le retour de la devinette tueuse !

Bien le bonjour à tous,

La photo que voici a été prise le 7 mars 1918:



Pouvez-vous identifier qui est, au premier rang, le 2ème homme en partant de la gauche?
Il y a du beau monde...., cela devrait vous aider!

A+
Amicalement

Bien le bonjour,

Pascal, tu chauffes...! Bien tenté, Didier mais non!
Attention, je parle bien du "civil" assis à la 2ème place à gauche.

Sinon, il y a bien le S/Lt René Fonck debout au milieu, et, assis complètement à droite, le lieutenant Charles Nungesser.

Allez, je vous aide:ce monsieur est mondialement connu, même par Galaad.

A
Amicalement

Bien le bonjour à tous,

Il s'agit bien de Roland Garros!!!!
Donc bravo!
Mais c'était trop facile, je m'en rends compte. :|
Cher Pascal, peux-tu nous en dire plus sur Roland Garros???

A+
Amicalement

Bien le bonjour à tous,

Pour les personnages figurant sur la photo, je ne suis pas certain que vous trouviez facilement, alors voici leur nom:
Assis, de gauche à droite, le Cne Heurtaux, Lt Garros, M.Dumesnil (secrétaire d'état à l'aviation), Lt Marchal, Lt Nungesser.
Debout: M.Garros père, S/Lt Fonck, S/Lt Gilbert.

Pour compléter la biographie de Roland Garros faite par Pascal:

Roland Garros est né à St-Denis de la Réunion le 6 octobre 1889.
Il fait "H.E.C" où il a pour ami Emile Lesieur. Il pratique entre autres le rugby et s'inscrit en 1906 au Stade de France sous la pression amicale de son ami Emile, lui-même international de rugby.
Malgré H.E.C, il est surtout passionné de mécanique; il crée sa propre entreprise d'automobiles.
Il devient pilote d'essai chez Morane-Saulnier.



De 1910 à 1913, il participe à de nombreuses courses et compétitions aériennes. Il s'adjuge à 3 reprises le record mondial d'altitude (de 3950 à 5650 mètres).


Le 23 septembre 1913, il est le 1er à traverser la Méditerranée de Fréjus à Bizerte en 7h53mn.



En 1914, alors qu'originaire d'un DOM, il n'est pas tenu au service militaire, il s'engage dans l'aviation.
L'aviation militaire à l'époque constitue surtout un moyen de reconnaissance et d'observation. On échange quelques coups de fusil plus ou moins mitrailleur ou de revolver.
On se souvient que la 1ère victoire aérienne le 5 octobre 1914 fut le fait de Frantz et Quenault à bord de leur Voisin équipé d'une mitrailleuse.

Avec l'aide de Raymond Saulnier et du Cne Tricornot de Rose que voici



il définit en 1915 le principe de l'avion de chasse et le tir à travers l'hélice qu'il met en pratique sur le MS Parasol:



Avec ce système de déflexion des balles, il obtient 3 victoires début avril 1915.
On voit mieux le dispositif sur ce MS type N, piloté ici par Jean Navarre (la "Sentinelle de Verdun"):



Fin avril, suite à une panne de moteur, il est contraint de se poser dans les lignes allemandes. Malheureusement, il n'a pas le temps d'incendier son appareil qui est soigneusement étudié et copié par Fokker. Le dispositif de tir à travers l'hélice est copié et amélioré. Ce qui donnera le "fléau Fokker", appareil médiocre mais dont la mitrailleuse est synchronisé par came avec l'hélice:





Cependant, notre Roland est promené de prison en prison, toujours plus dure à chaque fois car il tente systématiquement de s'évader; il finit en 1916 à la forteresse de Magdebourg où il est rejoint fin juin par Anselme Marchal (4ème assis à partir de la gauche) qui a couvert 1300 km à bord de son Nieuport pour lancer des tracts sur Berlin.
Ici, à gauche Marchal et Garros à droite, au centre un officier russe:



Les 2 amis multiplient à nouveau les tentatives d'évasion et finissent par réussir le 15 février 1918, les 2 pilotes passant par la grande porte déguisés en officiers allemands. Ils sont de retour à Paris le 3 mars et fêtés à l'Aéro-Club de France quatre jours plus tard. Clémenceau en personne vient les féliciter.

Roland Garros est fortement pressé par Clémenceau pour devenir son conseiller en matière d'aviation.
Roland refuse et, malgré une santé et une vue durement éprouvée, rejoint son Spad; le 2 octobre 1918, il remporte sa 4ème victoire.
Le 5 octobre, il est abattu par une meute de Fokker DVII au-dessus de Vouziers, dans les Ardennes.

Marchal étudie la possibilité de traverser l'Atlantique mais décèdera le 26 juin 1921, affaibli par sa longue captivité.

En 1927, les Mousquetaires ont rapporté la Coupe Davis en France. Pour accueillir la compétition, le nouveau président du Stade de France, Emile Lesieur exige que soit donné au nouveau stade de tennis le nom de son "ami pilote": Roland Garros.

A noter que Roland n'a que très peu tapé dans la balle dudit sport et qu'à la Réunion on se souvient beaucoup plus de l'exceptionnel pilote.

Vous avez reconnu sur la photo Fonck:



Nungesser qui est à l'époque le 1er as français:



Quant au capitaine Heurteaux, blessé grièvement en 1917, le voici quelques instants avant la photo:



En 1940, il s'engage dès le début dans la Résistance et sera déporté mais survivra.

Quant au sous-lieutenant Gilbert, il revient aussi d'une évasion, depuis la Suisse, à travers les lignes allemandes.

Quelques années plus tard, c'est aussi en hommage à Roland Garros et Anselme Marchal que Jean Renoir réalisera "La grande Illusion".



Pour conclure, voici le palmarès des pilotes français (cités ici) à l'armistice:
Victoires homologuées + non homologuées

René Fonck: 75 + 50
Charles Nungesser: 30 + 7
Alfred Heurteaux: 21 + 20
Jean Navarre: 12 + 15

N'est homologuée qu'une victoire remportée au-dessus des lignes amies.

Sources: l'Illustration, Revues et doc diverse :Avions, SHAA, etc

Voilà, j'espère que cette devinette vous aura intéressés et que Roland Garros sera autre chose que des courts bordés de "people".

A+
Amicalement

Bien le bonjour à tous,

Réponse très pertinente, mon cher Christian!
En effet, Raymond Saulnier et Roland Garros avait conçu un système de came latérale qui restait à perfectionner.
C'est ce que fit Fokker avec peu de bonheur sur le EI et Le EII (ceux-là même que je qualifie de médiocres, parce que c'était l'avis de leurs pilotes).
Avec le EIII, le système est au point et effectivement il y eut des essais de montage de 2 ou 3 mitrailleuses, mais les pilotes préférèrent souvent une seule arme.
De toute façon, aux mêmes maux les mêmes remèdes et tout le monde planchait dans la même direction.

A+
Amicalement