IMMATRICULATIONS des BATEAUX :anchor:
Depuis des années, je me pose la question suivante :
Pourquoi les caractères des immatriculations de bateaux de pêche portent “curieusement” des “moustaches" ?
Un ami (merci Jean-François) vient de me donner la réponse il y a quelques jours que je vous livre :
Chez les marins-pêcheurs, au XIXe siècle, la superstition règne, liée à la capacité de pêcher.
Les chiffres arrondis (le 0, le 2, le 3, le 5, le 6, le 9) sont considérés comme favorisant la pêche.
Et les chiffres raides, à fût plongeant vers la mer (le 1, le 4 et le 7), sont considérés comme « non pêchants».
Les chiffres non pêchants sont si redoutés que certains patrons retardent la demande d’immatriculation de leur navire, jusqu’à l’arrivée d’un numéro favorable.
Dans le port de Douarnenez, vers 1895, on décide de contourner la difficulté en terminant les fûts des chiffres raides par des empattements très arrondis, formant des barbes (ou crochets).
Ainsi munis d’hameçons, les 1, les 4 et les 7 deviennent des « chiffres pêchants ».
Ces chiffres décoratifs se sont répandus dans les autres ports bretons dès le début du XXe siècle.
La tradition s’est même étendue aux lettres désignant le quartier maritime : on enjolive des lettres non pêchantes, comme le A d’Audierne, par exemple.
On trouve encore ce type d’immatriculation sur quelques embarcations de pêche côtière, mais la tradition n’est plus observée sur les unités de pêche au large.
Alors, je conseille donc, à ceux qui entre-vous sont pêcheurs, de prendre rapidement un pot de peinture et un pinceau !