Avertissement pour les jeunes lecteurs : Ce n'est pas un nouvel épisode de la série Starwar
A l'heure où le soleil se couche sur la brousse, où les animaux descendent au marigot pour boire, où l'homme blanc fatigué d'avoir braillé comme un âne et couru après des chimères toute la journée, je m’asseyais, un bol de cacahuètes bouillies à la main devant le téléviseur et l'allumais.
Après avoir vu quelques nouvelles sans importances, je fus bouleversé par une information.
Une députée expliquait sur un des réseaux sociaux dont ils sont si friands que, se sacrifiant corps et âme, elle avait laissé son travail dans le privé pour servir la république.
Cette pauvresse écrivait que depuis son sacrifice, elle était obligée de manger des pâtes et ne pouvait pratiquement plus sortir. Sur ce, le journaliste nous indiquait que le salaire d'un député était de 5000 Euros / mois plus une indemnité de 5300 Euros/mois non imposable.
J'étais bouleversé.
Cette mère-courage, que dis-je, cette sainte, aurait pu tomber dans la mendicité, ou dans la prostitution en allant vendre son gnousou-gnousou au plus offrant à Barbes ou à Château rouge, ou danser toute nue pour des marins largués qui cherchent la bagarre.
Non ! Mesdames et Messieurs, cette femme admirable de dignité est restée une mère modèle et élève son enfant d'une façon admirable.
Je l'imagine, dans son squat de 10 m² sans eau et sans électricité avec les toilettes au fond du jardin. Si on peut appeler "toilette" ce trou infâme où grouillent les asticots avec, suspendu à un crochet, les tracts de la dernière campagne électorale remplaçant le papier hygiénique qu'elle n'a jamais pu s'offrir.
Je l'imagine aussi lavant son enfant dans une bassine après avoir fait chauffer l'eau en brûlant des vieux morceaux de carton ayant servi à emballer les jouets des enfants riches.
L'eau fume, il fait très froid car ils n'ont pas de chauffage.
Malgré cela, le joli bambin blond frisé aux yeux bleus gazouille gentiment pendant que sa maman lui frotte énergiquement le dos. (Vous remarquerez que dans toutes les histoires tragiques, les bambins n'ont pas des tronches de bougnouls ou de mauricot - ça casserait un peu l'ambiance).
Ils sont heureux car leur amour est le plus fort et qu'ils savent que leur sacrifice ne sera pas vain.
Il est 13 heure du matin, son mari qui travaille aussi dans la politique rentre d'une harassante journée continue de 2 heures. Il tape ses galoches contre le mur extérieur pour faire tomber la boue qui s'y accroche. Le chemin qui mène à leur modeste demeure n'est pas goudronné.
Il a reçu sa paye mensuelle de 8000 Euros et la dépose délicatement, de ces grosses mains calleuses rougies par le froid, sur la caisse en bois qui leur sert de table, à coté de la petite bougie qui se consume lentement en fumant. Avec ces 2 maigres salaires, ils espèrent, en se privant pouvoir payer une banane comme cadeau de Noël à leur petit chérubin.
Il est heureux, la pensée de ce fruit jaune à tâches noires, légèrement cintré ramassé par des hommes qui souffrent comme lui, là-bas sous les tropiques, le remplit de bonheur.
Il se dit que la misère est moins pénible au soleil.
Son esprit s'évade un instant et il rêve à ces travailleurs de la politique de ces républiques démocratiques en train de s'enrichir sans aucun contrôle et que si Dieu n'a pas choisi de le faire naître dans ces pays paradisiaques, c'est simplement pour éprouver sa sainteté. Le Tout Puissant en a fait son élu.
Lui aussi, aurait pu tomber dans le désespoir, l'alcoolisme, la délinquance ou pire le communisme .
Mais non, ils s'accrochent tous les deux désespérément à ce métier qu'ils aiment tant en espérant qu'un jour, leur salaire sera triplé ou quadruplé afin qu'ils puissent avoir enfin la vie modeste mais digne qui leur est due.
Un crucifix avec le rameau de laurier fané accroché au mur veille sur cette famille si pieuse. Ils savent que Dieu ne les abandonnera jamais car leur combat est juste.
Même Emile Zola n'aurait pu imaginer pire. Les "Gueules noires" du XIX ème siècle sont des bourgeois richissimes comparé à ces miséreux.
Ensuite, le journaliste interpelle un de ces pauvres diables à la sortie de l'assemblée où il n'a pas mis les pieds depuis 6 mois n'ayant pas d'argent pour se payer le métro.
Celui-ci explique que non seulement ils ne pourront plus employer des personnes de leur famille mais ils ne pourront plus exercer plusieurs métiers (ils appellent ça des mandats). Déjà qu'ils n'arrivaient pas à s'en sortir comme ça!
La différence entre un métier et un mandat est assez simple. Quand tu as un métier, tu as des comptes à rendre. Tu dois aussi être présent un certain nombre d'heures sur le lieu de travail pour générer de la valeur ajoutée.
Un mandat, c'est comme un métier, sauf que tu n'as pas besoin d'aller sur ton lieu de travail, tu n'a pas de compte à rendre, tu n'a même pas besoin de travailler. C'est comme qui dirait un travail où tu n'as pas besoin de travailler ni de créer de la valeur ajoutée.
Pédagogiquement : Tu visualises une gonzesse à poil sur ton ordinateur. Elle est sur l'écran mais elle n'existe pas à l'intérieur de la machine. T'as beau démonter ton ordi, y a rien dedans, rien walou! Pas de gonzesse, même pas une toute petite, et encore moins à poil.
Elle est virtuelle. Le travail dans un mandat c'est pareil. Tu crois le voir mais il est virtuel, il n'existe pas.
L'avantage, c'est qu'en plus d'être moins fatigant qu'un métier, tu peux avoir tout un tas de mandats aux mêmes horaires dans des endroits différents. Tu peux être député d'une circonscription en France mais aussi être député européen ou n'importe quel travail dans la politique. Un autre avantage est que tu peux embaucher du personnel pour t'aider.
Heu, aider à faire quoi au juste?….Ben, aider tout court, c'est tout, aider quoi! Faut tout expliquer ici….
Bien sur, les plus consciencieux auront des comptes sur plusieurs réseaux sociaux où à grands renforts de balivernes, de carabistouilles et de lieux communs, ils expliqueront qu'il font un travail formidable d'une grande utilité pour la société.
(Aller à l'enterrement de Johnny, se pavaner sur un tracteur aux comices agricoles de St Pierre de Echaubrognes, visiter un home de vieillards, se montrer au concert de Jojo le rapeur dans le neuf deux… venir expliquer au mecs qui ont perdu leur boulot comment s'en passer,ect,ect…).
Les plus actifs pourront en plus de leur mandat avoir un métier (Joueur de pipeau, marchands de vent à la Pointe du Raz, bouffons, chef d'entreprise bananière, Miss France, faiseur de promesses, titre honorifique…). Oui, oui, titre honorifique c'est un boulot aussi.
Pour revenir à nos moutons (ou à nos brebis), c'est vrai qu'il y a eu des emplois fictifs, il y a toujours des brebis galeuses. Mais la plupart du temps, Madame, embauchée pour un salaire de misère comme assistante parlementaire, assumait pleinement son rôle.
Elle préparait le repas, allait faire les courses, s'occupait des enfants, nettoyait la maison, faisait des gâteaux, recevait les invités, ect, ect,…. Et en plus, elle apaisait les tensions glandulaires excessives une ou deux fois par semaine, ceci pour les députés les plus jeunes ou pour ceux n'ayant pas une secrétaire assez impliquée dans son œuvre républicaine.
Il faut vraiment avoir l'esprit mal tourné pour dire qu'elle ne remplissait pas pleinement sa fonction d'assistante parlementaire.
O! Toi le besogneux, le métallo, le smicard nanti qui te plaint constamment et qui crache ton fiel sur notre élite politique, sache qu'il existe en France des gens admirables qui ont tout perdu afin que vive notre démocratie chérie.
Je dédis ce modeste article à mes amis François et Pénélope ainsi qu'aux autres martyrs (passés, présents et futurs) qui ont tout donné afin que nous vivions dans notre belle France égalitaire telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Bon! Que les gens aient du fric, ça ne me dérange pas, s'ils l'ont gagné par leur travail, leur qualité, leur valeur.
Qu'un ramassis de branleurs improductifs se payent grassement sur la bête, ça me dérange davantage.
Qu'ils se payent en plus notre fiole, je trouve ça insupportable.
Certains vont penser que je suis excessif dans mes propos. Il faut vous dire que j'ai eu à subir un traumatisme psychologique majeur dans ma petite enfance.
J'avais 12 ans, j'étais chez les curés. Au début des années 70, on parlait beaucoup de liberté sexuelle.
On se débrouillait comme on pouvait avec ce qu'on avait. Je me souviens de ma prof d'allemand qui avait une mini jupe et qui s'asseyait au bureau qui n'avait pas de planche devant… on voyait des trucs…., il y avait aussi Hara Kiri, mais c'est comme apprendre la mécanique tout seul, sans support pédagogique et manuel d'entretien, on fait n'importe quoi.
J'imaginais qu'à la prochaine rentrée scolaire il y aurait des cours d'éducation sexuelle et que les travaux pratiques se feraient conjointement avec le lycée de jeunes filles d'à côté. Etant plus manuel qu'intellectuel, je n'ai jamais étais doué pour la théorie, par contre j'adore la pratique.
Malheureusement, le cours d'éducation sexuelle tant attendu fut remplacé par un cours d'éducation civique avec tout un tas de photos à la con de vieux schnocks en noir et blanc.
Ma déception fut énorme et je décidais de boycotter ce cours maudit.
Note : Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ou ayant existés serait à peine fortuite