Bonjour à tous,
Une nouvelle petite plaquette, deuxième Guerre Mondiale. Le thème exige un peu d'Histoire si vous le voulez bien.
Elle concerne le débarquement sur la Côte d'Azur. Parce que la baie d'Agay était barrée et partiellement minée, le débarquement eut lieu sur une petite plage de galets, à Saint-Raphaël, au pied du Dramont, éminence d'une bonne quarantaine de mètres où la Marine Nationale avait installé un sémaphore et qui constituait, en août 44, un excellent observatoire pour l'ennemi occupant. Du dispositif du débarquement, c'était la partie la plus à l'est. Les GIs touchèrent terre le 15 août. Le lendemain, ce fut au tour des Français de l'Armée B avec des troupes d'Afrique du Nord et d'Outremer. Il s'enfoncèrent plein ouest le long du littoral, les Américains nettoyant les poches de résistance dans l'arrière pays. Les Français prendront Toulon et Marseille, deux ports en eau profonde indispensable au débarquement de la logistique nécessaire à toute armée US.
Et à l'Est? On a dit que c'était le flanc droit de l'invasion et, curieusement, les Américains ne semblaient pas pressés de s'y aventurer. Cependant, par l'arrière pays où, depuis Draguignan et tout le Haut Var, la 148e division allemande, détachée de la 19e Armée assez réduite (QG Toulouse), assez chatouillée par la Résistance, retraitait en direction du Var, puis des Alpes.
Nota: Quand je dis "direction du Var", il ne s'agit plus du département mais de la rivière Var qui descend des Alpes et coule jusqu'à la mer le long de l'aéroport de Nice. Jusqu'en 1860, la rive est était italienne (comté de Nice) et la rive ouest était le département du Var français. La rivière était la frontière. En 1860, le comté de Nice est rattaché à la France - les accords Cavour-Napoléon III - la rivière n'est plus la frontière, le comté de Nice, débordant sur la rive ouest, devient les Alpes Maritimes.
Le cheminement de cette division allemande à effectif amoindri et disparate est lent: Terrain montagneux, accidenté, peu de routes ou routes étroites et coupées par la Résistance qui harcelait sans arrêt. Après quelques combats, les unités US, essentiellement, deux régiments de parachutistes à effectif inférieur à ceux des régiments d'infanterie classique,s'emparèrent de Grasse, Mougins, La Napoule, Cannes et s'arrêtèrent à la rivière Var. Considérant Nice (un bord de mer et une succession de collines et de vallées orientées vers la mer) comme indéfendables, les Allemands l'avaient évacuée. Ils avaient fait mouvement sur la frontière italienne qu'ils tenaient solidement en maints endroits
et, plus haut dans la montagne, se retranchèrent un moment dans la vallée de la Tinée et celle de la Vésubie. Pour éviter les attaques aériennes, tous leurs mouvements avaient lieu de nuit.
Pour le haut commandement américain (7e Armée du Général Patch, sous les ordres du Général Devers commandant le 6e groupe d'Armées, le front des Alpes représentait un objectif tout à fait secondaire, pour tout dire, sans grand intérêt stratégique. L'effort principal préoccupant les Alliés devait porter sur le sol allemand déjà atteint, la ligne Siefried déjà dépassée, le bassin de Ruhr à investir, le Rhin à franchir en plusieurs endroits et le coeur de l'Allemagne à gagner, si possible avant les Soviétiques, heureusement fixés sur l'assaut de Berlin. En soi, le relief montagneux était tel qu'il empêchait le déploiement de grandes unités telles que les divisions blindées et, par son morcellement et ses sinuosités, par la rareté des routes d'accès même dans les vallées, le commandement considérait comme inutile d'engager des combats d'envergure envers des troupes aguerries connaissant le pays, solidement retranchées et adossées à la frontière italienne où elles tenaient les cols, seules routes d'accès vers l'Italie et la vallée du Pô. Ces troupes bien ancrées tenaient toutes hauteurs qui les précédaient et avaient miné tous les accès.
Renseignées par la Résistance locale, les unités américaines s'enfoncèrent néanmoins dans les vallées et déverrouillèrent la Tinée et la Vésubie, au moins partiellement. Mais elles s'arrêtèrent sans pousser jusqu'au col de Larche, leur objectif de départ. Elles ne se livrèrent qu'à quelques patrouilles sans caractère offensif, gênées par l'hiver, très rude cette année-là, empêchant tout action d'envergure.
La politique s'en mêla sous forme d'exigences pressantes du Général de Gaulle, alors au pouvoir, qui voulait pouvoir entrer en Italie, occuper le terrain et, à la table des négociations, obtenir des annexions territoriales jusqu'à Turin et même au-delà. Refus des Alliés. Mais l'insistance fut telle que les Américains acceptèrent de faire relever leurs troupes par les Français de la 1ère DFL et la Légion.
Oui mais le hic, c'était la logistique. Equipée à l'américaine, l'Armée dépendait A 100% du commandement US: ravitaillement, habillement d'hiver, munitions, carburant, matériel. L'EM français fit des plans de campagne pour le printemps. L'objectif principal était l'attaque du massif de l'Authion, à 35 km de Nice à vol d'oiseau, qui comportait plusieurs ouvrages de fortifications dont des forts français dépendant de la Ligne Maginot, de conception certes adaptée au terrain mais relativement semblable à celle des ouvrages du Nord-Est. Ce massif commandait les routes d'accès à la vallée de la Roya et au col de Tende, principale route d'accès, comme le col de Larche, à l'Italie. L'aide américaine fut parcimonieuse en munitions d'artillerie et l'EM ne cessera de s'en plaindre tout au long des combats, les préparations d'artillerie se limitant à quinze minutes de feu.
Je résume à l'extrême. L'attaque française fut lancée le 10 avril 1945. Les bombardements aériens préalables furent totalement inopérants. Les retranchements d'origine, réaménagés et renforcés d'ouvrages en béton par les Italiens, ne furent pas atteints. De ses observatoires, l'ennemi n'ignorait rien des troupes qui approchaient et qui se mettaient en place. Ils voyaient, probablement avec un petit sourire, les chars monter en ligne par des chemins bordés de ravins où ils avaient tout juste le passage des chenilles, sans possibilité de manoeuvrer. L'attaque frontale échoua immédiatement, les hommes étant fauchés par les nids de mitrailleuses, parce qu'ils étaient à découvert en terrain nu où il n'était pas possible de creuser des trous individuels, sur des pentes rocheuses à 45° parfois ou minée dès qu'on parvenait à une partie plus plate. Le lendemain, même topo. Beaucoup de tués et de blessés sans résultat. Le troisième jour, on admit enfin que l'attaque frontale ne donnerait rien et qu'il fallait manoeuvrer pour prendre les positions si possible à revers. L'aviation fut un peu plus efficace et l'artillerie put améliorer ses réglages.
Bref, il fallut plus de cinq jours pour enlever les ouvrages un à un, au prix de très lourdes pertes. Certaines compagnies avaient la moitié ou les deux tiers de leur effectif hors de combat. La Légion releva la 1ère DFL.
Il fallut à ces hommes un courage immense pour se rendre maîtres de ces positions et de toutes celles, cime par cime, fortin par fortin, versant par versant qui devaient mener à l'objectif qu'ils n'atteignirent cependant pas. On s'illusionnait sur les effectifs ennemis réels, qu'on estimait nombreux tellement leur combativité était forte. Par exemple, le fort de La Forca, qui pouvait abriter au moins 250 combattants était tenu en réalité par 28 Allemands, a dit un prisonnier interrogé. Ils s'évacuèrent de nuit. Les troupes allemandes livraient des combats retardateurs et se retiraient peu à peu, généralement sur ordre, uniquement de nuit, laissant quelques prisonniers, très peu de morts et de blessés mais détruisant tout, ponts, routes et laissant des mines de toutes sortes, jusque sur les chemins muletiers, indispensables au ravitaillement. Les Français avaient de quoi être amers: payer aussi cher la prise d'objectifs mineurs sans parvenir en entrer en Italie, être arrêtés par des troupes qu'on disait démoralisées et qui livraient néanmoins des combats meurtriers, c'était frustrant.
L'EM français décida d'arrêter les frais le 23 avril. Or, dans la nuit, les Allemands, sur ordre de battre en retraite, avaient décroché. Ils étaient rentrés en Italie et cherchaient à remonter pour longer la frontière suisse en direction de l'Autriche. Mais la route était encore longue. Le front allemand de la plaine du Pô venait de s'écrouler sous la poussée anglo-américaine. Paradoxalement, les Allemands retraitant de l'Authion eurent beaucoup plus de pertes du fait des partisans italiens que des combats contre les Français. Le 28 avril, c'était la capitulation de toutes les troupes allemandes de l'Italie du Nord.
L'ironie de l'Histoire veut que nos forces n'entrèrent en Italie qu'à la capitulation. Les Alliés, avertis des intentions de de Gaulle, Eisenhower, dans son langage militaire direct, lui fit savoir que les Français avaient à évacuer immédiatement le territoire italien - à vrai dire investi seulement sur une bande étroite - sinon ils n'auraient "plus un obus, plus un jerrycan, plus une caisse de rations".
En conclusion, on peut dire "Tout ça pour ça!". Quand on pense aux anciens de la 1ère DFL qui avaient fait Bir Hackeim et qui sont tombés pour rien à quelques kilomètres de la Riviera où les GIs dansaient dans les casinos et se baignaient aux premières chaleurs du printemps..., quelle tristesse!
M'appuyant sur la thèse de doctorat d'un universitaire, que j'ai survolée bien sûr, j'ai voulu marquer cet épisode très mal connu des derniers combats de la WWII sur notre sol, en représentant un char et une jeep dans la montée vers Cabanes Vieilles (nom officiel), cantonnements et fortifications remontant à la IIIe République mais toujours en état à l'époque.. C'était le terrain d'entraînement du bataillon de Chasseurs Alpins en garnison à Nice jusqu'en 1914...
Comme vous pouvez voir, c'est assez basique. La restanque bordant le chemin de montagne est en cailloux naturels (gros graviers à béton). Le char - quelle folie de lancer des blindés même légers en montagne - est en progression vers le camp de Cabanes Vieilles où on a signalé une troupe allemande assez conséquente. il est suivi de la jeep avec sa remorque. Le fantassin prévient que la route est minée tout du long. Mieux vaut peut-être faire marche arrière mais comment manoeuvrer dans une terrain aussi accidenté et étroit?...
La série de photos prises au flash donne un effet de nuit qui pourrait être intéressant s'il n'avait l(inconvénient de présenter une dominante verte. C'était pourtant un photographe confirmé qui avait pris les clichés. Excusez la médiocrité du rendu.
Pour le conducteur de la jeep, j'ai bricolé un poste de radio scratch avec un bout de câble tortillé. Comme pour tous les véhicules à roues, asseoir les chauffeurs derrière un volant est mission impossible : les fabricants de maquettes et ceux de figurines, bien qu'affichant le 1/35e, n'ont pas les mêmes proportions en tête. IL y a intérêt à fixer le volant en dernier et encore, quand ça veut bien... Dans la tourelle, le rack à obus est purement imaginaire, la radio itou. Ca remonte à 2002-2003, je n'avais aucune doc de ce matériel et on a rarement des schémas de dispositifs internes.
Merci d'avoir au la patience de me lire.
A la prochaine.
gribeauval83
Une nouvelle petite plaquette, deuxième Guerre Mondiale. Le thème exige un peu d'Histoire si vous le voulez bien.
Elle concerne le débarquement sur la Côte d'Azur. Parce que la baie d'Agay était barrée et partiellement minée, le débarquement eut lieu sur une petite plage de galets, à Saint-Raphaël, au pied du Dramont, éminence d'une bonne quarantaine de mètres où la Marine Nationale avait installé un sémaphore et qui constituait, en août 44, un excellent observatoire pour l'ennemi occupant. Du dispositif du débarquement, c'était la partie la plus à l'est. Les GIs touchèrent terre le 15 août. Le lendemain, ce fut au tour des Français de l'Armée B avec des troupes d'Afrique du Nord et d'Outremer. Il s'enfoncèrent plein ouest le long du littoral, les Américains nettoyant les poches de résistance dans l'arrière pays. Les Français prendront Toulon et Marseille, deux ports en eau profonde indispensable au débarquement de la logistique nécessaire à toute armée US.
Et à l'Est? On a dit que c'était le flanc droit de l'invasion et, curieusement, les Américains ne semblaient pas pressés de s'y aventurer. Cependant, par l'arrière pays où, depuis Draguignan et tout le Haut Var, la 148e division allemande, détachée de la 19e Armée assez réduite (QG Toulouse), assez chatouillée par la Résistance, retraitait en direction du Var, puis des Alpes.
Nota: Quand je dis "direction du Var", il ne s'agit plus du département mais de la rivière Var qui descend des Alpes et coule jusqu'à la mer le long de l'aéroport de Nice. Jusqu'en 1860, la rive est était italienne (comté de Nice) et la rive ouest était le département du Var français. La rivière était la frontière. En 1860, le comté de Nice est rattaché à la France - les accords Cavour-Napoléon III - la rivière n'est plus la frontière, le comté de Nice, débordant sur la rive ouest, devient les Alpes Maritimes.
Le cheminement de cette division allemande à effectif amoindri et disparate est lent: Terrain montagneux, accidenté, peu de routes ou routes étroites et coupées par la Résistance qui harcelait sans arrêt. Après quelques combats, les unités US, essentiellement, deux régiments de parachutistes à effectif inférieur à ceux des régiments d'infanterie classique,s'emparèrent de Grasse, Mougins, La Napoule, Cannes et s'arrêtèrent à la rivière Var. Considérant Nice (un bord de mer et une succession de collines et de vallées orientées vers la mer) comme indéfendables, les Allemands l'avaient évacuée. Ils avaient fait mouvement sur la frontière italienne qu'ils tenaient solidement en maints endroits
et, plus haut dans la montagne, se retranchèrent un moment dans la vallée de la Tinée et celle de la Vésubie. Pour éviter les attaques aériennes, tous leurs mouvements avaient lieu de nuit.
Pour le haut commandement américain (7e Armée du Général Patch, sous les ordres du Général Devers commandant le 6e groupe d'Armées, le front des Alpes représentait un objectif tout à fait secondaire, pour tout dire, sans grand intérêt stratégique. L'effort principal préoccupant les Alliés devait porter sur le sol allemand déjà atteint, la ligne Siefried déjà dépassée, le bassin de Ruhr à investir, le Rhin à franchir en plusieurs endroits et le coeur de l'Allemagne à gagner, si possible avant les Soviétiques, heureusement fixés sur l'assaut de Berlin. En soi, le relief montagneux était tel qu'il empêchait le déploiement de grandes unités telles que les divisions blindées et, par son morcellement et ses sinuosités, par la rareté des routes d'accès même dans les vallées, le commandement considérait comme inutile d'engager des combats d'envergure envers des troupes aguerries connaissant le pays, solidement retranchées et adossées à la frontière italienne où elles tenaient les cols, seules routes d'accès vers l'Italie et la vallée du Pô. Ces troupes bien ancrées tenaient toutes hauteurs qui les précédaient et avaient miné tous les accès.
Renseignées par la Résistance locale, les unités américaines s'enfoncèrent néanmoins dans les vallées et déverrouillèrent la Tinée et la Vésubie, au moins partiellement. Mais elles s'arrêtèrent sans pousser jusqu'au col de Larche, leur objectif de départ. Elles ne se livrèrent qu'à quelques patrouilles sans caractère offensif, gênées par l'hiver, très rude cette année-là, empêchant tout action d'envergure.
La politique s'en mêla sous forme d'exigences pressantes du Général de Gaulle, alors au pouvoir, qui voulait pouvoir entrer en Italie, occuper le terrain et, à la table des négociations, obtenir des annexions territoriales jusqu'à Turin et même au-delà. Refus des Alliés. Mais l'insistance fut telle que les Américains acceptèrent de faire relever leurs troupes par les Français de la 1ère DFL et la Légion.
Oui mais le hic, c'était la logistique. Equipée à l'américaine, l'Armée dépendait A 100% du commandement US: ravitaillement, habillement d'hiver, munitions, carburant, matériel. L'EM français fit des plans de campagne pour le printemps. L'objectif principal était l'attaque du massif de l'Authion, à 35 km de Nice à vol d'oiseau, qui comportait plusieurs ouvrages de fortifications dont des forts français dépendant de la Ligne Maginot, de conception certes adaptée au terrain mais relativement semblable à celle des ouvrages du Nord-Est. Ce massif commandait les routes d'accès à la vallée de la Roya et au col de Tende, principale route d'accès, comme le col de Larche, à l'Italie. L'aide américaine fut parcimonieuse en munitions d'artillerie et l'EM ne cessera de s'en plaindre tout au long des combats, les préparations d'artillerie se limitant à quinze minutes de feu.
Je résume à l'extrême. L'attaque française fut lancée le 10 avril 1945. Les bombardements aériens préalables furent totalement inopérants. Les retranchements d'origine, réaménagés et renforcés d'ouvrages en béton par les Italiens, ne furent pas atteints. De ses observatoires, l'ennemi n'ignorait rien des troupes qui approchaient et qui se mettaient en place. Ils voyaient, probablement avec un petit sourire, les chars monter en ligne par des chemins bordés de ravins où ils avaient tout juste le passage des chenilles, sans possibilité de manoeuvrer. L'attaque frontale échoua immédiatement, les hommes étant fauchés par les nids de mitrailleuses, parce qu'ils étaient à découvert en terrain nu où il n'était pas possible de creuser des trous individuels, sur des pentes rocheuses à 45° parfois ou minée dès qu'on parvenait à une partie plus plate. Le lendemain, même topo. Beaucoup de tués et de blessés sans résultat. Le troisième jour, on admit enfin que l'attaque frontale ne donnerait rien et qu'il fallait manoeuvrer pour prendre les positions si possible à revers. L'aviation fut un peu plus efficace et l'artillerie put améliorer ses réglages.
Bref, il fallut plus de cinq jours pour enlever les ouvrages un à un, au prix de très lourdes pertes. Certaines compagnies avaient la moitié ou les deux tiers de leur effectif hors de combat. La Légion releva la 1ère DFL.
Il fallut à ces hommes un courage immense pour se rendre maîtres de ces positions et de toutes celles, cime par cime, fortin par fortin, versant par versant qui devaient mener à l'objectif qu'ils n'atteignirent cependant pas. On s'illusionnait sur les effectifs ennemis réels, qu'on estimait nombreux tellement leur combativité était forte. Par exemple, le fort de La Forca, qui pouvait abriter au moins 250 combattants était tenu en réalité par 28 Allemands, a dit un prisonnier interrogé. Ils s'évacuèrent de nuit. Les troupes allemandes livraient des combats retardateurs et se retiraient peu à peu, généralement sur ordre, uniquement de nuit, laissant quelques prisonniers, très peu de morts et de blessés mais détruisant tout, ponts, routes et laissant des mines de toutes sortes, jusque sur les chemins muletiers, indispensables au ravitaillement. Les Français avaient de quoi être amers: payer aussi cher la prise d'objectifs mineurs sans parvenir en entrer en Italie, être arrêtés par des troupes qu'on disait démoralisées et qui livraient néanmoins des combats meurtriers, c'était frustrant.
L'EM français décida d'arrêter les frais le 23 avril. Or, dans la nuit, les Allemands, sur ordre de battre en retraite, avaient décroché. Ils étaient rentrés en Italie et cherchaient à remonter pour longer la frontière suisse en direction de l'Autriche. Mais la route était encore longue. Le front allemand de la plaine du Pô venait de s'écrouler sous la poussée anglo-américaine. Paradoxalement, les Allemands retraitant de l'Authion eurent beaucoup plus de pertes du fait des partisans italiens que des combats contre les Français. Le 28 avril, c'était la capitulation de toutes les troupes allemandes de l'Italie du Nord.
L'ironie de l'Histoire veut que nos forces n'entrèrent en Italie qu'à la capitulation. Les Alliés, avertis des intentions de de Gaulle, Eisenhower, dans son langage militaire direct, lui fit savoir que les Français avaient à évacuer immédiatement le territoire italien - à vrai dire investi seulement sur une bande étroite - sinon ils n'auraient "plus un obus, plus un jerrycan, plus une caisse de rations".
En conclusion, on peut dire "Tout ça pour ça!". Quand on pense aux anciens de la 1ère DFL qui avaient fait Bir Hackeim et qui sont tombés pour rien à quelques kilomètres de la Riviera où les GIs dansaient dans les casinos et se baignaient aux premières chaleurs du printemps..., quelle tristesse!
M'appuyant sur la thèse de doctorat d'un universitaire, que j'ai survolée bien sûr, j'ai voulu marquer cet épisode très mal connu des derniers combats de la WWII sur notre sol, en représentant un char et une jeep dans la montée vers Cabanes Vieilles (nom officiel), cantonnements et fortifications remontant à la IIIe République mais toujours en état à l'époque.. C'était le terrain d'entraînement du bataillon de Chasseurs Alpins en garnison à Nice jusqu'en 1914...
Comme vous pouvez voir, c'est assez basique. La restanque bordant le chemin de montagne est en cailloux naturels (gros graviers à béton). Le char - quelle folie de lancer des blindés même légers en montagne - est en progression vers le camp de Cabanes Vieilles où on a signalé une troupe allemande assez conséquente. il est suivi de la jeep avec sa remorque. Le fantassin prévient que la route est minée tout du long. Mieux vaut peut-être faire marche arrière mais comment manoeuvrer dans une terrain aussi accidenté et étroit?...
La série de photos prises au flash donne un effet de nuit qui pourrait être intéressant s'il n'avait l(inconvénient de présenter une dominante verte. C'était pourtant un photographe confirmé qui avait pris les clichés. Excusez la médiocrité du rendu.
Pour le conducteur de la jeep, j'ai bricolé un poste de radio scratch avec un bout de câble tortillé. Comme pour tous les véhicules à roues, asseoir les chauffeurs derrière un volant est mission impossible : les fabricants de maquettes et ceux de figurines, bien qu'affichant le 1/35e, n'ont pas les mêmes proportions en tête. IL y a intérêt à fixer le volant en dernier et encore, quand ça veut bien... Dans la tourelle, le rack à obus est purement imaginaire, la radio itou. Ca remonte à 2002-2003, je n'avais aucune doc de ce matériel et on a rarement des schémas de dispositifs internes.
Merci d'avoir au la patience de me lire.
A la prochaine.
gribeauval83