C'est 11 maillons ( 1 maillon = 27,5 m ) en général pour chaque ancre, mais ça peut varier suivant les navires. Effectivement, il peut y avoir un maillon de plus sur une des lignes de mouillage. 3 fois la hauteur d'eau, c'est une moyenne, tout dépend de la météo, de la nature du fond de la mer. Certains mouillages de rade sont réputés dangereux, car l'ancre s'enfouie, mais glisse dans un sol meuble dès que le vent ou la houle se léve, L'Algérie par exemple ( Arzew ). Ca peut être moins de 3 quand on est en attente et qu'on ne va pas rester longtemps au mouillage, une heure ou deux, embarquement de vivre, la relève etc... Ca fait gagner du temps.
De ce que j'en sais par expérience, les ancres de la proue sont utilisées alternativement si possible.
Mais suivant la géographie zone de mouillage, le vent , un coté plus que l'autre peut être utilisé, tout en gardant en tête qu'il faut utiliser les deux car au bout d'un certains temps l'ancre, la chaine, les émerillons, le barbotin qui entraine la chaine sur le guindeau, peuvent se coincer à cause de la corrosion produite par les paquets de mer, l'eau de mer fait son oeuvre petit à petit.
Les 2 lignes de mouillage sont avant tout des éléments de sécurité lors des manoeuvres ou de situation périlleuses près des côtes, souvent un dernier recours avant de percuter un quai, un navire ou de s'échouer sur une côtes souvent hostile, lorsque la machine ne fonctionne plus.
En manoeuvre lors de l'entrée ou sortie d'un port, les 2 chaines d'ancres sont toujours dessaisies, une des ancres est sortie de son écubier suivant le port pour être sûr que ca ne coincera pas lorsqu'il faudra mouiller en urgence.
Une des ancres peut être aussi utilisée par le pilote pour faire pivoter le navire sur lui même dans un port quand il n'y pas de remorqueur, ni de propulseur d'étrave.
L'ancre opposé au quai peut être aussi mouillé au moment de la manoeuvre d'accostage, un peu en avant de la position finale du navire et décalé vers le coté extérieur du navire opposé au quai. Ca permet de s'aider du guindeau pour écarter l'avant du navire du quai lors de la manoeuvre de départ, sauf sil y a des ou un remorqueur. Il n'y pas toujours de remorqueurs dans un port, mais c'est de plus en plus rare.
J'ai connu le Port de Pointe à Pitre pendant de longues années sans remorqueur, alors que de gros minéralier venant s'accoster à Jarry au quai n°9.
Ces navires n'ont pas de propulseur d'étrave. Le pilote devait mouiller le navire avant l'arrivée au quai, le navire toujours sur son aire, le faire pivoter de 180° devant le quai et venir se coller au quai pour que les lamaneurs se chargent des aussières et amarrent le navire le plus rapidement possible. Une belle manoeuvre régler comme du papier à musique, à voir, surtout avec un navire de plus de 250 mètres de ce poids..
Les deux ancres avant peuvent être utilisées en même temps dans certains cas, on appelle cette manoeuvre, affourcher les ancres. Cette configuration est plutôt utilisé sur les cargos pour stabiliser un navire sur un site de chargement déchargement en mer ou sur un fleuve, par barge ou pipe line immergé.
C'est le cas de certains pays qui ne disposent pas de quai, c'est parfois couteux un quai, ou le littoral ne s'y prête pas. Dans ce cas les ancres sont mouillée l'une après l'autre à bâbord et à tribord du navire à 100 ou 200 mètres à 10 heures et 2 heures de l'étrave.
Le navire recul puis vient s'amarrer à l'arrière sur 2 coffres de mouillage à bâbord et tribord. Le navire reste ainsi en position stable. On peut être très près de la côte, ce qui est dangereux en cas de problèmes, la machine reste dans ce cas disponible au cas où. Une des ancres ou les deux peuvent déraper sur le fond, si la houle ou le vent se lève.
Ici à Rio Haina, port de Saint Domingue, le terminal gazier est très près de la côte: Affourchage avec 4 coffres 2 à l'avant deux à l'arrière, les ancres sont parées à mouiller au cas où un problème sur les coffres survenait. Photos perso.
Rio Haina, Dominique (RP):
Une des pattes de l'ancre a été tordu lors d'un précèdent mouillage par mauvais temps à Sines au Portugal, coincée sous une roche probablement. Elle sera détordue au prochain arrêt technique.
Ici un des coffres avant à lâcher lors de l'affourchage du navire, l'ancre bâbord a été mise à contribution pour le remplacer.
Yarimca, mer de Marmara, Turquie.
L'ancre de poupe ou ancre de détroit est rarement utilisée sauf si le navire fréquente les fleuves étroits, ou des endroits de chargements sur les fleuves qui m'effectuent par barges ou sur des quais "exotiques".
Si l'ancre n'est plus utilisée elle peut être retiré provisoirement, car tout ça demande de l'entretien et des contrôles technique périodique de la classe ( Bureau veritas, DNV, etc.... ).