Bonjour,
Poursuivant toujours mon "autre" maquettisme dans le spatial, je réalise en ce moment un rêve de 35 ans
C'est en 1983 que j'ai co-écrit une étude détaillée du programme spatial français de 1950 à 1975.
Deux ans de travail à partir d'1m20 environ de documents divers (notices et livrets du CNES, articles de revues spécialisées) j'ai essayé de reconstituer ce qu'avait été l'aventure spatiale nationale, depuis les premières fusées-sonde Véronique (1950) jusqu'à l'abandon des lanceurs au profit de ce qui allait devenir Ariane.
Mon étude, ici, publiée dans le Journal of The British Interplanetary Society (l'organisation anglaise cofondée par.. Arthur C Clarke et dont je fus membre de 1976 à 1990) :
http://epizodyspace.ru/bibl/inostr-yazyki/jbis/1987/2/JBIS_1987-2.pdf
Un extrait de mon étude :
35 ans plus tard, animé de la même passion, désormais me débrouillant avec la conception 3D et possédant une imprimante semi-professionnelle, tout était prêt pour que je passe à l'acte... donc voilà.
Pour les néophytes, le programme de lanceur national a été mené à l'origine par le LRBA (Laboratoire de Recherche Balistique et Aérodynamique), une organisation semi-militaire installée en 1946 à Vernon (Eure) et accueillant 150 spécialistes allemands des V2 "soustraits" aux alliés lors de la victoire sur l'Allemagne. Les américains avaient eu von Braun, on a eu ses ingénieurs.
Le but initial était d'aider à la conception d'un missile anti aérien national dans ces prémices de Guerre Froide, mais très vite l'exploration reprit le dessus et apparurent les fusées sondes dérivées du V2 allemand : la série des Véronique (pour VERnon électrONIQUE) et Vesta. Tirées d'Hammaguir, notre base dans le Sahara algérien.
Tous ces lanceurs avait une propulsion à carburant liquide pressurisée, sans turbopompe. L'objet était la maitrise des trajectoires à haute altitude. Des Véronique et Vesta emportèrent les premiers "astronautes" français (rat, chat) pour de court vol suborbitaux.
Les pièces imprimées avant le polissage final :
Puis, en 1959 fut créée la SEREB (Société d’Étude et de Réalisation d'Engins Balistiques) voulue par le Général de Gaulle pour mettre au point les futurs missiles balistiques de la Force de Frappe. L'objet était la mise au point d'un missile stockable (carburant solide - poudre) et de maitriser la rentrée des ogives dans l'atmosphère.
La "famille SEREB" :
Et après impression :
Au début des années soixante, l'idée d'un lanceur spatial utilisé par les civils fit surface par une combinaison d'éléments venant du LRBA et de la SEREB, débouchant sur la série dite des "Pierres Précieuses" et culminant avec le lancement du premier satellite français (A1 Astérix) par un lanceur national en novembre 1965. Le premier satellite français, FR-1, avait été lancé un peu avant avec une fusée Scout américaine.
Seules, les 3 Diamant ont eu une carrière civile, les autres lanceurs étant dédiés à la mise au point des missiles.
Et comme toujours, les impressions :
Fort de son succès avec Diamant, le couple LRBA-SEREB étudia très vite des lanceurs évolués dans le but de donner l'indépendance à la France dans le lancement de ses satellites. Une course à la puissance débutait, mais pour avoir une chance d'être acceptés il fallait que les nouveaux matériel ne coûtent pas trop cher en argent et en temps à développer. Les ingénieurs étudièrent une série de combinaisons dont aucune ne fut construite... et oui, il ya aussi des "never-were" dans les fusées.
Un véritable jeu de Meccano fut établi, combinant les étages existants, des étages légèrement modifiés et des étages envisagés pour les missiles de deuxième et troisième génération. On incorpora même l'étage Cora de la fusée Europa 1 a certaines configurations.
Rien de concret en sortit, si ce n'est quelques prototypes non fonctionnels et de belles maquettes exposées au Bourget entre 1966 et 1970.
Il y eu d'abord des dérivés directs des Diamant :
Puis on aborda les lanceurs plus puissants, avec en ligne de mire l'orbite géostationnaire. Le LRBA et la SEREB proposèrent indépendamment deux gammes de lanceurs de plus en plus gros, attaquant directement le programme Europa qui était très mal parti.
Les projets SEREB de lanceurs lourds :
A ce moment précis, j'en suis là. Les Turquoise C et H "bronzent" dans mon four à UV après 12h25 d'impression continue.
J'attaque le dessin de la famille des projets LRBA qui confine au délire... vous en saurez plus la semaine prochaine
_Bruno
Dernière édition par bgire le Dim 30 Avr 2023 - 0:41, édité 2 fois
_________________
Hi Bob!
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases
Si Vis Pacem Parafilmum
La sous-couche, c'est un apprêt que l'on met avant
Si on bricolait plus souvent on aurait moins la tête aux bêtises
Omnes stulti, et deliberationes non utentes, omnia tentant
Une journée au cours de laquelle on n'a pas ri est une journée perdue
Espérons que le fond de la mer est étanche
Oh, ça c'est le Quacta qui se moque du Stifling
Telle est la Voie !
Poursuivant toujours mon "autre" maquettisme dans le spatial, je réalise en ce moment un rêve de 35 ans
C'est en 1983 que j'ai co-écrit une étude détaillée du programme spatial français de 1950 à 1975.
Deux ans de travail à partir d'1m20 environ de documents divers (notices et livrets du CNES, articles de revues spécialisées) j'ai essayé de reconstituer ce qu'avait été l'aventure spatiale nationale, depuis les premières fusées-sonde Véronique (1950) jusqu'à l'abandon des lanceurs au profit de ce qui allait devenir Ariane.
Mon étude, ici, publiée dans le Journal of The British Interplanetary Society (l'organisation anglaise cofondée par.. Arthur C Clarke et dont je fus membre de 1976 à 1990) :
http://epizodyspace.ru/bibl/inostr-yazyki/jbis/1987/2/JBIS_1987-2.pdf
Un extrait de mon étude :
35 ans plus tard, animé de la même passion, désormais me débrouillant avec la conception 3D et possédant une imprimante semi-professionnelle, tout était prêt pour que je passe à l'acte... donc voilà.
Pour les néophytes, le programme de lanceur national a été mené à l'origine par le LRBA (Laboratoire de Recherche Balistique et Aérodynamique), une organisation semi-militaire installée en 1946 à Vernon (Eure) et accueillant 150 spécialistes allemands des V2 "soustraits" aux alliés lors de la victoire sur l'Allemagne. Les américains avaient eu von Braun, on a eu ses ingénieurs.
Le but initial était d'aider à la conception d'un missile anti aérien national dans ces prémices de Guerre Froide, mais très vite l'exploration reprit le dessus et apparurent les fusées sondes dérivées du V2 allemand : la série des Véronique (pour VERnon électrONIQUE) et Vesta. Tirées d'Hammaguir, notre base dans le Sahara algérien.
Tous ces lanceurs avait une propulsion à carburant liquide pressurisée, sans turbopompe. L'objet était la maitrise des trajectoires à haute altitude. Des Véronique et Vesta emportèrent les premiers "astronautes" français (rat, chat) pour de court vol suborbitaux.
Les pièces imprimées avant le polissage final :
Puis, en 1959 fut créée la SEREB (Société d’Étude et de Réalisation d'Engins Balistiques) voulue par le Général de Gaulle pour mettre au point les futurs missiles balistiques de la Force de Frappe. L'objet était la mise au point d'un missile stockable (carburant solide - poudre) et de maitriser la rentrée des ogives dans l'atmosphère.
La "famille SEREB" :
Et après impression :
Au début des années soixante, l'idée d'un lanceur spatial utilisé par les civils fit surface par une combinaison d'éléments venant du LRBA et de la SEREB, débouchant sur la série dite des "Pierres Précieuses" et culminant avec le lancement du premier satellite français (A1 Astérix) par un lanceur national en novembre 1965. Le premier satellite français, FR-1, avait été lancé un peu avant avec une fusée Scout américaine.
Seules, les 3 Diamant ont eu une carrière civile, les autres lanceurs étant dédiés à la mise au point des missiles.
Et comme toujours, les impressions :
Fort de son succès avec Diamant, le couple LRBA-SEREB étudia très vite des lanceurs évolués dans le but de donner l'indépendance à la France dans le lancement de ses satellites. Une course à la puissance débutait, mais pour avoir une chance d'être acceptés il fallait que les nouveaux matériel ne coûtent pas trop cher en argent et en temps à développer. Les ingénieurs étudièrent une série de combinaisons dont aucune ne fut construite... et oui, il ya aussi des "never-were" dans les fusées.
Un véritable jeu de Meccano fut établi, combinant les étages existants, des étages légèrement modifiés et des étages envisagés pour les missiles de deuxième et troisième génération. On incorpora même l'étage Cora de la fusée Europa 1 a certaines configurations.
Rien de concret en sortit, si ce n'est quelques prototypes non fonctionnels et de belles maquettes exposées au Bourget entre 1966 et 1970.
Il y eu d'abord des dérivés directs des Diamant :
Puis on aborda les lanceurs plus puissants, avec en ligne de mire l'orbite géostationnaire. Le LRBA et la SEREB proposèrent indépendamment deux gammes de lanceurs de plus en plus gros, attaquant directement le programme Europa qui était très mal parti.
Les projets SEREB de lanceurs lourds :
A ce moment précis, j'en suis là. Les Turquoise C et H "bronzent" dans mon four à UV après 12h25 d'impression continue.
J'attaque le dessin de la famille des projets LRBA qui confine au délire... vous en saurez plus la semaine prochaine
_Bruno
Dernière édition par bgire le Dim 30 Avr 2023 - 0:41, édité 2 fois
_________________
Hi Bob!
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases
Si Vis Pacem Parafilmum
La sous-couche, c'est un apprêt que l'on met avant
Si on bricolait plus souvent on aurait moins la tête aux bêtises
Omnes stulti, et deliberationes non utentes, omnia tentant
Une journée au cours de laquelle on n'a pas ri est une journée perdue
Espérons que le fond de la mer est étanche
Oh, ça c'est le Quacta qui se moque du Stifling
Telle est la Voie !