Bonjour à tous !
Voici une petite fantaisie que je viens de terminer : un canot d’apparat au 1/24° portant le pavillon de l’Amiral de France vers 1750/1760. Ces embarcations prestigieuses, confortables et richement décorées étaient utilisées pour le transport de l’Amiral de France et des vice-amiraux, des lieutenants généraux des armées navales, des chefs d’escadre, des capitaines de vaisseaux ou des officiers supérieurs dans les ports et les arsenaux français; elles n’avaient pas d’autre utilité et étaient conçues pour être propulsées exclusivement à la rame; elles ne s’aventuraient évidemment jamais en haute mer; leur longueur était relativement importante par rapport à leur maître-bau. Pour le même type d’embarcation, les anglais parlaient de «pinnaces» (pinasses ou pinaces, terme parfois utilisé en français) ou de «barges» pour les canots de plus de dix rameurs. Le dictionnaire Littré (fin 19° siècle) donne cette définition de la «pinasse» française du 18° siècle : «Nom donné à la fin du 18° siècle à certaines embarcations légères, longues, armées de huit ou dix avirons et destinées, comme les chaloupes, au service des vaisseaux : c’était un canot analogue au grand canot actuel des vaisseaux.» N’ayant pas trouvé en France de plan pour réaliser ce modèle (peut-être en existe-t-il au Musée de la Marine de Paris ?), je me suis rabattu sur le plan de la boite de construction américaine (« English Pinnace 1750 ») de Model Shipways. Je pense que les canots français du temps étaient très semblables aux anglais; c’est d’ailleurs ce que j’ai pu constater sur les rares illustrations d’époque.
Quelques remarques sur le modèle :
Quelques remarques sur la boite Model Shipways : plan précis, sérieux et de belle qualité. En revanche le bois fourni (du tilleul d’outre-Atlantique) est très insuffisant pour ce genre de maquette et j’ai dû utiliser mes réserves (buis, noyer, contre-plaqué…); le tilleul fourni pour le bordé de coque fait… 0,8mm d’épaisseur et l’on n’a pas intérêt à se rater ! Point positif, ce tilleul a un comportement magnifique pour la torsion et le pliage : aucune rupture, aucune écharde malgré de fortes sollicitations du bois ramolli dans l’eau bouillante. Enfin, j’ai trouvé les quelques pièces en métal fournies de médiocre qualité et je ne les ai pas utilisées.
Amitiés à tous !
Dernière édition par Gargousse le Lun 03 Juil 2023, 19:44, édité 2 fois
Voici une petite fantaisie que je viens de terminer : un canot d’apparat au 1/24° portant le pavillon de l’Amiral de France vers 1750/1760. Ces embarcations prestigieuses, confortables et richement décorées étaient utilisées pour le transport de l’Amiral de France et des vice-amiraux, des lieutenants généraux des armées navales, des chefs d’escadre, des capitaines de vaisseaux ou des officiers supérieurs dans les ports et les arsenaux français; elles n’avaient pas d’autre utilité et étaient conçues pour être propulsées exclusivement à la rame; elles ne s’aventuraient évidemment jamais en haute mer; leur longueur était relativement importante par rapport à leur maître-bau. Pour le même type d’embarcation, les anglais parlaient de «pinnaces» (pinasses ou pinaces, terme parfois utilisé en français) ou de «barges» pour les canots de plus de dix rameurs. Le dictionnaire Littré (fin 19° siècle) donne cette définition de la «pinasse» française du 18° siècle : «Nom donné à la fin du 18° siècle à certaines embarcations légères, longues, armées de huit ou dix avirons et destinées, comme les chaloupes, au service des vaisseaux : c’était un canot analogue au grand canot actuel des vaisseaux.» N’ayant pas trouvé en France de plan pour réaliser ce modèle (peut-être en existe-t-il au Musée de la Marine de Paris ?), je me suis rabattu sur le plan de la boite de construction américaine (« English Pinnace 1750 ») de Model Shipways. Je pense que les canots français du temps étaient très semblables aux anglais; c’est d’ailleurs ce que j’ai pu constater sur les rares illustrations d’époque.
Quelques remarques sur le modèle :
- le pavillon de l’Amiral de France était utilisé, en 1780, selon Jean Boudriot («Le Vaisseau de 74 Canons» Tome IV) non seulement par l’Amiral de France mais aussi par les trois vice-amiraux et peut-être par d’autres officiers supérieurs (Boudriot n’est pas très clair à ce sujet); l’Amiral de France (ou «Grand Amiral de France») avait le rang de Maréchal de France; c’était un titre honorifique qui fut détenu de 1737 à 1791, année de son abolition, par le célèbre duc de Penthièvre (1725-1793), petit-fils de Louis XIV; il avait repris le titre en 1737 à son père, le comte de Toulouse, bâtard légitimé de Louis XIV et Grand Amiral de France jusqu’à sa mort. Je me suis servi du pavillon représenté battant au vent et froissé dans le même ouvrage par Boudriot que j’ai reproduit de manière détaillée et en couleur sur une feuille A4 (armes de France avec deux ancres en sautoir); l’atelier de copies qui se trouve près de chez moi a ensuite réussi à le reproduire à l’échelle sur un tissu blanc synthétique, comme on imprime sur un T-Shirt. Le résultat n’est pas parfait mais suffisant pour moi.
- le personnage représenté, lui aussi au 1/24° et de la même époque, provient des Éditions Ancre qui fournissent cette belle figurine au 1/24°, au 1/48° et au 1/72°. Je l’ai placée afin de donner une idée de l’échelle, ce qui n’est pas évident sur un tel modèle; ce garde peut sembler un peu grand mais, calculs faits, il représente au 1/24° un homme de 1m80 alors que nos ancêtres du XVIII° siècle étaient généralement plus petits que nous. Son uniforme est celui d’un «Garde du Pavillon de l’Amiral de France», tel qu’il est représenté dans le Tome IV du «Vaisseau de 74 canons», donc parfaitement adapté au canot et à son pavillon. Je profite de ce sujet pour dire que je ne fais jamais une maquette sans me servir de la silhouette d’un personnage découpée sur un carton dur et représenté à l’échelle du bateau : cela évite les choses fâcheuses, comme des portes par lesquelles seuls des nains peuvent passer à quatre pattes ou des marches d’escalier que même Berthe aux Grands Pieds ne pourrait escalader…
- les décorations que j’ai utilisées (en bronze doré) proviennent presque toutes de mes réserves des défunts Établissements parisiens Stab (quel malheur pour les modélistes navals de niveau moyen, cette disparition…!). J’ai essayé de rester dans l’esprit baroque du temps (1750-1760).
Quelques remarques sur la boite Model Shipways : plan précis, sérieux et de belle qualité. En revanche le bois fourni (du tilleul d’outre-Atlantique) est très insuffisant pour ce genre de maquette et j’ai dû utiliser mes réserves (buis, noyer, contre-plaqué…); le tilleul fourni pour le bordé de coque fait… 0,8mm d’épaisseur et l’on n’a pas intérêt à se rater ! Point positif, ce tilleul a un comportement magnifique pour la torsion et le pliage : aucune rupture, aucune écharde malgré de fortes sollicitations du bois ramolli dans l’eau bouillante. Enfin, j’ai trouvé les quelques pièces en métal fournies de médiocre qualité et je ne les ai pas utilisées.
Amitiés à tous !
Dernière édition par Gargousse le Lun 03 Juil 2023, 19:44, édité 2 fois