Salut à tous,
Pour une fois je ne vais pas citer Jean Merrien (qui n'en parle pas dans son livre), et utiliser mes propres sources sur la plus grande catastrophe navale des Etats Unis pendant la 2èmeGM.
Aujourd'hui,en regroupant les témoignages, je me suis mis à la place d'un survivant de cette catastrophe comme si un Marine racontait sa terrible
expérience.
Le 26 juillet 1945 j’étais à bord de l’Indianapolis, nous devions livrer un chargement très important sur l’ile de Tinian* . Personne ne savait exactement ce que contenaient ces mystérieuses caisses que les MP surveillaient de près. On savait juste que c’était vital pour le pays. Tellement vital, que pour éviter d’attirer l’attention des Japonais, l’Indiana avait navigué seul sans escorte. Le navire avait zigzagué pour éviter les sous marins, et finalement était arrivé sans encombres à Tinian.
Aussitôt débarqué son chargement secret, l’Indianapolis reprit la mer pour retourner à San Francisco. Le temps était superbe sur le Pacifique et la mer calme. Le 28 nous fîmes escale à Guam. Chacun attendait le retour au pays avec impatience afin de pouvoir retrouver la famille et prendre quelques jours de repos.
Le capitaine Charles Butler McVay dirigeait le navire. Estimant la mission terminée il n’avait pas renouvelé les manœuvres d’évitement contre les sous marins. D’après ses informations c’était une zone sans danger. Pourtant, personne à l’état major n’avait informé l’Indianapolis du torpillage de l’Underhill dans ces eaux.
Le navire n’avait aucun équipement de détection. De plus, on naviguait à petite allure.
C’est dans la nuit du 30 juillet que se produisit la catastrophe.
Le sous marin Japonais I58 repéra l’Indianapolis, se plaça en bonne position et lança ses torpilles.
A 00h,14 deux déflagrations secouèrent le navire. Le klaxon d’alerte se mit à hurler dans les coursives, tandis que retombaient les énormes colonnes d’eau. D’autres explosions se produisirent alors simultanément, et les hommes se ruèrent sur les échelles. Ce fut la panique générale. Les marins se bousculaient pour atteindre les hauts tandis que les ordres étaient couvert par le vacarme de la mer s’introduisant en gros bouillons dans le navire.
Les cloisons étanches étaient déformées par le souffle et on savait le navire perdu.
Mc Vay donna l’ordre d’évacuation générale. Je me jetais à l’eau avec un camarade, tandis que l’Indianapolis commençait à basculer.
Le navire coula en 12 minutes. Sur les 1196 marins présents à bord , seuls 900 purent sauter à l’eau. Les autres disparurent avec l’Indianapolis.
Malgré le mois de Juillet, le Pacifique était froid. Tout le monde avait son gilet de sauvetage, et surnageait comme il le pouvait. Les naufragés craignaient les requins, mais le premier jour ils ne se montrèrent pas. Personne n’avait de réserve d’eau ou de nourriture les rations ayant coulé avec le navire. La soif devint rapidement intolérable sous ses latitudes.
Il y avait tant d’hommes se débattant dans l’eau que les requins finirent par arriver le 2ème jour. D’abord curieux, il se contentèrent de tourner autour de nous sans attaquer.
Mais cela ne pouvait pas durer, car certains naufragés devinrent fous à la vision de tous ces ailerons, ainsi qu'a boire de l'eau de mer. Ils se mirent à hurler en gesticulant. Les requins devenus de plus en plus nombreux attaquèrent le 3éme jour, attrapant les naufragés les plus isolés.
Les hurlements étaient intolérables. On se regroupa et certains essayèrent de former un bloc.
Mais les requins attrapaient les jambes qui dépassaient et tiraient leurs victimes par le bas.
La nuit du 3ème au 4ème jour fut la pire de toutes. Une masse grouillante se nourrissait sans retenue au milieu des cris des naufragés. Comprenant que tous les requins étaient attirés par le sang au même endroit, je m’éloignais avec mon camarade. Nous nous efforçâmes de bouger le moins possible, priants de ne pas être happés par des requins solitaires.
Le 4ème jour un PBY Catalina nous découvrit.
Malgré les ordres, il décida d’atterrir et recueillir des survivants. Ce fut une véritable ruée sur l’hydravion. 56 hommes furent placés à bord, tandis que l’équipage utilisait des parachutes pour suspendre des hommes sur les ailes, afin de les isoler de l’eau. L’hydravion fut irrémédiablement déformé (il fut coulé plus tard). Le 5ème jour enfin le Cecil Doyle vint nous secourir. Sur 900 hommes au départ dans l’eau, il ne restait plus que 317 survivants.
*( il s’agissait d’éléments pour la fabrication de la bombe atomique )
Surcouf 2010
Sources : Divers ouvrages dont "les marines", éditions j’ai Lu leur aventure
autres: divers internet
Photo :
http://fr.wikipedia.org/wiki/USS_Indianapolis_(CA-35)
Dernière édition par surcouf le Lun 12 Juil 2010, 17:27, édité 1 fois
Pour une fois je ne vais pas citer Jean Merrien (qui n'en parle pas dans son livre), et utiliser mes propres sources sur la plus grande catastrophe navale des Etats Unis pendant la 2èmeGM.
Aujourd'hui,en regroupant les témoignages, je me suis mis à la place d'un survivant de cette catastrophe comme si un Marine racontait sa terrible
expérience.
Le 26 juillet 1945 j’étais à bord de l’Indianapolis, nous devions livrer un chargement très important sur l’ile de Tinian* . Personne ne savait exactement ce que contenaient ces mystérieuses caisses que les MP surveillaient de près. On savait juste que c’était vital pour le pays. Tellement vital, que pour éviter d’attirer l’attention des Japonais, l’Indiana avait navigué seul sans escorte. Le navire avait zigzagué pour éviter les sous marins, et finalement était arrivé sans encombres à Tinian.
Aussitôt débarqué son chargement secret, l’Indianapolis reprit la mer pour retourner à San Francisco. Le temps était superbe sur le Pacifique et la mer calme. Le 28 nous fîmes escale à Guam. Chacun attendait le retour au pays avec impatience afin de pouvoir retrouver la famille et prendre quelques jours de repos.
Le capitaine Charles Butler McVay dirigeait le navire. Estimant la mission terminée il n’avait pas renouvelé les manœuvres d’évitement contre les sous marins. D’après ses informations c’était une zone sans danger. Pourtant, personne à l’état major n’avait informé l’Indianapolis du torpillage de l’Underhill dans ces eaux.
Le navire n’avait aucun équipement de détection. De plus, on naviguait à petite allure.
C’est dans la nuit du 30 juillet que se produisit la catastrophe.
Le sous marin Japonais I58 repéra l’Indianapolis, se plaça en bonne position et lança ses torpilles.
A 00h,14 deux déflagrations secouèrent le navire. Le klaxon d’alerte se mit à hurler dans les coursives, tandis que retombaient les énormes colonnes d’eau. D’autres explosions se produisirent alors simultanément, et les hommes se ruèrent sur les échelles. Ce fut la panique générale. Les marins se bousculaient pour atteindre les hauts tandis que les ordres étaient couvert par le vacarme de la mer s’introduisant en gros bouillons dans le navire.
Les cloisons étanches étaient déformées par le souffle et on savait le navire perdu.
Mc Vay donna l’ordre d’évacuation générale. Je me jetais à l’eau avec un camarade, tandis que l’Indianapolis commençait à basculer.
Le navire coula en 12 minutes. Sur les 1196 marins présents à bord , seuls 900 purent sauter à l’eau. Les autres disparurent avec l’Indianapolis.
Malgré le mois de Juillet, le Pacifique était froid. Tout le monde avait son gilet de sauvetage, et surnageait comme il le pouvait. Les naufragés craignaient les requins, mais le premier jour ils ne se montrèrent pas. Personne n’avait de réserve d’eau ou de nourriture les rations ayant coulé avec le navire. La soif devint rapidement intolérable sous ses latitudes.
Il y avait tant d’hommes se débattant dans l’eau que les requins finirent par arriver le 2ème jour. D’abord curieux, il se contentèrent de tourner autour de nous sans attaquer.
Mais cela ne pouvait pas durer, car certains naufragés devinrent fous à la vision de tous ces ailerons, ainsi qu'a boire de l'eau de mer. Ils se mirent à hurler en gesticulant. Les requins devenus de plus en plus nombreux attaquèrent le 3éme jour, attrapant les naufragés les plus isolés.
Les hurlements étaient intolérables. On se regroupa et certains essayèrent de former un bloc.
Mais les requins attrapaient les jambes qui dépassaient et tiraient leurs victimes par le bas.
La nuit du 3ème au 4ème jour fut la pire de toutes. Une masse grouillante se nourrissait sans retenue au milieu des cris des naufragés. Comprenant que tous les requins étaient attirés par le sang au même endroit, je m’éloignais avec mon camarade. Nous nous efforçâmes de bouger le moins possible, priants de ne pas être happés par des requins solitaires.
Le 4ème jour un PBY Catalina nous découvrit.
Malgré les ordres, il décida d’atterrir et recueillir des survivants. Ce fut une véritable ruée sur l’hydravion. 56 hommes furent placés à bord, tandis que l’équipage utilisait des parachutes pour suspendre des hommes sur les ailes, afin de les isoler de l’eau. L’hydravion fut irrémédiablement déformé (il fut coulé plus tard). Le 5ème jour enfin le Cecil Doyle vint nous secourir. Sur 900 hommes au départ dans l’eau, il ne restait plus que 317 survivants.
*( il s’agissait d’éléments pour la fabrication de la bombe atomique )
Surcouf 2010
Sources : Divers ouvrages dont "les marines", éditions j’ai Lu leur aventure
autres: divers internet
Photo :
http://fr.wikipedia.org/wiki/USS_Indianapolis_(CA-35)
Dernière édition par surcouf le Lun 12 Juil 2010, 17:27, édité 1 fois