Presentation
Antoine de Saint-Exupéry naquit à Lyon le 29 juin 1900.
Son père décéda alors qu'Antoine était encore tout jeune, en 1904.
Mme de Saint-Exupéry, désormais sans attaches à Lyon, déménagea avec ses enfants pour la Provence dans sa résidence familiale, le Château de la Môle, entre Le Lavandou et Cogolin.
Antoine y passa ses premières années avant d'habiter chez la tante de sa mère au Château de Saint-Maurice-de-Rémens,
à proximité d'Ambérieu.
Cette résidence était proche d'un petit terrain d'aviation que l'adolescent de 12 ans se plut quelquefois à visiter,
attendant un des rares mouvements aériens de ces frêles machines de bois et de toile.
Un jour, un aviateur de passage (le célèbre Jules Védrines ou Gabriel Wroblewski, selon les sources) l'emmena avec lui pour un baptême de l'air.
Il réalisa un petit tour au-dessus de la campagne environnante.
Paradoxalement, cet événement ne laissa pas un merveilleux et impérissable souvenir à Antoine.
Par ailleurs, Saint-Exupéry préparait son baccalauréat comme pensionnaire à la Villa Saint-Jean à Fribourg en Suisse.
Doué pour la mécanique, élève studieux mais pourtant turbulent et rêveur, Antoine s'ouvrit à la vie, qu'il aborda seul, après le décès de son frère et compagnon de jeux, François.
Il alla à Paris en 1918 préparer le concours de l'Ecole Navale, auquel il échoua en août 1919.
Il choisit alors d'étudier aux beaux-arts, sans savoir vraiment encore à quoi destiner sa vie.
Affecté le 9 avril 1921, au 2ème Régiment d'Aviation de Strasbourg-Neudorf qui comprenait la prestigieuse escadrille
des Cigognes, Antoine trouva enfin sa voie.
Très désireux d'apprendre le pilotage, il consacra toutes ses économies à la formation de pilote dans le civil, après que l'armée lui eut refusé de l'instruire dans ses rangs.
Pourtant, après une affectation au Maroc, Saint-Exupéry fut enfin intégré à l'école d'aviation du camp d'Avord en 1922, puis muté à Villacoublay, où il connut son premier accident aérien en 1923 (certaines sources inaugurent sa série d'accidents aériens à Strasbourg deux ans plus tôt).
Libéré de ses obligations militaires, il travailla aux tuileries de Boiron puis comme mécanicien et ensuite représentant placier pour une firme de camions.
N'ayant jamais cessé de chercher un emploi dans l'aéronautique, il entra en 1926, pour peu de temps, à la Compagnie Aérienne Française, où il acquit sa qualification de pilote de transport de passagers.
Bien que réalisant son rêve, voler, l'aviateur ne se satisfit guère de sa condition de modeste pilote emmenant
des "aéro-touristes" au-dessus de Paris.
Profitant de relations connues pendant sa vie mondaine parisienne en 1920, il postula pour une place
dans la compagnie Latécoère, où il rentra par la petite porte, comme mécanicien, le 14 octobre 1926.
La mécanique était le passeport d'entrée chez Latécoère, le directeur d'exploitation Didier Daurat pensant que ses pilotes devaient d'abord mettre la main dans le cambouis avant de pouvoir s'aventurer dans les airs et sur les lignes.
Saint-Exupéry n'était pas du tout rebuté par cette tâche manuelle et technique, intéressé qu'il était par la mécanique depuis de longues années.
Son vol d'essai ne se fit cependant pas attendre, et après la présentation d'aptitudes concluantes,
Antoine de Saint-Exupéry fut retenu parmi les pilotes de la compagnie générale aéropostale Pierre Latécoère.
Le parc aéronautique était à cette époque encore principalement constitué de Breguet XIV, qui malgré tous les soins apportés par les mécaniciens et leur légendaire robustesse tombaient quelquefois en panne.
La ligne aérienne africaine de Latécoère reliait alors Toulouse à Dakar, coincée dans sa partie africaine entre le désert
et l'océan.
Les difficiles relations entre les peuplades maures au sud du Maroc et dans l'actuelle Mauritanie rendaient certaines pannes sur cette portion du trajet particulièrement périlleuses.
L'équipage de Gourp venait d'y laisser la vie, tandis que d'autres équipages furent enlevés pour être restitués
au prix de rançons très importantes.
Aux yeux de Daurat, Antoine avait les qualités requises pour retourner la situation et sécuriser cette portion de la ligne.
Il fut affecté à l'escale de Cap Juby.
Les multiples biographies de Saint-Exupéry donnent différentes chronologies de cette époque, certaines font état
d'une participation à cette ligne en tant que pilote avant d'être affecté à Cap Juby.
Certaines retracent une panne en plein désert qui lui auraient inspiré, lors de sa nuit passée à garder son avion,
certains passages de Courrier Sud et Terre des Hommes, voire même du Petit Prince.
En dépit de ces incertitudes chronologiques et de détails, il est certain qu'Antoine n'est pas resté insensible au désert,
à sa beauté et son immensité.
De la même façon, on peut assurer que ces mois passés dans le désert sont à la base de son œuvre littéraire, pourtant composée de seulement cinq livres plus un inachevé et publié à titre posthume.
Il resta dix-huit mois à l'escale de Cap Juby, y réalisant sa tâche de diplomate auprès des Maures et des Espagnols, effectuant des sauvetages d'équipages en panne ou capturés, et rédigeant de nombreuses pages.
A son retour en France, en mars 1929, il avait sous le bras son manuscrit de Courrier Sud, qu'il présenta à Gallimard.
Il signa un contrat avec l'éditeur et vit son premier ouvrage publié dans le courant de l'année.
Après quelques vacances en famille et un stage de navigation maritime, il retourna chez Latécoère pour y vivre une nouvelle étape importante de sa vie, la création de la ligne d'Amérique du sud.
Antoine débarqua le 12 octobre à Buenos Aires.
Il y fut accueilli par ses amis des Lignes Latécoère que sont Jean Mermoz, Henri Guillaumet ou Reine, qu'il avait réussi
à faire libérer, alors que ce dernier avait été capturé un an plus tôt par les Maures dans le Sahara.
L'installation dans un appartement au centre d'une ville de deux millions d'habitants confirma à Saint-Exupéry
combien il préférait le désert à ce semblant de civilisation qu'est la ville.
Chargé tout d'abord de la création de la ligne de Patagonie, jusqu'à Punta Arenas, comme directeur de
l'Aeroposta Argentina, il vola beaucoup sur les Latécoère 25, 26 ou Potez 25 et 29, pour effectuer
toutes les reconnaissances nécessaires à la création de sa ligne et à l'établissement de ses escales.
Selon ses biographes, Saint-Exupéry avait un rapport singulier avec l'argent.
Il n'aimait vraisemblablement pas l'argent et ce qu'il représente, mais, plus jeune en réclamait sans cesse à sa mère
pour pouvoir réaliser tous ses onéreux caprices.
Maintenant doté d'un très bon salaire, il dilapida ces émoluments en cadeaux de toutes natures et
en donna une grande partie à sa mère.
Le Potez 25 de Guillaumet recupere apres la fonte des neiges
Au mois de juin 1930, Henri Guillaumet disparut en effectuant une tentative de franchissement de la Cordillère des Andes, à bord du Potez 25 F-AJDZ.
Un magnifique reportage photographique et la nature de l'exploit du passage des Andes par les courriers Latécoère
ont largement médiatisé a posteriori cet accident.
Saint-Exupéry, depuis le 7 avril Chevalier de la Légion d'honneur au titre de l'Aéronautique civile, prit part
aux recherches du 13 au 20 juin et ramena Guillaumet à Buenos Aires à bord d'un Potez 29, après qu'il fut retrouvé.
Guillaumet, après un atterrissage forcé en pleine montagne, dans " l'enfer blanc ", était arrivé à regagner la civilisation après six épuisantes journées de marche dans le froid et la neige.
Cette incroyable résistance de l'homme, mû par le seul espoir, avait fait prononcer à Guillaumet, cette phrase,
reprise par Antoine plus tard et devenue célèbre aujourd'hui :
" Ce que j'ai fait, aucune bête n'aurait pu le faire. "
Cet accident, qui aurait pu finir dramatiquement mit en valeur la difficulté de l'établissement de la ligne jusqu'à
Santiago du Chili et reste aujourd'hui un des symboles majeurs de l'aventure de l'Aéropostale.
Saint-Exupéry l'a immortalisée à cette époque en écrivant Vol de Nuit.
A suivre....
Antoine de Saint-Exupéry naquit à Lyon le 29 juin 1900.
Son père décéda alors qu'Antoine était encore tout jeune, en 1904.
Mme de Saint-Exupéry, désormais sans attaches à Lyon, déménagea avec ses enfants pour la Provence dans sa résidence familiale, le Château de la Môle, entre Le Lavandou et Cogolin.
Antoine y passa ses premières années avant d'habiter chez la tante de sa mère au Château de Saint-Maurice-de-Rémens,
à proximité d'Ambérieu.
Cette résidence était proche d'un petit terrain d'aviation que l'adolescent de 12 ans se plut quelquefois à visiter,
attendant un des rares mouvements aériens de ces frêles machines de bois et de toile.
Un jour, un aviateur de passage (le célèbre Jules Védrines ou Gabriel Wroblewski, selon les sources) l'emmena avec lui pour un baptême de l'air.
Il réalisa un petit tour au-dessus de la campagne environnante.
Paradoxalement, cet événement ne laissa pas un merveilleux et impérissable souvenir à Antoine.
Par ailleurs, Saint-Exupéry préparait son baccalauréat comme pensionnaire à la Villa Saint-Jean à Fribourg en Suisse.
Doué pour la mécanique, élève studieux mais pourtant turbulent et rêveur, Antoine s'ouvrit à la vie, qu'il aborda seul, après le décès de son frère et compagnon de jeux, François.
Il alla à Paris en 1918 préparer le concours de l'Ecole Navale, auquel il échoua en août 1919.
Il choisit alors d'étudier aux beaux-arts, sans savoir vraiment encore à quoi destiner sa vie.
Affecté le 9 avril 1921, au 2ème Régiment d'Aviation de Strasbourg-Neudorf qui comprenait la prestigieuse escadrille
des Cigognes, Antoine trouva enfin sa voie.
Très désireux d'apprendre le pilotage, il consacra toutes ses économies à la formation de pilote dans le civil, après que l'armée lui eut refusé de l'instruire dans ses rangs.
Pourtant, après une affectation au Maroc, Saint-Exupéry fut enfin intégré à l'école d'aviation du camp d'Avord en 1922, puis muté à Villacoublay, où il connut son premier accident aérien en 1923 (certaines sources inaugurent sa série d'accidents aériens à Strasbourg deux ans plus tôt).
Libéré de ses obligations militaires, il travailla aux tuileries de Boiron puis comme mécanicien et ensuite représentant placier pour une firme de camions.
N'ayant jamais cessé de chercher un emploi dans l'aéronautique, il entra en 1926, pour peu de temps, à la Compagnie Aérienne Française, où il acquit sa qualification de pilote de transport de passagers.
Bien que réalisant son rêve, voler, l'aviateur ne se satisfit guère de sa condition de modeste pilote emmenant
des "aéro-touristes" au-dessus de Paris.
Profitant de relations connues pendant sa vie mondaine parisienne en 1920, il postula pour une place
dans la compagnie Latécoère, où il rentra par la petite porte, comme mécanicien, le 14 octobre 1926.
La mécanique était le passeport d'entrée chez Latécoère, le directeur d'exploitation Didier Daurat pensant que ses pilotes devaient d'abord mettre la main dans le cambouis avant de pouvoir s'aventurer dans les airs et sur les lignes.
Saint-Exupéry n'était pas du tout rebuté par cette tâche manuelle et technique, intéressé qu'il était par la mécanique depuis de longues années.
Son vol d'essai ne se fit cependant pas attendre, et après la présentation d'aptitudes concluantes,
Antoine de Saint-Exupéry fut retenu parmi les pilotes de la compagnie générale aéropostale Pierre Latécoère.
Le parc aéronautique était à cette époque encore principalement constitué de Breguet XIV, qui malgré tous les soins apportés par les mécaniciens et leur légendaire robustesse tombaient quelquefois en panne.
La ligne aérienne africaine de Latécoère reliait alors Toulouse à Dakar, coincée dans sa partie africaine entre le désert
et l'océan.
Les difficiles relations entre les peuplades maures au sud du Maroc et dans l'actuelle Mauritanie rendaient certaines pannes sur cette portion du trajet particulièrement périlleuses.
L'équipage de Gourp venait d'y laisser la vie, tandis que d'autres équipages furent enlevés pour être restitués
au prix de rançons très importantes.
Aux yeux de Daurat, Antoine avait les qualités requises pour retourner la situation et sécuriser cette portion de la ligne.
Il fut affecté à l'escale de Cap Juby.
Les multiples biographies de Saint-Exupéry donnent différentes chronologies de cette époque, certaines font état
d'une participation à cette ligne en tant que pilote avant d'être affecté à Cap Juby.
Certaines retracent une panne en plein désert qui lui auraient inspiré, lors de sa nuit passée à garder son avion,
certains passages de Courrier Sud et Terre des Hommes, voire même du Petit Prince.
En dépit de ces incertitudes chronologiques et de détails, il est certain qu'Antoine n'est pas resté insensible au désert,
à sa beauté et son immensité.
De la même façon, on peut assurer que ces mois passés dans le désert sont à la base de son œuvre littéraire, pourtant composée de seulement cinq livres plus un inachevé et publié à titre posthume.
Il resta dix-huit mois à l'escale de Cap Juby, y réalisant sa tâche de diplomate auprès des Maures et des Espagnols, effectuant des sauvetages d'équipages en panne ou capturés, et rédigeant de nombreuses pages.
A son retour en France, en mars 1929, il avait sous le bras son manuscrit de Courrier Sud, qu'il présenta à Gallimard.
Il signa un contrat avec l'éditeur et vit son premier ouvrage publié dans le courant de l'année.
Après quelques vacances en famille et un stage de navigation maritime, il retourna chez Latécoère pour y vivre une nouvelle étape importante de sa vie, la création de la ligne d'Amérique du sud.
Antoine débarqua le 12 octobre à Buenos Aires.
Il y fut accueilli par ses amis des Lignes Latécoère que sont Jean Mermoz, Henri Guillaumet ou Reine, qu'il avait réussi
à faire libérer, alors que ce dernier avait été capturé un an plus tôt par les Maures dans le Sahara.
L'installation dans un appartement au centre d'une ville de deux millions d'habitants confirma à Saint-Exupéry
combien il préférait le désert à ce semblant de civilisation qu'est la ville.
Chargé tout d'abord de la création de la ligne de Patagonie, jusqu'à Punta Arenas, comme directeur de
l'Aeroposta Argentina, il vola beaucoup sur les Latécoère 25, 26 ou Potez 25 et 29, pour effectuer
toutes les reconnaissances nécessaires à la création de sa ligne et à l'établissement de ses escales.
Selon ses biographes, Saint-Exupéry avait un rapport singulier avec l'argent.
Il n'aimait vraisemblablement pas l'argent et ce qu'il représente, mais, plus jeune en réclamait sans cesse à sa mère
pour pouvoir réaliser tous ses onéreux caprices.
Maintenant doté d'un très bon salaire, il dilapida ces émoluments en cadeaux de toutes natures et
en donna une grande partie à sa mère.
Le Potez 25 de Guillaumet recupere apres la fonte des neiges
Au mois de juin 1930, Henri Guillaumet disparut en effectuant une tentative de franchissement de la Cordillère des Andes, à bord du Potez 25 F-AJDZ.
Un magnifique reportage photographique et la nature de l'exploit du passage des Andes par les courriers Latécoère
ont largement médiatisé a posteriori cet accident.
Saint-Exupéry, depuis le 7 avril Chevalier de la Légion d'honneur au titre de l'Aéronautique civile, prit part
aux recherches du 13 au 20 juin et ramena Guillaumet à Buenos Aires à bord d'un Potez 29, après qu'il fut retrouvé.
Guillaumet, après un atterrissage forcé en pleine montagne, dans " l'enfer blanc ", était arrivé à regagner la civilisation après six épuisantes journées de marche dans le froid et la neige.
Cette incroyable résistance de l'homme, mû par le seul espoir, avait fait prononcer à Guillaumet, cette phrase,
reprise par Antoine plus tard et devenue célèbre aujourd'hui :
" Ce que j'ai fait, aucune bête n'aurait pu le faire. "
Cet accident, qui aurait pu finir dramatiquement mit en valeur la difficulté de l'établissement de la ligne jusqu'à
Santiago du Chili et reste aujourd'hui un des symboles majeurs de l'aventure de l'Aéropostale.
Saint-Exupéry l'a immortalisée à cette époque en écrivant Vol de Nuit.
A suivre....