Voici une maquette au 72e en résine d'un projet d'atterrisseur Lunaire (Lunar Lander) étudié et présenté en 1949 par la Bristish Interplanetary Society (BIS)
Maquette produite par l'artisan américain Allen Ury (Fantastic Plastic)
Quelques mots sur la BIS, la British Interplanetary Society :
La British Interplanetary Society (BIS), fondée à Liverpool en 1933 par Philip E. Cleator, est la plus ancienne organisation de défense de l'espace au monde. Son objectif est exclusivement de soutenir et de promouvoir l'astronautique et l'exploration spatiale.
Dans le domaine de l'astronautique, la BIS a été précédé par l'American Interplanetary Society (fondée en 1930), le VfR allemand (fondé en 1927) et la Soviet Society for Studies of Interplanetary Travel (fondée en 1924), mais contrairement à ces derniers, elle n'a jamais été absorbée par une industrie nationale. Elle est donc aujourd'hui le plus ancien organisme de promotion de l'espace existant au monde.
Lors de sa création en octobre 1933, le BIS avait pour objectif non seulement de promouvoir et de mieux faire connaître l'astronautique, mais aussi d'entreprendre des expériences pratiques dans le domaine de la fusée, à l'instar des organisations susmentionnées. Cependant, au début de l'année 1936, la société a découvert que cette ambition était contrecarrée par l'Explosives Act de 1875, qui empêchait tout essai privé de fusées à combustible liquide au Royaume-Uni.
À la fin des années 1930, le groupe conçoit un projet de débarquement sur la Lune à l'aide d'une fusée à plusieurs étages, dont chaque étage comporterait de nombreuses fusées étroites à combustible solide. Leur atterrisseur avait la forme d'une boule de gomme, mais ressemblait au module lunaire. Comme la cabine devait tourner, Ralph A. Smith, membre du BIS, qui a contribué à rétablir la société après la Seconde Guerre mondiale, a inventé le premier instrument pour les voyages dans l'espace : le cœlostat, un mécanisme de navigation qui annulait ingénieusement la vue en rotation. R.A. Smith et Harry Ross sont les visionnaires de l'aérospatiale dont le nom figure sur le brevet original. Smith est également l'auteur et l'illustrateur du livre "The Exploration of the Moon" (1947), qui présente le tout premier "satellite orbital" conceptuel (texte d'Arthur C. Clarke) et qui aurait inspiré John F. Kennedy et Stanley Kubrick.
Et... perso... j'ai été membre de la BIS de 1976 à 1987. J'ai publié plusieurs articles sur le programme spatial français dans ses deux revues, le JBIS et Spaceflight. Ce montage est pour moi un hommage à cette société.
Lors d'une conférence organisée en novembre 1949 au BIS, Harry Ross a présenté un document sur un concept de combinaison spatiale lunaire. Dans cet article, Ross avait examiné le problème d'une combinaison spatiale lunaire de 68 kg pouvant être portée pendant 12 heures, dans une plage de température comprise entre +120°C et -150°C.
En 1946, le BIS a lancé un programme connu sous le nom de Megaroc. L'objectif de ce programme était de développer un vol spatial suborbital qui pourrait permettre à un équipage de monter jusqu'à un maximum de 1 million de pieds (304 km). L'engin a été fabriqué en agrandissant et en redessinant une fusée V-2, après que H.E. Ross eut noté, en 1946, que la fusée V-2 était "presque assez grande pour transporter un homme". Les ingénieurs de la NASA qui ont examiné le projet ont noté qu'il était en avance de 10 ans sur son temps. Ces mêmes ingénieurs de la NASA ont prédit que la fusée aurait été capable de réaliser un premier vol suborbital avec équipage entre 1949 et 1951, et d'envoyer des personnes dans l'espace de manière fiable dès 1951.
En 1978, la société a publié une étude sur les vaisseaux spatiaux intitulée Projet Daedalus, qui était une étude de faisabilité détaillée d'une simple mission interstellaire sans équipage de survol de l'étoile de Barnard, utilisant la technologie actuelle et une extrapolation raisonnable des capacités d'un futur proche. Daedalus devait utiliser une fusée à fusion à impulsion nucléaire entraînée par des pastilles pour accélérer jusqu'à 12 % de la vitesse de la lumière.
L'un des membres les plus emblématiques de la BIS fut évidemment Sir Arthur C. Clarke (1917-2008).
Le futur célèbre écrivain de Science Fiction adhéra à la BIS en 1934, encore adolescent, et en deviendra le président deux fois en 1946-47 et 1951-53.
Son style d'écriture, une SF "réaliste", c'est à dire prolongeant les techniques de son temps pour imaginer le futur proche a donné une somme de romans et de nouvelles dont la plus connue est "La Sentinelle", qui a donné le film "2001, l'Odyssée de l'espace" en 1969.
Mais Arthur Clarke fut aussi un scientifique qui fut mobilisé de 1941 à 1946 comme spécialiste radar dans la RAF et contribua à mettre au point le réseau de surveillance qui devait permettre de gagner la bataille d'Angleterre. Durant ces années il travailla à la mise au point d'une technique d'aide radar à l'approche et l'atterrissage (GCA, Ground Controlled Approach) qui devait se révéler très utile lors du blocus de Berlin en 1948-49.
Enfin, en 1945, au sein de la BIS, il fut le premier à exploiter l'idée de l'orbite géostationnaire pour y poster des satellites qui, ainsi, permettraient une couverture totale de la planète pour les communications. En hommage à sa contribution l'orbite géostationnaire est désormais dénommée "Orbite Clarke" par l'Union Astronomique Internationale.
Mais revenons à notre Lunar Lander, conçu à partir de 1949 par Ralph A. Smith (BIS) et qui influença beaucoup Grumman dans la conception du LM une douzaine d'années plus tard.
La maquette :
Fantastic Plastic a produit une maquette en résine et impression 3D
La coque en deux partie était légèrement déformée, ce qui est courant pour une pièce moulée en résine polyuréthane fine et de grande taille. Un bain de 30 secondes dans l'eau bouillante et hop, déformation corrigée :
Assemblage des nombreux moteurs d'attitude en impression 3D :
Positionnement des points d'attache du train d'atterrissage :
On passe à la peinture avec une sous-couche d'apprêt en noir brillant :
Première couche d'Alclad 2 White Aluminium :
La tuyère du moteur principal en "Burnt Iron" :
... à suivre...
_Bruno
Dernière édition par bgire le Lun 07 Oct 2024, 16:51, édité 1 fois
_________________
Hi Bob!
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases
Si Vis Pacem Parafilmum
La sous-couche, c'est un apprêt que l'on met avant
Si on bricolait plus souvent on aurait moins la tête aux bêtises
Omnes stulti, et deliberationes non utentes, omnia tentant
Une journée au cours de laquelle on n'a pas ri est une journée perdue
Espérons que le fond de la mer est étanche
Oh, ça c'est le Quacta qui se moque du Stifling
Telle est la Voie !
Maquette produite par l'artisan américain Allen Ury (Fantastic Plastic)
Quelques mots sur la BIS, la British Interplanetary Society :
La British Interplanetary Society (BIS), fondée à Liverpool en 1933 par Philip E. Cleator, est la plus ancienne organisation de défense de l'espace au monde. Son objectif est exclusivement de soutenir et de promouvoir l'astronautique et l'exploration spatiale.
Dans le domaine de l'astronautique, la BIS a été précédé par l'American Interplanetary Society (fondée en 1930), le VfR allemand (fondé en 1927) et la Soviet Society for Studies of Interplanetary Travel (fondée en 1924), mais contrairement à ces derniers, elle n'a jamais été absorbée par une industrie nationale. Elle est donc aujourd'hui le plus ancien organisme de promotion de l'espace existant au monde.
Lors de sa création en octobre 1933, le BIS avait pour objectif non seulement de promouvoir et de mieux faire connaître l'astronautique, mais aussi d'entreprendre des expériences pratiques dans le domaine de la fusée, à l'instar des organisations susmentionnées. Cependant, au début de l'année 1936, la société a découvert que cette ambition était contrecarrée par l'Explosives Act de 1875, qui empêchait tout essai privé de fusées à combustible liquide au Royaume-Uni.
À la fin des années 1930, le groupe conçoit un projet de débarquement sur la Lune à l'aide d'une fusée à plusieurs étages, dont chaque étage comporterait de nombreuses fusées étroites à combustible solide. Leur atterrisseur avait la forme d'une boule de gomme, mais ressemblait au module lunaire. Comme la cabine devait tourner, Ralph A. Smith, membre du BIS, qui a contribué à rétablir la société après la Seconde Guerre mondiale, a inventé le premier instrument pour les voyages dans l'espace : le cœlostat, un mécanisme de navigation qui annulait ingénieusement la vue en rotation. R.A. Smith et Harry Ross sont les visionnaires de l'aérospatiale dont le nom figure sur le brevet original. Smith est également l'auteur et l'illustrateur du livre "The Exploration of the Moon" (1947), qui présente le tout premier "satellite orbital" conceptuel (texte d'Arthur C. Clarke) et qui aurait inspiré John F. Kennedy et Stanley Kubrick.
Et... perso... j'ai été membre de la BIS de 1976 à 1987. J'ai publié plusieurs articles sur le programme spatial français dans ses deux revues, le JBIS et Spaceflight. Ce montage est pour moi un hommage à cette société.
Lors d'une conférence organisée en novembre 1949 au BIS, Harry Ross a présenté un document sur un concept de combinaison spatiale lunaire. Dans cet article, Ross avait examiné le problème d'une combinaison spatiale lunaire de 68 kg pouvant être portée pendant 12 heures, dans une plage de température comprise entre +120°C et -150°C.
En 1946, le BIS a lancé un programme connu sous le nom de Megaroc. L'objectif de ce programme était de développer un vol spatial suborbital qui pourrait permettre à un équipage de monter jusqu'à un maximum de 1 million de pieds (304 km). L'engin a été fabriqué en agrandissant et en redessinant une fusée V-2, après que H.E. Ross eut noté, en 1946, que la fusée V-2 était "presque assez grande pour transporter un homme". Les ingénieurs de la NASA qui ont examiné le projet ont noté qu'il était en avance de 10 ans sur son temps. Ces mêmes ingénieurs de la NASA ont prédit que la fusée aurait été capable de réaliser un premier vol suborbital avec équipage entre 1949 et 1951, et d'envoyer des personnes dans l'espace de manière fiable dès 1951.
En 1978, la société a publié une étude sur les vaisseaux spatiaux intitulée Projet Daedalus, qui était une étude de faisabilité détaillée d'une simple mission interstellaire sans équipage de survol de l'étoile de Barnard, utilisant la technologie actuelle et une extrapolation raisonnable des capacités d'un futur proche. Daedalus devait utiliser une fusée à fusion à impulsion nucléaire entraînée par des pastilles pour accélérer jusqu'à 12 % de la vitesse de la lumière.
L'un des membres les plus emblématiques de la BIS fut évidemment Sir Arthur C. Clarke (1917-2008).
Le futur célèbre écrivain de Science Fiction adhéra à la BIS en 1934, encore adolescent, et en deviendra le président deux fois en 1946-47 et 1951-53.
Son style d'écriture, une SF "réaliste", c'est à dire prolongeant les techniques de son temps pour imaginer le futur proche a donné une somme de romans et de nouvelles dont la plus connue est "La Sentinelle", qui a donné le film "2001, l'Odyssée de l'espace" en 1969.
Mais Arthur Clarke fut aussi un scientifique qui fut mobilisé de 1941 à 1946 comme spécialiste radar dans la RAF et contribua à mettre au point le réseau de surveillance qui devait permettre de gagner la bataille d'Angleterre. Durant ces années il travailla à la mise au point d'une technique d'aide radar à l'approche et l'atterrissage (GCA, Ground Controlled Approach) qui devait se révéler très utile lors du blocus de Berlin en 1948-49.
Enfin, en 1945, au sein de la BIS, il fut le premier à exploiter l'idée de l'orbite géostationnaire pour y poster des satellites qui, ainsi, permettraient une couverture totale de la planète pour les communications. En hommage à sa contribution l'orbite géostationnaire est désormais dénommée "Orbite Clarke" par l'Union Astronomique Internationale.
Mais revenons à notre Lunar Lander, conçu à partir de 1949 par Ralph A. Smith (BIS) et qui influença beaucoup Grumman dans la conception du LM une douzaine d'années plus tard.
La maquette :
Fantastic Plastic a produit une maquette en résine et impression 3D
La coque en deux partie était légèrement déformée, ce qui est courant pour une pièce moulée en résine polyuréthane fine et de grande taille. Un bain de 30 secondes dans l'eau bouillante et hop, déformation corrigée :
Assemblage des nombreux moteurs d'attitude en impression 3D :
Positionnement des points d'attache du train d'atterrissage :
On passe à la peinture avec une sous-couche d'apprêt en noir brillant :
Première couche d'Alclad 2 White Aluminium :
La tuyère du moteur principal en "Burnt Iron" :
... à suivre...
_Bruno
Dernière édition par bgire le Lun 07 Oct 2024, 16:51, édité 1 fois
_________________
Hi Bob!
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases
Si Vis Pacem Parafilmum
La sous-couche, c'est un apprêt que l'on met avant
Si on bricolait plus souvent on aurait moins la tête aux bêtises
Omnes stulti, et deliberationes non utentes, omnia tentant
Une journée au cours de laquelle on n'a pas ri est une journée perdue
Espérons que le fond de la mer est étanche
Oh, ça c'est le Quacta qui se moque du Stifling
Telle est la Voie !