Salut à tous,
Imaginez qu'en pleine tempête votre navire fasse naufrage non loin des côtes du Pérou.
Tandis que votre voilier disparaît, vous êtes brusquement dans l’eau sans canot de sauvetage.
Balloté dans tous les sens par les vagues, vous surnagez à moitié étouffé par la force des lames. Et puis, oh miracle! vous sentez sous vos pied le fond !
Un fond mou, mais du sable salvateur.
Vous remontez a quatre pattes cette pente inespérée, vomissant l'eau de mer accumulée.
Lorsque vous reprenez conscience, le soleil est revenu. La mer est calme.
Oui, mais.
En regardant autour de vous, vous êtes sur un banc de sable dominant de quelques mètres la surface de la mer.
Vous en faites le tour et constatez avec effroi qu’il n’ y a rien dessus.
Pas une herbe.
Pas un palmier.
Rien, même pas un caillou.
Rien que du sable sur 8 kilomètres de long et 1 de large.
Vous ne possédez qu’une culotte et un couteau attaché à votre ceinture !.
Et le soleil tape terriblement.
A j’oubliais le principal, pas une goutte d’eau sur l’ile !.
C’est l’histoire qui est arrivée à Pedro Serrano naufragé au large du Pérou en 1540.
L’homme se prend d’abord la tête dans les mains et se dit qu’il va mourir.
C’est une certitude.
Autant se noyer tout de suite !
Mais Pedro se calme et réfléchit en marin. Il fait comme les oiseaux de mer, c’est à dire fouiller le goémon laissé par la marée. Il y trouve quelques crevettes qu’il dévore crues et dans le sable des coques affreusement salées qui lui déclenchent une soif abominable.
Pendant de longues minutes il déprime, mais un mouvement sur sa gauche attire son attention. Une tortue remonte là bas sur le sable, puis une autre.
Pedro s’approche lentement sans se faire voir. Il y a là maintenant des tortues de toutes tailles remontant sur l’ile.
Pedro en choisit une qu’il retourne et égorge pour boire son sang. S’il est incapable de retourner les plus grosses il peut s’occuper des moyennes.
Il y a tant de tortues, qu’elles ne font même pas attention à lui.
Pédro se constitue un capital de carapaces, et de viande séchée au soleil.
Grâce aux tortues sa situation s’améliore nettement. Il peu utiliser les carapaces contre le soleil et se faire une sorte d’abri.
Mais reste le problème de l’eau.
Par chance il pleut beaucoup sous ses latitudes et Pedro n’a plus qu’a utiliser les carapaces comme réservoirs.
Ainsi Serrano a presque tout grâce aux tortues.
Sauf le feu qui lui permettrait de faire cuire cette viande, mais surtout faire de la fumée pour être aperçu des navires. Il sait qu’avec son couteau et une pierre il pourrait faire une étincelle. Les algues sèches brulent bien.
Mais il n’y a pas un caillou sur cette ile et les carapaces de tortues sont trop molles.
Alors Pédro va manquer se noyer en plongeant profondément pour trouver son caillou. Il finit par remonter un galet.
Il réussit alors avec le feu, et le protège de la pluie avec les carapaces.
A noter que l’ile ne manqua jamais de tortues, heureusement car leur viande même séchée ne se conserve pas très longtemps.
Pedro tiendra ainsi pendant 3 ans. Il faut croire que le bouillon et la viande de tortue sont suffisamment complets pour faire vivre un homme.
Mais le plus extraordinaire dans cette histoire est que Robinson trouva son Vendredi !
Un autre naufragé Espagnol lui arriva un jour par la mer.
Pedro crut d'abord que c'était le diable, l'autre aussi.
Puis ils se jetèrent dans les bras.
Au début ce fut l’amitié folle. On racontait toute sa vie, le jour, la nuit. Les exploits avec les femmes.les aventures.
Puis au bout d'un an tout dialogue fut épuisé puisqu'on était toujours là.
la haine vint,la méchanceté aussi, les bagarres.
Puis enfin le temps de la réconciliation.
A eux deux ils réussirent à attirer un navire avec la fumée. Bien que les navigateurs se méfiaient comme de la peste des bancs de sable, on envoya des chaloupes pour les recueillir. En les apercevant avec leurs barbes sur les jambes les marins les prirent pour des démons et les chaloupes firent demi tour ! les deux hommes entonnèrent alors le Crédo à tue tête. Les hommes revirent les chercher.
Le compagnon de Serrano (dont le nom est resté inconnu) mourut d’émotion à bord.
La nature humaine ne variant pas d’un pouce, et Pedro ayant voulu garder sa barbe pour valider son histoire, on l’exposa dans les foires. Mais l’empereur roi d’Espagne le demanda et on le fit venir de Madrid jusqu’en Allemagne. L’empereur fasciné par son histoire lui fit don de 4000 pièces de huit. Un véritable trésor pour l’époque.
Pédro Serrano voulut en profiter au Pérou en face de son ile. Mais il mourut en route à Panama.
Surcouf 2010
Merci encore à Jean Merrien pour ses livres extraordinaires
Dont Les navigateurs solitaires (denoël).
Bien entendu j’ai complètement modifié le texte original tout en respectant l’histoire authentique.
Imaginez qu'en pleine tempête votre navire fasse naufrage non loin des côtes du Pérou.
Tandis que votre voilier disparaît, vous êtes brusquement dans l’eau sans canot de sauvetage.
Balloté dans tous les sens par les vagues, vous surnagez à moitié étouffé par la force des lames. Et puis, oh miracle! vous sentez sous vos pied le fond !
Un fond mou, mais du sable salvateur.
Vous remontez a quatre pattes cette pente inespérée, vomissant l'eau de mer accumulée.
Lorsque vous reprenez conscience, le soleil est revenu. La mer est calme.
Oui, mais.
En regardant autour de vous, vous êtes sur un banc de sable dominant de quelques mètres la surface de la mer.
Vous en faites le tour et constatez avec effroi qu’il n’ y a rien dessus.
Pas une herbe.
Pas un palmier.
Rien, même pas un caillou.
Rien que du sable sur 8 kilomètres de long et 1 de large.
Vous ne possédez qu’une culotte et un couteau attaché à votre ceinture !.
Et le soleil tape terriblement.
A j’oubliais le principal, pas une goutte d’eau sur l’ile !.
C’est l’histoire qui est arrivée à Pedro Serrano naufragé au large du Pérou en 1540.
L’homme se prend d’abord la tête dans les mains et se dit qu’il va mourir.
C’est une certitude.
Autant se noyer tout de suite !
Mais Pedro se calme et réfléchit en marin. Il fait comme les oiseaux de mer, c’est à dire fouiller le goémon laissé par la marée. Il y trouve quelques crevettes qu’il dévore crues et dans le sable des coques affreusement salées qui lui déclenchent une soif abominable.
Pendant de longues minutes il déprime, mais un mouvement sur sa gauche attire son attention. Une tortue remonte là bas sur le sable, puis une autre.
Pedro s’approche lentement sans se faire voir. Il y a là maintenant des tortues de toutes tailles remontant sur l’ile.
Pedro en choisit une qu’il retourne et égorge pour boire son sang. S’il est incapable de retourner les plus grosses il peut s’occuper des moyennes.
Il y a tant de tortues, qu’elles ne font même pas attention à lui.
Pédro se constitue un capital de carapaces, et de viande séchée au soleil.
Grâce aux tortues sa situation s’améliore nettement. Il peu utiliser les carapaces contre le soleil et se faire une sorte d’abri.
Mais reste le problème de l’eau.
Par chance il pleut beaucoup sous ses latitudes et Pedro n’a plus qu’a utiliser les carapaces comme réservoirs.
Ainsi Serrano a presque tout grâce aux tortues.
Sauf le feu qui lui permettrait de faire cuire cette viande, mais surtout faire de la fumée pour être aperçu des navires. Il sait qu’avec son couteau et une pierre il pourrait faire une étincelle. Les algues sèches brulent bien.
Mais il n’y a pas un caillou sur cette ile et les carapaces de tortues sont trop molles.
Alors Pédro va manquer se noyer en plongeant profondément pour trouver son caillou. Il finit par remonter un galet.
Il réussit alors avec le feu, et le protège de la pluie avec les carapaces.
A noter que l’ile ne manqua jamais de tortues, heureusement car leur viande même séchée ne se conserve pas très longtemps.
Pedro tiendra ainsi pendant 3 ans. Il faut croire que le bouillon et la viande de tortue sont suffisamment complets pour faire vivre un homme.
Mais le plus extraordinaire dans cette histoire est que Robinson trouva son Vendredi !
Un autre naufragé Espagnol lui arriva un jour par la mer.
Pedro crut d'abord que c'était le diable, l'autre aussi.
Puis ils se jetèrent dans les bras.
Au début ce fut l’amitié folle. On racontait toute sa vie, le jour, la nuit. Les exploits avec les femmes.les aventures.
Puis au bout d'un an tout dialogue fut épuisé puisqu'on était toujours là.
la haine vint,la méchanceté aussi, les bagarres.
Puis enfin le temps de la réconciliation.
A eux deux ils réussirent à attirer un navire avec la fumée. Bien que les navigateurs se méfiaient comme de la peste des bancs de sable, on envoya des chaloupes pour les recueillir. En les apercevant avec leurs barbes sur les jambes les marins les prirent pour des démons et les chaloupes firent demi tour ! les deux hommes entonnèrent alors le Crédo à tue tête. Les hommes revirent les chercher.
Le compagnon de Serrano (dont le nom est resté inconnu) mourut d’émotion à bord.
La nature humaine ne variant pas d’un pouce, et Pedro ayant voulu garder sa barbe pour valider son histoire, on l’exposa dans les foires. Mais l’empereur roi d’Espagne le demanda et on le fit venir de Madrid jusqu’en Allemagne. L’empereur fasciné par son histoire lui fit don de 4000 pièces de huit. Un véritable trésor pour l’époque.
Pédro Serrano voulut en profiter au Pérou en face de son ile. Mais il mourut en route à Panama.
Surcouf 2010
Merci encore à Jean Merrien pour ses livres extraordinaires
Dont Les navigateurs solitaires (denoël).
Bien entendu j’ai complètement modifié le texte original tout en respectant l’histoire authentique.