Les chaines (
sans étais) voir photos plus haut, de saisissage étaient prévues se rompent en cas de gite trop prononcée, libérant ainsi la palanquée sur le pont, le navire récupérait alors de la stabilté. Jamais assisté à ça pour ma part, mais c'est arrivé à d'autres navires au larges de Ouessant notamment, il n'était pas rare de retrouver des billes de bois exotiques sur la côte bretonne à cette époque, pas perdues pour tout le monde vu le prix..
J'étais civil, la Marine marchande française n'a rien à voir avec la Marine militaire nationale, aucun engagement bien sûr.
A ce moment là j'avais fais ma première année d'école Marine Marchande, je devais naviguer 18 mois effectivement à bord de navires pour pouvoir prétendre aller en deuxième et dernière année d'Officier Technicien. J'ai fais 18 mois à bord en 24 mois ( 2 ans) dont un embarquement de 6 mois sur Super Tanker.
J'ai fais ma deuxième année de sept 1979/ juin 1980 à l'école Marine Marchande de Nantes ( Elle se trouvait en face de l'endroit où est amarré l'escorteur musée Maillé-Brézé actuellement, en face des ex-chantiers navales Dubigeon)? des salles de classes, on suivait la construction et le lancement de navires. Aux premières loges.
Personne d'embauchait plus à cette époque, c'était un peu la catastrophe pour l'emploi maritime en France. En octobre 1980, je suis parti naviguer comme Officier électricien pour la Comanav, compagnie marocaine, sous régime français, sur un des. 2 pétroliers de 100 000 tonnes TPL de Hassan II qui lui appartenait en propre ( Compagnie PETRAMAR ).
Les conditions de travail et le salaire étaient exécrables, je recevais mon salaire avec 6 mois de retard en partie à cause du Diram, les autorités freinaient des 2 pieds pour les convertir en Franc français, ça n'était pas bon pour l'état marocain, mais ils n'avaient pas d'officier compétent à l'époque.
J'ai fais 2 embarquements sur les 2 sisters ships, des navires construits en Italie en piteux état malgré qu'ils soient très récents à l'époque, l' Al Idrissi et le Samir. J'ai appris le système "D", ca a été très dur mais encore très formateur, encore plus dur pour d'autres qui étaient sous contrat de marchand d'hommes.
Al Idrissi en route vers le canal de Suez (Port Said), Photos personnelles.
Débarquement d'un des 8 pistons du moteurs principal, en rade de Dubai, le moteur Fiat 2 temps de 23000 cv est encore en panne, on y restera 2 semaines.
En 1982 le Samir partira à côte à Mohammedia et sera lourdement endommagé, la machine inondée, il partira à la casse en 1983 après avoir subi un deuxième accident lors de son remorquage à l'entrée de Cadiz pour effectuer les réparations.. Mauvais karma.
En mai 81, j'ai prétexté que j'avais 21 ans ( Fin du sursis légal pour le service militaire) en juillet et que je devais faire mon service militaire irrémédiablement, pour quitter cette boite sans regrets.
J'ai été affecté dans la Marine nationale automatiquement comme simple matelot mécanicien embarqué, étant alors officier MM, j'aurais pu prétendre à faire mon service comme élève Officier dans la Marine Nationale, mais les classes étaient uniquement au mois de janvier à Saint Mandrier, ca m'aurait perdre du temps et faire un mois de plus de service, c'était le tarif. J'ai préféré être appelé en juillet 1981, j'avais déjà un emploi en vu pour septembre 1982. J'ai bien fait.
Après mon service en sept 1982, j'ai été embauché comme chef mécanicien dans un petite compagnie du Havre ( Ils construiront pour leur compte en 1990, Club Med 1 et 2, des paquebots 5 mats à voiles bien connus, mais je ne naviguerais pas dessus n'étant pas sous pavillon français)..
J'y suis resté 22 ans dans cette fonction avant que cette société familiale ne ferme, les enfants ne voulant pas reprendre le flambeau....