Oui, c'est ça, un téléphone auto générateur, pas besoin d'électricité. La manivelle sert uniquement à activer la sonnerie sur les différents postes, si il y en a plusieurs. C'est d'une simplicité biblique, et tout ce qui est simple tombe rarement en panne, c'est ce qui est recherché ici.
J'ai retrouvé le constructeur, un autre modèle d'intérieur:
"Fabriqué par Hose-McCann de Brooklyn, New York. Il s'agit d'un "Ships Phone" autogénérateur utilisé sur les navires marchands en haute mer. Les ressorts retiennent le combiné afin qu'il ne puisse pas tomber dans une mer agitée. Téléphone en laiton massif, très très lourd.
http://www.telephonearchive.com/phones/other/hose-mccann-ships-phone.html
Ce type de téléphone existe toujours à bord des navires sous une autre forme plus classique et est également utilisé très régulièrement réglementairement et pour le fun aussi. Il est un peu modernisé avec un sélecteur pour choisir le compartiment qu'en veut joindre, la sonnerie ne sonne alors que dans ce compartiment. Dans les compartiments bruyants comme la machine, le téléphone est équipé d'un casque audio et d'un micro sur le même principe afin d'avoir les mains libres pour commander le moteur principal manuellement par exemple au niveau de l'appareil de manoeuvre.
Le principe est très simple, seulement 2 fils électriques sont nécessaires, plusieurs, si il y a plusieurs compartiments à relier, les cables sont peuvent résister à un incendie avec un traitement spécial.
Plus ici: https://soluprotech.com/catalogue-produits/communication-radio-t%C3%A9l%C3%A9phonie/genephone/genephone-la-communication-auto-generatrice-principe-detail
Ca ressemble toujours à ça actuellement.
C'est très simple, on voit la manivelle, et en dessous le sélecteur qui permet de choisir un compartiment pour la sonnerie ou sur tous les postes à la première position.
Il y a bien sûr à coté un téléphone "normal" avec un standard automatique à bord, ce dernier peut fonctionner sur batterie lors d'un blackout électrique. La redondance est toujours de mise pour la sécurité.
Pour en revenir aux pannes à bord:
En pleine mer, à des centaines de kilomètres des côtes parfois plus , tu dois bien souvent te débrouiller tout seul avec ton équipe pour réparer la panne qui survient souvent au mauvais moment. Ca t'oblige dans mon métier à connaitre ton navire techniquement sur le bout des doigts, car le temps qui courre pour réparer des pannes majeures est souvent ton ennemie, commercialement déjà, mais aussi au niveau de la sécurité suivant où tu te trouves.
Donc prévenir c'est déjà en parti guérir. Si tu connais déjà tes circuits électriques, électroniques, hydrauliques, c'est un gros plus. Surtout dans les années 70 par exemple où les navires n'étaient pas de conception identique.
Maintenant que la majorité sont construits en Corée et en Chine, une relative "normalisation" des équipements et circuits s'est mise en place. Ce qui facilite l'entretien, et l'apprentissage lorsque tu arrives à bord d'un navire que tu ne connais pas ( En général, suivant le cas, il y a une doublure plus au moins longue des chefs mécaniciens à la relève de l'ordre d'une semaine si possible).
Pour répondre à Bernard, ca devait être très intéressant mais aussi très dur. Il y avait un nombre de marins conséquent à bord, gérer tout ce beau monde à la manoeuvre devait demander beaucoup d'entrainement et de connaissance des manoeuvres. Quand on voit la complexité d'un gréement complet de cette époque, fallait pas se tromper.. surtout dans l'urgence.