L'aventure de la Bounty avait tout pour séduire. Son côté romanesque au sens étymologique, l'épopée de Bligh sur sa chaloupe, le procès et la découverte du dernier survivant des mutins, à Pitcairn en 1808. Et tout ceci avait eu un retentissement certain.
Lord Byron ira de sa plume avec l'Ile ou Christian et ses compagnons, publié en 1823. Il faut croire que Bligh a encore un crédit de sympathie, puisqu'il écrit :
... Le chef vaillant dormait dans sa cabine, se confiant en ceux qui étaient chargés de veiller sur le vaisseau.
Et plus loin :
... Réveille-toi, brave Bligh! l'ennemi est à la porte, réveille-toi, réveille-toi! Hélas! il est trop tard, le rebelle se pose fièrement à l'entrée de ta chambre et il proclame le règne de la rage et de la terreur...
D'autres lui emboîteront le pas et en tous cas pour les romanciers dont Jules Verne, la figure romantique des mutinés prendra le pas sur la vérité historique.
Le côté exotique offre aussi une toile de fond idéale pour rêver. Les cinéastes ne s'y sont pas trompés avec leurs vahinés triées sur le volet et les cérémonies festives.
A côté de cela, c'est sûr que les Oubliés de Clipperton font un peu pâlot.