Bon ! Je sais pas ce que j'ai mais aujourd'hui mais je merde avec les balises, failli louper l'entrée du port" et comme disait ma grand-mère : " Qui casse la poignée, perd sa balise" !
ça doit être du aux tournées de sirop d'érable, macérées, fermentées et enfin,distillées dont m'ont pourvu mes cousins d'Alberta du Sud !
"Mais attendez moi, bandes de c... !" m'écriais-je !
Ces crétins relevaient la passerelle d'embarquement au point même où j'arrivais in-extremis, justatan comme on dit dans l'Empire du Soleil Levant et au dernier moment, déboulant comme diable en furie sur le quai !
Heureusement que le chat du cambusier (on est ennemis pour justifier nos boulots sinon on est copains comme cochons bretons ! ) m'a envoyé un message car avec les croquette WI-FI, quand on pète, on peut communiquer mieux que sur fesses bouc ! et ça sent pas mauvais !
Bref, il me faisait part du prochain départ de notre chère frégate et m'invitait à rentrer le plus rapidement possible pour ne pas louper la marée (ou l'Amarrée, si vous voulez, parlant de L'Aphrodyte qui y est depuis 6 mois ! ).
Un coup d'aile de Recouvrance et me voilà atterri à la Concorde (ex-place de la Révolution, ex-place de grève ; je dis ça pour ceux qui connaissent pas la Capitale ! ) euh non, l'inverse, un coup d'aile de Concorde et j'atterris à Recouvrance, baluchon plein de sirop d'érable sur le dos, pour foncer vers les quais !
Un instant, je suis essoufflé à courir comme ça !
C'est à cet instant ultime que je pousse le cri qui tue :
"Mais attendez moi, bandes de c... !"
Enfin, j'embarque. En un véquande comme disent les anglois, je ne sais par quel miracle, le vaisseau a été remis en état de naviguer. M'appuyant au bordé supérieur, je vois des charrettes de boulangers partir, tous disant qu'il était dur de gagner sa croûte quand on a livré la mie.
Guillemaut m'expliquera ...
L'équipage s'affaire ; je jette un oeil sur la passerelle :
Msgr Andy est tout pimpant dans un uniforme tout neuf mais Monsieur Yuth est assis dans un angle, l'air fatigué et inquiet ... jetant de temps à autre son regard par dessus bord puis replongeant dans ses réflexions qui ont l'air d'être sombres.
Dans l'entrepont, le chat m'émancipe :
L'Empereur a décrété l'amnistie générale à l'occasion de la naissance de la 4 me portée de sa chatte favorite et Msgr Andy se voit rétabli dans tous ses titres. Il serait question qu'il prenne le commandement de notre frégate ; quand à Monsieur De la Moria, Yuth, qui doit sa promotion à M. Pierre De Villeneuve, à l'époque, préposé aux signaux de fanions a Ministère, il est très inquiet.
En effet, l'Empereur envisage de remplacer Villeneuve qu'a pas assez la moelle (n'a-t'il pas dit de lui, en égyptien ancien, après Aboukir, "celakelos" à moins que ce ne soit en grec ? ) mais ne sait par qui :
Ganteaume ? voilà ce qu'il en dit « Ganteaume n'était qu'un matelot, nul et sans moyens. »
Villaret De Joyeuse est en disgrâce, dans un "placard doré" (ancêtre du parachute) à la Martinique (à la Ma'tinique, à la Ma'tinique ! Donnes du rhum à tonum ! )
L'Empereur pense à Bruix, un homme discret, qui n'en fait pas, compétent mais très malade à ce que l'on dit.
AHHH ! Où est le temps glorieux des De Grasse, Suffren et autres destins !
Bref, Messire Yuth De la Moria a du souci à se faire, de quoi lui ronger les sang mais demander une potion à notre chirurgien risquerait d'être un aller-simple vers l'enfer. Pour lui, c'est sans doute le dernier commandement !
Bon assez épilogué sur les malheurs et bonheurs de nos supérieurs que je vous narre brièvement mes vacances chez mes cousins canadiens :
Là-bas, le journée de travail finie, on prend un bain puis on se rend en charrette au trocson du fort le plus proche ! Plat traditionnel de haricots au lard, sapristi, puis maintes tournées de rhum, d'ale et d'érable distillé jusque tard dans la nuit polaire.
Mais gare ! Ne vous laissez pas prendre par la "Mountie", la police à cheval sur les réglements, qui vous envoie, vite fait, dégriser en cellule si vous vous avisez de parler le vieux françois au lieu de l'anglois officiel.
Mon cousin a persuadé une demi-douzaine de castars qui voulaient retrouver leur cousins belges du continent dans le département du Haînaut du sud à revenir avec moi ; ce sont d'excellents coupeurs et tailleurs de bois qui rendraient maints services à notre charpentier mais comme, dans le trajet de retour, ils ont à moitié dévoré les membrures du rafiot, je leur ai indiqué un chantier de construction où aller gagner leur pitance pour qu'ils ne bouffent pas l'Aphrodyte qu'a assez de malheurs d'autant qu'un chat dénommé Oskar, tournait autour, ces derniers temps et que c'est, semble-t'il un véritable porte-poisse sur les bateaux où il embarque.
Comme le dit Monsieur Fouché, Ministre de la Police et de l'intérieur : "un chat, ça va ! c'est quand il y en a beaucoup que cela commence à poser problème !"
Bon, suffit pour la journée et, en plus, je dois récupérer du décalage horaire !