Pour toutes mes maquettes, je mène toujours une petite recherche "historique" ... j'ai besoin de ça pour m'imprégner de son univers !
L’origine de la pêche au thon germon à l’aide de bateaux est très mal connue, mais semble ancienne.
Les bancs de thons remontant l’Atlantique devant les côtes françaises entre juin et octobre, cette pêche est restée très longtemps une activité annexe des pêcheurs de la côte atlantique. Au milieu du XIXe siècle, les pêcheurs vendéens et bretons (de Groix à Camaret) utilisaient leurs chaloupes sardinières et leurs chasse-marées qu’ils armaient au thon durant la saison, en gréant des lignes de traîne.
Ces bateaux, de petite taille, étaient initialement conçus pour une pêche côtière et étaient mal préparés à supporter un éventuel gros temps (les marins devaient pouvoir très rapidement rejoindre leurs ports dès que le vent forcissait). Ces chaloupes possédaient des qualités de solidité, mais aussi des défauts tels les longues quilles impropres aux manœuvres rapides.
Dans les années 1880 un nouveau type de bateau fit son apparition, le "dandy" surnommé ainsi par les Anglais qui le trouvaient très élégant, rapidement francisé en "dundée" ou "dundee" (prononcer «
dindé »).
Il semble que le dundee fut inventé en août 1883 par le patron de la chaloupe sardinière "
Jeune Sidonie", Pierre Baron, qui chavira et démâta dans le raz de Sein. Fort de cette tragique expérience, Baron eut alors l'idée de transformer sa chaloupe en un bateau plus maniable, ponté et dont la coque était pourvue d'une voûte longue et basse qui donnait une flottaison et donc une vitesse plus grande (pour un prix identique).
Ce nouveau gréement s'imposa rapidement dans la flottille de pêche et provoqua une évolution des coques qui passèrent d'environ 8 à 10 tonneaux à 30 ou 35 tonneaux et jusqu'à 60 tonneaux à Groix. Les principaux chantiers de construction de dundees furent ceux des Sables-d'Olonne (qui produisaient les coques les plus légères, les plus rapides et les meilleur marché) et ceux de Concarneau, Douarnenez, Pont-Lorois, Lorient, Camaret (qui produisaient des bateaux plus lourds et plus solides).
En 1930, une tempête décima la flottille : de nombreux dundees coulèrent corps et biens, submergés par l'arrière trop bas ou la voûte disloquée par les vagues.
Un nouveau type d'arrière, dit en « c¨l de poule » ou « canoë », fut alors mis au point pour rendre le bateau plus marin et permettre l'installation des premiers moteurs, qui allaient à leur tour entraîner la réduction puis la disparition du gréement.
Le dundee est gréé comme un "
cotre à tapecul" (ou plus correctement de type "
yawl"), c'est-à-dire avec deux mâts : le grand-mât central à pible (c’est-à-dire fait d'une seule pièce) et un mât d'artimon en bout de pont arrière (le tapecul). A proprement parler, la voile de tapecul n'a pas de fonction de propulsion, mais permet d'équilibrer les gréements auriques ou marconis implantés généralement avec un bout-dehors (beaupré) important, surdimensionnant le triangle avant. Placée derrière l'axe du gouvernail, elle favorise également les virement de bord rapides.
Sur le mât principal, la grand-voile est une voile à corne qui peut être surmontée par une flèche. La caractéristique principale du dundee, qui le différencie des autres cotres à tapecul, est la présence d'une queue de malet sur le mât d'artimon, en lieu et place d'une bôme pivotant autour du mât, pour régler l'écoute de voile arrière. Vers l'avant, un ou deux focs complétaient l'ensemble de la voilure.
L'ensemble peut jauger de 50 à 60 tonneaux, mené par un équipage d'une quinzaine d'hommes. Lors de leurs sorties pour la sardine (l'activité principale), les pêcheurs savaient repérer très vite, parfois dès la sortie du port, la présence de thons à des indices tels que le bouillonnement de la surface de l'eau (mouvements rapides des thons), le "claquement" du sillage des thons dans les vagues ou encore l'impression d'une tâche d'huile sur l'eau (les bancs de thons sont si serrés en surface qu'ils freinent le clapot de la mer). Immédiatement, les deux tangons gréés chacun de sept lignes étaient abaissés, le bateau devant se placer à une allure de 5 à 7 nœuds, condition indispensable pour la pêche aux thons germons.
À partir de 1905, le thonier dundée acquiert définitivement sa forme élancée caractéristique en même temps que sa notoriété, et deviendra jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale le symbole de la pêche à voile. Après guerre, la motorisation va vite s’imposer et envoyer au cimetière maritime ces élégants voiliers. La motorisation, ainsi que l’épuisement des bancs du golfe de Gascogne, va aussi industrialiser la pêche au thon, amenant aux gros thoniers-senneurs-congélateurs modernes lançant leurs sennes durant 2 mois au large des côtes africaines, pouvant embarquer 500 tonnes de thon dans leurs cuves, avec un équipage d’une vingtaine de marins.
Au début des années 30 on dénombrait plus de 870 thoniers en Bretagne ... il n'en reste plus qu'un seul, le "
Biche", basé à Lorient, construit aux Sables d'Olonne en 1934 par le chantier d'Aimé Chauffeteau, pour le patron Ange Stéphan de l'Ile de Groix, surnommé «
Ange-Biche ». Le "
Biche" fut totalement restauré entre 2009 et 2012 et propose des séjours de navigation ou de pêche :
(dommage, je n'ai pas le droit de publier un lien extérieur !)
Caractéristiques les plus courantes :
Longueur de la coque: 19,30 m
Longueur hors tout : 28,50 m
Largeur au maître beau: 5,70m
Tirant d'eau : 3,50mDernière édition par erik91410 le Ven 29 Juin 2018, 00:04, édité 1 fois