Dès 1935, après avoir finalisé la conception des cuirassés Richelieu et Jean Bart, le bureau des constructions navales se mit à travailler sur les deux autres unités de cette série de quatre.
Les projets Clemenceau et Gascogne furent mis en étude en essayant de profiter des retours d'expérience des unités étrangères mais aussi des Dunkerque et Strasbourg.
Les deux projets furent finalisés et le Clemenceau mis en chantier à Brest. La coque inachevée fut capturée par les allemands en 1940, poursuivie pour la rendre flottante (elle se limitait à la "citadelle", la partie centrale entourée par la ceinture cuirassée). Elle fut mise à l'eau pour libérer la cale et entreposée dans la rade jusqu'au jour fatidique de 1944 où elle fut coulée par un bombardement anglais.
Deux photos du Clemenceau sur cale et après "lancement" :
La Gascogne, dernier de la série, avait été finalisée mais les marchés d'approvisionnement avaient été suspendus par l'attaque allemande. Le navire ne fut jamais mis en chantier et les plans avaient été perdus jusqu'à ce que...
En 2004, à la demande d'Harold Winkel (de Vienne) j'ai entrepris des recherches au CAA de Châtellerault pour, éventuellement, trouver des plans du projet Gascogne.
Sur place, nous ne trouvions rien dans les catalogues, l'archiviste et moi, quand celui-ci m'a suggéré de "fouiller" dans un nouvel ensemble d'archives, le Fonds Potsdam, qui venait d'être transféré du SHD vers le CAA.
Ce Fonds a une histoire toute particulière :
Il s'agit d'archives constituées de tout ce que l'armée allemande avait pu rafler dans les chantiers et arsenaux français en 1940. Ces archives (plans, études, rapports, factures, etc...) ont été envoyées vers le service de renseignement de la Kriegsmarine à Berlin, où elles ont été décortiquées, analysées pour en tirer tout renseignement utile.
En 1945, lors de la chute de Berlin, ces archives ont été transférées par les soviétiques à Moscou où elles ont été à nouveau analysées. Les plans en ont gardé la trace, portant des traductions annotées en allemand et en russe.
Enfin, les archives sont revenues à Potsdam où elles ont été archivées dans les sous-sols du ministère de la marine de la RDA. C'est là que les officiers de la RFA les ont retrouvées en 1990 après la chute du mur.
L'Allemagne a pris alors contact avec la France pour restituer ces archives (143m linéaires tout de même). Les archives sont revenues à Vincennes où une équipe sous la direction d'un amiral en retraite a procédé à un classement et une indexation terminée en 2002. Deux ans plus tard l'ensemble a été envoyé à Châtellerault.
J'ai eu le privilège d'être l'un des premiers à les consulter au CAA. Le personnel de l'établissement ne savait pas ce qu'il y avait dedans et les plans sans titre étaient difficiles à identifier.
Je me rappelle l'excitation de découvrir des plans du croiseur De Grasse (avant projet de 1935 et projet mis en chantier de 1938), du fameux croiseur de bataille de 37 000t, chaînon manquant entre les cuirassés de la Grande Guerre et les Dunkerque, les plans du porte-avions Joffre et une grande série de plans d'exécution du Clemenceau et de la Gascogne.
Voici les liasses de plans du Clemenceau :
J'ai photographié et fournis ces plans à Harold qui a conçu sa reconstitution de la Gascogne.
Voici un exemple du travail en cours d'Harold à partir de mes photos :
Voulant aller plus loin tout en m'entourant de spécialistes, nous avons organisé en juillet 2007 une "rencontre au sommet" au CAA pour la remise officielle des plans d'Harold. Etaient présent Harold, Robert Dumas, Jean Moulin et moi-même :
En Juillet 2007 le plan tiré des travaux d’Harold a été officiellement remis au CAA et archivé chez eux.
"La" rencontre. De gauche à droite, devant les plans de la Gascogne : le commandant du CAA, Harold, Jean Moulin, Mme Destouches (chef archiviste), moi-même et Robert Dumas.
Cette rencontre a eu des conséquences inattendues : Robert a découvert ces plans qu'il ne connaissait pas. Il avait dessiné la Gascogne dans son ouvrage sur le Jean Bart d'après des plans partiel trouvés à Vincennes plus de vingt ans avant que le Fonds Potsdam ne soit (re)découvert. Nous sommes partis dans une analyse détaillée qui nous a posé des problèmes car des plans se contredisaient. Quelques années plus tard, Robert s'est associé avec John Jordan pour concevoir un livre sur les cuirassés français (1921-1955) qui servirait de mise à jour de ses livres précédents et permettraient au public anglophone de profiter des dernières découvertes.
J'ai donc été mis à contribution avec John qui a utilisé les plans que j'avais photographiés pour étudier les navires. Ainsi le livre "French Battleships 1921-1955" (Seaforth) fait une petite place pour la toute première fois au croiseur de bataille de 37 000t et solutionne le problème de la Gascogne : dans sa reconstitution Harold a mélangé deux types de plans. La Gascogne a été modifiée in-extremis juste avant sa mise sur cale pour être raccourcie de quelques mètres par le déplacement d'un compartiment de diesels auxiliaires.
John a publié dans ce livre une reconstitution du Clemenceau et de la Gascogne qui tiennent vraiment la route.
Les projets des quatre cuirassés (Richelieu, Jean Bart, Clemenceau et Gascogne) remontent à une étude de 1935 qui envisageait toutes les possibilités dans le cadre d'une version "lourde" des Dunkerque. Les voici schématisées (Fonds Potsdam) :
On reconnait la première paire (Richelieu- Jean Bart) comme le projet A
Le Clemenceau correspond au projet A2
La Gascogne correspond au projet B3ter dont on aurait déplacer la catapulte sur la plage arrière
A noter que le projet C3 préfigure ce qui sera en 1940 le projet ultime "post-Richelieu" dont l'un des noms proposés pour la première unité était Alsace.
Par rapport aux unités précédentes, le concept avait deux avantages :
- Les tourelles principales et secondaires pouvaient couvrir à la fois l'avant et l'arrière du bâtiment.
- En plaçant les tourelles secondaires dans l'axe, on libérait de la place de chaque côté pour installer l'armement anti-aérien et sa direction de tir.
Malheureusement, en contrepartie il n'était plus possible d'avoir une installation d'aviation comme sur le Richelieu. Il fallait allonger l'espace sur la plage arrière pour éloigner la catapulte du souffle de la tourelle arrière.
Une plage arrière plus longue impliquait un déplacement de la superstructure et des machines vers l'avant et la nécessité de recalculer tout l'ensemble pour garder un bon équilibrage.
En parallèle un débat faisait rage sur le positionnement des catapultes. A l'origine une de chaque côté à mi-longueur, mais cette solution prenait beaucoup trop de place au détriment de l'armement AA. Placer une catapulte à l'arrière "en contrebas", comme sur les Littorio italiens pouvait résoudre le problème, mais en coupant une partie du pont on se privait d'u hangar et on divisait par deux le parc aérien. Au vu de l'expérience américaine avec les croiseurs Brooklyn et Wichita on adopta finalement une catapulte surbaissée à l'arrière, dans l'axe, loin de la tourelle et un hangar d'aviation sous le pont principal, avec un ascenseur pour monter et placer les avions sur la catapulte, le puits étant fermé par un capot coulissant.
L'armement AA était bien plus consistant et moderne que sur la tête de série (Richelieu), reflétant la prise de conscience du nouveau danger :
- Huit tourelles doubles de 100mm, modèle 1933, un tout nouveau type pas encore embarqué et destiné aussi aux croiseur De Grasse, Châteaurenault et Guichen en cours de construction.
- Six tourelles doubles de 37mm semi-automatiques, modèle 1935. Ce matériel est conçu à l'origine pour le Strasbourg mais en raison du retard dans la mise au point il n'y sera pas monté, ni sur le Richelieu, ni sur le Clemenceau. Cet armement était télécommandé. Un "essai" en condition de guerre (aviso Amiens contre des avions allemands en 1940) a montré de bonnes performances et une très bonne efficacité mais un mécanisme d’approvisionnement trop fragile.
- 36 affuts Hotchkiss de 13,2mm, modèle 1929
- Deux affuts quadruples de 37mm zénithaux, un tout nouveau concept semi-automatique télécommandé.
A noter que les tourelles de 152mm secondaires avaient une capacité théorique contre-avions avec une élévation maximum de 90°.
La Gascogne, profil (John Jordan d'après les plans du Fonds Potsdam) :
La protection finale, après modifications (même auteur) :
- Les hydravions embarqués :
Les plans du Clemenceau ET de la Gascogne indiquent clairement que l'hydravion prévu était le tout nouveau bimoteur NC-420. Un prototype fut construit qui ne vola jamais (interdit par la convention d'armistice), mais parcourut plus de 2 000km de le sud de la France démonté et en camion pour échapper à l'ennemi.
Un article détaillé sur cet avion est paru dans le Fanatique de l'Aviation n°317 d'avril 1996 (merci à Pierre66 qui m'a fourni une copie de l'article).
Un plan trois vues du NC-420 :
La plage arrière de la Gascogne qui montre bien les bimoteurs :
- La DCA : celle-ci fait la part belle aux nouveaux matériels.
La tourelle bitube de 37mm à commande à distance, envisagée sur le Strasbourg, puis sur le Richelieu et expérimentée pour la première fois sur l'Aviso Amiens
Un plan de la tourelle reconstitué par Harold Winkel :
Le système de commande à distance de la tourelle de 37mm (Fonds Potsdam) :
La nouvelle tourelle double de 100mm semi-automatique était aussi prévue pour le De Grasse, le Clemenceau et la Gascogne. Matériel tout nouveau, qui n'a jamais été complété, mais dont les études ont servi de base pendant la guerre pour la conception de matériels qui ont abouti dans les nouvelles tourelles embarquées sur le Jean Bart en 1950.
Enfin, le Clemenceau et la Gascogne devaient embarquer des "affuts quadruples de 37mm zénithaux". Ce mystérieux équipement dont il ne reste rien était destiné à tirer à la verticale de façon semi automatique, pilotés à distance par un télépointeur de nouvelle génération. Rien ne subsiste mais je pense que le matériel avait été confié à Hotchkiss. Le Fonds Potsdam ne comprend qu'une note manuscrite que voici :
Après de nombreux échanges avec John Jordan nous en avons déduit cette interprétation de l'engin :
Ils étaient probablement noyés dans le pont de part et d'autre de la drome d'embarcation, au milieu du navire.
Les plans de la Gascogne aux couples 108-110 montrent, au niveau du pont principal et du pont château les quatre conduits d'approvisionnement des 37mm zenithaux, ce qui permet de bien les situer à l'extérieur sur le navire :
Voilà pour la Gascogne.
Une curiosité pour terminer cette première impression. Voici le cartouche d'un plan des soutes de 380mm avant de la Gascogne. Outre les mentions d'origine en français on voit le tampon allemand (en noir), des inscriptions en allemand en rouge et noir et des traductions en russe (au crayon)
_Bruno
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Les projets Clemenceau et Gascogne furent mis en étude en essayant de profiter des retours d'expérience des unités étrangères mais aussi des Dunkerque et Strasbourg.
Les deux projets furent finalisés et le Clemenceau mis en chantier à Brest. La coque inachevée fut capturée par les allemands en 1940, poursuivie pour la rendre flottante (elle se limitait à la "citadelle", la partie centrale entourée par la ceinture cuirassée). Elle fut mise à l'eau pour libérer la cale et entreposée dans la rade jusqu'au jour fatidique de 1944 où elle fut coulée par un bombardement anglais.
Deux photos du Clemenceau sur cale et après "lancement" :
La Gascogne, dernier de la série, avait été finalisée mais les marchés d'approvisionnement avaient été suspendus par l'attaque allemande. Le navire ne fut jamais mis en chantier et les plans avaient été perdus jusqu'à ce que...
En 2004, à la demande d'Harold Winkel (de Vienne) j'ai entrepris des recherches au CAA de Châtellerault pour, éventuellement, trouver des plans du projet Gascogne.
Sur place, nous ne trouvions rien dans les catalogues, l'archiviste et moi, quand celui-ci m'a suggéré de "fouiller" dans un nouvel ensemble d'archives, le Fonds Potsdam, qui venait d'être transféré du SHD vers le CAA.
Ce Fonds a une histoire toute particulière :
Il s'agit d'archives constituées de tout ce que l'armée allemande avait pu rafler dans les chantiers et arsenaux français en 1940. Ces archives (plans, études, rapports, factures, etc...) ont été envoyées vers le service de renseignement de la Kriegsmarine à Berlin, où elles ont été décortiquées, analysées pour en tirer tout renseignement utile.
En 1945, lors de la chute de Berlin, ces archives ont été transférées par les soviétiques à Moscou où elles ont été à nouveau analysées. Les plans en ont gardé la trace, portant des traductions annotées en allemand et en russe.
Enfin, les archives sont revenues à Potsdam où elles ont été archivées dans les sous-sols du ministère de la marine de la RDA. C'est là que les officiers de la RFA les ont retrouvées en 1990 après la chute du mur.
L'Allemagne a pris alors contact avec la France pour restituer ces archives (143m linéaires tout de même). Les archives sont revenues à Vincennes où une équipe sous la direction d'un amiral en retraite a procédé à un classement et une indexation terminée en 2002. Deux ans plus tard l'ensemble a été envoyé à Châtellerault.
J'ai eu le privilège d'être l'un des premiers à les consulter au CAA. Le personnel de l'établissement ne savait pas ce qu'il y avait dedans et les plans sans titre étaient difficiles à identifier.
Je me rappelle l'excitation de découvrir des plans du croiseur De Grasse (avant projet de 1935 et projet mis en chantier de 1938), du fameux croiseur de bataille de 37 000t, chaînon manquant entre les cuirassés de la Grande Guerre et les Dunkerque, les plans du porte-avions Joffre et une grande série de plans d'exécution du Clemenceau et de la Gascogne.
Voici les liasses de plans du Clemenceau :
J'ai photographié et fournis ces plans à Harold qui a conçu sa reconstitution de la Gascogne.
Voici un exemple du travail en cours d'Harold à partir de mes photos :
Voulant aller plus loin tout en m'entourant de spécialistes, nous avons organisé en juillet 2007 une "rencontre au sommet" au CAA pour la remise officielle des plans d'Harold. Etaient présent Harold, Robert Dumas, Jean Moulin et moi-même :
En Juillet 2007 le plan tiré des travaux d’Harold a été officiellement remis au CAA et archivé chez eux.
"La" rencontre. De gauche à droite, devant les plans de la Gascogne : le commandant du CAA, Harold, Jean Moulin, Mme Destouches (chef archiviste), moi-même et Robert Dumas.
Cette rencontre a eu des conséquences inattendues : Robert a découvert ces plans qu'il ne connaissait pas. Il avait dessiné la Gascogne dans son ouvrage sur le Jean Bart d'après des plans partiel trouvés à Vincennes plus de vingt ans avant que le Fonds Potsdam ne soit (re)découvert. Nous sommes partis dans une analyse détaillée qui nous a posé des problèmes car des plans se contredisaient. Quelques années plus tard, Robert s'est associé avec John Jordan pour concevoir un livre sur les cuirassés français (1921-1955) qui servirait de mise à jour de ses livres précédents et permettraient au public anglophone de profiter des dernières découvertes.
J'ai donc été mis à contribution avec John qui a utilisé les plans que j'avais photographiés pour étudier les navires. Ainsi le livre "French Battleships 1921-1955" (Seaforth) fait une petite place pour la toute première fois au croiseur de bataille de 37 000t et solutionne le problème de la Gascogne : dans sa reconstitution Harold a mélangé deux types de plans. La Gascogne a été modifiée in-extremis juste avant sa mise sur cale pour être raccourcie de quelques mètres par le déplacement d'un compartiment de diesels auxiliaires.
John a publié dans ce livre une reconstitution du Clemenceau et de la Gascogne qui tiennent vraiment la route.
Les projets des quatre cuirassés (Richelieu, Jean Bart, Clemenceau et Gascogne) remontent à une étude de 1935 qui envisageait toutes les possibilités dans le cadre d'une version "lourde" des Dunkerque. Les voici schématisées (Fonds Potsdam) :
On reconnait la première paire (Richelieu- Jean Bart) comme le projet A
Le Clemenceau correspond au projet A2
La Gascogne correspond au projet B3ter dont on aurait déplacer la catapulte sur la plage arrière
A noter que le projet C3 préfigure ce qui sera en 1940 le projet ultime "post-Richelieu" dont l'un des noms proposés pour la première unité était Alsace.
Par rapport aux unités précédentes, le concept avait deux avantages :
- Les tourelles principales et secondaires pouvaient couvrir à la fois l'avant et l'arrière du bâtiment.
- En plaçant les tourelles secondaires dans l'axe, on libérait de la place de chaque côté pour installer l'armement anti-aérien et sa direction de tir.
Malheureusement, en contrepartie il n'était plus possible d'avoir une installation d'aviation comme sur le Richelieu. Il fallait allonger l'espace sur la plage arrière pour éloigner la catapulte du souffle de la tourelle arrière.
Une plage arrière plus longue impliquait un déplacement de la superstructure et des machines vers l'avant et la nécessité de recalculer tout l'ensemble pour garder un bon équilibrage.
En parallèle un débat faisait rage sur le positionnement des catapultes. A l'origine une de chaque côté à mi-longueur, mais cette solution prenait beaucoup trop de place au détriment de l'armement AA. Placer une catapulte à l'arrière "en contrebas", comme sur les Littorio italiens pouvait résoudre le problème, mais en coupant une partie du pont on se privait d'u hangar et on divisait par deux le parc aérien. Au vu de l'expérience américaine avec les croiseurs Brooklyn et Wichita on adopta finalement une catapulte surbaissée à l'arrière, dans l'axe, loin de la tourelle et un hangar d'aviation sous le pont principal, avec un ascenseur pour monter et placer les avions sur la catapulte, le puits étant fermé par un capot coulissant.
L'armement AA était bien plus consistant et moderne que sur la tête de série (Richelieu), reflétant la prise de conscience du nouveau danger :
- Huit tourelles doubles de 100mm, modèle 1933, un tout nouveau type pas encore embarqué et destiné aussi aux croiseur De Grasse, Châteaurenault et Guichen en cours de construction.
- Six tourelles doubles de 37mm semi-automatiques, modèle 1935. Ce matériel est conçu à l'origine pour le Strasbourg mais en raison du retard dans la mise au point il n'y sera pas monté, ni sur le Richelieu, ni sur le Clemenceau. Cet armement était télécommandé. Un "essai" en condition de guerre (aviso Amiens contre des avions allemands en 1940) a montré de bonnes performances et une très bonne efficacité mais un mécanisme d’approvisionnement trop fragile.
- 36 affuts Hotchkiss de 13,2mm, modèle 1929
- Deux affuts quadruples de 37mm zénithaux, un tout nouveau concept semi-automatique télécommandé.
A noter que les tourelles de 152mm secondaires avaient une capacité théorique contre-avions avec une élévation maximum de 90°.
La Gascogne, profil (John Jordan d'après les plans du Fonds Potsdam) :
La protection finale, après modifications (même auteur) :
- Les hydravions embarqués :
Les plans du Clemenceau ET de la Gascogne indiquent clairement que l'hydravion prévu était le tout nouveau bimoteur NC-420. Un prototype fut construit qui ne vola jamais (interdit par la convention d'armistice), mais parcourut plus de 2 000km de le sud de la France démonté et en camion pour échapper à l'ennemi.
Un article détaillé sur cet avion est paru dans le Fanatique de l'Aviation n°317 d'avril 1996 (merci à Pierre66 qui m'a fourni une copie de l'article).
Un plan trois vues du NC-420 :
La plage arrière de la Gascogne qui montre bien les bimoteurs :
- La DCA : celle-ci fait la part belle aux nouveaux matériels.
La tourelle bitube de 37mm à commande à distance, envisagée sur le Strasbourg, puis sur le Richelieu et expérimentée pour la première fois sur l'Aviso Amiens
Un plan de la tourelle reconstitué par Harold Winkel :
Le système de commande à distance de la tourelle de 37mm (Fonds Potsdam) :
La nouvelle tourelle double de 100mm semi-automatique était aussi prévue pour le De Grasse, le Clemenceau et la Gascogne. Matériel tout nouveau, qui n'a jamais été complété, mais dont les études ont servi de base pendant la guerre pour la conception de matériels qui ont abouti dans les nouvelles tourelles embarquées sur le Jean Bart en 1950.
Enfin, le Clemenceau et la Gascogne devaient embarquer des "affuts quadruples de 37mm zénithaux". Ce mystérieux équipement dont il ne reste rien était destiné à tirer à la verticale de façon semi automatique, pilotés à distance par un télépointeur de nouvelle génération. Rien ne subsiste mais je pense que le matériel avait été confié à Hotchkiss. Le Fonds Potsdam ne comprend qu'une note manuscrite que voici :
Après de nombreux échanges avec John Jordan nous en avons déduit cette interprétation de l'engin :
Ils étaient probablement noyés dans le pont de part et d'autre de la drome d'embarcation, au milieu du navire.
Les plans de la Gascogne aux couples 108-110 montrent, au niveau du pont principal et du pont château les quatre conduits d'approvisionnement des 37mm zenithaux, ce qui permet de bien les situer à l'extérieur sur le navire :
Voilà pour la Gascogne.
Une curiosité pour terminer cette première impression. Voici le cartouche d'un plan des soutes de 380mm avant de la Gascogne. Outre les mentions d'origine en français on voit le tampon allemand (en noir), des inscriptions en allemand en rouge et noir et des traductions en russe (au crayon)
_Bruno
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