Les voies du destin ou en anglais "The railway man"
C'est un film sur l'incroyable vie d'Eric Lomax, joué par Colin Firth. Lomax, fait prisonnier et torturé par les Japonais
pendant la Deuxième Guerre mondiale, parvint à se lier d'amitié avec son ennemi juré.
Décédé en 2012 à l'âge de 93 ans, l'ancien lieutenant Lomax a fait, selon un article du Daily Telegraph,
« le choix de la réconciliation au lieu de celui de la vengeance ».
Son expérience montre qu'il est possible de pardonner même si cela peut (et doit parfois) prendre du temps.
Lomax a publié ses mémoires, The Railway Man, qui reçurent plusieurs récompenses.
Dans son livre, l'ancien lieutenant britannique décrit sa capture à Singapour tombée aux mains des Japonais.
En tant que membre de l'unité du Royal Corps of Signals, il avait aidé à la construction d'une radio dont la découverte
lui valut deux ans de torture et de famine.
Une fois la guerre terminée, Lomax ne parvint pas à s'adapter à une vie civile paisible.
Il eut besoin de 50 ans pour être en mesure de pardonner.
Eric Lomax
Puis, par un incroyable concours de circonstances, Lomax reçut des nouvelles de cet interprète, Nagase Takashi,
qui se consacrait désormais à des œuvres de charité dans les environs de Kanchanaburi en Thailande.
L'ancien interprète venait d'y faire construire un temple bouddhiste. Lomax lut plusieurs informations sur les activités
de Takashi -il organisait notamment une réunion de réconciliation sur le pont sur la rivière Kwaï.
Selon Lomax, Takashi s'adonnait à cette tâche avec un « scepticisme glacé » qu'il trouva de très mauvais goût.
« Je n'avais pas vu de Japonais depuis 1945 et je n'avais aucune envie d'en revoir d'autres.
Cette assemblée de réconciliation avait des relents de publicité mensongère »
Lomax entra ensuite en contact avec une nouvelle association, the Medical Foundation for the Care of Victims of Torture. Comme la plupart des anciens prisonniers de guerre, Lomax n'a pas eu de suivi psychiatrique ou psychologique.
The Medical Foundation a été créée par Helen Bamber, une infirmière qui avait été aux côtés des alliés lors
de la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen en 1945 alors qu'elle avait 19 ans.
En 1989, on montra à Lomax un article sur l'interprète Takashi qui avait consacré la majeure partie de sa vie
d'après-guerre à « vouloir réparer les atrocités commises par l'armée japonaise sur les prisonniers de guerre ».
D'après l'article, Takashi expliquait vouloir dédier le reste de sa vie à la mémoire des travailleurs forcés morts
sur le chantier de construction du chemin de fer Siam-Birmanie.
L'article décrivait sa santé défaillante et la manière dont il était victime d'arrêts cardiaques
dès qu'il avait des flashbacks de militaires japonais torturant un prisonnier de guerre accusé de détenir
une carte du tracé du chemin de fer.
« En tant qu'ancien membre de l'armée japonaise, je pensais que c'était le prix à payer pour les traitements
que nous avions fait subir aux prisonniers de guerre ».
Le prisonnier de guerre évoqué était Lomax. Enfin, Lomax avait retrouvé un de ces tortionnaires.
Ses envies de revanche ressurgirent et il voulut faire payer Nagase d'avoir détruit une partie de sa vie.
Une ou deux personnes avancèrent l'idée que le temps était venu pour Lomax de pardonner et d'oublier.
« Je n'ai pas pour habitude de me disputer ouvertement sur quoi que ce soit, mais ici j'ai commencé un peu à élever
la voix. La majorité des gens qui donnent des conseils sur le pardon n'ont pas vécu ce qui m'est arrivé.
Je n'avais aucune envie de pardonner à ce moment-là et je pensais que je n'en serais jamais capable ».
Puis Lomax lut une publication écrite par Nagase dans laquelle il se disait convaincu d'avoir été pardonné.
Patti, l'épouse de Lomax, écrivit (avec son accord) à Nagase.
Elle exprima son étonnement: comment pouvait-il croire être pardonné alors que l'homme qu'il avait torturé
lui en voulait toujours? Ce fut le début d'un émouvant échange épistolaire qui déboucha finalement sur une rencontre
à Kanchanaburi.
Lomax décrit ainsi leur première rencontre :
« Il s'inclina formellement; son visage exprimait l'angoisse et l'inquiétude. Sa petite silhouette m'arrivait à peine à l'épaule. Je fis un pas en avant, pris sa main et dis :
'Ohayo gozaimasu, Nagase san, ogenki des ka?' (Bonjour monsieur Nagase, comment allez-vous?)
Premiere rencontre sur le pont
Il leva les yeux vers moi. Il tremblait et était en larmes. Il n'arrêtait pas de répéter:
« Je suis vraiment, vraiment désolé... »
Je l'emmenai sur un banc à l'ombre pour nous protéger de la chaleur qui régnait.
Je le réconfortais. Nagase avait tant de choses à surmonter. Ma capacité de self-control m'a aidé à l'aider.
Je lui murmurais des paroles réconfortantes pendant que nous étions assis.
C'est comme si je le protégeais de la déferlante d'émotions qui secouaient son corps à l'apparence si frêle.
Je pense que j'ai dit quelque chose comme: « C'est très gentil de votre part de dire cela » en réponse à l'expression
de sa peine.
C'est un film sur l'incroyable vie d'Eric Lomax, joué par Colin Firth. Lomax, fait prisonnier et torturé par les Japonais
pendant la Deuxième Guerre mondiale, parvint à se lier d'amitié avec son ennemi juré.
Décédé en 2012 à l'âge de 93 ans, l'ancien lieutenant Lomax a fait, selon un article du Daily Telegraph,
« le choix de la réconciliation au lieu de celui de la vengeance ».
Son expérience montre qu'il est possible de pardonner même si cela peut (et doit parfois) prendre du temps.
Lomax a publié ses mémoires, The Railway Man, qui reçurent plusieurs récompenses.
Dans son livre, l'ancien lieutenant britannique décrit sa capture à Singapour tombée aux mains des Japonais.
En tant que membre de l'unité du Royal Corps of Signals, il avait aidé à la construction d'une radio dont la découverte
lui valut deux ans de torture et de famine.
Une fois la guerre terminée, Lomax ne parvint pas à s'adapter à une vie civile paisible.
Il eut besoin de 50 ans pour être en mesure de pardonner.
Eric Lomax
Puis, par un incroyable concours de circonstances, Lomax reçut des nouvelles de cet interprète, Nagase Takashi,
qui se consacrait désormais à des œuvres de charité dans les environs de Kanchanaburi en Thailande.
L'ancien interprète venait d'y faire construire un temple bouddhiste. Lomax lut plusieurs informations sur les activités
de Takashi -il organisait notamment une réunion de réconciliation sur le pont sur la rivière Kwaï.
Selon Lomax, Takashi s'adonnait à cette tâche avec un « scepticisme glacé » qu'il trouva de très mauvais goût.
« Je n'avais pas vu de Japonais depuis 1945 et je n'avais aucune envie d'en revoir d'autres.
Cette assemblée de réconciliation avait des relents de publicité mensongère »
Lomax entra ensuite en contact avec une nouvelle association, the Medical Foundation for the Care of Victims of Torture. Comme la plupart des anciens prisonniers de guerre, Lomax n'a pas eu de suivi psychiatrique ou psychologique.
The Medical Foundation a été créée par Helen Bamber, une infirmière qui avait été aux côtés des alliés lors
de la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen en 1945 alors qu'elle avait 19 ans.
En 1989, on montra à Lomax un article sur l'interprète Takashi qui avait consacré la majeure partie de sa vie
d'après-guerre à « vouloir réparer les atrocités commises par l'armée japonaise sur les prisonniers de guerre ».
D'après l'article, Takashi expliquait vouloir dédier le reste de sa vie à la mémoire des travailleurs forcés morts
sur le chantier de construction du chemin de fer Siam-Birmanie.
L'article décrivait sa santé défaillante et la manière dont il était victime d'arrêts cardiaques
dès qu'il avait des flashbacks de militaires japonais torturant un prisonnier de guerre accusé de détenir
une carte du tracé du chemin de fer.
« En tant qu'ancien membre de l'armée japonaise, je pensais que c'était le prix à payer pour les traitements
que nous avions fait subir aux prisonniers de guerre ».
Le prisonnier de guerre évoqué était Lomax. Enfin, Lomax avait retrouvé un de ces tortionnaires.
Ses envies de revanche ressurgirent et il voulut faire payer Nagase d'avoir détruit une partie de sa vie.
Une ou deux personnes avancèrent l'idée que le temps était venu pour Lomax de pardonner et d'oublier.
« Je n'ai pas pour habitude de me disputer ouvertement sur quoi que ce soit, mais ici j'ai commencé un peu à élever
la voix. La majorité des gens qui donnent des conseils sur le pardon n'ont pas vécu ce qui m'est arrivé.
Je n'avais aucune envie de pardonner à ce moment-là et je pensais que je n'en serais jamais capable ».
Puis Lomax lut une publication écrite par Nagase dans laquelle il se disait convaincu d'avoir été pardonné.
Patti, l'épouse de Lomax, écrivit (avec son accord) à Nagase.
Elle exprima son étonnement: comment pouvait-il croire être pardonné alors que l'homme qu'il avait torturé
lui en voulait toujours? Ce fut le début d'un émouvant échange épistolaire qui déboucha finalement sur une rencontre
à Kanchanaburi.
Lomax décrit ainsi leur première rencontre :
« Il s'inclina formellement; son visage exprimait l'angoisse et l'inquiétude. Sa petite silhouette m'arrivait à peine à l'épaule. Je fis un pas en avant, pris sa main et dis :
'Ohayo gozaimasu, Nagase san, ogenki des ka?' (Bonjour monsieur Nagase, comment allez-vous?)
Premiere rencontre sur le pont
Il leva les yeux vers moi. Il tremblait et était en larmes. Il n'arrêtait pas de répéter:
« Je suis vraiment, vraiment désolé... »
Je l'emmenai sur un banc à l'ombre pour nous protéger de la chaleur qui régnait.
Je le réconfortais. Nagase avait tant de choses à surmonter. Ma capacité de self-control m'a aidé à l'aider.
Je lui murmurais des paroles réconfortantes pendant que nous étions assis.
C'est comme si je le protégeais de la déferlante d'émotions qui secouaient son corps à l'apparence si frêle.
Je pense que j'ai dit quelque chose comme: « C'est très gentil de votre part de dire cela » en réponse à l'expression
de sa peine.