Le nom a été partiellement repris plus tard et transformé en « Maison du marin » ou « Foyer du marin », on en en trouvait dans tous les grands ports français. Il y a avait les mêmes prestations, mais avec de l’hôtellerie en plus à petit prix pour les marins ayant leur livret maritime. Les compagnies maritimes utilisaient également ces établissement lors du débarquement/embarquement de leurs marins. J’y ai souvent séjourné, notamment au Havre.
Feue, la Maison du marin.
De tout temps existaient dans les ports des lieux d'accueil pour matelots souvent créés à l'initiative de religieux. Bordeaux en connut plusieurs, les gens de mer pouvaient se retrouver sur les quais dans les Foyers du marin ouverts par le père Fabre en 1896 aux 36 rue Carpenteyre, 18 quai de la Monnaie, 28 cours du Chapeau-Rouge, trois lieux qui fermeront lors de la création de la Maison du marin place Charles-Gruet.
À la fin du XIXe siècle, se créent dans les villes portuaires des Maisons du marin. Financées par des fonds publics, à la suite du vote de la loi relative à la Marine marchande du 30 janvier 1893, elles permettent aux marins de commerce ou de la pêche de passage de trouver un lieu d'accueil pour manger, dormir, rechercher des embarquements et pour que « leurs gains et leurs économies soient à l'abri de toute exploitation… »
Des Maisons du marin apparaissent alors un peu partout en France : Dunkerque en 1895, Nantes et Marseille en 1897 et Bordeaux en 1905 où elle sera établie 23 place Fondaudège (dénommée place Charles-Gruet en 1929) sur un terrain où se trouvait la maison des architectes Laclotte père et fils. Selon Philippe Maffre, cette maison aurait été édifiée entre 1767 et 1769.
Le souci des fondateurs fut de trouver « un immeuble propre à recevoir l'institution. Après une série d'hésitations, le choix de l'association se porta sur un immeuble de la place Fondaudège. L'affaire est alors menée rondement. Le 11 mai 1907, l'acte de vente est signé : l'association de la Maison du marin acquiert un corps d'immeubles situé aux n°22 et 23 place Fondaudège, pour la somme de 120 000 francs ».
La Maison du marin fut rapidement mise en état de recevoir les marins. Sous l'égide de l'architecte Albert Tournier, en conservant les trois niveaux et cinq travées existantes, la façade fut unifiée dans une composition néoclassique. Ouverte en 1908, elle fonctionna en l'état pendant six ans jusqu'à la Grande guerre. Réquisitionnée en 1914, elle servit d'infirmerie. En 1930, l'immeuble est alors affecté au personnel de la marine (Marine nationale et inscription maritime).
Après la dernière guerre, faute de subventions, de nombreuses Maisons du marin connaissent des difficultés. C'est ainsi qu'en 1946, seule celle de Bordeaux fonctionne encore normalement. En 1972, le secrétariat de la Marine marchande décide de donner son appui financier à cette seule Maison du marin qui vient d'être rénovée et a rouvert l'année précédente.
Jusqu'en 2012, La Maison du marin est occupée par l'Enim (Établissement national des invalides de la marine), caisse de retraite et sécurité sociale des marins de la Marine marchande plus communément appelée par les cotisants « Les Invalides ».
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