https://www.dynamic-mess.com/un-peu-d-histoire/les-degats-des-navires-francais-a-mers-el-kebir-2-2/
La Bretagne, chavirée à 150 degrés, l'arrière arrasé touchant le fond alors que la partie avant repose surélevée sur le mât tripode écrasé sur le fond rocheux, fini par disparaître complètement sous les flots, tout en restant visible depuis la surface grâce aux eaux claires du port et la faible profondeur. L'état-major français commença des travaux timides - et dangereux - pour la démanteler, durant la guerre, mais ils furent rapidement arrêtés faute d'équipements adatpés.
Le site "L'algérianiste" affirme que 800 corps auraient été relevés en avril 1941, mais cette information est douteuse dans le sens où, lors du démentèlement au début des années 50, un des prérequis était de récuperer les 600 corps restants. En réalité les premières investigation commencèrent bien à cette période, sous l'impulsion d'un ingénieur du génie maritime qui allait le payer de sa vie : le 12 mai 1941, un officier, Elie MONNIER, Polytechnicien, décède dans des conditions peu claires alors qu'il était en train de descendre sur l'épave. Ensuite en 1942, l'Amiral Darlan, alors en tournée en Afrique, vint se recueillir sur le site.
Quelques mois plus tard, la Société de Matériel Naval du Midi commence des travaux de découpage du navire, qui sont arrêtés suite à un autre accident durant lequel un ouvrier est gravement blessé, puis par le débarquement des Alliés. Puis, après être restée en paix quelques années, l'épave gênait les travaux d'extension du port qui reprirent à la toute fin des années 40, obligeant la marine à reconsidérer sa démolition durant l'année 1948, et elle fut ainsi démantelée sur place de 1952 à 1955 (5) par la compagnie Serra Frères, qui avait déjà participé au découpage de la flotte sabordée à Toulon.
La coque fut explorée par des scaphandriers, vidée de ses munitions, puis fut découpée en tronçons, qui relevés par un ponton-grue, furent démantelés à terre où ils furent vidés des cadavres et effets personnels. Les centaines de dépouilles furent mises dans un ossuaire du cimetière militaire de Mers-El-Kébir, la grande majorité étant non identifiable. Aujourd'hui, il reste(rait) quelques reliques du navire:
Ses ancres sont en Bretagne
Un morceau récupéré de la passerelle fut utilisé dans l'église de Mers-El-Kébir. Après l'indépendance, elle fut transformée en Mosquée. Il est peu probable que la relique ait survécue.
Sans compter les innombrables morceaux de ferraille qui doivent rester au fond de la rade. A noter qu'en 1951 une plaque commémorative fut scellée dans le mur de la jetée, en mémoire des marins, juste à l'emplacement où disparu le navire. Cette plaque fut descellée (en 1960 selon "l'Algérianiste", mais c'est surprenenant étant donné que la marine a quitté la base en 1967) et se trouverait aujourd'hui à la batterie Basse du Cap Brun à Toulon.
Début des années 50: Mers-El-Kébir, département d'Oran. Un officier observe les canons de 340mm retirés de l'épave de la Bretagne en cours de démantellement. Les canons furent découpés en deux afin qu'un commissaire de la Marine puisse faire le procès verbal autorisant le ferraillage (procédure obligatoire pour les canons).