en relief (3D) sur du film de décal. Ils se posent comme un décal sur une surface apprêtée. Un voile de peinture par dessus et l'effet est impressionnant de réalisme car chaque tête de rivet est arrondie comme le vrai.

Exemple sur une barge en cours de montage (1/72e). J'ai utilisé des rivets à l'échelle HO, soit 1/87e qui est idéale aussi pour le 100e :



Les lignes de rivets posées avant peinture :



Les mêmes après peinture à l'aérographe :



J'ai utilisé des rivets de locomotive au 1/87e (HO) qui se vendent ici par feuilles :
http://www.archertransfers.com/AR88025.html
Une feuille comprend environ 110cm linéaires de rivets.
Ce fabriquant commercialise des tas de rivets différents. Service rapide et excellent, promotions de temps en temps.
Son catalogue est classé en échelles ferroviaires, mais on peut adapter très facilement aux échelles marines.
Ici un convertisseur échelles ferroviaires - échelles métriques :
http://michel.raulet.pagesperso-orange.fr/fr/convertisseur.html

_Bruno

Dernière édition par bgire le Mar 11 Aoû 2015, 08:47, édité 1 fois

Deux questions en une, de la part d'un ignare:

Qu'est-ce ce que IDO et CAO/DAO?????????

Impressionants ces rivets Bruno!

Castor a écrit:

Qu'est-ce ce que IDO et CAO/DAO?????????

IDO : http://www.idocreation.com/
CAO : Conception Assistée par Ordinateur (anglais : CAD, Computer Aided Design)
DAO : Dessin Assisté par Ordinateur

Bonjour,

Et ben ...
Je le disais, une autre forme de modélisme !

Steph

Réponses aux questions :
Pour Steph 13 : lorsque je me suis inscrit sur ce forum, je ne connaissais pas le distinguo entre modèles terminés et modèles en cours ; il s'agit donc d'une erreur de ma part. Bien entendu si l'administrateur de ce forum souhaite déplacer ce sujet, je n'y verrai aucun inconvénient.
Pour 32 Dundee : le matériau utilisé pour ce fraisage est l'ABS, ici un bloc de 10 x 10 x 60 cm. Il est bien entendu fourni par la société IDO.
Pour Bgire : merci pour les images de ce fort beau modèle. Attention toutefois concernant les rivets ! Ici, il s'agit de rivets "noyés" à tête conique ; ils sont donc totalement invisibles ! voir ci dessous une vue de la coque en plan rapproché.

bgire a écrit:

Castor a écrit:

Qu'est-ce ce que IDO et CAO/DAO?????????

IDO : http://www.idocreation.com/
CAO : Conception Assistée par Ordinateur (anglais : CAD, Computer Aided Design)
DAO : Dessin Assisté par Ordinateur

Danke schön Herr Bruno!

C'est bien ce que je disais, il s'agit de domaines dans lesquels je suis totalement ignare.
Alors, si j'ai bien compris, le plan de coque modélisé en 3D a été entré dans le tour "infernal" qui a façonné la pièce en résine représentant la coque et incluant le pont?

Pour continuer ce sujet, je vous avais parlé de la structure métallique du pont.
Toutes les pièces sont dessinées sous AUTOCAD puis envoyées par mail à la société EXELLA ; trois semaines après, on reçoit une belle planche de photodécoupe.



Il ne reste plus qu'à souder (à l'étain) les différents éléments entre eux.




On voit très souvent des soudures de ce type totalement catastrophiques alors qu'elles sont très simples à réaliser sous réserve des précaution suivantes :

- afin de bien doser la quantité de soudure, débiter le fil en tronçons dont la longueur va déterminer la quantité utilisée ; ainsi, en posant le fer sur un de ces tronçons, on aura toujours la même quantité de soudure sur la panne,  
- nettoyer à chaque soudure la panne avec une éponge humide,
- déposer sur les parties à assembler de l'eau à souder (morceaux de zinc dissous dans de l'acide - en vente chez l'Octant) ; la soudure va filer et se répartir parfaitement en une couche très fine.







La suite dans un prochain numéro !

Bonjour,

Je suis ton post avec attention,
Je viens de prendre un mini cours sur la soudure à l'étain, ça tombe bien j'ai un peu du mal à faire propre

Steph

Magnifique soudure en vérité.
Tu travailles sur du maillechort de quelle épaisseur ? 2/10e ou plus ?

_Bruno

C'est malin, j'ai maintenant la mâchoire bloquée en position béante et de la bave plein le clavier !

Il y a sur ce forum une brochette de très bons qu'il est rare de trouver ailleurs.

Mais continuyez, continuyez, ce cours vraiment magistral, on dirait que ça coule de source !

Pour répondre à la question de Bgire, la structure du pont volant est en maillechort de 2/10ème.
C'est un matériaux qui se soude sans difficulté et qui, de plus, se tord beaucoup moins facilement que le laiton ; il est d'ailleurs vendu sous l'appellation "qualité ressort".
Pour les pièces devant être mises en forme, je préfère le laiton, plus facilement déformable.
A l'attention de Steph13, ci-joint la photo du matériel utilisé.



Comme on peu le constater, rien que du très basique.
Pour effectuer les soudures visibles sur les photos précédentes, je tronçonne mon fils à souder (diamètre 0.6mm) en longueur de 1 mm ; pour les soudures ponctuelles, en longueur de 0.5 mm. Ainsi on est certain d'avoir systématiquement la bonne quantité de soudure, ni trop (gros pâté) ni pas assez.
Je rappelle que l'eau à souder est indispensable pour bien faire filer la soudure.