L'ancre centrale n'est qu'une ancre de secours ( peinte en blanc), elle est déplacée le long du bord par un petit mât de charge spécifique à cette fonction ( on le voit bien sur la première photo. Cette ancre est alors relié à un cable acier très resistant en lieu et place d'une chaine. Le cable passe par le chaumard avant central, qui est bouché par un bouchon en temps normal. Le touret de stockage du câble de l'ancre centrale se trouve sous le pont du gaillard d'avant ( Repère F, Deck C).
Pour en revenir à ta question, de ce que j'ai vu lors de ma carrière, si la météo est bonne, qu'il n'y pas de vent, le navire peut manoeuvrer facilement pour rester en stationnaire, le temps d'une relève d'équipage, pour embarquer des vivres, je parle de navires qui n'ont pas de propulseur d'étrave. Si il y avait un peu de vent ou/et un léger courant, on mouillait minimum un maillon soit 15 brasses soit 27,50 m, pour maintenir le navire à peu près en position, on augment la longueur de chaine si l'ancre dérape trop sur le fond.
La règle pour un mouillage normal par beau temps est de dévirer 3 fois la hauteur d'eau, pour 10 mètres de fond, ca fait 30 mètres de chaines, c'est le minima, on général sur un navire de plus de 200 mètres on met 3 maillons, au ras de l'eau ( L'écubier peut se trouver à 15 mètres de haut, d'où l'expression type, chaque maille de jointure de maillon étant marqué avec une maille spécifique et on la peint souvent à la peinture blanche pour mieux la voir passer au stoppeur du guindeau.)
On ne mouille toujours qu'une ancre en général sauf lors de cas très spécifiques. La deuxième peut être prête à mettre à l'eau en cas de problème, dans ce cas on la sort de l'écubier, on la met en pendant le long du bord pour être sûr qu'elle descendra et qu'elle n'est pas coincée dans son tube , ainsi que le frein du guindeau, ça arrive, son poids, parfois plus de 15 tonnes, alors ne suffit plus à la faire tomber. Le guindeau est alors parfois necessaire pour la décoincer. C'est une précaution utile car si il y a un black out électrique à bord, et que l'autre ancre dérape sur le fond, on ne pourra pas la débloquer pour mouiller, et les secondes comptent quand on est mouillé près de la côte par mauvais temps et qu'on part à la dérive sans propulsion, ni électricité, c'est des situations assez rares mais ça arrive encore malheureusement.. On anticipe toujours les choses dans la marine et l'aviation en général.
Si je regarde la seule photo connue qu'on possède du Titanic au crépuscule dans le Sud Ouest du Fort de l'Ouest, la photo est prise soit de Fort de Chavagnac, soit du bout de la digue de Querqueville (On voit le petit bâtiment à droite du phare du fort de l'ouest qui est en arrière plan du phare lui même, ça donne l'angle de prise de vue) , la météo à l'air bonne, d'après les fumées des cheminées, le vent est entre le secteur sud et ouest. Le navire est donc vent arrière ou presque, c'est bien possible qu'il se maintiennent comme ça en battant la machine en arrière de temps en temps, il fait girouette et se cale dans le lit du vent, le temps du transbordement, c'est une façon de faire, l'escale a été très courte, une heure et demi. Il faut tenir compte du courant également. La boule de mouillage n'a pas l'air hissé sur l'étai avant, je dirais qu'il n'est probablement pas encore mouillé et qu'il approche doucement de son point d'escale prévu. Ne pas mouiller permet de gagner du temps, et notre commandant est pressé, semble t'il..
Boule de mouillage: on la voit de de loin, c'est fait pour ça..
Il est arrivé à 18h15 à Cherbourg, et est reparti à 20h10:
"L’embarquement des passagers à bord du Titanic:
A bord du transbordeur le Traffic, 15 passagers sont débarqués du Titanic ainsi qu’un peu de fret. Les 102 passagers de troisième classe qui attendaient pour monter à bord du plus grand paquebot du monde embarquent les premiers pour le voyage à bord du Titanic.
L’autre transbordeur de la White Star Line, le Nomadic, emmène également 179 passagers à son bord : 151 de première classe, dont quelques unes des plus grandes fortunes du siècle et 28 passagers de seconde classe, tous en partance pour l’Amérique. Embarquement également de produits de luxe français : champagne, vins, fromages."