Le bureau de tour ou la bourse
Que peut bien cacher ce titre, un élément essentiel de la batellerie pendant plusieurs décennies
Commençons par le début, dès la fin de son déchargement, le marinier fait pointer la lettre de voiture du transport qui vient d’être terminé, l’entreprise indique que le déchargement s’est terminé par exemple le 12/06/1981 à 14h35.
Le marinier est désormais libre d’effectuer un autre transport, pour cela il va se faire enregistrer au « bureau de tour », le nom exact est bureau d’affrètement. Ils en existent un peut partout à travers la France, j’en site quelques un : DUNKERQUE, DOUAI, STRASBOURG, GRAY, LYON, ST QUENTIN, REIMS ect………….. Ils sont répartis en fonctions des bassins ou des régions. Des réunions ont lieu à jours fixes, dans une salle assez grande rassemblant les affréteurs, qui proposent les transports, et les mariniers. On enregistre tous les bateaux présent, les «voyages » proposés sont inscrits sur un grand tableau à la craie, on trouve le lieu de chargement, la date de chargement, la destination, la nature de la marchandise le tonnage à transporter, le prix à la tonne le nom de l’affréteur, et des renseignements particuliers s’il y en a
- un exemple
Dijon -15/06/81- Anvers - tournesol - 270 -14,5- HPLM- passage frontière BLEHARIE maritime (les tarifs affichés sont inventés)
Apres il faut voir si ça fait l’affaire, si vous avez vidé à ST JEAN DE LOSNE, c’est à coté, si vous avez vidé à LYON ça fait une journée pour remonter à DIJON à vide, on pèse le pour le contre, sa vaut le coup ou pas, on aime faire des longs « voyages » ou au contraire du « local » ainsi mes parents on beaucoup pratiqué l’axe nord sud, chargement en Belgique ou dans le NORD pour LYON, CHALON SUR SAONE LE PONTET…….et retour, alors que mon oncle voyageait plus tôt dans le NORD et sur LA SEINE. Qui est classé devant vous et peut lui aussi être intéressé par un des voyages que vous convoitez ainsi comme tous le monde se connait ou presque, on sait que le PORTHOS cherche pour STRASBOURG et que le PARIS va marier son fils à CONFLENT ST HONORINE dans quelques semaines donc contrairement à son habitude, il cherche sur ROUEN ou LE HAVRE…………..
On classe par ordre d’ancienneté, LE PANAME qui a été vider le 10/6/81 à 18h00 passera avant le POULBOT vide lui le 12/06/81 14h35 qui passera lui devant le MGR qui est vide lui depuis le 12/06/81 à 14h40
Vient l’appel, chaque bateau est appelé par son nom et non pas celui de son marinier. A l’appel de votre nom on répond « passe » aucun transport ne mérite votre intérêt ou alors ANVERS, cela veut dire que vous prenez le transport pour ANVERS, s’il y a plusieurs transport pour ANVERS, on précise lequel. Dans la colonne renseignements, on trouve pour ce transport BLEHARIE maritime ce qui indique que le passage frontière doit se faire au poste frontière de BLEHARIE et maritime, déchargement dans la partie maritime du port d’ANVERS. Le voyage est alors rayé du tableau. L’étape suivante est l’enregistrement vers l’affréteur qui propose le transport, il établit la lettre de voiture correspondante, on y trouve des renseignements plus complets comme l’endroit exact du chargement, l’entreprise qui à mandaté l’affréteur, qui va réceptionner la marchandise à l’arrivé et même parfois, en maritime, le nom du navire dans lequel se fera le transbordement, toutes les consignes, on signe, on met des tampons, et le POULBOT est affrété pour son prochain voyage.
Quand j’étais môme, j’accompagnai souvent mon père à la « bourse » quand c’était possible, je voyais ainsi les copains et les copines (surtout les copines)
Ce système, qui a disparu il y a quelques années, existait aussi en Belgique. Le système actuel est comparable aux transports routiers que je ne connais pas
La suite la prochaine nuit ou je travaille