Une petite précision pour les camouflages japonais :
(Attention : séquence pinaillage, on n'est pas obligé d'en tenir compte)- Les ponts des porte-avions ont été camouflés en 1944 pour rendre l'identification difficile quand ils étaient à l'ancre dans les rades japonaises et du Pacifique (Zuiho, etc...)
Cela gênait considérablement les pilotes qui avaient perdu leurs repères, mais nous noterons qu'à partir de septembre 44 les pA, pour la plupart, n'avaient plus d'avions (le Zuiho s'est engagé dans la Bataille du Cap Engano comme leurre et sans avions)
A la même époque les flancs des porte-avions étaient camouflés en deux tons de gris-vert pour la même raison. Le schéma donnait l'illusion de la silhouette d'un navire marchand en avant du PA (Zuiho, Junyo, etc...)
- Les autres navires, croiseurs et cuirassés ont été camouflés comme le montre la maquette de Thierry en toute fin de guerre (juillet 45), quand ils étaient immobilisés au Japon faute de fuel ou à la suite de dommage non réparables. Ainsi en fut-il du Takao et du Myoko, épaves à Singapour, et des cuirassés abandonnés en rade de Kure (Ise, Nagato, etc).
Là, il faut dire que l'imagination des camoufleurs a été grande... mais inefficace. Rayures, taches brunes, vertes et grises, camouflage de pont sur les PA (Amagi, Katsuragi, etc) et même -vrais- arbres, cabanes sur les ponts, fausses routes, bref, tout ce qui pourrait faire passer le porte-avions pour un ilot urbanisé. Pour parfaire l'illusion un grand filet en sisal était tendu entre le navire et le quai pour donner l'illusion d'une continuité.
Ce type de camouflage correspond à un navire qui ne peut plus se déplacer. J'en déduis que l'Ise monté ici le représente lorsqu'il était définitivement hors service, attendant le bombardement fatal.
Ce qui m'amène à deux remarques :
- Le pont des hydravions (conçu comme tel mais qui n'en a jamais embarqué sauf un ou deux pour essais... il n'y avait plus d'avions dispo), le pont, donc, était recouvert d'une carapace de 30cm de béton qui servait à la fois de protection et de contrepoids pour compenser la suppression des deux tourelles arrières. A la date choisie ce pont n'apparait pas gris coque, mais gris béton (un gris tirant sur le jaune) et montre un aspect de surface rugueux, un peu comme les ponts antidérapants des PA modernes.
- Le pont en bois d'Hinoki est d'une couleur beige pâle, un peu plus jaune que le teck quand il est briqué et prend une couleur gris moyen-gris foncé sous les UV et le sel marin quand il est laissé à l'abandon comme c'était le cas en juillet 45. Les images en noir et blanc colorisées font donc une erreur : le pont n'est certainement pas brun-rouge foncé, mais gris foncé sale.
(Fin de la séquence pinaillage)Toujours dans les camouflages "exotiques", il y en a un qui vaudrait le détour : celui du PA Shinano lors de son unique voyage et naufrage. Les flancs étaient -probablement- en deux tons de gris vert et le pont, tout neuf et inachevé, était recouvert d'un revêtement antidérapant fait de brique concassée mêlée à de la colle... avec une belle couleur... rose !
Imaginez le dio : un porte-avions vert avec un pont beige-rosé! Si vous l'exposez dans un salon, c'est un coup à voir arriver les infirmiers
Désolé d'avoir pollué ce post avec mes pinaillages.
_Bruno
Dernière édition par bgire le Mer 21 Sep 2016, 23:03, édité 1 fois
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Hi Bob!
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases
Si Vis Pacem Parafilmum
La sous-couche, c'est un apprêt que l'on met avant
Si on bricolait plus souvent on aurait moins la tête aux bêtises
Omnes stulti, et deliberationes non utentes, omnia tentant
Une journée au cours de laquelle on n'a pas ri est une journée perdue
Espérons que le fond de la mer est étanche
Oh, ça c'est le Quacta qui se moque du Stifling
Telle est la Voie !