Salut à tous,
Plutôt qu'une longue récitation de ses exploits, j'ai essayé d'imaginer ce que grand homme aurait pu écrire. Je fais donc cette modeste tentative pour lui rendre hommage avec toutes les omissions que vous ne manquerez pas de combler j'en suis sûr, tant le sujet est vaste.
Que pourrai-je de ma tombe tel Chateaubriand raconter sur moi ?.
Il n’était pas dans mes habitudes de me vanter, mais puisque vous en faites la demande je vais tenter de vous satisfaire.
Je suis né le 12 décembre 1773 à Saint Malo, fils de Charles-Ange Surcouf et de Rose Julienne Truchot de la Chesnais. De part ma mère je fus cousin de Duguay-Trouin ce qui peut aider en matière de navigation. Ma famille établie à saint Malo depuis 1645 avait une grande expérience dans l’armement des navires.
Autant le dire tout de suite, les études ne furent pas pour moi. Mon seul désir à 14 ans fut d’embarquer et prendre la mer.
Mes parents me destinaient à la prêtrise, ce qui évidemment ne me tentait guère.
En 1787 j’abandonnais donc l’école et m’embarquais sur le Héron comme apprenti navigant. Ce cabotage me donna définitivement le goût de l’aventure.
Ensuite s’ensuivit ma période sombre. Pour continuer à naviguer je dû faire équipage avec les négriers entre le Mozambique et l’ile de France.
De 1789 à 1792 je m’embarquais sur l’Aurore puis sur le courrier d’Afrique.
En 1792 je fus sur le Navigateur et en 1794 on me nomma enseigne de vaisseau.
Je pris alors mes fonctions de second sur la Cybelle.
Mes premières échauffourées avec les Anglais furent bénéfiques. A l’ile de France, la cybelle, le Jean-Bart et la Prudente mirent en fuite l’ennemi ayant pourtant deux vaisseaux de 40 et 50 canons. Je mesurais alors l’avantage de devenir corsaire.
C’était dit, je le deviendrai.
Malgré les réticences, j’armais pour la course l’Emilie que je rendis la plus légère possible. Je fis de même pour le Cartier. Ces deux navires me permirent de faire des prises dont la plus importante fut le Triton en janvier 1796.
Ma spécialité était d’agir par ruse. De jour je déguisais mon navire en dissimulant l'équipage, la nuit Je fabriquais un radeau sur lequel je plaçais un mât, une voile et un fanal. les Anglais croyant avoir affaire à mon navire se trompaient de gibier. A l’aube nous étions déjà loin.
J’arrivais à faire un très gros butin sur le dos de l’ennemi.
Mais je n’avais aucun droit ni lettre de marque sur mes prises. Malgré mes protestations les autorités de Saint Malo me confisquèrent tout. Heureusement le directoire ayant mesuré les avantages de ma méthode ainsi qu’une certaine notoriété, ordonna qu’on me rende le tout.
Cela me permit d’augmenter la taille de mes navires.
De 1798 à 1801 je fis campagne avec la Clarisse et la Confiance.
Le 7 octobre 1800 A bord de la Confiance j’accomplis mon plus beau souvenir. La prise du Kent.
Ce superbe navire Anglais se croyait invincible. Il eut tort de vouloir m’aborder et me couler, car il offrit ainsi son flanc à l’abordage tandis que sa batterie basse tirait au dessus de la Confiance. Il suffit d’être déterminé lors d’un abordage pour semer la confusion dans des rangs disciplinés. Les Anglais paniquèrent lorsqu’ils virent leur capitaine tomber sur le pont.
En 1801 suffisamment établi avec quelques biens, je me mariais enfin avec ma promise.
Je fis fructifier mon commerce en vendant mes parts de prises avec succès.
Puis je décidais de multiplier les corsaires en armant au maximum les navires à Saint Malo. J’en puis citer quelques uns de mémoire : L’Emilie, l’Auguste, la Dorade, la Biscayenne, l’Edouard, l’Espadon, le Ville de Caen, l’Adolphe, la Caroline et bien sûr le Renard.
Mon frère décida de faire une campagne en Inde à bord de la Caroline.
D’autres volontaires se lancèrent en manche.
Ce ne fut pas ma meilleure idée, car en dehors des succès de mon frère Nicolas et du Renard sur l’Alphéa , les autres se firent tous prendre par les Anglais. N’est pas corsaire qui veut.
En 1807 je repartis sur le Revenant et fit une riche moisson de produits coloniaux. Je revins 2 ans plus tard à bord du Charles chargé au maximum.
Je dois rendre hommage à mon frère Nicolas qui fut longtemps un brillant second. Il sauva Le Charles à l’entrée de St Malo que je faillis envoyer sur les rochers.
L’empereur en personne me proposa un poste magnifique que je fus obligé de refuser, car mon indépendance aurait été compromise.
En faisant les comptes j’arrivais au chiffre de 40 navires ennemi capturés ce qui évidemment déplut fortement aux Anglais. Un jour que la France et l’Angleterre étaient en paix , un des officiers de la perfide Albion me chercha querelle.
Il me provoqua en me disant vertement : « enfin Monsieur avouez que vous Français vous battiez pour l’argent, tandis que nous Anglais nous battions pour l’honneur ».
Ayant quelque sens de la répartie je lui répondis :
« Certes, Monsieur, mais chacun se bat pour acquérir ce qu'il n'a pas ».
A partir de 1815 je me consacrais entièrement aux affaires et armait à la pêche et au commerce. Je fis également quelques acquisitions immobilières.
Quelques temps plus tard l’empereur étant vaincu les Prussiens virent s’installer à Saint Malo. Je n’appréciais guère leur compagnie et les évitait au maximum. Mais un jour, sans doute éméchés, 16 d’entre eux me provoquèrent en duel. Je leur laissait le choix des armes. Ils choisirent le sabre.
C’était couru d’avance, car je le maniais avec dextérité surtout dans les abordages. Le premier arriva devant moi maniant son sabre comme à l’école. Je le feintais et le tuais sur place. Je savais que les autres en seraient impressionnés. Je fis mon possible pour ne pas les massacrer, mais bien peu en sortirent vivant sauf le dernier que j’épargnais comme témoin.
Je devins riche grâce au commerce. Très riche. Je ne puis que remercier la providence de m’avoir épargné et m’avoir ainsi favorisé.
Vaincu par un ennemi plus rusé que moi, le crabe sournois, je suis décédé le 8 juillet 1827. Je suis heureux que mon nom ai contribué au développement de Saint Malo. Les malouins peuvent être fiers de ce port chargé d’histoire.
Surcouf 2010
Nombreuses sources
photo:
http://www.fortnational.com/histoire-ville-saint-malo-2.php
Dernière édition par surcouf le Lun 02 Aoû 2010, 16:21, édité 1 fois
Plutôt qu'une longue récitation de ses exploits, j'ai essayé d'imaginer ce que grand homme aurait pu écrire. Je fais donc cette modeste tentative pour lui rendre hommage avec toutes les omissions que vous ne manquerez pas de combler j'en suis sûr, tant le sujet est vaste.
Que pourrai-je de ma tombe tel Chateaubriand raconter sur moi ?.
Il n’était pas dans mes habitudes de me vanter, mais puisque vous en faites la demande je vais tenter de vous satisfaire.
Je suis né le 12 décembre 1773 à Saint Malo, fils de Charles-Ange Surcouf et de Rose Julienne Truchot de la Chesnais. De part ma mère je fus cousin de Duguay-Trouin ce qui peut aider en matière de navigation. Ma famille établie à saint Malo depuis 1645 avait une grande expérience dans l’armement des navires.
Autant le dire tout de suite, les études ne furent pas pour moi. Mon seul désir à 14 ans fut d’embarquer et prendre la mer.
Mes parents me destinaient à la prêtrise, ce qui évidemment ne me tentait guère.
En 1787 j’abandonnais donc l’école et m’embarquais sur le Héron comme apprenti navigant. Ce cabotage me donna définitivement le goût de l’aventure.
Ensuite s’ensuivit ma période sombre. Pour continuer à naviguer je dû faire équipage avec les négriers entre le Mozambique et l’ile de France.
De 1789 à 1792 je m’embarquais sur l’Aurore puis sur le courrier d’Afrique.
En 1792 je fus sur le Navigateur et en 1794 on me nomma enseigne de vaisseau.
Je pris alors mes fonctions de second sur la Cybelle.
Mes premières échauffourées avec les Anglais furent bénéfiques. A l’ile de France, la cybelle, le Jean-Bart et la Prudente mirent en fuite l’ennemi ayant pourtant deux vaisseaux de 40 et 50 canons. Je mesurais alors l’avantage de devenir corsaire.
C’était dit, je le deviendrai.
Malgré les réticences, j’armais pour la course l’Emilie que je rendis la plus légère possible. Je fis de même pour le Cartier. Ces deux navires me permirent de faire des prises dont la plus importante fut le Triton en janvier 1796.
Ma spécialité était d’agir par ruse. De jour je déguisais mon navire en dissimulant l'équipage, la nuit Je fabriquais un radeau sur lequel je plaçais un mât, une voile et un fanal. les Anglais croyant avoir affaire à mon navire se trompaient de gibier. A l’aube nous étions déjà loin.
J’arrivais à faire un très gros butin sur le dos de l’ennemi.
Mais je n’avais aucun droit ni lettre de marque sur mes prises. Malgré mes protestations les autorités de Saint Malo me confisquèrent tout. Heureusement le directoire ayant mesuré les avantages de ma méthode ainsi qu’une certaine notoriété, ordonna qu’on me rende le tout.
Cela me permit d’augmenter la taille de mes navires.
De 1798 à 1801 je fis campagne avec la Clarisse et la Confiance.
Le 7 octobre 1800 A bord de la Confiance j’accomplis mon plus beau souvenir. La prise du Kent.
Ce superbe navire Anglais se croyait invincible. Il eut tort de vouloir m’aborder et me couler, car il offrit ainsi son flanc à l’abordage tandis que sa batterie basse tirait au dessus de la Confiance. Il suffit d’être déterminé lors d’un abordage pour semer la confusion dans des rangs disciplinés. Les Anglais paniquèrent lorsqu’ils virent leur capitaine tomber sur le pont.
En 1801 suffisamment établi avec quelques biens, je me mariais enfin avec ma promise.
Je fis fructifier mon commerce en vendant mes parts de prises avec succès.
Puis je décidais de multiplier les corsaires en armant au maximum les navires à Saint Malo. J’en puis citer quelques uns de mémoire : L’Emilie, l’Auguste, la Dorade, la Biscayenne, l’Edouard, l’Espadon, le Ville de Caen, l’Adolphe, la Caroline et bien sûr le Renard.
Mon frère décida de faire une campagne en Inde à bord de la Caroline.
D’autres volontaires se lancèrent en manche.
Ce ne fut pas ma meilleure idée, car en dehors des succès de mon frère Nicolas et du Renard sur l’Alphéa , les autres se firent tous prendre par les Anglais. N’est pas corsaire qui veut.
En 1807 je repartis sur le Revenant et fit une riche moisson de produits coloniaux. Je revins 2 ans plus tard à bord du Charles chargé au maximum.
Je dois rendre hommage à mon frère Nicolas qui fut longtemps un brillant second. Il sauva Le Charles à l’entrée de St Malo que je faillis envoyer sur les rochers.
L’empereur en personne me proposa un poste magnifique que je fus obligé de refuser, car mon indépendance aurait été compromise.
En faisant les comptes j’arrivais au chiffre de 40 navires ennemi capturés ce qui évidemment déplut fortement aux Anglais. Un jour que la France et l’Angleterre étaient en paix , un des officiers de la perfide Albion me chercha querelle.
Il me provoqua en me disant vertement : « enfin Monsieur avouez que vous Français vous battiez pour l’argent, tandis que nous Anglais nous battions pour l’honneur ».
Ayant quelque sens de la répartie je lui répondis :
« Certes, Monsieur, mais chacun se bat pour acquérir ce qu'il n'a pas ».
A partir de 1815 je me consacrais entièrement aux affaires et armait à la pêche et au commerce. Je fis également quelques acquisitions immobilières.
Quelques temps plus tard l’empereur étant vaincu les Prussiens virent s’installer à Saint Malo. Je n’appréciais guère leur compagnie et les évitait au maximum. Mais un jour, sans doute éméchés, 16 d’entre eux me provoquèrent en duel. Je leur laissait le choix des armes. Ils choisirent le sabre.
C’était couru d’avance, car je le maniais avec dextérité surtout dans les abordages. Le premier arriva devant moi maniant son sabre comme à l’école. Je le feintais et le tuais sur place. Je savais que les autres en seraient impressionnés. Je fis mon possible pour ne pas les massacrer, mais bien peu en sortirent vivant sauf le dernier que j’épargnais comme témoin.
Je devins riche grâce au commerce. Très riche. Je ne puis que remercier la providence de m’avoir épargné et m’avoir ainsi favorisé.
Vaincu par un ennemi plus rusé que moi, le crabe sournois, je suis décédé le 8 juillet 1827. Je suis heureux que mon nom ai contribué au développement de Saint Malo. Les malouins peuvent être fiers de ce port chargé d’histoire.
Surcouf 2010
Nombreuses sources
photo:
http://www.fortnational.com/histoire-ville-saint-malo-2.php
Dernière édition par surcouf le Lun 02 Aoû 2010, 16:21, édité 1 fois