[GÉNÉRIQUE] Cargos, pétroliers & gaziers

maqars a écrit:

Le métier de pilote de mer .... n’est pas de tout repos, physique, intellectuel et certainement avec une dose de psychologie fonction du commandant du bord !

 

Pour avoir suivi de très nombreuses manoeuvres à la passerelle au cours de ma carrière, je dirais, qua ça marche dans les deux sens ton observation, car certains pilotes, une minorité, se prennent pour des cadors qu'ils ne sont parfois pas, en faisant prendre des risques inutiles au niveau de la manoeuvre, aux personnels et au navire, ou au navire proche.

Il faut savoir que le commandant est responsable de la manoeuvre en cas d'incidents ou d'accidents lorsque le pilote est à bord, j'ai assisté au deux plusieurs fois, le pilote n'est pas inquiété où rarement lors de l'enquête, plus à l'heure actuelle, il n'est là qu'en temps que conseillé du commandant, mais, certains ne comprennent pas ça ou feignent de le comprendre. Il peut s'en suivre des tensions à la passerelle lorsque la manoeuvre est mal embouquée, il faut savoir que souvent difficile de récupérer une manoeuvre mal engagée.

Dans tous les cas, c'est le commandant qui a le dernier mot et reprendra la manoeuvre en mains pour éviter le pire si encore possible.

Heureusement ce n'est qu'une minorité.

Petite anecdote: il faut de bonnes jambes et bras en tant que pilote, on le voit ici grimper l'échelle puis la coupée. Surtout qu'ils ne sont pas tous jeunes, au Japon, il n'y a pas de limite d'âge, j'en ai vu ayant plus de 75 ans..

Mais sur les transports de gaz sur lesquels je naviguais, il y avait une consigne compagnie stipulant que le pilote n'était pas autorisé à prendre l'ascenseur, de peur que l'ascenseur ne tombe en panne et que le pilote reste coincé entre deux étages avec le matelot qui l'accompagne toujours. consigne émise après un incident de cette sorte.

Les pilotes n'étaient pas vraiment ravi, en plus, de se taper 5 étages à pieds.. Safety First.

Un article de l'excellent site de l'AFCAN ( ASSOCIATION FRANCAISE
DES CAPITAINES DE NAVIRE ) sur les pilotes maritimes:

" Ayant eu la chance d'occuper la fonction de Capitaine, pendant quelques années avant de devenir pilote, je pense pouvoir parler librement des relations entre ces deux fonctions issues du même moule qui se côtoient régulièrement sur les passerelles.




Quel Capitaine n'a pas été tenté de diminuer la vitesse de son navire, avant que le pilote ne le lui demande...

Quel Capitaine n'a pas contesté un jour les indications du pilote, allant jusqu'à refuser ses conseils et réussir fièrement une manœuvre, grâce à la parfaite connaissance de son navire.

Ou encore quel capitaine ne s'est pas offusqué de l'attitude désinvolte d'un pilote qui pénétrant sur la passerelle s'est comporté comme en "pays conquis".

Ces anecdotes qui ne sont pas exhaustives, peut être les avez vous vécues. Pour ma part, ce fut le cas.

Pourtant, combien de fois a contrario, n'ai-je loué les services du pilote, quand, partiellement démuni de moyens d'appréciation, lorsque la consultation des aides à la navigation ne permet pas de réagir suffisamment rapidement pour s'écarter des dangers, tant ils sont proches les uns des autres et où la vitesse d'évolution du navire n'est plus suffisante pour se jouer des éléments tels que vents et courants, et que tendu me sentant impuissant, le pilote grâce à sa connaissance des spécificités locales déjouait les obstacles et réussissait là où le capitaine que j'étais, n'aurait pas "osé".

Cette relation de confiance qui doit exister entre le capitaine et le pilote, doit perdurer. Le pilote doit conserver l'indépendance de son acte, libre de toute pression commerciale.".....

Plus ici https://www.afcan.org/dossiers_reglementation/pilotage.html

WW2:

Le navire marchand néerlandais SS Ottoland, transportant du bois du Canada vers le Royaume-Uni, a heurté une mine allemande dans la mer du Nord. Un avion de reconnaissance britannique photographie la scène :