Bonjour à tous
Pour mon modèle, je m’étais inspiré des articles parus, dans les années 80, dans la revue MPM (modèle plastique magazine) qui avait publié le pas-à-pas de Jean-François LE DU, du numéro 107 au 110. Malheureusement, ces articles sont égarés dans le foutoir qui me sert de bibliothèque.
Dans cet article, ce maquettiste talentueux citait les courriers échangé avec le Big boss du musée de la marine de l’époque. Le problème principal portait sur la forme des bouteilles.
En effet, sur le modèle du musée de la marine du au sculpteur TANNERON (daté de1839 le château arrière ne correspond pas du tout aux dessins de Berain et réalisés par Coisevox architecte sculpteur, Le navire lui-même avait été réalisé sur les plans de L. Hubac.
Sur le dessin original, les bouteilles sont fermées sur une façade arrière de 8 fenêtres. Six sont consacrées au séjour de l’amiral, Monsieur de Tourville lui même, plus une fenêtre de part et d’autres donnant accès aux bouteilles, les toilettes de ces messieurs (je ne vous apprends rien).
La façade latérale extérieure de ces bouteilles est fermée (vitres aveuglées par une peinture blanche SAUF une, laissant le jour). La merveilleuse maquette de Tanneron visible au musée de la marine montre des balcons ouverts (contre toute logique) avec seulement 5 fenêtres pour l’amiral. Le tout donne une silhouette plus fine, plus « élégante » du vaisseau, mais complètement fausse.
Le Soleil Royal, comme tous les vaisseaux de son époque, avait un « gros cul » !
Ci joins, les dessins de Berain reproduits dans un des superbes bouquins de Jaques Mordal et Luc-Marie Bayle.
Cette histoire de bouteilles ouvertes ou fermées est assez bizarre. J’ai choisi de me calquer sur le modèle de Tanneron puisque la façade arrière du modèle Heller n’offre que 7 ouvertures, en contradiction avec le dessin « officiel » de Berain.
La façade extérieure des bouteilles est totalement différente. Maintenant, pour savoir, quel crédit il faut accorder à cette version!? Aucun document réel de l’époque ne permet de trancher, donc il faut se résoudre à représenter « un » Soleil Royal. Le vaisseau lui-même est une extrapolation du « Phénix » de l’atlas de Colbert, d’après l’article de Monsieur LE DU. Il y a donc un « flou artistique » complet sur ce navire, mais la maquette reste quand même un des morceaux les plus prodigieux de la saga HELLER ! (A noter, le décor particulier des sabords ronds).
J’ai trouvé un jour ce dessin attribué à Pierre Puget qui représente un vaisseau très ressemblant (pour ses ornements) au Soleil Royal. Il est à noter que les porte-haubans sont situés systématiquement, un pont plus bas que sur la maquette de Tanneron. Le dessin est daté des années 1660, ce qui est vague mais peut correspondre au SR lancé en 1669.
Dans son article, Jean-François LE DU mentionne que la coque HELLER, d’après des indications du conservateur du musée de la marine, pouvait être « correcte » en conservant les dessins de Berain adaptés sur une coque « à l’échelle » du Phénix. (Ce Phénix n’a d’ailleurs probablement jamais existé, l’Atlas ne serait qu’un travail d’étude réalisé à la demande de Colbert).
Tanneron a réalisé son modèle en 1839, 170 ans plus tard, et s’est inspiré des dessins de Berain, assez librement, apparemment.
Il n’y a donc pas de certitude sur les formes exactes du Soleil Royal.
Vous savez tout cela, bien qu'il y ait encore beaucoup de discussions sur le sujet
A suivre,
Jean
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