2 Décembre 1804 :
Sacre de Napoléon Empereur des Français.
Pendant ce temps, à Brest se déroulait une scène moins prestigieuse.
Le lieutenant Louis-Yuth de la Moria s’apprêtait à embarquer à bord de l’Acheron, afin de piller les ressources anglaises dans le pacifique.
Seulement, une soirée trop arrosée dans une taverne locale, et une nuit agitée avec une charmante bretonne nommée Louise Chouchennelec lui firent manquer le départ du navire.
Ayant rassemblé ses affaires et le peu d’esprit non-ethylique qui lui restait, il se dirigea vers la demeure de son amiral.
Arrivé devant la belle demeure austère en granit, il ne savait toujours pas comment expliquer sa défection. Il s’attendait à être muté aux galères, voire pire quand le salut arriva de façon impromptue.
Il fut introduit dans le vestibule, attendant que l’amiral le reçoive quand des éclats de voix d’une dispute violente lui parvinrent.
Tendant l’oreille, il essaya d’en savoir plus en se disant finalement, qu’il se ferait peut-être moins enguirlander…
Tendant de plus en plus l’oreille, il se retrouva, et son fauteuil avec, dans une position plus qu’acrobatique.
Ce qui devait arriver arriva… il chuta lourdement à terre, entraînant dans sa chute le vase et la table qui se trouvaient à coté.
Alertés par le bruit, l’amiral et son interlocuteur entrèrent et virent le pauvre Louis-Yuth allongé par terre. Se relevant il tenta de bredouiller des excuses quand il fut interrompu par l’amiral qui l’invita à entrer dans son bureau.
« Alors jeune homme, on s’endort en attendant d’être reçus par mon auguste personne ? »
« En fait, c'est-à-dire que tout à fait par accident le pied du fauteuil s’est… »
« Il suffit ! Nous nous occuperons de cela plus tard ! Déclinez votre nom et grade ! »
« Louis-Yuth de la Moria, Lieutenant de Vaisseau de la flotte de la République Amiral ! »
« Et sûrement pas la crème de nos lieutenants… qu’en pensez-vous conseiller Mimolette ? »
L’interlocuteur de l’amiral qui était jusque là resté silencieux détailla le pauvre Louis-Yuth avant de prononcer une jugement qui ressemblait à un 11eme commandement :
« Sûrement un des plus grand jean-foutre qu’il m’ait été donné de voir dans la marine… et dieu sait qu’elle en regorge ! »
Louis-Yuth se décomposa alors sous leurs yeux, se demandant si le bagne ne serait pas sa prochaine affectation.
L’Amiral répondit alors d’une voix profonde et grave :
« Ce garçon est sûrement un jean-foutre comme vous dites, mais je veux vous prouver que nos marins sont capables ! Et je suis prêt à engager un pari avec vous ! Je vais lui confier un commandement et une mission pendant 6 mois. Nous verrons son bilan à ce moment là. Quand à vous jeune homme, vous aurez le titre de capitaine à titre temporaire, nous verrons dans 6 mois. Si votre mission est une réussite, vous garderez votre commandement, si vous échouez, vous comprendrez la signification profonde du mot exil !
Vous allez prendre le commandement d’une frégate de 24 canons, l’Aphrodite, que nous avons prise aux anglais, vous allez ensuite devoir pourchasser et piller les navires de commerce anglais dans les Antilles ! »
L’amiral s’approcha de son bureau et lui rédigea son ordre de mission.
Louis-Yuth le prit en tremblant, ne s’attendant pas à un dénouement aussi heureux de sa nuit de débauche.
L’amiral l’envoya chercher ses nouveaux galons
Dernière édition par Yuth le Mar 29 Juin 2010 - 11:57, édité 3 fois
_________________
Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie.
Platon, La République
« La mer, compliquée du vent, est un composé de forces. Un navire est un composé de machines. Les forces sont des machines infinies, les machines des forces limitées. C’est entre ces deux organismes, l’un inépuisable, l’autre intelligent, que s’engage ce combat qu’on appelle la navigation. »
Victor Hugo
Sacre de Napoléon Empereur des Français.
Pendant ce temps, à Brest se déroulait une scène moins prestigieuse.
Le lieutenant Louis-Yuth de la Moria s’apprêtait à embarquer à bord de l’Acheron, afin de piller les ressources anglaises dans le pacifique.
Seulement, une soirée trop arrosée dans une taverne locale, et une nuit agitée avec une charmante bretonne nommée Louise Chouchennelec lui firent manquer le départ du navire.
Ayant rassemblé ses affaires et le peu d’esprit non-ethylique qui lui restait, il se dirigea vers la demeure de son amiral.
Arrivé devant la belle demeure austère en granit, il ne savait toujours pas comment expliquer sa défection. Il s’attendait à être muté aux galères, voire pire quand le salut arriva de façon impromptue.
Il fut introduit dans le vestibule, attendant que l’amiral le reçoive quand des éclats de voix d’une dispute violente lui parvinrent.
Tendant l’oreille, il essaya d’en savoir plus en se disant finalement, qu’il se ferait peut-être moins enguirlander…
Tendant de plus en plus l’oreille, il se retrouva, et son fauteuil avec, dans une position plus qu’acrobatique.
Ce qui devait arriver arriva… il chuta lourdement à terre, entraînant dans sa chute le vase et la table qui se trouvaient à coté.
Alertés par le bruit, l’amiral et son interlocuteur entrèrent et virent le pauvre Louis-Yuth allongé par terre. Se relevant il tenta de bredouiller des excuses quand il fut interrompu par l’amiral qui l’invita à entrer dans son bureau.
« Alors jeune homme, on s’endort en attendant d’être reçus par mon auguste personne ? »
« En fait, c'est-à-dire que tout à fait par accident le pied du fauteuil s’est… »
« Il suffit ! Nous nous occuperons de cela plus tard ! Déclinez votre nom et grade ! »
« Louis-Yuth de la Moria, Lieutenant de Vaisseau de la flotte de la République Amiral ! »
« Et sûrement pas la crème de nos lieutenants… qu’en pensez-vous conseiller Mimolette ? »
L’interlocuteur de l’amiral qui était jusque là resté silencieux détailla le pauvre Louis-Yuth avant de prononcer une jugement qui ressemblait à un 11eme commandement :
« Sûrement un des plus grand jean-foutre qu’il m’ait été donné de voir dans la marine… et dieu sait qu’elle en regorge ! »
Louis-Yuth se décomposa alors sous leurs yeux, se demandant si le bagne ne serait pas sa prochaine affectation.
L’Amiral répondit alors d’une voix profonde et grave :
« Ce garçon est sûrement un jean-foutre comme vous dites, mais je veux vous prouver que nos marins sont capables ! Et je suis prêt à engager un pari avec vous ! Je vais lui confier un commandement et une mission pendant 6 mois. Nous verrons son bilan à ce moment là. Quand à vous jeune homme, vous aurez le titre de capitaine à titre temporaire, nous verrons dans 6 mois. Si votre mission est une réussite, vous garderez votre commandement, si vous échouez, vous comprendrez la signification profonde du mot exil !
Vous allez prendre le commandement d’une frégate de 24 canons, l’Aphrodite, que nous avons prise aux anglais, vous allez ensuite devoir pourchasser et piller les navires de commerce anglais dans les Antilles ! »
L’amiral s’approcha de son bureau et lui rédigea son ordre de mission.
Louis-Yuth le prit en tremblant, ne s’attendant pas à un dénouement aussi heureux de sa nuit de débauche.
L’amiral l’envoya chercher ses nouveaux galons
Dernière édition par Yuth le Mar 29 Juin 2010 - 11:57, édité 3 fois
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Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie.
Platon, La République
« La mer, compliquée du vent, est un composé de forces. Un navire est un composé de machines. Les forces sont des machines infinies, les machines des forces limitées. C’est entre ces deux organismes, l’un inépuisable, l’autre intelligent, que s’engage ce combat qu’on appelle la navigation. »
Victor Hugo