En Turquie, la démolition de l’ex-porte-avions Foch fait des vagues
06/16/2021
Ancien porte-avions français qui était basé à Toulon, le São Paulo (Foch) a été vendu par le Brésil à un chantier turc de démantèlement. Mais du côté d’Izmir, des voix fustigent un “navire poubelle”, a fait savoir Var-matin mardi 15 juin.
En Turquie, la polémique ne cesse de grandir autour de l’arrivée prévue ce mois-ci de l’ex-porte-avions Foch.
En mars dernier, la Marine brésilienne, lassée des problèmes techniques rencontrés par son “vieux” navire acheté à la France vingt ans en arrière, a finalement choisi d’envoyer le São Paulo à la casse. Elle l’a vendu à un ferrailleur, SÖK Denizcilik, dont le chantier naval de déconstruction est situé à Aliaga, près de la ville d’Izmir.
Certaines associations écologistes voient le São Paulo comme un cadeau empoisonné. En cause, notamment: les 600 tonnes d’amiante et autres produits chimiques qui se trouveraient dans les entrailles du porte-avions.
Un spécialiste des sciences et technologies de l’environnement, Enver Yaser Küçükgül, assure que des matières radioactives se trouveraient à bord: “N’oublions pas que la France a utilisé ce porte-avions dans le cadre de ses essais nucléaires. Vous ne pouvez pas vous débarrasser du nucléaire seulement en faisant fondre le métal contaminé”.
“Nous ne voulons pas de ces déchets dangereux qui polluent notre air, notre eau, nos sols, nos mers et menacent la santé publique”, a dit le député d’opposition Murat Bakan.
Pourtant, si le Brésil a préféré la Turquie à l’Inde pour recycler ce porte-avions lancé en 1960, c’est notamment parce que six de ses vingt-deux chantiers de démolition sont désormais “approuvés par l’Union européenne”.
Au cours des cinq dernières années, d’après Ankara, 714 navires y ont ainsi été démantelés, et 74 millions de tonnes de déchets dangereux ont été éliminées.
Source Var-Matin.