AD'HOC a écrit: A la lumière de ce qui s'est dit jusqu'ici, sans remonter au déluge, il y a quelques éléments que l'on peut préciser.
A la fin du règne de Louis XIV, la flotte française n'est plus la marine que Colbert avait su créer.
Sauf que Tourville à Barfleur, c'est en 1692, avec 44 vaisseaux contre 99, il s'en sort bien ; la catastrophe, c'est le lendemain et de la faute à qui ?
AD'HOC a écrit: Louis XV avait peu d'intérêt pour la marine mais, s'il ne tenait guère à récupérer les immenses domaines perdus, tenait à avoir une marine qui puisse, le cas échéant, en remontrer aux Anglais.
En 1763, Choiseul, certes plus politicien que marin, entreprit de recréer cette marine. A sa disgrâce, Maurepas avec Sartine continuèrent à oeuvrer en ce sens, puis plus tard De Castries.
Qui c'est qu'a fait virer Choiseul ? 2 maîtresses et femmes des rois Louis XV et XVI !
AD'HOC a écrit: A la veille de la Révolution, on peut affirmer que la Royale avait retrouvé sa force et ses capacités d'antan.
Quand Suffren mourut en décembre 1788, la flotte comptait au moins 80 vaisseaux tous doublés de cuivre, au moins autant de frégates et une bonne centaine de navires divers, montés par des équipages considérés comme les meilleurs.La "standardisation" de l'artillerie ne la rend que plus efficace. De Castries crée le corps d'élite des "canonniers bourgeois".
Merci M. De Gribeauval pour les canons standardisés! Ils ont servis de modèles mais Z'auriez pu inventer la mise à feu par percussion au lieu de conserver la mèche, la lumière et le boute-feu pendant que vous y étiez ! ça aurait limité la casse pendant la Révolution, à Aboukir et à Trafalgar car les anglois, eux, en avaient !
Pour les "canonniers bourgeois", je suppose que ce sont ceux sur lesquels on tire "à boulets rouges" ! AD'HOC a écrit: En 1789, la marine se montre plutôt indifférente aux événements politiques. Cependant, elle avait un point faible: l'isolement (au sens étymologique). Aussi, depuis longtemps, les marins de tout grade s'étaient repliés sur eux-mêmes; il n'y avait que les pêcheurs pour pouvoir comprendre cela. A l'intérieur même des équipages subsistait toujours en filigrane un système de castes: officiers bleus et officiers rouges, canonniers, etc... (tiens ! tiens ! ).
Puis l'année suivante, quand les navires arborèrent le pavillon blanc timbré d'un quartier tricolore, l'Assemblée ne comprit pas que c'était une concession de taille que faisait la Royale mais y vit une provocation. En effet, pour les marins, le blanc représentait la France et non le Roi.
Faux ! A l'Assemblée, il fut clairement expliquer aux élus que si la Flotte avait encore qu'un quart supérieur en tricolore, c'était le résultat immédiat d'une pénurie générale de textile qui avait empêché de remplacer de suite par l'étendard tricolore les couleurs du Tyran ! (C.F. Jacques Mordal).Puis le corps des canonniers fut dissous. Ce fut à partir de ces événements que les équipages aguerris
commençèrent à quitter le bord.
Bien sûr ! ces canonniers-bourgeois avaient mieux à faire en piquant les postes aux nobles, en faisant carrière politique et en achetant des biens nationaux du clergé que de rester oisifs sur des bateaux qui n'avaient pas combattus depuis 8 à 9 ans !!!! Cette révolution était la leur au début !On pense que ce sont surtout les officiers qui partirent, mais beaucoup de marins, débarquèrent, voire émigrèrent. Ce fut une rapide déchéance de cette flotte si durement reconstituée.[/quote]
Bref, les quartiers de noblesse de ces petits messieurs n'y ont été pour rien ! Et leur désertion massive chez les Anglois, non plus !
Un point que je te concède dans cette controverse ( ferme mais aimable ! ) c'est qu'il y a toujours la même distance entre Versailles ou Paris et Brest, Rochefort ou Toulon ! On n'y voit pas les mêmes choses sous le même angle et avec la même impression : En 1792, ce qui compte, c'est Valmy et la naissance de la 1 ère jeune République Française !
NB : Sais-tu qui a été M. Jean-Bon Saint-André ?