Quelle définition donner à "sister-ship" ?

Il est courant qu'un ou plusieurs navires soient classés "sister-ship" comme jumeau(x) d'un autre précédemment réalisé.
Cela veut-il signifié que des 2 bateaux sont parfaitement identiques en caractéristiques (dimensions, fonctions, réalisation, motorisation...) ou simplement similaire ? À partir de quels critères peut-on parler ou plus parler de sister-ship ?

Par exemple, le cargo mixte MD "La Bourdonnais" des Messageries Maritimes, de même que le Pierre Loti et le Jean Labordes sont classés comme sister-ship du "Ferdinand de Lesseps" fabriqués qu'ils furent construits en différents chantiers. Cela veut-il dire que ces 4 paquebots/cargos furent réalisés suivant les même plans (probablement hormis l'aménagement intérieur) ?

En d'autres termes, sont-ils vraiment identiques (coque, ponts, super-structure, motorisation...) ou sinon, jusqu'où peut aller leur similarité ?

Enfin, est-ce limité au navire civil et cela correspond-il à la "classe" des bâtiments militaires ?

De ce que j'en sais, ce sont des bateaux virtuellement identiques, construits à partir des mêmes plans, mais ils ne sont pas obligatoirement absolument identiques, et c'est un concept qui concerne le militaire ou le civil.
QUand tu prends le topic sur la classe Dido, tu vois que les navires sont quand mêmes différents (nombre de tourelles, nombres de canons AA notamment), ou la très prolifique classe Cleveland, c'est la même classe mais certains sont bien différents du concept original, mais l'allure générale est identique

Corrigez moi si je me trompe les pros

Ce ne serait pas plutôt des frères que des jumeaux (qui eux vont pas deux). Par exemple la classe Olympic ne sont pas jumeaux mais des triplés je suppose même si le Britannic était 5 mètre plus grand. Je pense que dans le cas des navires ont devrait parlé de frères, mais ça, c'est mon point de vue et je laisserais tomber le "sister-ship" anglais pour le français.
Et j'en profite pour vous souhaiter à toutes et tous une excellente année 2024.

Le « sister » vient du fait que les pays de langue anglaise mettent au féminin les navires et les avions.

Après, les navires sont rarement totalement identiques, car rarement construit en même temps, deux ans peuvent s’écouler entre les constructions.

Pour ce qui est de la marine marchande, il n’est pas rare que l’armateur demande des modifications entre les deux navires, soit parce qu’il a des problèmes avec le premier, décelés lors de la première année d’exploitation, soit des idées d’améliorations soumises par l’équipage, ou le service technique lors de la période de garantie.
Le service commercial a son mot à dire également.  Ça peut être structurel, comme la modification de la hauteur de la cheminée pour passer sous des ponts moins haut. Le tirant d’air alors diminué peut permettre au navire n°2 ou 3 de faire escale dans des ports que le n°1 ne peut atteindre, des nouveaux affrètements peuvent être conclus entre le début de la construction du n°1 et du n°2.

Il est souvent trop tard pour modifier le 1. Toutes modifications du navires après coup sont facturées au prix fort par le chantier.

Ça peut être aussi des modifications du chantier lui même, le premier navire ayant essuyer les plâtres avec des défauts de conception, mais qui ne l’empêche pas de naviguer tel quel. Mais si les défauts sont importants, ils peuvent être rectifiés sur le n°1 lors d’un arrêt technique spécial très coûteux en terme d’opération commerciales, soit lors de l’ AT régulier au bout de 3 ans.

Des problèmes sur le n°1 peuvent aussi être détectés lors des essais à la mer, dans ce cas le chantier prend en charge les modification, si elles sont possibles avant la date prévue de livraison à l’armateur, les retards de mise en exploitation commerciales sont bien sûr négociés financièrement.

Il y a  aussi des améliorations techniques, tout évolue très vite techniquement, et les navires suivant sont « mis à jour », mais sans révolutionner les plans du navire. Ça peut aussi des évolutions question appareils de navigation, moteurs,, télécommunications, automatismes, électronique, informatique.
Les sous traitants mettent à jour leurs différents produits régulièrement.

La fabrication de navires identiques fait également baisser le coût globale de la facture. Plus il y en a de commander, plus le coût unitaire est faible.

L’armateur peut décider également de vendre un de ses navires « sur cale » à un autre armateur, suivant le marché, contrats, cours du prix des navires neufs.

Je confirme : pour la marine militaire (au moins), ce sont des constructions à partir des mêmes plans de base, du même architecte et généralement issus du même contrat.
Il peuvent différer par des détails ou des éléments plus importants : ainsi le retour d'expérience issu du premier exemplaire mis en service peut être appliqué dès la construction sur ceux toujours en chantier. Ainsi la tour du Dunkerque et du Strasbourg sont différentes. Ainsi des croiseurs de bataille HMS Anson, Howe et Rodney, les sister-ships du Hood, qui furent sérieusement modifiés alors qu'ils étaient encore sur cale... puis finalement annulés en 1919 et démolis en 1921. Ainsi de l'USS Hornet qui diffère un peu de ses deux sisterships Enterprise et Yorktown.

A ne pas confondre avec les constructions très proches et ressemblantes, mais pas identiques. En général ce sont des contrats postérieurs (un à deux ans) dans lesquels on reprend le modèle original mais en le faisant évoluer. Ainsi des classes Orion et King George V de cuirassés britanniques (1909-1911)

A la fin du XIXe Siècle chaque chantier ayant son architecte, les navires "d'une même classe" différaient beaucoup, mais avec la standardisation du matériel et des fournitures les sisterships devinrent de plus en plus semblables, hormis les détails. La standardisation permettait de baisser les coûts de fabrication, mais surtout de maintenance pendant toute la carrière des unités.

Chez les "rivet counters" c'est même un jeu d'identifier deux sisterships grâce à un infime détail.
Récemment (2021) les épaves très endommagées des destroyers de la classe Fletcher USS Johnston et Hoel, tous deux coulés dans la même zone lors de la bataille de Leyte, ont été identifiés : l'un des deux avait été construits dans les chantiers de Seattle Tacoma et les Fletcher issus de ce chantier étaient les seuls à avoir une porte protégée par un pavois blindé au droit du lance torpille avant : une micro-différence qui a permis d'identifier le Johnston.

_Bruno

Pour l'époque en gros c'est même plan type, généralement un plan de forme. Quelques constructeurs ont utilisés le même plan pour construire plusieurs bâtiments comme Ginoux au Havre vers 1750 avec la classe Blonde (Brune, Félicité, Vestale, Aigrette).

Depuis longtemps dans la Marine il y avait le souhait d'avoir une "standardisation", avoir des pièces identiques pour faciliter la réparation dans n'importe port etc ...

Mais c'est seulement vers 1782 (sauf quelques constructeurs) que l'adoption du plan type arrive avec Sané. Et la classe Téméraire.