Mise en place du diorama prévu avec un peu de dérapage...
Je dois avouer que j'ai toujours tendance à écrire des histoires quand je fais un dio, cela dérape parfois et me prend plus de temps que la vignette elle-même, c'est peut-être pour cela que je n'en fais pas souvent mais je ne peux pas me passer de donner des noms et des biographies aux personnages. J'ai bien dû écrire une centaine de pages sur mon ponton au lieu de le finir!
Alors bon, effet délétère du confinement, j'ai décidé d'en mettre un résumé cette fois, mais heureusement personne n'est obligé de lire mes tartines...
Nous sommes donc dans les derniers jours de la guerre. Le maréchal Pétain a déjà prononcé son fameux discours annonçant "il faut cesser le combat".
Il faut cesser le combat? Du coup plus personne ne sait vraiment si l'armistice est signé ou pas, les lambeaux de l'armée française se replient comme ils le peuvent, parfois en livrant de durs combats, parfois en se retirant le plus vite possible, tandis que la Wehrmacht appuie sur l'accélerateur pour prendre le plus de gages territoriaux possibles avant le cessez le feu...
De plus en plus souvent, les autorités civiles dans les villages font pression sur les derniers combattants pour leur demander d'évacuer leurs positions de peur des représailles et des destructions : à quoi bon?
Ainsi près du village de Chaléac, une section régionale avait justement reçu pour mission d'établir un bouchon sur une route secondaire avec deux chars FT à bout de souffle (dont un désarmé) peu de munitions et très peu d'essence. Les quatre tankistes devaitent être appuyé par un groupe du génie, mais ceux-ci ont reçu l'ordre de se replier laissant le maréchal des logis Yvon Leurbert seul avec ses trois hommes et hésitant sur la conduite à tenir dans une campagne vide.
Vide? En fin de journée, à la tombée de la nuit, deux incidents tragiques se sont succédé : d'abord l'apparition inattendue d'une voiture de réfugiés qui a provoqué un tir heureusement sans victimes. Les deux passagers l'ont échappé belle, évitant à la fois les balles et une sortie de route, mais ont dû se résoudre à abandonner leur véhicule pour franchir le barrage à pieds quelques minutes seulement avant l'arrivée d'une patrouille allemande.
A nouveau des coups de feu ont été échangés coûtant cette fois la vie au chasseur Messonier surpris hors de son char et à un motocycliste allemand malchanceux. Dans la panique, Lambert a manqué mettre son char dans la mare en contrebas de la route et l'autre a calé sans doute à cause d'une accélration trop brutale (je te l'avait pourtant dit que c'était un ancêtre!). Heureusement que les Allemands n'ont pas insisté, probablement à cause de la nuit, ils se sont repliés en abandonnant leur mort...
Le jour s'est levé sur une campagne à nouveau déserte. Les deux morts ont été enterrés hâtivement par des habitants du village conduits monsieur le maire est qui est venu en personne, avec monsieur le curé, surtout pour essayer de convaincre les trois survivants de se retirer. Pourquoi prendre le risque de représailles en ce dernier quart d'heure? La guerre est perdue de toutes manières!
Yvon a hésité mais quoi? Plus d'essence ou presque dans le réservoir du Quiquin, le Papy ne veut pas redémarrer malgré tous ses efforts... La mort dans l'âme, lui et le chasseur Perven ont gagné le village où un camion français en retraite a accepté de les embarquer. Le dernier français, le brigadier Hauberton a préféré tenter sa chance en se mettant en civil pour rentrer chez lui à Angoulème, il l'a laissé faire...
Dans l'après une nouvelle patrouille allemande arrive sur le barrage... Klaus, Hans et Dieter en éclaireurs d'une compagnie d'infanterie. Pour eux aussi la guerre est presque terminée, la pression retombe.
Dieter se réjouit que la guerre soit presque finie, mais il reste prudent et contourne la barricade pour jeter un oeil, une bonne occasion de laisser son sergent prendre contact avec l'indigène!
La Simca abandonnée provoque la curiosité de Klaus qui est est plutôt joyeux : il se dit que les sombres prédictions de son père (un ancien de Verdun) ne se sont pas réalisées grâce au génie du Führer et que la guerre est presque terminée.
Hans, le sous officier responsable de la patrouille est un peu plus tendu : il lui assurer la sécurité de ses hommes et parler avec les indigènes...
Hercule Lemaréchal, maire radical socialiste de Chaléac, anticlérical notoire memebre de la libre pensée, propriétaire, ancien de 14. J'ai modifié légèrement la pose de la figurine de base dans l'idée de lui donner une allure un peu rigide. Il n'est pas très à l'aise, monsieur le maire de se trouver le dernier rempart de ses concitoyens dans la débâcle. Là il s'agit de convaincre les soldats allemands qui arrivent que le village est vide et d'éviter les destructions inutiles...
Le père De Mortier, jeune curé de Chaléac. Narcisse De Mortier, fervent admirateur de Saint Pie V, nostalgique de l'Ancien régime, sympathisant de l'Action Française. Trop jeune pour avoir participé à la grande guerre, une faiblesse cardiaque l'a empêché à son grand désespoir d'être mobilisé.
Pas très à l'aise non plus le Père De Mortier, mais moins tendu peut-être : lui n'a pas affronté les Prussiens en direct pendant quatre ans et sa tenue devrait être de nature à le protéger si les allemands ont le sens de l'ordre qu'on leur prête!
"Soldats Français où?"
"Pas de soldats! partis, tous!"
"Partis?"
"Partis! Wègue, personne!"
"Wègue?"
Voilà voilà, désolé pour le baratin, il faudrait surtout finir la Simca et peindre le tout!
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Amitiés à tous
Gilles(Lostiznaos)