Effectivement, ici avec c'était déjà limite avec Stigler. Il a perdu du temps pour le mettre à l'eau, mais ça l'a sauvé.
Les pilotes pestaient souvent après leur radeau qui rendait inconfortable le cockpit et surtout l'assise, il était déjà assis aussi sur le parachute.
Pour l'ambiance:
Un petit extrait du "Ciel et l'Enfer" de Jacques Andrieux ( Mon avatar ), pilote FAFL breton de Spitfire durant la guerre 39-45 alors basé à la base RAF Perranporth dans le sud ouest de l'Angleterre.
CHAPITRE IV UN « SPIT BRETON » SUR MORLAIX.
Mon ami Andrews, un Australien nouvellement arrivé à A Flight, « répand » son Spit sur la piste en effectuant un essai. Chance inouïe, pas une égratignure !
Mauvais temps. Donc période calme. Chaque fois que c’est possible, le contrôleur nous envoie en reconnaissance météo sur le cap de Brest. L’espoir de découvrir un bateau allemand ou un JU 88 nous pousse à voler dans d’aussi mauvaises conditions.
Un matin, en alerte à 15 minutes, avec le fidèle Blondy, je téléphone au secteur du groupe et réclame le contrôleur de service. Une vraie chance ! Je le connais. Il nous a dirigés, il y a quelques jours, avec beaucoup de brio, dans une interception. — Hello, Sir. — Hello, Jaco. — Fed up to be sitting here (Je suis fatigué d’être assis ici).
Peut-on aller faire un tour de l’autre côté ? — Je ne pense pas que le temps soit suffisamment bon pour décoller. — Ici en piste, ça va, ça se dégage... — OK, je vous donne l’autorisation.
Décollez immédiatement. Silence radio. Vol au ras de l’eau jusqu’à la côte française. Vous prendrez le contact au retour en vue des côtes anglaises... J’alerte deux autres pilotes qui prennent notre place. Préparation. Facile. On volera en rase-flotte intégral pour passer sous les lobes des radars.
Survol de la mer 42 minutes. Ça va être long ! Nous venons de bien loin. On doit d’abord se battre contre la mer et la « crasse » avant d’avoir affaire à l’ennemi.
La mer ? Aucun pilote n’aime se frotter à elle. Par fort vent d’est, rien n’est moins plaisant. J’ai un parachute et un canot de caoutchouc qui se gonfle automatiquement au contact de l’eau. J’ai aussi une « Mae West » dont les formes rappellent la poitrine de la vamp américaine. Mon gilet de sauvetage porte mon nom. Je ne le prête pas. Pas plus que ma gourde en étain qui contient du rhum. On ne sait jamais ! J’en fais la « vidange » régulièrement tous les mois. Je glisse mes cartes entre la tige de mes bottes de vol et les jambes du pantalon. Nous volons tous en battle-dress gris-bleu de la RAF. Nous remplaçons souvent le blouson par un chandail en grosse laine. Avec les lunettes de protection contre le feu ou les effets d’un éclatement de verrière, j’ai aussi une visière de tennis sur mon serre-tête, instrument utile pour le vol en altitude et qui permet de « voir dans le soleil » sans être ébloui........
Le liferaft et parachute des pilotes de la RAF: