La restauration de « L’Hermione » tourne à la galère : des fonds recherchés de toute urgence
Affectée par de graves avaries, la frégate rochefortaise ambitionne de reprendre la mer en 2025 mais peine à boucler son financement.
Par Fabien Paillot
Le 17 février 2024 à 07h00
« L’Hermione » parviendra-t-elle à reprendre la mer en 2025 ? Tel est « le cap » affiché par Marc de Briançon, le président de l’association Hermione-La Fayette aux commandes du célèbre trois mâts actuellement réparé à Anglet, au Pays basque, suite à de sévères avaries détectées en 2021 provoquées par un champignon qui ronge la réplique du trois-mâts.
Pour hisser les voiles en 2025, la frégate rochefortaise devra d’ici là réunir la somme de 4,5 millions d’euros. Le coût total des travaux est estimé à 10 millions d’euros. L’État, les collectivités locales, les banques, partenaires et donateurs ont déjà injecté près de 5,5 millions d’euros. Mais le temps presse : depuis octobre 2023, « L’Hermione » a seulement levé 350 000 euros de nouveaux fonds auprès de mécènes et de particuliers.
À ce rythme, l’association éponyme aura bouclé ses financements dans… plus de 4 ans. Problème : l’immobilisation de la frégate à Anglet représente à elle seule une enveloppe annuelle évaluée à 500 000 euros. « Plus le chantier se prolonge à Anglet, plus il coûte cher », reconnaît Émilie Beau, la directrice générale de l’association Hermione-La Fayette.
« Aussi complexe que Notre-Dame de Paris »
Parmi les autres « défis » figurent désormais « le manque de liquidités » et ses conséquences sur la trésorerie de l’association. En cause : le décalage entre les promesses de financement et leur versement effectif, avance Émilie Beau. Le chantier de restauration, « tout aussi complexe que celui de Notre-Dame de Paris » selon Marc de Briançon, pâtit ainsi de ce brouillard financier.
L’association Hermione-La Fayette peine à le dire clairement mais pourrait se retrouver « en difficulté si on ne réagit pas vite », concède Émilie Beau. « L’Hermione » en appelle à l’État et à ses partenaires historiques pour trouver un relais ou de nouveaux appuis financiers. Elle entend aussi accélérer la collecte de fonds auprès des particuliers – ceux-ci peuvent désormais défiscaliser une partie de leurs dons. Sans un rapide coup de pouce, la réplique de la frégate du marquis de La Fayette pourrait rester hors d’eau bien plus longtemps que prévu, confirme Marc de Briançon.
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