Les Q-ships ou pieges a U-boote
Des aout 1914,les sous-marins allemands U-boote au nombre de 28 sont entres en action.
Le 22 septembre 1914,le U-9 torpille trois croiseurs britanniques en mer du Nord;
En mai 1915, le U-20 coula le paquebot Lusitania.
Ils se sont attaques aussi avec succes aux navires de commerce de tous pays venant ravittailler
l ile Britannique.
Blocus
L'Allemagne était dès le début de la guerre la cible d'un blocus de la part des alliés et la Kaiserliche Marine
voulait rendre coup pour coup en s'attaquant au commerce maritime allié. Cette guerre de course nécessitait
la destruction des navires marchands approvisionnant les pays alliés.
La position géographique de l'Allemagne ne lui donnait qu'un accès restreint à l'océan.
Ainsi, son commerce maritime avec l'outre-mer était contraint de transiter aux environs du Royaume-Uni,
ce qui permettait à la Royal Navy (et à la Royal Naval Air Service) d'intercepter facilement ce trafic.
De plus, les navires corsaires allemands avaient un accès difficile à l'océan Atlantique, où se faisait l'essentiel du trafic britannique. Contrairement au Royaume-Uni, puissance maritime, l'Allemagne était une puissance continentale :
sa flotte de surface ne pouvait pas rivaliser avec la toute puissante Royal Navy et une arme différente s'avérait nécessaire pour mener à bien cette guerre de course.
Les U-Boote, petites unités discrètes et bien moins coûteuses que les cuirassés, ont pu parfaitement jouer ce rôle
en franchissant facilement les lignes britanniques pour porter la guerre dans l'océan Atlantique.
U-boot coulant un navire de commerce au canon
Peut-on torpiller des civils ?
La mise en œuvre de ce blocus posait tout de même un grave problème moral : peut on torpiller des civils innocents ? Contrairement à la guerre de surface qui, en accord avec le droit maritime, prévient les navires marchands
de l'imminence d'une attaque et permet donc à l'équipage de gagner les canots de sauvetage,
un U-Boote attaque sa victime par surprise. La Reichsmarine était partisane des attaques sans préavis,
mais les politiques étaient beaucoup plus réticents car ils craignaient les incidents, notamment ceux qui pouvaient entrainer l'entrée en guerre des États-Unis. Le plus important fut le drame du paquebot Lusitania le 7 mai 1915, où périrent 1 200 passagers, dont 124 ressortissants américains, et qui déclencha une vague mondiale d'indignations
et de sérieuses conséquences diplomatiques. Le chancelier Theobald von Bethmann Hollweg alla jusqu'à déclarer :
« Je refuse de placer le sort du Reich entre les mains d'un commandant de U-Boote ».
L'empereur Guillaume II, d'abord réticent à la guerre sous-marine, se rangea finalement à l'avis des militaires
en janvier 1917 (à la suite de la bataille de la Somme), et lança une guerre sous-marine sans restriction.
Les Q-ships
Le bateau anti-sous-marin était désigné officiellement sous le nom de Q-Ships, terme énigmatique bien digne du mystère qu’il constituait. On prétend que la lettre Q (qui se prononce quiou en anglais) fut choisie par analogie à la lettre U (prononcez iou) servant à désigner les sous-marins allemands.
Le nouvel esquif, imaginé dans la seconde moitié de l’année 1916, fut amélioré et perfectionné au cours des campagnes successives. Nos alliés, à la veille de l’armistice, possédaient, dit-on, plusieurs centaines de ces redoutables engins,
et l’on peut admettre qu’ils n’auraient pas tardé à détruire la flotte sous-marine allemande si les hostilités s’étaient
encore prolongées.
Les Q-Ships n’étaient pas construits de toutes pièces pour leurs missions guerrières.
C’étaient de vulgaires vapeurs de commerce, des caboteurs, des tramps (vagabonds), pour employer ici un terme
de l’argot naval anglais. Mais ils n’en conservaient que l’apparence, car l’intérieur subissait des transformations radicales. Un navire de guerre grimé en vapeur de commerce eût couru le risque d’éveiller les soupçons de l’ennemi.
Mais comment aurait-il pu se méfier d’un débonnaire caboteur, absolument identique, même quand il l’apercevait
à quelques mètres de distance, aux centaines de petits vapeurs qu’il avait précédemment poursuivis ?
Un profane, voire un homme de mer, qui eût mis son pied sur le pont sans avoir été initié au mystère, n’y eût remarqué aucun détail suspect ou anormal. Il est même probable qu’il aurait rapporté de sa visite l’impression que les armateurs étaient des gens bien arriérés : pas le plus petit indice d’une installation de télégraphie sans fil, alors que de simple chalutiers en sont désormais pourvus !
La métamorphose ne sautait aux yeux du visiteur que lorsqu’il commençait son inspection de l’intérieur, et encore !
C’est que les bateaux-mystères avaient deux équipages, l’un, for the show (pour la montre), l’autre, pour l’action.
Le premier était formé de marins quelconques, qui, seuls restaient visibles, tant que le navire n’avait pas quitté le port. Leur nombre donnait aux espions l’illusion qu’ils constituaient tout le personnel du bord.
Le second composé d’officiers et de canonniers de la marine royale, demeurait caché dans des « appartements secrets », et n’en sortait qu’à bonne distance des regards indiscrets.
L’aménagement intérieur comportait donc deux parties distinctes. L’équipage visible logeait dans le faux-pont,
comme cela se pratique à bord de tous les navires de commerce. L’équipage invisible vivait au fond des soutes, transformées en cabines, réfectoire, cuisine, salle de bains, etc... où il avait accès par d’étroites trappes percées
dans le plancher du faux-pont. Il va de soi que les uniformes étaient proscrits à bord d’un Q-Ship.
Nous ajouterons que les deux équipages étaient recrutés par voie d’engagements volontaires.
Le travail de transformation intérieure supprimait, le plus possible, les matériaux combustibles.
Les planchers étaient remplacés par des plaques de tôle, et la structure était renforcée par des poutrelles d’acier.
Des cloisons étanches étaient installées à profusion.
En outre, les parois, à partir de la ligne de flottaison, et d’un bout de la coque à l’autre, étaient matelassées
d’une énorme épaisseur de liège incombustible, qui devait en principe absorber en partie le choc de l’explosion
de la torpille et, en cas de besoin, maintenir à flot pendant des heures le navire avarié.
Le pont que nous venons de présenter sous une apparence anodine était, en réalité, un chef-d’œuvre de truquage.
Les rouleaux de cordage, qui traînaient négligement çà et là, dissimulaient l’installation de télégraphie sans fil.
Une cheminée d’aération cachait un périscope qui, en cas de semi immersion, permettait à l’officier caché sous le pont
de suivre les manœuvres de l’ennemi.
Un treuil, entouré de son filin était, en réalité un kiosque de l’intérieur duquel un officier dirigeait le tir de sa batterie,
tout en observant le sous-marin par des fentes pratiquées dans les parois du faux treuil.
HMS Hyderabad Canon 100 mm masque
Dernière édition par naga13 le 04/04/14, 02:17 am, édité 2 fois
Des aout 1914,les sous-marins allemands U-boote au nombre de 28 sont entres en action.
Le 22 septembre 1914,le U-9 torpille trois croiseurs britanniques en mer du Nord;
En mai 1915, le U-20 coula le paquebot Lusitania.
Ils se sont attaques aussi avec succes aux navires de commerce de tous pays venant ravittailler
l ile Britannique.
Blocus
L'Allemagne était dès le début de la guerre la cible d'un blocus de la part des alliés et la Kaiserliche Marine
voulait rendre coup pour coup en s'attaquant au commerce maritime allié. Cette guerre de course nécessitait
la destruction des navires marchands approvisionnant les pays alliés.
La position géographique de l'Allemagne ne lui donnait qu'un accès restreint à l'océan.
Ainsi, son commerce maritime avec l'outre-mer était contraint de transiter aux environs du Royaume-Uni,
ce qui permettait à la Royal Navy (et à la Royal Naval Air Service) d'intercepter facilement ce trafic.
De plus, les navires corsaires allemands avaient un accès difficile à l'océan Atlantique, où se faisait l'essentiel du trafic britannique. Contrairement au Royaume-Uni, puissance maritime, l'Allemagne était une puissance continentale :
sa flotte de surface ne pouvait pas rivaliser avec la toute puissante Royal Navy et une arme différente s'avérait nécessaire pour mener à bien cette guerre de course.
Les U-Boote, petites unités discrètes et bien moins coûteuses que les cuirassés, ont pu parfaitement jouer ce rôle
en franchissant facilement les lignes britanniques pour porter la guerre dans l'océan Atlantique.
U-boot coulant un navire de commerce au canon
Peut-on torpiller des civils ?
La mise en œuvre de ce blocus posait tout de même un grave problème moral : peut on torpiller des civils innocents ? Contrairement à la guerre de surface qui, en accord avec le droit maritime, prévient les navires marchands
de l'imminence d'une attaque et permet donc à l'équipage de gagner les canots de sauvetage,
un U-Boote attaque sa victime par surprise. La Reichsmarine était partisane des attaques sans préavis,
mais les politiques étaient beaucoup plus réticents car ils craignaient les incidents, notamment ceux qui pouvaient entrainer l'entrée en guerre des États-Unis. Le plus important fut le drame du paquebot Lusitania le 7 mai 1915, où périrent 1 200 passagers, dont 124 ressortissants américains, et qui déclencha une vague mondiale d'indignations
et de sérieuses conséquences diplomatiques. Le chancelier Theobald von Bethmann Hollweg alla jusqu'à déclarer :
« Je refuse de placer le sort du Reich entre les mains d'un commandant de U-Boote ».
L'empereur Guillaume II, d'abord réticent à la guerre sous-marine, se rangea finalement à l'avis des militaires
en janvier 1917 (à la suite de la bataille de la Somme), et lança une guerre sous-marine sans restriction.
Les Q-ships
Le bateau anti-sous-marin était désigné officiellement sous le nom de Q-Ships, terme énigmatique bien digne du mystère qu’il constituait. On prétend que la lettre Q (qui se prononce quiou en anglais) fut choisie par analogie à la lettre U (prononcez iou) servant à désigner les sous-marins allemands.
Le nouvel esquif, imaginé dans la seconde moitié de l’année 1916, fut amélioré et perfectionné au cours des campagnes successives. Nos alliés, à la veille de l’armistice, possédaient, dit-on, plusieurs centaines de ces redoutables engins,
et l’on peut admettre qu’ils n’auraient pas tardé à détruire la flotte sous-marine allemande si les hostilités s’étaient
encore prolongées.
Les Q-Ships n’étaient pas construits de toutes pièces pour leurs missions guerrières.
C’étaient de vulgaires vapeurs de commerce, des caboteurs, des tramps (vagabonds), pour employer ici un terme
de l’argot naval anglais. Mais ils n’en conservaient que l’apparence, car l’intérieur subissait des transformations radicales. Un navire de guerre grimé en vapeur de commerce eût couru le risque d’éveiller les soupçons de l’ennemi.
Mais comment aurait-il pu se méfier d’un débonnaire caboteur, absolument identique, même quand il l’apercevait
à quelques mètres de distance, aux centaines de petits vapeurs qu’il avait précédemment poursuivis ?
Un profane, voire un homme de mer, qui eût mis son pied sur le pont sans avoir été initié au mystère, n’y eût remarqué aucun détail suspect ou anormal. Il est même probable qu’il aurait rapporté de sa visite l’impression que les armateurs étaient des gens bien arriérés : pas le plus petit indice d’une installation de télégraphie sans fil, alors que de simple chalutiers en sont désormais pourvus !
La métamorphose ne sautait aux yeux du visiteur que lorsqu’il commençait son inspection de l’intérieur, et encore !
C’est que les bateaux-mystères avaient deux équipages, l’un, for the show (pour la montre), l’autre, pour l’action.
Le premier était formé de marins quelconques, qui, seuls restaient visibles, tant que le navire n’avait pas quitté le port. Leur nombre donnait aux espions l’illusion qu’ils constituaient tout le personnel du bord.
Le second composé d’officiers et de canonniers de la marine royale, demeurait caché dans des « appartements secrets », et n’en sortait qu’à bonne distance des regards indiscrets.
L’aménagement intérieur comportait donc deux parties distinctes. L’équipage visible logeait dans le faux-pont,
comme cela se pratique à bord de tous les navires de commerce. L’équipage invisible vivait au fond des soutes, transformées en cabines, réfectoire, cuisine, salle de bains, etc... où il avait accès par d’étroites trappes percées
dans le plancher du faux-pont. Il va de soi que les uniformes étaient proscrits à bord d’un Q-Ship.
Nous ajouterons que les deux équipages étaient recrutés par voie d’engagements volontaires.
Le travail de transformation intérieure supprimait, le plus possible, les matériaux combustibles.
Les planchers étaient remplacés par des plaques de tôle, et la structure était renforcée par des poutrelles d’acier.
Des cloisons étanches étaient installées à profusion.
En outre, les parois, à partir de la ligne de flottaison, et d’un bout de la coque à l’autre, étaient matelassées
d’une énorme épaisseur de liège incombustible, qui devait en principe absorber en partie le choc de l’explosion
de la torpille et, en cas de besoin, maintenir à flot pendant des heures le navire avarié.
Le pont que nous venons de présenter sous une apparence anodine était, en réalité, un chef-d’œuvre de truquage.
Les rouleaux de cordage, qui traînaient négligement çà et là, dissimulaient l’installation de télégraphie sans fil.
Une cheminée d’aération cachait un périscope qui, en cas de semi immersion, permettait à l’officier caché sous le pont
de suivre les manœuvres de l’ennemi.
Un treuil, entouré de son filin était, en réalité un kiosque de l’intérieur duquel un officier dirigeait le tir de sa batterie,
tout en observant le sous-marin par des fentes pratiquées dans les parois du faux treuil.
HMS Hyderabad Canon 100 mm masque
Dernière édition par naga13 le 04/04/14, 02:17 am, édité 2 fois