Le Scapa Flow, en vieux norrois Skalpaflói, est une baie du Royaume-Uni située entre plusieurs îles de l'archipel
des Orcades, au nord de l'Écosse. Abritée du vent, elle peut être utilisée comme port naturel :
elle a notamment servi de base à la Royal Navy lors des deux guerres mondiales.
Scapa Flow est situé dans le nord du Royaume-Uni, dans le nord-est de l'Écosse, au sein des Orcades.
Il s'agit d'une baie délimitée par des îles qui sont au nord Mainland, à l'est Burray, Lamb Holm, Glimps Holm et
South Ronaldsay, au sud Roan Head, Flotta et Fara et à l'ouest Hoy. La baie communique avec la mer de Norvège
à l'est via le détroit de Holm et le Water Sound, avec le Pentland Firth au sud via le détroit de Hoxa,
le détroit de Weddel et le détroit de Gutter et avec l'océan Atlantique à proprement parler à l'ouest via le Bring Deeps.
Quelques petites îles sont baignées par les eaux du Scapa Flow comme Cava, Rysa Little, Calf of Flotta et
Hunda ainsi que les rochers de Barrel of Butter.
Dans la volonté d'améliorer la protection qu'offre ce port naturel, la chaussée Churchill, une chaussée reliant
les îles de Mainland, Lamb Holm, Glimps Holm, Burray et South Rnaldsay a été construite afin de fermer
à la navigation les détroits ouverts à l'est.
Début du vingtième siècle
La splendide baie naturelle de Scapa Flow avait déjà servi de point de rassemblement pour la Royal Navy
durant les guerres napoléoniennes. En 1905, elle devient un centre d'exercice, puis une base temporaire en 1910.
En 1913, elle devient la base principale de la Grand Fleet. L'idée est de se positionner face à l'agressive
flotte wilhelmienne. Celle-ci ne peut passer par la Manche, sauf à consentir des pertes inacceptables.
La Navy peut couper la voie de sa rivale si celle-ci progresse dans la mer du Nord, ou protéger les côtes nationales
en cas de harcèlement naval.
Première guerre mondiale
La Grand Fleet se concentre dès le début des hostilités dans cette baie.Elle a l'espoir d'engager une bataille
décisive contre la marine impériale du Kaiser Guillaume II. Pourtant, comme pour le conflit suivant,
elle va grossièrement minimiser la menace sous-marine. Les conditions naturelles de la baie seront
sa meilleure défense : les hauts fonds, les marées irrégulières, la force des courants ; pour finir l'amirauté juge
les frêles sous-marins peu fiables.
Pourtant la Navy va vite subir sa première déconvenue concernant cette vision des choses.
Le 22 septembre 1914 en Mer du Nord, l'U-boot U-9 coule trois navires de guerre britanniques avec six torpilles ;
le tout en moins d'une heure. La hantise du sous-marin est alors généralisée sur les navires de sa majesté.
L'amiral John Jellicoe prend des mesures dans l'urgence afin de sécuriser sa base principale.
Des batteries supplémentaires sont installées. Des filets de pêches barrent les entrées de la baie.
Le fameux U-9 tente d'entrer dans la baie en octobre. Il est contraint d'abandonner.
Mais le U-18 y parvient le 23 novembre 1914 en passant par la passe "Hoxa sound".
Repéré, il est éperonné et acculé à la reddition.
L'alerte a été chaude, et l'amirauté prend de sévères mesures pour y parer.
Le nombre de patrouilleurs est augmenté. Des passes secondaires sont obturées par l'installation de "blockships".
Il s'agit de vieux navires coulés dans les passes et maintenus en position par des filins,
afin d'en condamner le passage. Des chaines sont tendues. Des filets anti-sous-marins en acier également.
Surveillance hydrophonique et champs de mines à déclenchement manuel ne laissent aucune chance
au submersible UB-116 qui tentait une dernière incursion dans la rade le 28 octobre 1918.