Salut à tous,
Aujourd'hui c'est l'histoire de la fin du Tirpitz
Pour comprendre la fin du cuirassé Allemand, il faut se situer sur les lieux du
drame : Tromsö.
Tromsö est le port Norvégien le plus septentrional. Il se situe sur le 70ème
parallèle. Bâti sur une ile, il est typique du style Norvégien avec ses maisons
en bois, sa rue principale Kirkegaten longue et mal pavée. Conserveries de
poissons côtoient bâtiments et
installations portuaires jusqu'aux navires
amarrés aux quais. Phoquiers et baleiniers s’alignent dans le port au cotés des
cotres solides et trapus attendant la saison de pêche au Lofoten. Le climat est
rude, c’est un peu le bout du monde.
En 1944, Tromsö présente l'aspect d'une ville en ébullition
encombrée de réfugiés du Finemark, abandonnant maisons, tentes, cahutes, troupeaux
de Rennes, barques pour trouver refuge dans ce port encore contrôlé par les
Allemands. C’est la panique.
Ils fuient tous devant l'offensive Russe déclenchée depuis Mourmansk.
15.000 soldats allemands s'efforcent d'organiser la déroute en occupant les
maisons et entrepôts
Peter Larsen le maire de Tromsö et les Quislings regardent atterrés la panique
envahir leurs anciens maitres. Les patriotes augmentent leurs actions contre l’occupant
Nazi et certains habitants remarquent avec étonnement des travaux titanesques
entrepris dans le détroit.
Pourquoi diable les Allemands déversent-ils des tonnes de
pierres à cet endroit?.
La réponse ne tarde pas .Le 15 octobre 1944 un énorme
navire entre dans le détroit. C’est le Tirpitz.
Il s s’est enfui de l’Altafjord redoutant l’arrivée des
Russes. Il s’ancre dans le Köybotten son
étrave tournée vers la mer. Désormais, il servira de batterie flottante contre
une invasion de la Norvège.
Le Tirpitz n’est plus capable de naviguer en haute mer. Son
commandant Wolf Junge regarde avec tristesse l’énorme trou à l’avant de son
navire. Il se souvient de l’attaque des bombardiers Lancasters avec leurs
bombes géantes. Des bombes grosses comme des citernes tombant à la vitesse du
son.
Wolf Jung se remémore cet épisode dramatique :
La terre tremblait, des colonnes d’eau géantes entouraient
le Tirpitz. Le système de fumigènes avait pu être déclenché à temps recouvrant le navire d’une épaisse
fumée. Mais trop tard pour éviter la bombe de 5 tonnes ayant touché la plage
avant sur tribord. Elle avait traversé tous les ponts avant d’éclater sur le
blindage du fond, creusant un trou gigantesque ou l’on aurait pu loger une
chaloupe. Tous les compartiments avant précédant la cloison cuirassée avaient
étés détruits.
Aujourd’hui le Tirpitz ne peut plus dépasser 8 nœuds, 10 au
maximum, au-delà la pression ferait céder la cloison cuirassée. Au vu de la
situation stratégique il est impossible de
le faire réparer en Allemagne et encore moins en France où la forme
Joubert de saint Nazaire à été détruite par les Anglais.
Donitz afin d’éviter le démantèlement du navire par Hitler,
a proposé d’en faire une forteresse flottante.
Le Führer a approuvé. On a alors cherché un endroit important à protéger
avec peu de fond en cas de débarquement allié.
Une équipe d’ingénieurs à désigné Tromsö comme lieu idéal.
Pendant des semaines on a donc égalisé le fond du détroit
sur 200 mètres et déversé des tonnes de pierres afin de créer un haut fond de
11 mètres. Ainsi même touché par des bombes le Tirpitz ne pourra pas couler.
Le 15 octobre 1944 Wolf Jung ancre donc le Tirpitz au dessus
de ces hauts fonds. Il a ordonne de débarquer les mécaniciens désormais
inutiles. 600 hommes rejoignent les vedettes remorquant les canots et sont
placés à terre sous les ordres du lieutenant de vaisseau Water Sommer.
Reste à bord 1700 officiers, officiers mariniers, matelots
ainsi que canonniers et électriciens.
Le 4 novembre Wolf Jung à terminé sa mission. Il débarque et passe le
commandement au capitaine de vaisseau Robert Weber. Ce dernier a sous ses
ordres, son aide de camp le lieutenant de vaisseau Heinz Güdenfenning, son second
le capitaine de corvette Willi Müller. Le lieutenant de vaisseau Alfred
Fasshender est chargé de la DCA. Weber dirige également le reste de l’équipage
dont une soixantaine d’officiers de tous grades.
Le commandant Weber analyse la situation. A Tromsö le
Tirpitz n’est plus protégé par la montagne comme à Trondheim. Il existe peu de
hauteurs aux environs. On a bien installé des batteries de DCA à terre et
transformé un vieux garde côte Norvégien en Flak ship . Les filets de
protection contre les torpilles et les barils de fumée viennent d’être
installés. La base de Badufoss peut également envoyer ses chasseurs.
Mais le Tirpitz ne reste pas longtemps invisible.
Le 18 octobre 1944 l’air Marshal Harris est informé de sa
présence à Tromsö, il a été repéré par un avion de l’HMS Implacable.
Aussitôt Harris ordonne une attaque. Les Lancasters des
squadrons 9 et 619 viennent justement de
revenir d’une attaque des blockhaus de lancement V2 dans le Pas-De-Calais.
Cette première attaque sur Tromsö est menée par 36
Lancasters. Elle est menée par le group captain Tait sur son Lancaster EE-146.
Elle ne donne pas les résultats escomptés par les Anglais,
la plupart des bombes tombent trop loin du Tirpitz pour être efficaces.
Sauf une, qui immobilise à jamais le cuirassé. Une bombe
Tallboy tombée à bâbord arrière déforme l’arbre porte hélice, créant une voie
d’eau. Désormais il n’est plus question de déplacer le navire.
Peu de temps avant
l’attaque, Weber téléphone au Major Esler à Badufoss afin que ses chasseurs
interviennent. Mais mauvaise volonté, erreur
ou rivalité, jamais les chasseurs de Badufoss n’interviendront sur Tromsö.
A Londres Churchil tape du poing sur la table, il veut à
tout prix la peau du Tirpitz. Il ne sait que trop ce qu’est capable d’accomplir
ce cuirassé. Le Bismarck est dans toutes les mémoires.
Le group de Tait est de nouveau sollicité. On lui ordonne de
se préparer pour une nouvelle attaque.
18 Lancasters du squadron 617 et 20 du squadron 9 sont
chargés de bombes.
Le 12 novembre 1944 à 2h30 du matin, les Lancasters
décollent, les ailes recouvertes de glycol afin d’éviter le givre. Chaque avion
transporte 7 tonnes de carburant et 6 tonnes de bombes.
7 appareils du squadron 9 sont incapables de décoller à
cause du givre.
Tromsö, 7h30 le 12 novembre :
A bord du Tirpitz les radars captent les Lancasters. Le
pavillon jaune, bleu, jaune monte sur un mât
« Attaque aérienne ».
Le commandant Robert Weber fait tourner les énormes
tourelles Anton et Bruno dans l’axe des bombardiers. Les 4 canons de 380
s’élèvent lentement. Le personnel de la DCA court à son poste.
8h15 :
Le poste d’observation signale la pénétration de 3
Lancasters près de Mosjjoen. C’est le lieutenant Hamschmidt qui le commande et
Weber sait qu’il est fiable.
Le système de fumigènes n’est pas mis en route car il n’est
pas encore terminé. De toute façon il n’y a pas de vent ce jour là.
8h55 :
Weber téléphone au Major Esler à Badufoss pour réclamer des
chasseurs qui ne viendront jamais.
Puis le commandant se renseigne sur la disponibilité des
postes :
« tourelles A,B,C,D parées ». « DCA
moyenne et légère parée ». « postes de sécurité parés ».
« cloisons fermées ». « centrale électrique prête ».
9h05 :
On voit au loin les bombardiers approcher. Ils sont en plein
soleil formation étagée à différentes hauteurs. Weber constate l’absence de
chasseurs.
9h38 :
Weber ordonne l’ouverture du feu d’Anton et Bruno. Les 380
crachent leurs salves dans un boucan d’enfer. Distance 21 kilomètres. Les
Lancasters ne semblent pas gênés. La DCA lourde se déchaine. Dora tire une salve sans autorisation.
9h42 :
Les hommes de Tait à bord des Lancasters alignent leurs
viseurs sur le Tirpitz. Malgré une DCA fournie chaque avion largue ses énormes
bombes Tallboys qui filent droit au but. A bord du cuirassé on voit les points
noirs grossir à vue d’œil.
La plupart des bombes tombent à proximité du navire. Au bout
de quelques minutes, une bombe pulvérise la catapulte de l’hydravion et pénètre
jusqu’au pont cuirassé. Une seconde bombe tombe par le travers de Bruno. Des
colonnes d’eau énormes s’élèvent le long du bord.
De l’eau et des pierres retombent sur le pont. Weber sent
son navire vibrer sous les chocs et s’incliner.
Les cloisons sont déformées par la pression, les fonds sont
envahis.
Le Tirpitz chavire lentement sous les coups de boutoirs. L’ingénieur
Albert Reinert tente de remplir les ballasts de compensation. Weber ordonne le
sacrifice des hommes aux centrales 1 et 2. Défense d’ouvrir les portes
étanches.
9H45 :
Tous les systèmes sont atteints, le Tirpitz ne tire plus, les
canonniers sont impuissants ou noyés.
9H50 :
La tourelle César est soulevée par l’explosion d’une bombe
et passe par-dessus bord !. Un trou
énorme la remplace. Ses servants n’ont pas du avoir le temps de souffrir.
Le Tirpitz continue son lent mouvement de rotation.
9h52 :
Le commandant Weber ordonne l’évacuation. C’est la ruée à
travers le navire presque à l’envers. Beaucoup
de marins resteront bloqués par les compartiments envahis par la mer. Il faut
imaginer cette course vers les fonds du navire.
9H55 :
Le Tirpitz se retourne quille en l’air. Aussitôt les secours
s’organisent, on fait venir des chalumeaux pour découper la coque. Certains
marins seront sauvés après un hallucinant périple dans les fonds.
Sur 1600 marins (100 étant à terre à ce moment) il y eu 700
victimes.
87 hommes furent retirés de l’épave par découpe au
chalumeau.
SURCOUF 2010
Diverses sources dont Léonce Peillard "Attaquez le Tirpitz" éditions j'ai lu.
Photo:
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.bismarck-class.dk/tirpitz/gallery/themes/pictures/gallthemetirscrapping/gallthemetirscrapping03.jpg&imgrefurl=http://www.bismarck-class.dk/tirpitz/gallery/themes/gallthemetirscrapping.html&usg=__uRkv2mjUwT-THv0tGPiqtRRchH4=&h=396&w=362&sz=34&hl=fr&start=26&zoom=1&um=1&itbs=1&tbnid=NXIH26Qu6Sd-oM:&tbnh=124&tbnw=113&prev=/images%3Fq%3Dtirpitz%26start%3D18%26um%3D1%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26hs%3DgC1%26sa%3DN%26rls%3Dorg.mozillaofficial%26channel%3Ds%26ndsp%3D18%26tbs%3Disch:1
Aujourd'hui c'est l'histoire de la fin du Tirpitz
Pour comprendre la fin du cuirassé Allemand, il faut se situer sur les lieux du
drame : Tromsö.
Tromsö est le port Norvégien le plus septentrional. Il se situe sur le 70ème
parallèle. Bâti sur une ile, il est typique du style Norvégien avec ses maisons
en bois, sa rue principale Kirkegaten longue et mal pavée. Conserveries de
poissons côtoient bâtiments et
installations portuaires jusqu'aux navires
amarrés aux quais. Phoquiers et baleiniers s’alignent dans le port au cotés des
cotres solides et trapus attendant la saison de pêche au Lofoten. Le climat est
rude, c’est un peu le bout du monde.
En 1944, Tromsö présente l'aspect d'une ville en ébullition
encombrée de réfugiés du Finemark, abandonnant maisons, tentes, cahutes, troupeaux
de Rennes, barques pour trouver refuge dans ce port encore contrôlé par les
Allemands. C’est la panique.
Ils fuient tous devant l'offensive Russe déclenchée depuis Mourmansk.
15.000 soldats allemands s'efforcent d'organiser la déroute en occupant les
maisons et entrepôts
Peter Larsen le maire de Tromsö et les Quislings regardent atterrés la panique
envahir leurs anciens maitres. Les patriotes augmentent leurs actions contre l’occupant
Nazi et certains habitants remarquent avec étonnement des travaux titanesques
entrepris dans le détroit.
Pourquoi diable les Allemands déversent-ils des tonnes de
pierres à cet endroit?.
La réponse ne tarde pas .Le 15 octobre 1944 un énorme
navire entre dans le détroit. C’est le Tirpitz.
Il s s’est enfui de l’Altafjord redoutant l’arrivée des
Russes. Il s’ancre dans le Köybotten son
étrave tournée vers la mer. Désormais, il servira de batterie flottante contre
une invasion de la Norvège.
Le Tirpitz n’est plus capable de naviguer en haute mer. Son
commandant Wolf Junge regarde avec tristesse l’énorme trou à l’avant de son
navire. Il se souvient de l’attaque des bombardiers Lancasters avec leurs
bombes géantes. Des bombes grosses comme des citernes tombant à la vitesse du
son.
Wolf Jung se remémore cet épisode dramatique :
La terre tremblait, des colonnes d’eau géantes entouraient
le Tirpitz. Le système de fumigènes avait pu être déclenché à temps recouvrant le navire d’une épaisse
fumée. Mais trop tard pour éviter la bombe de 5 tonnes ayant touché la plage
avant sur tribord. Elle avait traversé tous les ponts avant d’éclater sur le
blindage du fond, creusant un trou gigantesque ou l’on aurait pu loger une
chaloupe. Tous les compartiments avant précédant la cloison cuirassée avaient
étés détruits.
Aujourd’hui le Tirpitz ne peut plus dépasser 8 nœuds, 10 au
maximum, au-delà la pression ferait céder la cloison cuirassée. Au vu de la
situation stratégique il est impossible de
le faire réparer en Allemagne et encore moins en France où la forme
Joubert de saint Nazaire à été détruite par les Anglais.
Donitz afin d’éviter le démantèlement du navire par Hitler,
a proposé d’en faire une forteresse flottante.
Le Führer a approuvé. On a alors cherché un endroit important à protéger
avec peu de fond en cas de débarquement allié.
Une équipe d’ingénieurs à désigné Tromsö comme lieu idéal.
Pendant des semaines on a donc égalisé le fond du détroit
sur 200 mètres et déversé des tonnes de pierres afin de créer un haut fond de
11 mètres. Ainsi même touché par des bombes le Tirpitz ne pourra pas couler.
Le 15 octobre 1944 Wolf Jung ancre donc le Tirpitz au dessus
de ces hauts fonds. Il a ordonne de débarquer les mécaniciens désormais
inutiles. 600 hommes rejoignent les vedettes remorquant les canots et sont
placés à terre sous les ordres du lieutenant de vaisseau Water Sommer.
Reste à bord 1700 officiers, officiers mariniers, matelots
ainsi que canonniers et électriciens.
Le 4 novembre Wolf Jung à terminé sa mission. Il débarque et passe le
commandement au capitaine de vaisseau Robert Weber. Ce dernier a sous ses
ordres, son aide de camp le lieutenant de vaisseau Heinz Güdenfenning, son second
le capitaine de corvette Willi Müller. Le lieutenant de vaisseau Alfred
Fasshender est chargé de la DCA. Weber dirige également le reste de l’équipage
dont une soixantaine d’officiers de tous grades.
Le commandant Weber analyse la situation. A Tromsö le
Tirpitz n’est plus protégé par la montagne comme à Trondheim. Il existe peu de
hauteurs aux environs. On a bien installé des batteries de DCA à terre et
transformé un vieux garde côte Norvégien en Flak ship . Les filets de
protection contre les torpilles et les barils de fumée viennent d’être
installés. La base de Badufoss peut également envoyer ses chasseurs.
Mais le Tirpitz ne reste pas longtemps invisible.
Le 18 octobre 1944 l’air Marshal Harris est informé de sa
présence à Tromsö, il a été repéré par un avion de l’HMS Implacable.
Aussitôt Harris ordonne une attaque. Les Lancasters des
squadrons 9 et 619 viennent justement de
revenir d’une attaque des blockhaus de lancement V2 dans le Pas-De-Calais.
Cette première attaque sur Tromsö est menée par 36
Lancasters. Elle est menée par le group captain Tait sur son Lancaster EE-146.
Elle ne donne pas les résultats escomptés par les Anglais,
la plupart des bombes tombent trop loin du Tirpitz pour être efficaces.
Sauf une, qui immobilise à jamais le cuirassé. Une bombe
Tallboy tombée à bâbord arrière déforme l’arbre porte hélice, créant une voie
d’eau. Désormais il n’est plus question de déplacer le navire.
Peu de temps avant
l’attaque, Weber téléphone au Major Esler à Badufoss afin que ses chasseurs
interviennent. Mais mauvaise volonté, erreur
ou rivalité, jamais les chasseurs de Badufoss n’interviendront sur Tromsö.
A Londres Churchil tape du poing sur la table, il veut à
tout prix la peau du Tirpitz. Il ne sait que trop ce qu’est capable d’accomplir
ce cuirassé. Le Bismarck est dans toutes les mémoires.
Le group de Tait est de nouveau sollicité. On lui ordonne de
se préparer pour une nouvelle attaque.
18 Lancasters du squadron 617 et 20 du squadron 9 sont
chargés de bombes.
Le 12 novembre 1944 à 2h30 du matin, les Lancasters
décollent, les ailes recouvertes de glycol afin d’éviter le givre. Chaque avion
transporte 7 tonnes de carburant et 6 tonnes de bombes.
7 appareils du squadron 9 sont incapables de décoller à
cause du givre.
Tromsö, 7h30 le 12 novembre :
A bord du Tirpitz les radars captent les Lancasters. Le
pavillon jaune, bleu, jaune monte sur un mât
« Attaque aérienne ».
Le commandant Robert Weber fait tourner les énormes
tourelles Anton et Bruno dans l’axe des bombardiers. Les 4 canons de 380
s’élèvent lentement. Le personnel de la DCA court à son poste.
8h15 :
Le poste d’observation signale la pénétration de 3
Lancasters près de Mosjjoen. C’est le lieutenant Hamschmidt qui le commande et
Weber sait qu’il est fiable.
Le système de fumigènes n’est pas mis en route car il n’est
pas encore terminé. De toute façon il n’y a pas de vent ce jour là.
8h55 :
Weber téléphone au Major Esler à Badufoss pour réclamer des
chasseurs qui ne viendront jamais.
Puis le commandant se renseigne sur la disponibilité des
postes :
« tourelles A,B,C,D parées ». « DCA
moyenne et légère parée ». « postes de sécurité parés ».
« cloisons fermées ». « centrale électrique prête ».
9h05 :
On voit au loin les bombardiers approcher. Ils sont en plein
soleil formation étagée à différentes hauteurs. Weber constate l’absence de
chasseurs.
9h38 :
Weber ordonne l’ouverture du feu d’Anton et Bruno. Les 380
crachent leurs salves dans un boucan d’enfer. Distance 21 kilomètres. Les
Lancasters ne semblent pas gênés. La DCA lourde se déchaine. Dora tire une salve sans autorisation.
9h42 :
Les hommes de Tait à bord des Lancasters alignent leurs
viseurs sur le Tirpitz. Malgré une DCA fournie chaque avion largue ses énormes
bombes Tallboys qui filent droit au but. A bord du cuirassé on voit les points
noirs grossir à vue d’œil.
La plupart des bombes tombent à proximité du navire. Au bout
de quelques minutes, une bombe pulvérise la catapulte de l’hydravion et pénètre
jusqu’au pont cuirassé. Une seconde bombe tombe par le travers de Bruno. Des
colonnes d’eau énormes s’élèvent le long du bord.
De l’eau et des pierres retombent sur le pont. Weber sent
son navire vibrer sous les chocs et s’incliner.
Les cloisons sont déformées par la pression, les fonds sont
envahis.
Le Tirpitz chavire lentement sous les coups de boutoirs. L’ingénieur
Albert Reinert tente de remplir les ballasts de compensation. Weber ordonne le
sacrifice des hommes aux centrales 1 et 2. Défense d’ouvrir les portes
étanches.
9H45 :
Tous les systèmes sont atteints, le Tirpitz ne tire plus, les
canonniers sont impuissants ou noyés.
9H50 :
La tourelle César est soulevée par l’explosion d’une bombe
et passe par-dessus bord !. Un trou
énorme la remplace. Ses servants n’ont pas du avoir le temps de souffrir.
Le Tirpitz continue son lent mouvement de rotation.
9h52 :
Le commandant Weber ordonne l’évacuation. C’est la ruée à
travers le navire presque à l’envers. Beaucoup
de marins resteront bloqués par les compartiments envahis par la mer. Il faut
imaginer cette course vers les fonds du navire.
9H55 :
Le Tirpitz se retourne quille en l’air. Aussitôt les secours
s’organisent, on fait venir des chalumeaux pour découper la coque. Certains
marins seront sauvés après un hallucinant périple dans les fonds.
Sur 1600 marins (100 étant à terre à ce moment) il y eu 700
victimes.
87 hommes furent retirés de l’épave par découpe au
chalumeau.
SURCOUF 2010
Diverses sources dont Léonce Peillard "Attaquez le Tirpitz" éditions j'ai lu.
Photo:
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.bismarck-class.dk/tirpitz/gallery/themes/pictures/gallthemetirscrapping/gallthemetirscrapping03.jpg&imgrefurl=http://www.bismarck-class.dk/tirpitz/gallery/themes/gallthemetirscrapping.html&usg=__uRkv2mjUwT-THv0tGPiqtRRchH4=&h=396&w=362&sz=34&hl=fr&start=26&zoom=1&um=1&itbs=1&tbnid=NXIH26Qu6Sd-oM:&tbnh=124&tbnw=113&prev=/images%3Fq%3Dtirpitz%26start%3D18%26um%3D1%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26hs%3DgC1%26sa%3DN%26rls%3Dorg.mozillaofficial%26channel%3Ds%26ndsp%3D18%26tbs%3Disch:1