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| | Célébrités dans la guerre | |
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+15polchen57 a.piot VCDNDA BROMURE Christian Le Normand miel didier PascalB Yuth stef olnejean jeanbauduen paulodublesson Clem AD'HOC 19 participants | |
Auteur | Message |
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miel Amiral
Localisation : BRIERE Navire préféré : LA COURONNE LE SUPERBE ORENOQUE LE RENARD LE PEREGRINE GALLEY LE KING DU MISSISSIPI LE HELDER FIRE-BOAT VEDETTE LANCE TORPILLE LE CYGNE LE REQUIN BATEAU-JOUET
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Dim 18 Nov 2012, 11:14 | |
| Démat Même les plus érudits font des erreurs grammaticales!! Nous attendons la suite avec impatience Merci _________________ | |
| | | jeanbauduen Capitaine de Vaisseau
Localisation : bauduen Navire préféré : bismark uss enterprise cv6 hood
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Dim 18 Nov 2012, 15:18 | |
| Bonjour encore merci pour ce récit à suivre. Amitié | |
| | | didier Elève officier
Localisation : Bruxelles - Watermael Boitsfort Navire préféré : Mercator
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Dim 18 Nov 2012, 17:06 | |
| très intéressant et magnifiquement illustré Bravo adhoc _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge" ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire) (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
| | | AD'HOC Bagnard Banni
| | | | AD'HOC Bagnard Banni
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Ven 14 Déc 2012, 21:46 | |
| Bien le bonjour à toutes et à tous,
Petit préambule en guise d'hommage. Le temps passe; l'oubli inexorable car la mémoire est courte. La phrase peut paraitre pompeuse mais c'est un fait avéré. Aussi, je me permets un bref et modeste salut à ceux de la 1DFL en la personne de Jean Tranapé, sergent-chef au Bataillon du Pacifique Ordre de la Libération qui s'est illustré à Bir-Hakeim en particulier. Il est parti le 21 août 2012.
-------------------------------------------------------------------- Pour Susan et Pierre, leur histoire d'amour n'ira pas plus loin. Dernière rencontre imprévue en mars 1955. Koenig, après avoir été brièvement ministre de la Défense dans le gouvernement Mendès-France, l'est à nouveau dans le gouvernement Edgar Faure. Par un matin encore froid, une douzaine de nouveaux promus à la Médaille Militaire sont alignés dans la cour des Invalides. Le général a parcouru la liste et s'avance pour remettre la médaille à chacun d'eux. Arrivé devant Mme Schlegelmich qui a les yeux embués, il sursaute: Susan! Il épingle maladroitement la décoration et ne peut que murmurer "J'espère que cela vous rappellera bien des choses. Félicitations la Miss!"
C'est qu'en effet Susan, après l'armistice, n'a pas quitté la 13DBLE. En février 1946, les légionnaires quittent la France pour une autre guerre: l'Indochine. La Miss est du voyage comme infirmière et ambulancière; au mépris du danger, sur les tristement célèbres RC, elle s'acquitte vaillamment de sa tâche. Elle retrouve un ancien de Bir-Hakeim, Nicolas Schlegelmich, un adjudant-chef comme elle. Toujours rieur, il sait la sortir de sa morosité. Le mariage de deux adjudants-chefs fera grand bruit dans le monde des Képis Blancs, sauf pour ceux qui connaissent "la Miss".
Le couple aura deux fils. Susan quitte alors la Légion pour s'occuper de ses enfants. Quelques années plus tard, son mari, qui ne reconnait plus la Légion d'antan, redevient civil. S'ensuit une vie sans histoire... Elle apprendra la mort du "Vieux Lapin", survenue le 2 septembre 1970, par la belle-sœur d'Amilakvari, son amie de toujours.
Son mari meurt en 1995. Elle n'a droit qu'à une pension minuscule et à la maison de retraite. Au moment des fêtes de Noël et du jour de l'An 1996, la vieille dame au charmant accent voit arriver de vieux légionnaires engoncés dans l'uniforme de leur jeunesse et quelques officiels. Elle pense à une gentille plaisanterie de ses amis. Mais non, elle se voit nommée Chevalier de la Légion d'Honneur. (J.O du 02/01/1996)
Marie-Pierre Koenig a été lui promu Maréchal de France à titre posthume le 6 juin 1984 (date ô combien symbolique) par le Président de la République François Mitterrand. (J.O du 8 juin 1984).
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Nouveau retour en arrière que vous voudrez bien excuser:
En mars 1944, Koenig a été nommé commandant en chef des Forces Françaises en Grande-Bretagne et des Forces Françaises de l'Intérieur. Pour cette seconde fonction, la tâche lui semble loin d'être facile. Certes il a déjà réussi à agglomérer l'armée d'Afrique et les combattants FFL et, avec l'aide du général De Larminat,
ECPAD Photographie prise à Royan à constituer le Corps Expéditionnaire Français, avec les généraux De Lattre et Juin.
Mais il lui faut désormais coordonner l'action des maquis, et, à partir du débarquement de Provence, à les faire entrer dans un cadre régulier. Les alliés britanniques et américains ont renâclé à aider militairement la Résistance jusqu'en 1942. Puis, pour des raisons politiques, ils vont approvisionner les maquisards et leur parachuter des instructeurs. Pas d'armes lourdes, à part deux canons de 25.
Le général De Gaulle, à peine tenu au courant de cette aide, craint la guerre civile, s'il y a latence de structures républicaines. Mais pour le "Vieux Lapin", comme pour le Général, les craintes vont se révéler excessives. Jean Moulin Photo prise à Montpellier au Peyrou
Pierre Brossolette,
le général Charles Delestraint Musée Ordre de la Libération et bien d'autres, au prix de leur vie, ont déjà tracé la voie. Le général Delestraint, premier chef de l'Armée Secrète, est arrêté le 9 juin 1943. Torturé, il est déporté au camp de Natzweiler-Struthof en Alsace annexée: Mémoire de l'Alsace. Musée du Struthof puis à Dachau où il est abattu le 19 avril 1945, quelques jours seulement avant la libération du camp.
En mars 1944, l'Armée Secrète et le FTPF deviennent les F.F.I. Koenig est particulièrement heureux d'apprendre que la victoire de ses lapins à Bir-Hakeim a eu un fort retentissement dans la Résistance: un maquis Sud porte ce nom, et à travers la France des centuries se nomment également "Bir-Hakeim". Le capitaine Messmer a été rappelé à Londres pour prêter main forte au général commandant les Forces Françaises de l'Intérieur; ce n'est pas sans déchirement qu'il quitte la Légion et sa compagnie.
Lorsque la 1ère Armée de De Lattre, après la Provence, remonte la vallée du Rhône, les soldats, en particulier ceux de la 1DFL, sont heureux d'être accueillis avec des fleurs et des embrassades. ECPAD La 1DFL à Marseille Ils passent sous une pluie de bouquets et de fruits et un officier se fait assommer par un melon. Ses hommes s'empresseront de lui attribuer une citation qui ne sera pas retenue... Mais à côté du meilleur, il y a le pire, et ils sont profondément choqués par l'épuration "sauvage". Bien sûr ils ont combattu des années durant. Mais des femmes tondues, humiliées, quelquefois fusillées
des hommes exécutés sommairement, lynchés plutôt, Photo prise à Salon de Provence pour ces guerriers, même s'ils comprennent que le temps des comptes est venu, ce n'est pas là cette France Libre à laquelle ils se sont voués corps et âme. Le général Brosset va devoir intervenir à de nombreuses reprises pour que cesse cette "justice" expéditive. A Lyon, il fait quadriller la ville par des patrouilles chargées de prévenir toute exaction. Certes les Français aspirent à voir les oppresseurs châtiés; ils en ont tant vu, tant souffert, que la vengeance leur parait œuvre de justice. Combien d'otages, de suppliciés, de déportés, de fusillés pour avoir refusé de subir ou avoir été là quand il ne fallait pas:
ANACR. Association des Résistants Arméniens Exécution le 21 février 1944 du groupe Missak Manouchian. (L'Affiche Rouge). Photographie prise clandestinement par un sous-officier allemand
Les miliciens qui se sont montrés souvent aussi sauvages que les nazis vont payer le prix fort.
BA Notez le "gamma", emblème révélateur. L'Histoire en questions Miliciens attendant leur exécution à Nîmes après avoir été interrogés...
On en profite malheureusement pour régler d'autres comptes...et le châtiment provient souvent de "résistants" de la dernière heure qui désignent les victimes à la vindicte populaire. Inévitable? Sans doute. La France libérée n'est pas la seule à connaitre ces horreurs qui ravalent les exécutants au même rang de barbarie que les occupants. La Belgique, la Hollande, la Grèce, entre autres, purgent la population de ses éléments collaborateurs.
Mais comme le disait un présumé collaborateur à l'un de ses accusateurs: " Hier je n'étais pas plus collabo que tu n'étais résistant!"... La Résistance combattante a, elle aussi, le poteau facile. Toutefois, depuis la proclamation de la "République du Vercors", ses chefs, souvent d'anciens militaires, s'efforcent d'empêcher les excès. Les différents mouvements, d'obédiences politiques diverses voire opposées (AS, FTP, MOI, M.U.R, O.R.A etc), s'accordent pour que ce soit la République qui s'impose. Aujourd'hui le CNR propose des réformes complètement inédites et inespérées. Aujourd'hui c'est l'heure du combat décisif. La politique ne perd rien pour attendre, ce sera pour demain.
ANACR Les femmes se battent elles aussi. L'une d'elle fait ainsi 25 prisonniers sous la menace de son P.M.
Office Départemental des Anciens Combattants de Haute-Garonne
Les femmes, et aussi une foule d'étrangers; on dénombre au moins 14 nationalités. Ainsi le groupe cévenol de Bonnecombe, FTP-MOI, est composé essentiellement d'Allemands antifascistes, sous le commandement d'un ancien des Brigades Internationales, Otto Kühne. Ses hommes mettent à profit leur langue maternelle. Après un accrochage sérieux avec des Allemands appuyés par des S.S, une section poursuivie par deux colonnes se trouve acculée contre un étang, en plein bois. Impossible de traverser sans s'exposer aux tirs des poursuivants. Tout le monde se met à l'eau et deux maquisards vont se poster à chaque extrémité de l'étang face à chacune des colonnes puis se mettent à hurler (en allemand...) "Feu à gauche!"-"Feu à droite! Vite!" Les S.S obéissent aux ordres, tirent des rafales meurtrières sans voir leurs cibles et s'entretuent. Quand ils réalisent leur méprise (ils ignorent la nationalité de leur gibier), il est trop tard, les partisans se sont évaporés.
Le groupe rejoint le maquis languedocien de François Rouan de l'Armée Secrète, lui aussi ancien brigadiste. Cette nouvelle unité prend le nom de guerre de son chef, "Montaigne". La fusion ne va pas sans friction mais les uns et les autres ont compris que la lutte ne peut se poursuivre que dans un contexte militaire unifié. Les dissensions ne portent plus tant sur le type des actions, combats en règle, guérilla urbaine, attentats, sabotages, que sur l'avenir politique.
Ces soldats ont été, après une période de méfiance légitime, accueillis avec chaleur par les montagnards des Cévennes pour qui la résistance est une tradition. Refuge de Huguenots, leur pays a été mis à feu et à sang par les dragons du Roi Soleil. Ces Allemands présents depuis le début de la guerre, discrets et extrêmement gentils, ils les arment et les ravitaillent. Le pays cévenol est rude. Aussi sur cette terre vouée au maquis, Camisards, Allemands antinazis, déserteurs, réfractaires, pour les habitants des Causses, c'est tout comme.
Musée de la Résistance Groupe Otto Kühne.
Quant au "Bir-Hakeim", à l'image de la 1DFL, il est le premier maquis à avoir remporté une victoire contre les troupes allemandes à Douch dans l'Hérault en 1943.
Une quarantaine de maquisards échappe à 200 Allemands qui les encerclent. Peu de pertes de part et d'autre mais le groupe a pu décrocher. Presque anéanti l'année suivante à La Parade, (le mémorial qui porte cette stèle est la reproduction en miniature du monument de Bir-Hakeim) le Bir-Hakeim, avec l'arrivée de réfractaires aux S.T.O, se reconstitue et reprend la lutte. Il a perdu 105 hommes, dont ses deux premiers chefs: Jean Capel, alias "Commandant Barot"
Paul Demarne, adjoint et successeur de Capel
Sous les ordres de François Rouan, le groupe Bir-Hakeim renforcé du maquis "Montaigne" et de Républicains espagnols installe sa base à Mourèze, dans la haute plaine héraultaise.
Un instructeur britannique SOE repose au quartier militaire du cimetière:
Dans ce vaste labyrinthe dolomitique les Allemands ne risquent pas de s'aventurer.
De cette base, les maquisards multiplient les coups de main contre l'ennemi pour se procurer des armes et des véhicules, condition posée par Otto Kühne. Ils peuvent alors mener une véritable guerre, les actions pouvant entraîner des représailles sur les habitants étant proscrites. Fin août, le Bir-Hakeim rejoint les résistants de Montpellier. Après des combats du 23 au 26 août 1944, la ville est libérée quand arrivent des unités de la 1ère Armée. ECPAD.Terre Défilé des TD-M10 du 8RCA de la 1DFL place de la Comédie
Les maquisards allemands, espagnols, russes, polonais, français de métropole, des colonies et autres se découvrent nombre de points communs. Les divergences politiques demeureront, mais les moyens d'action sont désormais acceptés par tous. En juillet 1944 Otto Kühne, devenu lieutenant-colonel, alias "Colonel Robert"
est à la tête des maquis de Lozère, du Gard et de l'Ardèche soit un bataillon de 2000 hommes dont deux compagnies du Bir-Hakeim et de nombreux déserteurs. On y trouve même d'anciens Waffen SS de la "Kroatische SS Freiwilligen Gebirgs Division" (future Hanschar) rescapés de la mutinerie de Villefranche-de-Rouergue le 17 septembre 1943. Croates et Serbes combattront loyalement. Ainsi Bozo Jelenek, l'un des meneurs, ayant intégré le Maquis de la Montagne Noire, devenu "Lieutenant Léopold" recevra la croix de Guerre. Notez l'insigne de col
Notre Histoire Le bataillon intégré à la 1ère Armée participe à la campagne des Vosges (où Otto Kühne est grièvement blessé), d'Alsace et entrera en Allemagne.
Les groupes de maquisards deviennent de véritables unités militaires. Ainsi la Brigade Légère du Languedoc, forte de 3500 hommes, dont les derniers "Biraquins", rejoindra l'Est de la France, comme la Brigade Indépendante Alsace-Lorraine du Colonel Berger, André Malraux
le Corps-Francs Pommiès Amicale CFP. ECPAD D17-01-136 Photo prise lors du rude hiver 1944 en Alsace Cette unité est sans doute, malgré ses "aventures", plus connue pour ses D-520 sur les poches de l'Atlantique: Docavia.Le D-520
la Brigade Légère Garonne qui compte dans ses rangs un jeune homme dégingandé de 17 ans qui combat depuis plus d'un an, Philippe Mathevet. Après guerre, il deviendra célèbre comme chanteur et comédien:
Philippe Clay, l'inoubliable Clopin, Roi de la Cour des Miracles, dans Notre-Dame de Paris entre autres rôles.
et bien d'autres unités directement issues de la Résistance qui constitueront en partie la 9ème Division d'Infanterie Coloniale, soit 15000 hommes sous les ordres du Général Raoul Salan, puis plus tard la 14ème Division d'Infanterie. Des régiments entiers se sont recomposés dans le maquis, comme le Régiment du Vercors qui redeviendra le 11ème Cuirassiers
ou le 2ème Dragons, rattachés à la 1DFL. ECPAD Le général De Lattre passe en revue les équipages à Dijon
A bord d'un TD-M10 de ce dernier régiment, un jeune résistant (Mouvement des Etudiants Résistants) a abandonné ses études pour combattre. Pointeur-tireur redoutable du char "Carrousel " (I puis II), il est décoré de la croix de guerre. Site Chars-Français.net Plus tard il sera célèbre...
On discute encore et toujours de l'impact militaire réel de la Résistance. Rien de plus normal, c'est la prérogative de ceux qui servent l'Histoire. Mais un fait est indiscutable: les maquisards ont mobilisé d'importantes forces ennemies qui auraient pu être utilisées sur d'autres fronts. Pour la réduction du Vercors, c'est entre 15000 et 20000 hommes qui vont manquer pour contrer l'avance des Français et des Américains en direction de Lyon et de Grenoble.
Bien plus, le 11ème Cuirs, avec ses escadrons de tirailleurs sénégalais, précède les troupes alliés et s'empare seul de Romans et de Bourg-de-Péage. La seule véritable bataille a lieu fin août. La 11° Panzer Division, chargée de garder la voie libre pour les troupes allemandes, va reprendre Romans mais, comme les maquisards se sont montrés "corrects", il n'y aura pas de représailles. Harcelée de toutes parts, mitraillée, bombardée par les P-47, la division va remplir sa mission au prix de lourdes pertes: Archives départementales de la Drôme
Quelques jours plus tard, après ces combats de la région de Montélimar, le 11ème Cuirs revient à Romans. Ses cavaliers ne seront pas peu fiers d'être les premiers intégrés dans les troupes qui ont vaincu Rommel à Bir-Hakeim.
Ce sont là les troupes qui montent vers l'Est de la France, poursuivant l'armée allemande et son sillon sanglant. Beaucoup n'ont jamais foulé le sol de la "Mère-Patrie" et ils sont heureux. La France, ils vont la traverser et porter le fer et le feu au cœur de l'Allemagne. Du moins le pensent-ils...
A l'automne 1944, alors que la campagne des Vosges bat son plein, parvient aux unités l'ordre de renvoyer les tirailleurs "sénégalais" vers le Sud. Le Haut-Commandement français invoque la fatigue de ces troupes et leur faible résistance au froid. En effet, on rappelle opportunément que, lors de la première guerre, les tirailleurs étaient relevés l'hiver pour cantonner dans le Sud. Il est vrai que les troupes sont exténuées et qu'il y a de nombreux cas de pneumonie, mais pas plus chez les soldats noirs. En fait il s'agit de remplacer ces vétérans par des FFI de façon à contrôler ces derniers. De Gaulle y voit l'occasion de renforcer la cohésion nationale. Et puis, il ne faut pas perdre de vue que l'armée française dépend des Américains pour son équipement et sa logistique. Eisenhower aimerait que cette armée soit moins colorée; la 1DFL est composée pour un bon tiers d'Africains, la 2ème DB en comprend deux tiers. D'une façon générale la 1ère Armée est composée majoritairement de coloniaux.
Il faudrait se séparer d'au moins 9000 soldats aguerris. Le général Brosset fait savoir, haut et fort, que cette décision est inique. De Lattre, est inflexible car il croit à la "synthèse" des troupes. De plus il n'entretient pas de bonnes relations avec Diego Brosset. Enfin, s'il reconnait la valeur militaire de la 1DFL, noyau dur de sa 1ère Armée, il n'apprécie guère l'indépendance de cette unité et son allure de bande de corsaires. Après la mort du général Brosset, le lieutenant-colonel Saint-Hillier assure l'intérim et fait remarquer que la division a gardé ses équipements d'hiver de la campagne d'Italie. C'est alors le colonel Pierre Garbay, commandant la 2ème brigade, devenu général qui est nommé à la tête de la 1DFL. Amicale 1DFL Français libre de la première heure, s'il n'a pas le charisme de ses prédécesseurs, il est estimé de ses hommes pour sa calme ténacité. Bienveillant avec ses soldats, froid avec ses supérieurs, peu soucieux de plaire, il est à l'opposé du général De Lattre. Une fois de plus les rapports entre le Grand Patron et celui de la 1DFL ne sont pas très bons. Ils s'enveniment définitivement quand le chef de la 1ère Armée le convoque d'urgence en pleine nuit pour lui déclarer: "Garbay, votre division ne m'aime pas !" Ce qui d'ailleurs est exact...Et pourtant le général fait tout ce qu'il peut pour leur plaire, allant jusqu'à mentionner la 1DFL et non la 1DMI. Mais c'est ainsi, un bon soldat, un chef intelligent, courageux, qui ne manque pas de panache, mais traditionaliste et "tard rallié" comme le général Juin. Et il aime trop la parade, les défilés, les prises d'armes, ce que n'apprécient guère les "vieux soldats".
Le départ des tirailleurs n'arrange rien. Au final, Garbay obtient que 6000 hommes "seulement" quittent le front. La plupart en sont heureux mais quitter les copains en plein combat "ce n'est pas bien pour l'honneur". Ils ne comprennent pas non plus pourquoi les Américains eux gardent leurs G.I noirs. ECPAD
Ils vont partir après des adieux émouvants avec les rudes lascars de la DFL qu'ils connaissent pour certains depuis la bataille de France. On se surprend à pleurer. On ne promet pas de se revoir; c'est la guerre. Ils partent donc, mal vêtus, mal chaussés, les poches bourrés de courrier pour le pays, sans oublier leurs décorations. Mais beaucoup vont croupir dans des camps du Sud de la France en attendant d'hypothétiques bateaux. Quant à la solde, elle se fera souvent longtemps attendre. Ceux qui restent subissent le froid comme tous, sans conséquences significatives. La bronchite, la pneumonie, la tuberculose, les "pieds gelés" sévissent sans se soucier de la couleur de la peau. ECPAD
Les rapports sur les pertes sont clairs: il y a souvent plus d'évacués par pieds gelés que de blessés. Archives CFP Photographie prise à Colmar
Cette opération de blanchiment aura des conséquences néfastes pour la suite des opérations, même si les effectifs ont quasiment doublé. Les jeunes volontaires ne manquent pas de courage; habitués à la guérilla, ils se montrent souvent excellents dans les actions de commandos. Mais ils ne pèsent pas lourds face aux Allemands dans des combats plus techniques où alternent guerre de tranchées, offensive brutale, patrouilles "profondes". Pourtant les anciens, au péril de leur propre vie, s'emploient à ce que ces jeunes recrues ne prennent pas trop tôt une balle dans la peau...(Témoignage d'un FFI du 11°Cuirs) Le général Leclerc, qui a souvent le verbe brutal, juge les nouvelles troupes: " 30% bien ou potables, 70% nuls...". Excessif sans doute. Il n'a d'ailleurs admis que des intégrations à titre individuel. La 1DFL veille quand même à ne pas incorporer d'officiers tant qu'ils ne sont pas passés par l'Ecole Militaire de Valdahon pour y être testés.
Les légionnaires, s'ils ne sont pas concernés par cette opération, sont amers, tant ces ordres sont contraires à leur culture spécifique. Ils ont accepté dans leurs rangs des déserteurs des Osttruppen, arrivés avec armes et bagages. Pendant quelques temps ces nouveaux venus combattent en uniforme allemand. Dès que possible, on leur trouve des tenues et surtout des casques qui prêtent moins à confusion... Avec les moyens du bord, ils se confectionnent des parkas de camouflage, souvent des draps rembourrés donnés par des civils: ECPAD. Amicale 1DFL Légionnaire en Alsace
Parmi les légionnaires, un comédien et acteur belge a estimé, puisque la France lui assure une belle carrière, qu'il lui devait une contrepartie: Fernand Mertens plus connu sous son nom de scène Fernand Gravey:
toutlecine.com Démobilisé, Fernand est lieutenant et... français. Il faut noter que près de la moitié des légionnaires européens francophones de la 13 sont belges.
Perdue au milieu de la 1ère Armée, la 1DFL est de tous les coups durs: Mulhouse
Strasbourg qu'Eisenhower souhaite abandonner. De Gaulle et De Lattre se fâchent tout rouge; la 1DFL avec ses tirailleurs marocains et algériens vont tenir la ville et rassurer ses habitants
Colmar et ses environs US.NARA Ils font même de belles prises de guerre comme ce JagdpanzerIV Chars-francais.net toujours visible au musée de Saumur.
A chaque bataille les hommes de la DFL se sentent de plus en plus "le toboggan" des Américains et de la 2ème DB. A chaque bataille, dans des conditions climatiques exécrables, ils enfoncent les forces allemandes et préparent le terrain. Ils ont pris le ballon d'Alsace, le Col du Bonhomme, faisant de très nombreux prisonniers. Le BM11 s'illustre à Belfort qu'il prend après de furieux combats. Ils ouvrent la voie du Rhin. Enfin!!! Ils tiennent leur revanche!
Hélas pour eux la 1DFL reçoit l'ordre de quitter le front de l'Est. Nouvel objectif: la réduction des poches de l'Atlantique. Il lui faut donc maintenant traverser la France d'Est en Ouest pour gagner Royan, Bundesarchiv dont le blocus terrestre est assuré par de nombreuses compagnies et bataillons de maquisards, mal équipés, mal armés, mais bien entrainés, commandés par le général Ameline. Combattant souvent en sabots, ces "Sans-culottes" se nomment eux-mêmes les F.F.O, "Forces Françaises Oubliées"...
La RAF est chargée de neutraliser le port IWM Les soldats ravalent leur amertume. Si près du but... Leur seul consolation c'est l'appui d’éléments de la 2ème DB. Les trains filent vers l'Ouest. En chemin, contrordre. Une bonne partie de la Division doit rebrousser chemin pour assurer les arrières des Américains et de la 2ème DB qui s'apprêtent à pénétrer en Allemagne. "Nom de D...! Toujours serre-file!". "On n'est plus bons qu'à dérouler le tapis!". Quelques unités gagnent cependant Royan: une partie des BM4 et 5, du 1BFM et le 13ème Dragons nouvellement reconstitué avec des chars B1bis remis en état par les Allemands. chars-francais.net / Collection personnelle Des blindés de la 2ème DB restent également. Le 4ème Zouaves est aussi de la partie ainsi qu'un bataillon des Volontaires Antillais. Enfin les soldats de la 1DFL retrouvent avec joie leurs vieux compagnons du BM2 Oubangui-Chari Amicale 1DFL qui rentrent du pays après un mois de repos. Pas un ne manque à l'appel. Amiel est très fier de ses gars
Préalables à l'assaut, les bombardements de la RAF et de l'USAF sont si massifs que c'est une ville en ruine que l'on va attaquer: US.NARA Les Oubangais au coude à coude avec les maquisards se fraient un passage à travers les champs de mines qui comptent au moins 250000 engins. Suivent les blindés et le reste de l'infanterie qui mène de furieux combats. Deux jours plus tard, le 19 avril 1945, la garnison allemande se rend.
Pour les soldats la victoire est sans gloire. On voulait une victoire française sur le sol français. On l'a! Mais à quel prix..... Bien sûr les décorations pleuvent, ECPAD D06-01-47 les défilés se multiplient ECPAD D06-01-48 Mais les pertes sont lourdes de part et d'autre; les chiffres sont tellement divergents que je ne les mentionnerais pas. Leur ville détruite à 85%, les Royannais ne décolèrent pas et déclareront De Larminat, commandant des troupes au sol, "persona non grata". Les civils ont été évacués avant les combats mais maintenant comment retrouver sa maison, ses biens, comment distinguer un pillard d'un habitant qui cherche une trace "d'avant".
Cependant, en Alsace, la 1DFL veille sur le Rhin. Ses soldats, frustrés par ce rôle de gardiens, attendent impatiemment de traverser pour suivre la 2ème DB et les Américains. Les rapports avec De Lattre se détériorent à la mesure de leur impatience, au point qu'un mémorandum est adressé par les officiers au général De Gaulle. La réponse ne tarde pas; le général veut rétablir les frontières anciennes de la France et de l'Italie. Pour cela le général Juin a besoin d'une division de plus. La 1DFL prend donc la direction des Alpes ECPAD. D10379-L67 renforcée par les tirailleurs marocains, algériens et le 18RTS tous anciens des terribles combats de Monte Cassino. Objectif: le massif de l'Authion défendu par deux solides divisions allemandes et deux italiennes. Soldats et gradés sont consternés mais ils vont s'adapter du mieux possible à la haute montagne, milieu qui leur étranger.
Pendant que leurs frères d'armes combattent à Royan, les hommes de la 1DFL vont lancer de violentes attaques contre un ennemi bien retranché et doté d'un excellent moral. Du 10 au 25 avril 1945, les combats sont acharnés, se transformant parfois en corps à corps furieux à l'arme blanche. Le BIMP réussit à monter ses chars Stuart à plus de 2000 mètres: Fusiliers, légionnaires, tirailleurs se ruent ECPAD dans la brèche que les Allemands surpris ont laissée ECPAD
Ils comptent bien poursuivre cet ennemi qui a achevé plusieurs de leurs blessés et commencent à descendre en Italie. Mais le 28 avril, un ordre leur enjoint d'arrêter leur progression. Au 5356 tués que la 1DFL a déplorés depuis sa création s'en ajoutent 290 autres et environ 700 blessés.
La division va alors cantonner à Nice. Le 8 mai ses combattants fêtent la capitulation à leur façon: feux d'artifice par tirs de traçantes et autres grenades fumigènes, les bouteilles de chianti prises de guerre atténuent la frustration.
Dès le 15 mai les différentes unités commencent à perdre leurs appellations historiques.
Les 18 juin et 14 juillet 1945, quelques-unes de ces unités vont défiler. Képi Blanc Ici la 13DBLE sous le commandement du lieutenant-colonel Saint-Hillier.
Les Parisiens ignorent qu'ils voient passer devant eux les premiers soldats de la France Libre, des vétérans qui ont combattu sans cesse depuis Narvik. Des soldats qui, selon le mot d'un ancien, "ont eu le tort d'avoir été les premiers". La vedette est réservée à la 2ème DB et à son chef.
Le 15 août 1945, la Première Division Française Libre est officiellement dissoute. Une épopée s'achève, l'oubli commence...
--------------------------------------------------------------------------------------------- A suivre: quelques portraits supplémentaires, une bibliographie, et retour à PMF et Gary
A+ Amicalement
Dernière édition par AD'HOC le Sam 15 Déc 2012, 03:23, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Ven 14 Déc 2012, 22:44 | |
| Merci Ad'hoc, ton récit m'a captivé et agrémenté des documents photos c'est très agréable à lire, j'ai appris plein de choses que je ne savais pas et revoir Philippe Clay avec qui j'ai eu l'occasion de boire un verre et qui était un joyeux luron, merci encore |
| | | jeanbauduen Capitaine de Vaisseau
Localisation : bauduen Navire préféré : bismark uss enterprise cv6 hood
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Sam 15 Déc 2012, 06:31 | |
| Bonsoir merci pour ce reportage très intéressant. Amitié | |
| | | miel Amiral
Localisation : BRIERE Navire préféré : LA COURONNE LE SUPERBE ORENOQUE LE RENARD LE PEREGRINE GALLEY LE KING DU MISSISSIPI LE HELDER FIRE-BOAT VEDETTE LANCE TORPILLE LE CYGNE LE REQUIN BATEAU-JOUET
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Sam 15 Déc 2012, 09:04 | |
| Démat Une fois encore: quel beau récit! Merci AD'HOC _________________ | |
| | | AD'HOC Bagnard Banni
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Sam 15 Déc 2012, 13:33 | |
| Quand Ad'hoc cite "mes chers vices"il n'y a aucun rapport avec un homme politique célèbre!!!!!!!!!!! |
| | | AD'HOC Bagnard Banni
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Dim 16 Déc 2012, 20:42 | |
| Bien le bonchoir à toutes et à tous,
Pour vous faire patienter, voici quelques célébrités ayant combattu dans ou aux côtés de la 1DFL... -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Dès la défaite de 1940, Strasbourg est annexée et une bonne partie des habitants expulsés. C'est ainsi que la famille juive Mangel se réfugie à Limoges. L'un des deux fils, Marcel, 17 ans, ne rêve que peinture, art dramatique et théâtre. Inscrit aux Arts Déco, il est rejoint en 1942 par l'histoire avec l'occupation de la zone dite libre. Tout en continuant ses cours, il passe alors dans la résistance au sein du maquis du Limousin où son frère Simon est devenu le lieutenant Alain. Initié au maniement du fusil et des explosifs, il déploie ses talents de dessinateur en fabriquant de faux papiers.
Sa principale mission est de faire passer la frontière à de jeunes enfants juifs déguisés en scouts et dûment munis de vraies fausses pièces d'identité.
En 1944, son père est dénoncé. Capturé par la Gestapo, il est déporté à Auschwitz. "Arbeit macht frei: le travail rend libre"...
Les Mangel sont alors recherchés. Marcel fabrique de faux-papiers et part s'installer à Paris.
Sortant du métro, il est interpellé par des miliciens qu'accompagnent des hommes en manteau de cuir. Ses papiers passent de main en main; il arbore un visage paisible et innocent, ses yeux croisent sans ciller le regard des miliciens. Il ne montre aucune impatience. Enfin on lui rend ses papiers et il s'en va sans hâte.
C'est à Sèvres qu'il se rend pour assurer un poste d'éducateur auprès de jeunes enfants. La Maison de Sèvres fait partie du Secours Social du régime pétainiste; dirigés par le courageux couple Hagnauer, elle héberge et éduque des orphelins, mais aussi des enfants juifs. On ne peut rêver plus belle couverture. La pédagogie y est très développée, innovante et participative. lamaisondesevres.org Marcel (ci-dessus, debout au fond) familiarise les enfants avec la peinture, le théâtre, la pantomime et le mime. Dans le même temps il suit les cours de Charles Dullin.
La libération arrive enfin. Marcel rejoint alors la 1ère Armée. Il n'aime pas la violence. Que faire de lui? On l'affecte à l'état-major du général De Lattre. Le général, apprenant que Marcel parle couramment l'anglais et l'allemand, en fait son officier de liaison auprès du redoutable général Patton, fonction que personne ne lui envie. Contre toute attente le jeune homme va plaire à Patton US.NARA L'impétueux et irascible général est flatté de pouvoir parler enfin à un français, de la guerre bien sûr mais aussi de littérature et d'histoire. Car Patton, malgré ses colts aux crosses d'ivoire, est un fin lettré. Parfaitement bilingue, il adore la littérature française. Et puis ce jeune officier a un regard particulier; un seul coup d’œil semble exprimer toute une phrase... Démobilisé en 1946, Marcel ne reverra pas son père... D'abord boudé en France, il va connaître une gloire internationale en créant le personnage de Bip
en gardant son nom de guerre Marcel Marceau inspiré du vers de Victor Hugo "Hoche sur l'Adige, Marceau sur le Rhin", ce qui avait beaucoup plu à Patton.
Sous son maquillage de Pierrot lunaire, on pouvait presque le croire immortel. Il nous a dit au revoir en 2007.
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Nous avons vu que l'armée française étaient majoritairement composée de "coloniaux".
Ainsi Ali O'Kacha, jeune algérien de famille pauvre, veut devenir instituteur. Il réussit à obtenir le certificat d'études, mention Bien. Mais il ne peut aller plus loin car on lui refuse une bourse (c'est pour les riches). Comme beaucoup, il sait que ses ancêtres sont les Gaulois et que sa patrie est de l'autre côté de la Méditerranée. Pas d'hésitation, il s'engage dans l'armée et va combattre pendant la bataille de France; en fait, comme il le dit simplement "Je me suis tapé trois mois de frontière belge, puis j'ai vécu la débâcle, j'ai vu les femmes et les enfants mitraillés..."
Direction Bourg-en-Bresse dans la réserve. Puis il est rappelé au pays. Après les accords Giraud-De Gaulle, Ali retrouve l'uniforme au 19° Génie et affronte en Tunisie l'Afrika Korps. Neuf mois de combat. Puis c'est la terrible campagne d'Italie: un an dont 37 jours en première ligne au Monte Cassino. Les ruines du monastère, pulvérisé par les bombardements, US.NARA deviennent un verrou occupé par les redoutables Fallschirmjäger. Bundesarchiv Ce sont les goumiers et les tirailleurs français qui vont emporter la décision en ménageant des passages pour les troupes américaines et britanniques.
Ali, sapeur, donc particulier exposé, est grièvement blessé à une jambe par un obus. A ce point que les médecins américains envisagent de l'amputer. Heureusement pour lui, il est évacué à Naples où des chirurgiens français sauvent sa jambe.
Après sa convalescence, c'est le débarquement de Provence. defense.gouv.fr Ali fait partie du 83ème Bataillon de Génie de la 3ème Division d'Infanterie Algérienne. C'est la remontée du Rhône, la campagne des Vosges, l'Alsace ECPAD 10013-L50 Soldats de la 3°DIA après la prise du Col du Bonhomme Enfin, la traversée du Rhin et la campagne d'Allemagne.
Démobilisé en 1946, il a alors 25 ans, le caporal est décoré de la Croix de guerre et devient Chevalier de la Légion d'Honneur. Il revient s'installer en France où, tout en faisant de petits boulots, il s'entraine activement. Le moins que l'on puisse dire, c'est que matériellement on ne l'aide guère. Il vit quatorze ans dans un petit deux-pièces. En 1947, Ali devenu Alain, est champion de France du 5000 mètres.
Dès lors ses records et succès s'enchaînent jusque aux Jeux Olympiques de Melbourne de 1956 où Alain Mimoun devient à 35 ans champion olympique du marathon. Commandeur de la Légion d'Honneur, il est aussi élu "Athlète français du siècle".
Admirable leçon de volonté et de ténacité. Pour quelqu'un qui a failli perdre une jambe......... A méditer
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Un autre colonial, Mohamed, dit "Ahmed", est né le 25 décembre 1916 dans la région d'Oran (comme Mimoun) de parents marocains. Appelé en 1937, il sert dans le 141°Régiment d'Infanterie Alpine. Le parcours d'Ahmed est quasiment le même que celui d'Alain: la Drôle de guerre, la campagne de France dont il sort sergent, la débâcle... Il cantonne à Marseille et comme il est lui aussi sportif, il est milieu de terrain à l'O.M. Puis c'est la traversée vers l'Afrique du Nord. Il devient sergent-chef au 5ème Régiment de Tirailleurs Marocains de la 2ème Division d'Infanterie Marocaine. Tout comme Mimoun, c'est la Tunisie puis l'Italie où il gagne les galons d'adjudant. Et toujours le Monte Cassino. Il s'illustre dans les furieux combats contre les Diables Verts BA C'est à la grenade ou au couteau que l'on se bat. IWM ECPAD Des soldats du 5RTM sur les pentes du Monte
Ahmed est cité quatre fois et décoré de la Croix de guerre par le général De Gaulle en personne.
Puis les mêmes combats de la Provence à l'Allemagne. Médaille militaire, Croix de guerre, Croix de la Valeur militaire, Légion d'Honneur. La suite de sa vie? La lutte pour l'indépendance, de longues années de prison...
Et en 1963 Ahmed Ben Bella devient le premier Président de la République Algérienne Il est décédé le 11 avril 2012.
A+ Amicalement | |
| | | miel Amiral
Localisation : BRIERE Navire préféré : LA COURONNE LE SUPERBE ORENOQUE LE RENARD LE PEREGRINE GALLEY LE KING DU MISSISSIPI LE HELDER FIRE-BOAT VEDETTE LANCE TORPILLE LE CYGNE LE REQUIN BATEAU-JOUET
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Dim 16 Déc 2012, 20:51 | |
| Démat leçon d'histoire très intéressante Merci AD'HOC _________________ | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Dim 16 Déc 2012, 21:06 | |
| Merci Ad'hoc, on en apprend grâce à toi c'est super bien relaté |
| | | jeanbauduen Capitaine de Vaisseau
Localisation : bauduen Navire préféré : bismark uss enterprise cv6 hood
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Lun 17 Déc 2012, 07:17 | |
| Bonjour merci Ad'hoc pour ces présentation de personnages. Amitié | |
| | | AD'HOC Bagnard Banni
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Lun 17 Déc 2012, 12:30 | |
| Bien le bonjour à toutes et à tous,
Grand merci pour vos encouragements!!! Pour changer un peu:
Et une vidéo pour en prendre plein la vue: https://www.youtube.com/watch?v=O-Y0wsc0loA
"Mais pourquoi, Onc Ad'hoc?" allez-vous vous écrier (si!)
Eh bien d'abord parce que ces avions superbement décorés inspirent les maquettistes avionneux... Et puis aussi, et surtout, parce si l'on en profite toujours, c'est grâce à un capitaine de la Légion de la 1DFL, eh oui.....!
Vous vous souvenez du capitaine Messmer? De retour à Londres auprès de Koenig, il en profite pour se faire breveter parachutiste. En 1946, il saute en Indochine. Prisonnier du Vietminh, il réussit à s'évader après deux mois de captivité. La suite vous la connaissez, il entame une carrière politique brillante. C'est ainsi qu'en 1960, devenu Ministre de la Défense, il crée l'Association des Tigres avec deux escadrons britanniques et un français, le Cambrésis. L'année suivante, l'USAF est invitée. Le Nato Tiger Meet est né et va s'étendre à de nombreux pays. Avec la sortie de la France de l'OTAN, les Américains prétendront avoir créé cette manifestation. Ben non!!!
A+ Amicalement | |
| | | marinyves Quartier-maître de première classe
Localisation : St-Germain-Lès-Corbeil (91250) Navire préféré : voilier "Requin"
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Lun 17 Déc 2012, 14:48 | |
| Bravo. Tout simplement Merci. Avec toute mon amitié Yves | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Lun 17 Déc 2012, 15:47 | |
| Ah ces ricains!!!!! merci encore un truc que je ne savais pas |
| | | jeanbauduen Capitaine de Vaisseau
Localisation : bauduen Navire préféré : bismark uss enterprise cv6 hood
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Lun 17 Déc 2012, 17:24 | |
| Bonsoir merci pour ces articles. Amitié | |
| | | AD'HOC Bagnard Banni
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Mer 19 Déc 2012, 19:42 | |
| Bien le bonjour à toutes et tous,
Une fois de plus, grand merci à vous pour vos encouragements! Comme annoncé, voici quelques références bibliographiques (succinctes) avec des compléments sur divers points évoqués... ---------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour Bir-Hakeim et la 1DFL, de nombreux ouvrages existent. On peut y distinguer:
-" La 1ère DFL. Les Français Libres au combat " par Yves Gras. Presses de la Cité Ed.
L'auteur est un ancien de la DFL. Il a également publié "Une Histoire de la guerre d'Indochine". Plon ed.
- Les numéros 100 et 101 de l'excellente revue Icare consacrés à Bir-Hakeim avec de nombreux témoignages relatant la bataille jour par jour. Le principe de cette revue est une mine pour les chercheurs.
- Pierre Koenig "Bir-hakeim 10 juin 1942". Laffont Ed. (Coll. Ce jour-là)
- Maréchal Rommel "La guerre sans haine" aux Presses de la Cité, avec une préface de son fils. Si l'on peut se procurer la 1ère édition des Carnets, à condition d'être germanophone, ou, comme c'est mon cas, avoir une fille traductrice, c'est tout à fait passionnant.
- François Broche "Bir Hakeim, juin 1942, la France renaissante" Editions Italiques, avec une préface de Pierre Messmer et un avant-propos du général Jean Simon L'auteur est le fils du lieutenant-colonel Félix Broche, "père" des Pacifiens tué à Bir-Hakeim. C'est un très bel ouvrage, comportant nombre de témoignages, de portraits, avec une iconographie très riche (j'ai eu l'heureuse surprise d'y trouver une belle photo de mon oncle) Si l'on ne devait avoir qu'un livre sur cette page d'histoire, ce serait celui-là, à mon avis.
- François Broche "Le Bataillon des Guitaristes" sous-titré "l'épopée inconnue des F.F.L. de Tahiti à Bir-Hakeim". Ed.Fayard
- François Broche, un volumineux ouvrage collectif (avec Georges Caïtucoli et Jean-François Muracciole) de 800 pages " La France au combat, de l'appel du 18 juin à la victoire". Perrin Editions Quelques photos et de nombreuses annexes. C'est vraiment du solide.
- Pierre Messmer "Après tant de batailles". Ed. Albin Michel
- Erwan Bergot "Bir-Hakeim". Presses de la Cité
Il y a bien entendu beaucoup d'autres livres et revues consacrés à ce sujet.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Concernant les déserteurs allemands, on en ignore le nombre exact. Le phénomène a commencé dès 1940 et n'a fait que s'amplifier après l'opération "Barbarossa". On sait par contre qu'il y eut environ 50000 condamnations à mort pour désertion et de 18000 à 20000 exécutions; beaucoup de déserteurs furent envoyés en première ligne sur le front Est, souvent le col orné de la double rune SS, autant dire une mort certaine et "utile"...
Cela se complique quand il s'agit des ressortissants soviétiques ayant revêtu l'uniforme allemand. Il y eut certes de nombreux volontaires qui espéraient libérer leur pays du joug stalinien, mais beaucoup furent tout simplement des "volontaires" forcés. Ce qui explique leur apport aux mouvements de résistance. Pour l'épisode de Villefranche-de-Rouergue, vous aurez rectifié de vous-mêmes, il s'agit de la division "Handschar" et non "Hanschar". Amandine Rochas a écrit un très bon ouvrage: "La Handschar. Histoire d'une division de Waffen-SS bosniaque". L'Harmattan Ed.
Quant aux prisonniers soviétiques, Staline les considérait purement et simplement comme des traîtres puisqu'ils n'avaient pas versé leur dernière goutte de sang...et traités comme tels. A ce propos, on lira avec profit le livre de Georges Coudry "Les Camps soviétiques en France". Albin Michel Ed.
Pour les maquis allemands, deux livres s'imposent: - "Un maquis d'antifascistes allemands en France" par Eveline et Yvan Brès. Presses du Languedoc. Max Chaleil Ed. - "Les Antifascistes allemands dans la Résistance française" par Florimond Bonte. Editions sociales Ed. 1969
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour la poche de Royan, l'ouvrage de Rémy Desquesnes "Les poches de résistance allemandes sur le littoral français". Editions Ouest-France
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En ce qui concerne le maquis Bir-Hakeim, j'habite tout près du théâtre de ses actions, donc doc. perso essentiellement...
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour les soldats "oubliés", tirailleurs sénégalais, marocains, algériens, tunisiens, il y a, entre autres, les ouvrages de Jérôme Leygat: "Zidou l'gouddam" - "La campagne de Tunisie" - "La campagne d'Italie".
Jérôme Leygat est le fils d'un ancien de l'armée d'Afrique. Il est aussi skipper, de la "Rose Noire" en particulier.
Cela me permet de vous narrer une petite anecdote. Un journaliste demandait un jour à un gradé commandant de tirailleurs marocains: "Ca ne doit pas être facile de commander des marocains, non?!" Un peu choqué par la tournure de cette fausse question, l'officier rétorqua: "Pas facile? Bien au contraire, c'est même un plaisir. Vous êtes en tête de votre colonne. Un coup de feu claque et vous avez déjà une bonne douzaine de gars qui foncent devant vous. Ce qui n'est pas facile c'est de galoper derrière pour les rattraper....!"
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Les sites internet sont très nombreux. ECPAD, IWM (j'ai la chance de posséder deux énormes pavés de 400 pages bourrées de photos commentées), Bundesarchiv. Il existe aussi des sites d'anciens combattants (dont bien sûr ceux de la 1DFL), de résistants, etc... Je m'efforcerai de les regrouper.
A+ Amicalement | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Mer 19 Déc 2012, 20:50 | |
| Merci Ad'hoc pour tous ces renseignements concernant la bibliographie, effectivement le revue Icare est très bien mais pas facile à trouver, j'ai la chance d'en posséder quelques exemplaires |
| | | didier Elève officier
Localisation : Bruxelles - Watermael Boitsfort Navire préféré : Mercator
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Sam 22 Déc 2012, 15:12 | |
| - AD'HOC a écrit:
- Bien le bonjour mon cher Didier,
Grand merci à toi!!! Cela dit tu as une bonne bouille mais j'aimais bien aussi le Hussard...
A+ Amicalement le Hussard vit tjs en moi ! _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge" ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire) (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
| | | didier Elève officier
Localisation : Bruxelles - Watermael Boitsfort Navire préféré : Mercator
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Sam 22 Déc 2012, 15:21 | |
| Je viens de lire les 4 contributions que tu as postées . bravo c'est admirable comme toujours , j'aime le souffle "épique" et la qualité de l'illustration tjs à propos ! _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge" ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire) (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
| | | AD'HOC Bagnard Banni
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Dim 23 Déc 2012, 19:32 | |
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| | | didier Elève officier
Localisation : Bruxelles - Watermael Boitsfort Navire préféré : Mercator
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Dim 23 Déc 2012, 23:22 | |
| A toi aussi ; je lève ma coupe de champ' (qui sera français sasesur) à toi et à tes proches , ainsi qu'à tous les potes du forum bien sur ! _________________ Sévissant aussi sur ce forum sous les alias de "Desiderius", "le sous-marinier belge" ou encore "l'ophtalmo sadique" :twisted: Prétendu descendant d'un volontaire du 7ème (*) rgt de Hussards de Napoléon Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères (Voltaire) (*) pourquoi le 7ème ? Pardi c'est le seul à s'être battu à Waterloo ! | |
| | | vit13 Matelot
Localisation : Sud de la france (13)
| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre Mer 13 Fév 2013, 10:44 | |
| Bonjour ,
Je viens de lire les 11 pages. Quel plaisir . Bien écrit , j'ai été fasciné par les récits.
Merci .
Pour les célébrités je sais que Eddie Albert fut un marines qui a combattu dans le pacifique. Rescapé de Tarawa .
Ensuite on connait Clark Gabble , James stewart , Gary cooper dans l'US AIR FORCE.
Et bien sur le soldat le plus décoré de la seconde guerre mondiale : Auddie Murphy.
Vivement d'autres récits. Merci AD'HOC .
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| Sujet: Re: Célébrités dans la guerre | |
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| | | | Célébrités dans la guerre | |
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