Bonjour à tous,
Une journée de pluie est un bon prétexte pour s'attarder sur le forum de la Royale.
L'idée de cette plaquette, malheureusement détruite accidentellement il y a cinq ans, a été cette photo:
Nous sommes en novembre 1941. Au milieu d'officiers allemands et italiens, Rommel inspecte une ancienne position d'artillerie italienne abandonnée du début de la campagne avec les murets de pierres sèches anti-éclats caractéristiques des positions transalpines. Rommel est appuyé sur un canon français du système de Bange cédé à l'Italie en 1917 et encore en service à l'entrée en guerre en 1939.
Le calibre italien conçu sur le même système était le 149mm. Sa conception remontait aux années 1880. C'est dire que, lors du Premier Conflit Mondial, il était déjà largement obsolète. Cependant, 860 exemplaires étaient encore en service régulier dans l'artillerie italienne en 1940.
J'ai vu récemment, en ces temps de commémorations diverses, des pièces françaises de 210 du système de Bange amenées en position par des artilleurs, chacune tirée par six boeufs attelés au joug. On datait les images de 1915.
Ces canons peu maniables, lourds, difficilement mobiles, aux performances médiocres étaient plus encombrants que réellement efficaces. Quand les Allemands découvrirent ces antiquités, ils se tapaient sur les cuisses de rire (et il y avait de quoi!) en ridiculisant les malheureux transalpins qui n'en pouvaient mais, bien forcés de faire avec ce qu'ils avaient. Mais quand Rommel apprit qu'avec une munition améliorée et servie par ses artilleurs ces canons pouvaient tout de même porter à 21 km, là, plus personne n'a ri et il ordonna immédiatement leur remise en état pour les utiliser au siège de Tobruk. Même avec un coup toutes les 3 minutes, ça en valait la peine.
A l'époque, au 1/72e, il existait une maquette de cette pièce. Mais rien au 1/35e.
J'ai cherché un peu et trouvé quelques photos mais pas de plan coté, ni même de schéma détaillé (j'en ai trouvé un par la suite qui ne détruisait pas ce que j'avais plus ou moins laborieusement bidouillé).
C'est à peu près tout ce que j'avais pour me lancer dans le scratch. Bon, en voyant l'engin, on a compris qu'on est plus près d'un canon de Waterloo que d'une pièce moderne de la Deuxième Guerre Mondiale et je rappelle que nous sommes en 1941 en Libye. Ce système, analogue au système français de Bange, n'avait pas d'affût à glissière pour le recul du tube à chaque départ de coup. La pièce reculait en bloc de plusieurs mètres, freinée par une paire de curieux triangles de bois (un par roue)/ Il fallait la remettre en batterie, corriger autant que possible le réglage, déverrouiller la culasse, recharger, etc. C'était du basique de chez Simplet. Ces pièces étaient faciles à neutraliser mais si peu intéressantes que les Anglais n'y avaient même pas touché.
A partir d'un barreau de laiton, j'ai commencé par tourner le tube de 175mm de long sur mon vénérable petit mini-tour EMCO unimat3 (de fabrication autrichienne). Compte tenu des chutes de prise, je me trouvais presque en limite de capacité, la course entre pointes étant inférieure à 200mm. Pour le chariotage de l'outil, c'était du juste. Bref, j'y suis arrivé mais en transpirant. Percer le tube pour y faire passer la pièce ajustée des tourillons n'a pas été le moindre de mes soucis. Ce fut quand même réussi. Ouf!
Voilà pour le tube. La petite virole de carte plastique collée près de la culasse est destinée à recevoir sur un axe une barre solidaire d'un secteur actionné par le renvoi d'une manivelle. La traction ou la poussée sur cette partie arrière du tube sert au pointage de la pièce: on ne peut faire plus simple pour ne pas dire rudimentaire.
Voilà pour l'affût.
Cette photo est intéressante parce qu'elle montre le travail sur la roue (HISTOREX) quasiment reprise à 100% avec ses ferrures destinées à porter ces patins (en italien "cingoli") pour terrains sableux ou labourés ainsi que le secteur de commande de la barre de hausse.
Tout cela est du scratch avec de la carte plastique d'épaisseurs variables.
Aperçu de la pièce avant mis en place. Vous voudrez bien excuser la qualité médiocre des photos qui commencent à dater.
Je rappelle que, sans cotes précises, mon travail été mené à l'estime, par comparaison de proportions, uniquement à partir de photos, elles-mêmes interprétées en raison des petites différences de détails selon les séries de fabrication.
Un aperçu du terrain. En haut, en bord de piste, barbelé bordant un champ de mines. Au-dessous, un abri souterrain aménagé.
A côté, le muret de pierres sèches anti-éclats entourant chaque pièce de la batterie, partiellement écroulé par un impact d'obus qui a creusé le trou en enterrant les douilles. En bas à gauche, sépulture d'un artilleur italien.
C'était la première fois que je construisais en épaisseur pour aménager (succinctement, l'entrée seulement) l'abri souterrain et l'impact de l'obus assez significativement.
A suivre pour la mise en place définitive.
A+
gribeauval
Une journée de pluie est un bon prétexte pour s'attarder sur le forum de la Royale.
L'idée de cette plaquette, malheureusement détruite accidentellement il y a cinq ans, a été cette photo:
Nous sommes en novembre 1941. Au milieu d'officiers allemands et italiens, Rommel inspecte une ancienne position d'artillerie italienne abandonnée du début de la campagne avec les murets de pierres sèches anti-éclats caractéristiques des positions transalpines. Rommel est appuyé sur un canon français du système de Bange cédé à l'Italie en 1917 et encore en service à l'entrée en guerre en 1939.
Le calibre italien conçu sur le même système était le 149mm. Sa conception remontait aux années 1880. C'est dire que, lors du Premier Conflit Mondial, il était déjà largement obsolète. Cependant, 860 exemplaires étaient encore en service régulier dans l'artillerie italienne en 1940.
J'ai vu récemment, en ces temps de commémorations diverses, des pièces françaises de 210 du système de Bange amenées en position par des artilleurs, chacune tirée par six boeufs attelés au joug. On datait les images de 1915.
Ces canons peu maniables, lourds, difficilement mobiles, aux performances médiocres étaient plus encombrants que réellement efficaces. Quand les Allemands découvrirent ces antiquités, ils se tapaient sur les cuisses de rire (et il y avait de quoi!) en ridiculisant les malheureux transalpins qui n'en pouvaient mais, bien forcés de faire avec ce qu'ils avaient. Mais quand Rommel apprit qu'avec une munition améliorée et servie par ses artilleurs ces canons pouvaient tout de même porter à 21 km, là, plus personne n'a ri et il ordonna immédiatement leur remise en état pour les utiliser au siège de Tobruk. Même avec un coup toutes les 3 minutes, ça en valait la peine.
A l'époque, au 1/72e, il existait une maquette de cette pièce. Mais rien au 1/35e.
J'ai cherché un peu et trouvé quelques photos mais pas de plan coté, ni même de schéma détaillé (j'en ai trouvé un par la suite qui ne détruisait pas ce que j'avais plus ou moins laborieusement bidouillé).
C'est à peu près tout ce que j'avais pour me lancer dans le scratch. Bon, en voyant l'engin, on a compris qu'on est plus près d'un canon de Waterloo que d'une pièce moderne de la Deuxième Guerre Mondiale et je rappelle que nous sommes en 1941 en Libye. Ce système, analogue au système français de Bange, n'avait pas d'affût à glissière pour le recul du tube à chaque départ de coup. La pièce reculait en bloc de plusieurs mètres, freinée par une paire de curieux triangles de bois (un par roue)/ Il fallait la remettre en batterie, corriger autant que possible le réglage, déverrouiller la culasse, recharger, etc. C'était du basique de chez Simplet. Ces pièces étaient faciles à neutraliser mais si peu intéressantes que les Anglais n'y avaient même pas touché.
A partir d'un barreau de laiton, j'ai commencé par tourner le tube de 175mm de long sur mon vénérable petit mini-tour EMCO unimat3 (de fabrication autrichienne). Compte tenu des chutes de prise, je me trouvais presque en limite de capacité, la course entre pointes étant inférieure à 200mm. Pour le chariotage de l'outil, c'était du juste. Bref, j'y suis arrivé mais en transpirant. Percer le tube pour y faire passer la pièce ajustée des tourillons n'a pas été le moindre de mes soucis. Ce fut quand même réussi. Ouf!
Voilà pour le tube. La petite virole de carte plastique collée près de la culasse est destinée à recevoir sur un axe une barre solidaire d'un secteur actionné par le renvoi d'une manivelle. La traction ou la poussée sur cette partie arrière du tube sert au pointage de la pièce: on ne peut faire plus simple pour ne pas dire rudimentaire.
Voilà pour l'affût.
Cette photo est intéressante parce qu'elle montre le travail sur la roue (HISTOREX) quasiment reprise à 100% avec ses ferrures destinées à porter ces patins (en italien "cingoli") pour terrains sableux ou labourés ainsi que le secteur de commande de la barre de hausse.
Tout cela est du scratch avec de la carte plastique d'épaisseurs variables.
Aperçu de la pièce avant mis en place. Vous voudrez bien excuser la qualité médiocre des photos qui commencent à dater.
Je rappelle que, sans cotes précises, mon travail été mené à l'estime, par comparaison de proportions, uniquement à partir de photos, elles-mêmes interprétées en raison des petites différences de détails selon les séries de fabrication.
Un aperçu du terrain. En haut, en bord de piste, barbelé bordant un champ de mines. Au-dessous, un abri souterrain aménagé.
A côté, le muret de pierres sèches anti-éclats entourant chaque pièce de la batterie, partiellement écroulé par un impact d'obus qui a creusé le trou en enterrant les douilles. En bas à gauche, sépulture d'un artilleur italien.
C'était la première fois que je construisais en épaisseur pour aménager (succinctement, l'entrée seulement) l'abri souterrain et l'impact de l'obus assez significativement.
A suivre pour la mise en place définitive.
A+
gribeauval