Bonjour,
Voici le projet sur lequel je travaille depuis un bout de temps.
J’ai entrepris de réaliser un diorama au 700e de l’épave du porte-avions japonais Amagi, fin juillet 1945 dans la baie de Kure.
J’avais depuis 2013 les photos spectaculaires de ce grand navire couché sur le côté tel que trouvé par les forces d’occupation américaines. En particulier un film avait été tourné dans l’été 1946 au moment où le renflouement préliminaire à la démolition allait commencer.
La vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=FEbWz4ulESM
Fin 2014 Fujimi a sorti un kit de l’Unryu, tête de série de cette classe et dont l’Amagi faisait partie. Le kit plastique venait avec une belle planche de photo découpe et cela à fait « tilt » dans mon esprit toujours bien atteint.
Au même moment un maquettiste des Flandres, Marijn van Gils, avait la même idée. Je connaissais un peu Marijn pour l’avoir rencontré à Telford et admiré son extraordinaire Lexington, alors en cours de montage.
J’ai alors pris contact avec lui et nous avons commencé à échanger.
Marijn se focalise sur l’épave telle que dans le film, en juillet 46 : tout l’armement a été enlevé et la peinture est sévèrement délavée. L’épave a été « nettoyée » du grand morceau de pont d’envol et du côté bâbord arrachés par la bombe américaine de 900kg qui lui est tombée dessus en juillet 1945.
Pour ma part, j’ai opté pour un état de fin juillet 1945, juste après le chavirage consécutif au dernier bombardement : l’armement est encore en place, ainsi que les débris, et le camouflage, bien que brûlé, est encore un peu visible.
A suivi une série d’échanges : Marijn me fournissant des photos du bombardement plus précises que celles en ma possession. En retour, je lui ai fourni une grande planche de photo découpe pour compléter l’intérieur de l’épave ainsi que les poutrelles support du pont aux deux extrémités qui n’étaient fournies ni dans le kit Fujimi pour moi, ni dans le détaillage LionRoar pour lui.
Chacun de nous a opté pour une approche différente : Marijn coupe la coque à la « flottaison » et représente la mer comme pour son Lexington (Magic Sculpt sur base mousse extrudée). J’utilise la coque entière qui sera noyée dans ma résine chérie (Magic Water) en gardant seulement les derniers millimètres plus ou moins translucides afin qu’on distingue en partie la masse de débris retombée au « pied » du bateau.
La planche de photo découpe « maison ». Je l’ai fait graver en laiton car il va y avoir dans le dio beaucoup de « tôle tordue » et le laiton s’y prête mieux que le maillechort, mon matériau de prédilection :
Le diorama.
L’Amagi et son sister-ship le Katsuragi étaient amarrés autour d’un petit îlot dans la baie de Kure au Japon. À l’époque les deux navires étaient à peine achevés et flambant neufs, mais privés de leurs groupes aériens. La pénurie d’avions et de pilotes frappait alors le Japon et les escadrilles prévues pour ces navires avaient été dépêchées d’urgence pour la bataille d’Okinawa. Sans utilité, les deux navires étaient immobiles, fortement camouflés : de faux bâtiments, fausses routes et fausse végétation étaient installés sur le pont et entre le navire et le quai était tendu un grand filet en sisal qui donnait l’impression, vue d’en haut, d’une continuité de la terre.
Une photo des deux PA pendant le bombardement de juillet 45 :
Cet îlot existe toujours et n’a pas changé de forme. Voici une photo satellite :
Un gros plan. Grâce à l’outil de mesure de Googe Earth on peut déterminer les dimensions exactes du quai.
Voici, juxtaposées, les photos du bombardement de juillet 45 et la vue actuelle de l’endroit :
Préparation du diorama
J’ai procédé ensuite à une « mise en page » de la scène (la contrainte était que le bateau entre dans le dio et que le dio entre dans ma vitrine !)
Ensuite j’ai attaqué le diorama (380 x 200 x 30mm) en respectant ma méthode habituelle : une base de 30mm d’épaisseur en cèdre. Comme la mer allait être transparente, cette fois la base était creuse. Le haut de la « boite » correspond au niveau de l’eau.
Après mise en place du soubassement du morceau de quai et du bateau, confection de la pente sous-marine qui sera, au final, visible seulement sur quelques millimètres.
Pour confectionner la pente, j’utilise un « mortier » fait de Gesso (enduit acrylique) et de… litière pour chat.
Comme à chaque fois, j’ai conclu un marché avec les chats de ma sœur : ils me filent un peu de litière contre une poignée de crevettes.
La litière ordinaire (petits graviers) constitue la base du mortier et la litière absorbante sert à combler les trous (cette litière absorbe les liquides : au contact du Gesso elle devient malléable et peut être modelée)
Création de la carène
Le navire est fortement couché sur le flanc bâbord. Sa carène tribord apparait sur le milieu et l’arrière. Le kit Fujimi étant « waterline », il fallait donc réaliser une demi-carène au moins.
Après avoir décalqué sur un plan de l’Unryu la forme de l’étrave et de la poupe, assemblage de la carène en trois morceaux : deux morceaux de planche de prototypage prenant en sandwich une baguette de polystyrène de 2mm. Le plastique étant plus dur que la planche de prototypage, elle va me « guider » lors du ponçage.
Après découpe à la scie à ruban, puis une petite heure de ponçage « prudent », la carène prend forme :
Assemblage de la carène sur la coque du kit.
Celle-ci est montée sans les renforts intérieurs qui viendront à l’emplacement de la partie détruite.
Une couche de filler Tamiya plus tard et la carène est prête pour le ponçage à l’eau :
Une fois le polissage terminé… je détruis la plupart de ce que j’ai réalisé pour donner la gîte nécessaire au bateau. Tracé du niveau de l’eau d’après les photos (les deux traits représentent la marée haute et la marée basse.
Ponçage à la ponceuse à bande avec vérifications en cours pour obtenir la bonne inclinaison.
Enfin la coque est mise en place sur un lit de mortier frais. Vérification du « niveau de l’eau » avec le réglet.
La suite très bientôt
_Bruno
Dernière édition par bgire le Ven 21 Juil 2017, 11:38, édité 1 fois
_________________
Hi Bob!
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases
Si Vis Pacem Parafilmum
La sous-couche, c'est un apprêt que l'on met avant
Si on bricolait plus souvent on aurait moins la tête aux bêtises
Omnes stulti, et deliberationes non utentes, omnia tentant
Une journée au cours de laquelle on n'a pas ri est une journée perdue
Espérons que le fond de la mer est étanche
Oh, ça c'est le Quacta qui se moque du Stifling
Telle est la Voie !
Voici le projet sur lequel je travaille depuis un bout de temps.
J’ai entrepris de réaliser un diorama au 700e de l’épave du porte-avions japonais Amagi, fin juillet 1945 dans la baie de Kure.
J’avais depuis 2013 les photos spectaculaires de ce grand navire couché sur le côté tel que trouvé par les forces d’occupation américaines. En particulier un film avait été tourné dans l’été 1946 au moment où le renflouement préliminaire à la démolition allait commencer.
La vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=FEbWz4ulESM
Fin 2014 Fujimi a sorti un kit de l’Unryu, tête de série de cette classe et dont l’Amagi faisait partie. Le kit plastique venait avec une belle planche de photo découpe et cela à fait « tilt » dans mon esprit toujours bien atteint.
Au même moment un maquettiste des Flandres, Marijn van Gils, avait la même idée. Je connaissais un peu Marijn pour l’avoir rencontré à Telford et admiré son extraordinaire Lexington, alors en cours de montage.
J’ai alors pris contact avec lui et nous avons commencé à échanger.
Marijn se focalise sur l’épave telle que dans le film, en juillet 46 : tout l’armement a été enlevé et la peinture est sévèrement délavée. L’épave a été « nettoyée » du grand morceau de pont d’envol et du côté bâbord arrachés par la bombe américaine de 900kg qui lui est tombée dessus en juillet 1945.
Pour ma part, j’ai opté pour un état de fin juillet 1945, juste après le chavirage consécutif au dernier bombardement : l’armement est encore en place, ainsi que les débris, et le camouflage, bien que brûlé, est encore un peu visible.
A suivi une série d’échanges : Marijn me fournissant des photos du bombardement plus précises que celles en ma possession. En retour, je lui ai fourni une grande planche de photo découpe pour compléter l’intérieur de l’épave ainsi que les poutrelles support du pont aux deux extrémités qui n’étaient fournies ni dans le kit Fujimi pour moi, ni dans le détaillage LionRoar pour lui.
Chacun de nous a opté pour une approche différente : Marijn coupe la coque à la « flottaison » et représente la mer comme pour son Lexington (Magic Sculpt sur base mousse extrudée). J’utilise la coque entière qui sera noyée dans ma résine chérie (Magic Water) en gardant seulement les derniers millimètres plus ou moins translucides afin qu’on distingue en partie la masse de débris retombée au « pied » du bateau.
La planche de photo découpe « maison ». Je l’ai fait graver en laiton car il va y avoir dans le dio beaucoup de « tôle tordue » et le laiton s’y prête mieux que le maillechort, mon matériau de prédilection :
Le diorama.
L’Amagi et son sister-ship le Katsuragi étaient amarrés autour d’un petit îlot dans la baie de Kure au Japon. À l’époque les deux navires étaient à peine achevés et flambant neufs, mais privés de leurs groupes aériens. La pénurie d’avions et de pilotes frappait alors le Japon et les escadrilles prévues pour ces navires avaient été dépêchées d’urgence pour la bataille d’Okinawa. Sans utilité, les deux navires étaient immobiles, fortement camouflés : de faux bâtiments, fausses routes et fausse végétation étaient installés sur le pont et entre le navire et le quai était tendu un grand filet en sisal qui donnait l’impression, vue d’en haut, d’une continuité de la terre.
Une photo des deux PA pendant le bombardement de juillet 45 :
Cet îlot existe toujours et n’a pas changé de forme. Voici une photo satellite :
Un gros plan. Grâce à l’outil de mesure de Googe Earth on peut déterminer les dimensions exactes du quai.
Voici, juxtaposées, les photos du bombardement de juillet 45 et la vue actuelle de l’endroit :
Préparation du diorama
J’ai procédé ensuite à une « mise en page » de la scène (la contrainte était que le bateau entre dans le dio et que le dio entre dans ma vitrine !)
Ensuite j’ai attaqué le diorama (380 x 200 x 30mm) en respectant ma méthode habituelle : une base de 30mm d’épaisseur en cèdre. Comme la mer allait être transparente, cette fois la base était creuse. Le haut de la « boite » correspond au niveau de l’eau.
Après mise en place du soubassement du morceau de quai et du bateau, confection de la pente sous-marine qui sera, au final, visible seulement sur quelques millimètres.
Pour confectionner la pente, j’utilise un « mortier » fait de Gesso (enduit acrylique) et de… litière pour chat.
Comme à chaque fois, j’ai conclu un marché avec les chats de ma sœur : ils me filent un peu de litière contre une poignée de crevettes.
La litière ordinaire (petits graviers) constitue la base du mortier et la litière absorbante sert à combler les trous (cette litière absorbe les liquides : au contact du Gesso elle devient malléable et peut être modelée)
Création de la carène
Le navire est fortement couché sur le flanc bâbord. Sa carène tribord apparait sur le milieu et l’arrière. Le kit Fujimi étant « waterline », il fallait donc réaliser une demi-carène au moins.
Après avoir décalqué sur un plan de l’Unryu la forme de l’étrave et de la poupe, assemblage de la carène en trois morceaux : deux morceaux de planche de prototypage prenant en sandwich une baguette de polystyrène de 2mm. Le plastique étant plus dur que la planche de prototypage, elle va me « guider » lors du ponçage.
Après découpe à la scie à ruban, puis une petite heure de ponçage « prudent », la carène prend forme :
Assemblage de la carène sur la coque du kit.
Celle-ci est montée sans les renforts intérieurs qui viendront à l’emplacement de la partie détruite.
Une couche de filler Tamiya plus tard et la carène est prête pour le ponçage à l’eau :
Une fois le polissage terminé… je détruis la plupart de ce que j’ai réalisé pour donner la gîte nécessaire au bateau. Tracé du niveau de l’eau d’après les photos (les deux traits représentent la marée haute et la marée basse.
Ponçage à la ponceuse à bande avec vérifications en cours pour obtenir la bonne inclinaison.
Enfin la coque est mise en place sur un lit de mortier frais. Vérification du « niveau de l’eau » avec le réglet.
La suite très bientôt
_Bruno
Dernière édition par bgire le Ven 21 Juil 2017, 11:38, édité 1 fois
_________________
Hi Bob!
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases
Si Vis Pacem Parafilmum
La sous-couche, c'est un apprêt que l'on met avant
Si on bricolait plus souvent on aurait moins la tête aux bêtises
Omnes stulti, et deliberationes non utentes, omnia tentant
Une journée au cours de laquelle on n'a pas ri est une journée perdue
Espérons que le fond de la mer est étanche
Oh, ça c'est le Quacta qui se moque du Stifling
Telle est la Voie !