La felouque est un bateau de petite taille, qui était utilisé en mer Rouge, dans l'est de la mer Méditerranée et aujourd'hui sur le Nil. La felouque ancienne était généralement non pontée. Elle possédait deux mâts légèrement inclinés vers l'avant. Les voiles étaient triangulaires. La felouque était mue par le vent ou l'aviron ce qui l'apparentait à la galère. C'était le navire des corsaires barbaresques de l'époque moderne.
Ici elle est représentée avec les marques de la Régence d'Alger. La régence d’Alger est un ancien État d’Afrique du Nord, intégré à l'Empire ottoman tout en étant autonome, dont l’existence, de 1515 à 1830, a précédé la conquête de l'Algérie par la France. Située entre la régence de Tunis, à partir de 1574, à l' Est et l'Empire chérifien, à partir de 1553, à l'ouest (et les possessions espagnoles et portugaises d'Afrique du Nord), la Régence s'étendait à l'origine dans des limites allant de La Calle à l'Est aux Trara à l'ouest et d'Alger à Biskra, et s'est ensuite déployée jusqu'aux actuelles frontières Est et ouest de l'Algérie. Ce sont les raïs qui arment les navires pour la « course ». Les plus grands raîs d'Alger se recrutent parmi les « renégats » (chrétiens convertis) qui ont souvent une grande connaissance des choses de la mer. Cette nouvelle caste de « Turcs de profession » se développe jusqu'à devenir puissante rivale des janissaires: c'est la Taïfa des Raïs. En 1558, la marine de la Régence est forte de 35 galères et 25 brigantins. Lorsque la flotte dispose de navires de haut bord, les écumeurs algériens portent la terreur jusqu'en Islande (1616). Les pays européens tels la France, l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne et même les États-Unis organisèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles des expéditions punitives contre les Algérois, mais sans résultats notables.
Au XVIIIe siècle, l’activité corsaire est en revanche au plus bas. Elle est davantage un moyen de pression sur des puissances les plus faibles et un moyen d'obtenir des tributs ; les revenus provenant de la marine de guerre sont en baisse. Les revenus de la régence sont dès lors tirés de la production et de l'exportation du blé et la conversion d'une partie de la flotte vers une fonction marchande. C'est le siècle du blé (1725-1815) qui succède au siècle de la course (v. 1580-v. 1695). Une période de transition (v. 1695-v. 1725) a lieu durant laquelle les produits issus des attaques sur les deux voisins maghrébins de la régence procurent des revenus. Vers 1793-1815, une seconde période de piraterie voit le jour avec des figures comme Raïs Hamidou, mais les revenus ne sont pas comparables à ceux du siècle de la course et les corsaires sont globalement tenus en échec par les puissances européennes.