Chantier du Zeven Provinciën (1665), réplique à Lelystad, Pays-Bas
Goede Dag tout le monde
Voici un reportage sur la visite du chantier de la réplique du Zeven Provinciën, le plus célèbre navire de guerre des Provinces-Unies (Pays-Bas) dans la deuxième partie du 17e Siècle.
Un petit rappel pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler (si, si, il y en a !)
Une image du bestiau :
Il s’agit d’un vaisseau de guerre de 80 canons (12 de 36 livres, 16 de 24, 14 de 18, 12 de 12, 26 de 6), une belle bête pour l’époque.
Long de 46,14m à la flottaison, c’est l’une des unités principales de la puissante flotte hollandaise.
Mais surtout, il est devenu dès 1665 LE navire amiral de Michiel de Ruyter, que tout le monde connait… ou doit connaitre… vous connaissez ?
C’est alors la période troublée connue sous le nom de Guerres Anglo-Hollandaises (sans oublier la France de Louis XIV qui se battit aussi alternativement de l’un ou l’autre côté)
Le Zeven Provinciën (son nom rend hommage aux sept provinces qui formaient la Hollande d’alors) participa ainsi aux grandes batailles de ces trois guerres :
- Les Quatre Jours (1665)
- North Foreland (1666)
- Le raid sur la Medway (1667)
- Solebay (1672)
- Schooneveld (1673)
- Le combat du Texel (1673)
Enfin il participe, lors de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg au fameux combat de Barfleur / Bataille de la Hougue (1692) qui verra, entre autre, la fin du Soleil Royal, son « pendant » français.
Très endommagé lors de ce combat, il sera démoli en 1694
Je rappelle ici l’excellent film hollandais sur Michiel De Ruyter, pour tous les amateurs de reconstitution fidèle des batailles navales de cette époque (malheureusement en hollandais ou anglais pour la bande son) :
https://www.amazon.fr/Admiral-Command-Conquer-Edizione-anglais/dp/B00WUDIVVK/ref=sr_1_1?s=dvd&ie=UTF8&qid=1501270130&sr=1-1&keywords=michiel+de+ruyter
Une deuxième réplique (la première fut un échec) est en construction au Bataviawerf, un chantier situé à Lelystad, sur le polder du Flevoland, au bord de la Markermeer :
Le chantier : au centre la coque du Zeven Provinciën, à gauche, amarré sur coffre, le Batavia :
Bien qu’il n’y ait encore principalement que des couples, je vous fais ici une description pas trop squelettique du chantier…
Vue générale du chantier. Le navire n’est pas assemblé dans une cale, mais « à l’ancienne », en plein air. Une fois terminé, il sera déplacé sur une barge sur un transbordeur à roues, puis la barge sera immergée… exactement comme un sous-marin nucléaire lanceur d’engin, les missiles en moins.
On distingue les couples en place dans une forêt d’étais et poutres de soutènement.
Les navires du 17e Siècle sont très hauts sur l’eau, en particulier à l’arrière. Pour attirer les touristes, le chantier a fait une entorse aux règles de construction en mettant en place tout de suite la figure de proue et le tableau arrière terminés. C’est bien pratique car cela donne au visiteur une idée de la taille finale du bateau.
Et puis j’adore la sculpture navale…
Le chantier est en fait un centre de formation des jeunes aux métiers traditionnels (charpente marine, forge, voilerie, sculpture, fonderie, etc…) et travaille à son petit rythme en fonction des stages et séjours des apprentis. Le budget actuel, à 3,7 millions d’euros n’est pas énorme (l’Hermione devrait totaliser 17 millions)… mais ça a l’air d’avancer quand même…
Cela a bien fonctionné pour le Batavia.
Chaque couple est constitué de plusieurs parties découpées dans des chênes tords (dont la forme a été sélectionnée sur pied pour épouser les courbes voulues) :
Les couples sont assemblés à partir de la quille :
Vers la proue :
Vers la poupe. En jaune pâle le support provisoire du tableau arrière sculpté.
Vers la proue, depuis le haut de l’arcasse. Noter le gabarit en contreplaqué qui simule les futurs ponts, donnant une idée de la hauteur de la coque.
Puisque nous sommes à la poupe, c’est-à-dire au cul du navire, regardons sous ses jupes : l’étambot est en place.
Et juste au-dessus l’immense arcasse :
Et encore au-dessus (4 étages d’échafaudages à monter… pfff, pfff) le tableau arrière, dont les sculptures sont provisoirement mises en place.
Une maquette du tableau, dans l’atelier de sculpture :
Les sept blasons au centre représentent les sept provinces-unies
Suivons l’ébauche du bordé, avec ici un joli raccord en Z :
Nous arrivons à la proue et sa figure, un lion de Hollande
(vous espériez quoi ? un fromage ?) :
À suivre…
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Goede Dag tout le monde
Voici un reportage sur la visite du chantier de la réplique du Zeven Provinciën, le plus célèbre navire de guerre des Provinces-Unies (Pays-Bas) dans la deuxième partie du 17e Siècle.
Un petit rappel pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler (si, si, il y en a !)
Une image du bestiau :
Il s’agit d’un vaisseau de guerre de 80 canons (12 de 36 livres, 16 de 24, 14 de 18, 12 de 12, 26 de 6), une belle bête pour l’époque.
Long de 46,14m à la flottaison, c’est l’une des unités principales de la puissante flotte hollandaise.
Mais surtout, il est devenu dès 1665 LE navire amiral de Michiel de Ruyter, que tout le monde connait… ou doit connaitre… vous connaissez ?
C’est alors la période troublée connue sous le nom de Guerres Anglo-Hollandaises (sans oublier la France de Louis XIV qui se battit aussi alternativement de l’un ou l’autre côté)
Le Zeven Provinciën (son nom rend hommage aux sept provinces qui formaient la Hollande d’alors) participa ainsi aux grandes batailles de ces trois guerres :
- Les Quatre Jours (1665)
- North Foreland (1666)
- Le raid sur la Medway (1667)
- Solebay (1672)
- Schooneveld (1673)
- Le combat du Texel (1673)
Enfin il participe, lors de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg au fameux combat de Barfleur / Bataille de la Hougue (1692) qui verra, entre autre, la fin du Soleil Royal, son « pendant » français.
Très endommagé lors de ce combat, il sera démoli en 1694
Je rappelle ici l’excellent film hollandais sur Michiel De Ruyter, pour tous les amateurs de reconstitution fidèle des batailles navales de cette époque (malheureusement en hollandais ou anglais pour la bande son) :
https://www.amazon.fr/Admiral-Command-Conquer-Edizione-anglais/dp/B00WUDIVVK/ref=sr_1_1?s=dvd&ie=UTF8&qid=1501270130&sr=1-1&keywords=michiel+de+ruyter
Une deuxième réplique (la première fut un échec) est en construction au Bataviawerf, un chantier situé à Lelystad, sur le polder du Flevoland, au bord de la Markermeer :
Le chantier : au centre la coque du Zeven Provinciën, à gauche, amarré sur coffre, le Batavia :
Bien qu’il n’y ait encore principalement que des couples, je vous fais ici une description pas trop squelettique du chantier…
Vue générale du chantier. Le navire n’est pas assemblé dans une cale, mais « à l’ancienne », en plein air. Une fois terminé, il sera déplacé sur une barge sur un transbordeur à roues, puis la barge sera immergée… exactement comme un sous-marin nucléaire lanceur d’engin, les missiles en moins.
On distingue les couples en place dans une forêt d’étais et poutres de soutènement.
Les navires du 17e Siècle sont très hauts sur l’eau, en particulier à l’arrière. Pour attirer les touristes, le chantier a fait une entorse aux règles de construction en mettant en place tout de suite la figure de proue et le tableau arrière terminés. C’est bien pratique car cela donne au visiteur une idée de la taille finale du bateau.
Et puis j’adore la sculpture navale…
Le chantier est en fait un centre de formation des jeunes aux métiers traditionnels (charpente marine, forge, voilerie, sculpture, fonderie, etc…) et travaille à son petit rythme en fonction des stages et séjours des apprentis. Le budget actuel, à 3,7 millions d’euros n’est pas énorme (l’Hermione devrait totaliser 17 millions)… mais ça a l’air d’avancer quand même…
Cela a bien fonctionné pour le Batavia.
Chaque couple est constitué de plusieurs parties découpées dans des chênes tords (dont la forme a été sélectionnée sur pied pour épouser les courbes voulues) :
Les couples sont assemblés à partir de la quille :
Vers la proue :
Vers la poupe. En jaune pâle le support provisoire du tableau arrière sculpté.
Vers la proue, depuis le haut de l’arcasse. Noter le gabarit en contreplaqué qui simule les futurs ponts, donnant une idée de la hauteur de la coque.
Puisque nous sommes à la poupe, c’est-à-dire au cul du navire, regardons sous ses jupes : l’étambot est en place.
Et juste au-dessus l’immense arcasse :
Et encore au-dessus (4 étages d’échafaudages à monter… pfff, pfff) le tableau arrière, dont les sculptures sont provisoirement mises en place.
Une maquette du tableau, dans l’atelier de sculpture :
Les sept blasons au centre représentent les sept provinces-unies
Suivons l’ébauche du bordé, avec ici un joli raccord en Z :
Nous arrivons à la proue et sa figure, un lion de Hollande
(vous espériez quoi ? un fromage ?) :
À suivre…
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